Stef : saison tri terminée, objectif Biscatrail !

pareil que les autres, j'attend ton ressenti...
j'ai vu ton enregistrement avec un joli smiley "sensations excellentes" alors j'attend la suite

Arf, désolé de vous faire attendre c'était un peu la cohue ces derniers temps !

Dimanche dernier avait donc lieu le premier swimrun auquel ma fille de 12 ans et moi prenons part. L'organisation ne préconisait pas spécialement les duo, mais ce qui m'avait plu quand j'avais découvert la discipline dans un reportage sur canal, c'était justement cette dimension de partage : on vient pas seulement pour faire un chrono mais aussi pour vivre ensemble un événement rare.
Bref retour en arrière : il y a 6 mois je n'avais jamais nagé plus de 50 m d'affilée. En mars dernier lorsque nous décidons de participer à ce swimrun XS (3000 m de course et 750m de nat), je sais déjà que pour moi le challenge se pose là : nager et pas se noyer !
Du coup j'organise mon temps. D'abord une séance par semaine puis vite deux, dont une rapide entre midi et deux quand je peux. Rapidement les progrès sont là. Je bouquine tout ce que je peux sur la discipline et je tente par tous les moyens d'améliorer ma nage. Après un mois, je sais que je nage 1 km en un peu plus de 30 min à l'entrainement et que je peux enchaîner les 400 m sans interruption.
De son côté, ma fille continuer comme toutes les semaines son AS natation du mercredi et comme nous ajoutons une séance le weekend, les progrès sont très importants ! Et surtout, il y a cette motivation avec le but à atteindre et une date entourée en rouge : 25 juin, Hostens.
Sa crainte est différente de la mienne et je dois avouer à contre-coeur que je n'ai pas vraiment assuré sur ce point précis : la course, on ne l'a quasiment pas bossé tous les deux. Bien sûr elle a couru à l'école, mais de vraies séances d'endurance de 4~5 km ? On a à peine dû en faire trois en autant de mois de préparation. C'est trop peu et ça l'a pénalisée avant même la course.

Dimanche dernier, réveil pour tout le monde à 7h30. Petit-déjeuner, check les sacs : pull-buoys, maillot pour moi, tri-fonction pour elle, lunettes, chaussures, bonnets ! On est parés !
Les courses sont organisés par le départements et en arrivant, il y a effectivement un peu plus de moyen que sur mes courses habituelles. On nous remet nos puces bracelet, je signe la feuille de course (???), et direction la plage pour se changer.
A 9h50 on nous briefe sur les consignes de sécurité, sur les repères de courses et on s'aligne derrière deux oriflammes.
Au top, on laisse les gamins sprinter devant nous, je sens ma gosse ultra tendue et je vais tout pour dédramatiser le moment. Après 200 m on arrive sur la première section de nage, 450 m derrière les bouées le long de la plage. On passe les lunettes et on s'élance sur les premiers mètres. D'emblée, nous nageons pour la premières fois avec nos chaussures de trail et ça fait très bizarre ! Une sensation qui passe pourtant vite, dès que le rythme de nage s'impose et qu'il est nécessaire de concentrer son énergie dans l'avancée.
Les gamins des clubs de tri sont partis à donf loin devant, on sent qu'ils jouent leur réputation sur la course !
Pour nous c'est plus cool, on apprend à louvoyer en queue de peloton et à ne pas se prendre des coups de panard dans les lunettes. Par deux fois, ma fille me cherche du regard et je la tranquilise, lui intimant calmement de faire ce qu'elle sait faire, de chercher les bons appuis dans l'eau, de glisser, que ça va tout seul !
On sort de l'eau parmi les derniers mais pour ma part, je sais déjà que le défit est relevé : la plus longue portion de natation a été avalée en moins de 9 min, on est dans nos standards, c'est vraiment très bien !
On passe une portion de 20 m entre les roseaux et c'est le début d'une course de 600m jusuq'à la prochaine nat. Je pars un peu vite et j'oublie que Maïwenn n'a pas l'habitude de ces efforts. Elle cherche son souffle, me demande de marcher un peu. J'obtempère. Je lui dis que l'eau est juste en bas et elle accélère jusqu'à l'étang.
Même rengaine : lunettes, pull-buoy entre les cuisses et c'est parti !
100 m de nage pour cette section. Il y a un léger courant qui nous déport sur la droite et je pens qu'on fera un peu plus de 125 m finalement. On nage ensemble, tout baigne ! La distance avec la concurrente qui nous précède se maintient.
En sortant de l'eau, je ne fais pas la même erreur et je laisse ma fille marquer le rythme pour à peine 450 m de course. C'est mieux, mais je sens qu'elle a abandonné dans sa tête l'idée de courir à fond ces parties-là.
Une avant-dernière nat de 200 m pour rejoindre un île au centre de l'étang. Je n'ai pas encore parlé des conditions mais avec le beau soleil et la chaleur redescendue après la canicule, la flotte est à 25~26° et c'est un bonheur de parcourir les chemins sous les pins dans ces conditions !
On nage très bien cette section, toujours dans nos standards autour des 2min/100m. La gamine prend plaisir ! Je la vois plusieurs fois redresser la tête et chercher la bouée jaune à viser. On se parle pas mal et cette section de nage sera de mon point de vue la plus agréable. J'ai adoré nager ici !
Arrivés sur l'île on court 50 m et retour de l'eau pour 100 m à peine. En sortant, la concurrente a pris un peu d'avance et je sais que ça ne reviendra pas derrière nous. Je dis à Maïwenn qu'il faut qu'on rattrape la troupe devant nous, elle acquiesce et on se met en route pour nos derniers 1600 m de course !
Il fait subitement chaud parmi les pins et ma fille cherche son souffle. Je lui dis d'ouvrir l'égèrement la fermeture éclair de son haut. Après quelques instants ça va mieux. Elle lutte, elle s'accroche, mais on ne rattrape toujours pas ce groupe ! C'est dur pour moi, j'ai des fourmis dans les jambes, envie de m'élancer comme une furie !
Je commence à comprendre que l'effort est dur pour une gosse peu habituée à ça alors je tente une autre manoeuvre. J'explique que cette course, sa première, est unique. C'est la seule fois de sa vie qu'elle courra une première course avec son père et que ça vaut sans doute le coup qu'on se bouge un peu le derrière pour finir mieux que ça.
Bingo. J'ai atteint ma cible ! Le rythem s'accélère et du footing lent on passe à la version active (environ 5'45/km pour les derniers 800 m). Devant nous le chemins oblique à gauche. On entend les speaker égrainer le noms des arrivants. Ca la booste et je la pousse devant moi en gueulant de tout lâcher et rien regretter ! On passe la ligne dans un sourire en 40 min, à une seconde d'intervalle et à deux secondes de la concurrente que nous tentions de rattraper !

La maman est contente, la papa est ravi et la gamine est fière d'elle. Au ravito, le moulin à parole se met en route et on refait la course ! Je sais que le virus est entré en elle quand elle me dit qu'elle veut le refaire l'an prochain, que peut-être elle me laissera faire le format M et qu'elle refera le XS avec une copine de la natation !

SI je devais tirer un bilan, je dirais d'abord que j'ai ADORE courir avec ma gamine ! Que le swimrun est la discipline qui m'a donné envie de courir en compétition et pas seulement dans le but de perdre du poids. Que les sensations de passer de la course à la nage sont géniales. Que s'entraîner à nager aide à mieux courir, à mieux récupérer et à mon avis à préserver des blessures.
Je vais voir quelles courses envisagées l'an prochain, sachant que j'ai presque trouvé un binôme assez ravi de pouvoir tenter l'aventure te d'un niveau de course à pied similaire au mien !
Une très belle expérience !

Le CR a un peu tardé mais ça valait le coup!! Très émouvant la compétition avec la petite, et bien joué au papa pour avoir su trouver les mots et l'aider dans les parties courrues.

Un grand bravo à tous les deux, vous avez bien raison d'être fiers de vous, c'est un joli binôme que vous avez formé là!!

Merci pour le CR
2j seulement après la course, t'as pas trop tardé non plus

En tout cas, on voit le plaisir que tu as pris à faire cette course, un beau moment de partage père/fille.

Bravo Mademoiselle et respect
et merci au papa pour ce joli récit émouvant

Merci pour ton CR bravo à la miss et son papounet.