Mathers : CAP en stand by

Récit 10km Aigrefeuille:

Après une nuit pas géniale (réveillé plusieurs fois comme toujours les veilles de course) je me contente d’un peu de jambon et d’un yaourt puis je me rends à Aigrefeuille. Un peu juste niveau horaire et garé très loin du départ, mon échauffement se résumera à quelques gammes ainsi qu’à une ou deux lignes droites.

Nous sommes plus de 850 au départ ce qui représente ma plus grosse course à ce jour. J’arrive cependant à me faufiler comme souvent à l’avant du peloton et m’élance en 4 ou 5ème ligne sur le coté pour gêner le moins possible.

Après 200 ou 300m l’allure affiche 4’30/km. Pour éviter un départ trop rapide comme à Rochefort je fais le choix de ralentir progressivement. On me double de tous les cotés sans que je ne double personne, cela va durer un bon moment avant que je puisse stabiliser ma position dans le peloton.

Je bip manuellement au 1er kilomètre avec un léger temps de retard (j’avais oublié que je l’avais configuré en manuel) et la montre m'indique 4’57. C’est plutôt lent pour un départ et j'espère ne pas le regretter par la suite. Je continue à me faire doubler sans jamais réussi à accrocher quelqu’un dont l’allure pourrait me correspondre.

Le 2eme kilomètre se fait sur le même ton, un ou plusieurs coureurs me double, je tente de les accrocher puis ils s’en vont sans que j’ose suivre car la différence d'allure me semble trop importante. Je bip au 2eme en 4’52 sans rien à signaler de particulier.

A cet instant je vois devant moi un petit groupe qui m’a doublé mais qui stagne à une dizaine de mètres, composé en particulier de 2 coureurs qui semblent courir ensemble. J’hésite puis je me décide à accélérer assez sèchement dans ce 3ème kilo pour rentrer sur eux. C’est le signe d’une certaine confiance avec le recul car j’ai déjà vécu pareille situation sans jamais oser effectuer le saut de puce.

Une fois bien calé derrière ce duo, je passe le 3ème kilomètre en 4’48 puis le 4ème en 4’44 ce qui est vraiment plus rapide que prévu dans mon tableau de marche. Je commence d'ailleurs à souffrir de plus en plus et m'interroge sur cette idée d'avoir voulu leur emboiter le pas. L’un des coureurs est plus fort que l’autre et se retrouve souvent quelques mètres devant avant de ralentir pour attendre ce qui rend l'allure assez irrégulière.

Le 5ème kilomètre est effectué en 4’47 ce qui donne un temps à la mi-course de 24’09 (24’12 en ajoutant les 3sec d'écart avec le temps officiel pour franchir la ligne). Je me rends compte que je suis en avance de 5" sur le temps de Rochefort tout en étant parti bien plus prudemment. Le rythme des trois derniers kilomètres me reste cependant en travers de la gorge. On est seulement à la mi course et j’ai l’impression d’avoir déjà pas mal puisé pour suivre ce rythme.

On passe au ravitaillement à cet instant, je ne m’arrête pas mais le duo croise apparemment un groupe d’ami. Le moins fort des deux se met d’un coup à piquer un sprint en passant devant ses amis pour se remettre à coté de l'autre qui avait pris quelques longueurs d’avance. Je me dis à cet instant que c’en est trop pour moi et je me remets dans un rythme plus en rapport avec mes sensations en laissant s'éloigner les deux hommes. Le 6ème kilomètre est effectué en 4’52.

Durant le 7eme kilomètre effectué en 4'53 je suis doublé par plusieurs coureurs que je tente d’accrocher sans réussite. Je me souviens particulièrement d’une femme d’une trentaine d'année licenciée au Rochefort Athlétisme Club (RAC) qui me double dans un faux plat montant. Je m’accroche à elle pendant 200 mètres et cela me permet de rejoindre un groupe dans lequel je reste pendant qu’elle continue à accélérer en s'éloignant toute seule.

Après 2 kilomètres un peu difficile je sens venir un second souffle. Un coureur rejoint le groupe dans lequel j'étais et nous dépasse. Il porte un maillot "10km baie du port neuf" qui me rappelle mon échec sur cette course en 2015. Je m'accroche à lui avec plus de détermination que précédemment et l’allure augmente significativement à mesure qu’on dépasse d’autres concurrents. Nous rejoignons également puis lâchons le duo qui m’avait tiré en début de course. Le 8ème km est effectué en 4’44 ce qui donne un total de 38'38 sur ces 8 premiers kilomètres. Un rapide calcul me permet de me dire que sauf explosion je vais forcément améliorer mon RP.

L'allure augmente encore dans le 9ème kilomètre, ce coureur a géré sa course à l'économie car il semble avoir énormément de jus dans ce final. Après 700 ou 800m l'allure du kilomètre en cours à 4'35 et le garçon accélère encore. Je suis maintenant complètement en surrégime et me demande ce qui m'a pris de le suivre si loin de l'arrivée.

J’ai d’un coup un point de coté très important à droite qui me donne vraiment l’impression d’un coup de poignard et m’empêche de respirer correctement. Je suis contraint de laisser filer mon lièvre au moment où il m’avait ramené sur la fille du RAC qui m'avait déposé quelques kilomètres plus tôt. Passage au 9ème en 4’42.

Ce début de 10ème kilomètre est un calvaire. Je n'arrive plus du tout à relancer et ma montre affiche 5’15 sur les premiers 150 mètres. Je ne sais plus du tout où j’en suis au niveau du chrono et je ne regarderai plus ma montre jusqu'à l'arrivée. Je me force à expirer le plus possible tout en appuyant fortement avec le poing sur mon point de coté à droite. Je fais l’élastique avec la fille du RAC qui s'éloigne progressivement mais je reprends progressivement une meilleure allure en la gardant en point de mire.

Le point de coté se fait moins sentir et je l’oublie à la vue du stade au loin. Je pénètre sur la piste d’athlétisme pour effectuer les 300 derniers mètres et double 3 concurrents dès l’entrée. J’entends le speaker qui évoque un temps de 47’xx alors qu’il me reste un demi-tour de piste environ. Je me dis que le sub 48’ est peut-être jouable et je donne tout pour revenir dans le sillage de la fille du RAC au moment du sprint final. Je n’ai plus de force pour la doubler et je suis obligé de me contenter de finir dans son sillage à bout de souffle elle tandis qu’un concurrent revenu de derrière me saute sur la ligne et s’intercale entre nous deux.

Je m'appuies quelques instants sur les barrières de sécurité pour récupérer puis je regarde ma montre qui affiche 48'00 ! Sur le moment je me dis c'est dommage de ne pas voir 47'59 mais cette idée est vite balayée par l’immense satisfaction d’avoir amélioré mon RP et d’avoir réalisé une aussi belle course.

Contrairement à mon précédent RP en octobre dernier je fais un joli négative split (24’12 puis 23’51) ce qui montre que j'ai progressé sur le plan du foncier et du mental. Le 2ème 5km de cette course améliore d’ailleurs d’une seconde mon RP de Saint Agnant sur 5km il y a 5 mois..

En regardant de plus près je pense réaliser ma course la plus équilibrée depuis que je fais des compétitions (c’était mon 8ème 10km). Les conditions météos étaient idéales et j’ai réussi à continuellement garder une belle allure sans aucun réel passage à vide. Au final mes 2 kilomètres les plus lents sont les 2 premiers ce qui n'était pas dans mes habitudes. J’ai connu un petit coup de moins bien comme à Rochefort sur les 6ème et 7ème kilomètre mais en maintenant une bonne allure (4’51 et 4’52) et surtout j’ai accélérer continuellement jusqu’à la fin puisque mes 3 derniers kilomètres sont les plus rapides (respectivement et dans l'ordre chronologique 4’44 puis 4’42 et 4’40).

Sur mes courses d’avant j’ai toujours eu un dernier kilomètre largement plus rapide que ma vitesse moyenne de course, signe que j’en avais toujours gardé un peu. Cette fois ci ce n’est pas le cas puisque mon allure moyenne n’est que 8sec plus lente que le temps de mon dernier kilomètre. J’ai d’ailleurs été totalement incapable de faire un sprint dans la dernière ligne droite du stade comme je le faisais habituellement.

Je ne sais pas trop ce que va donner la suite mais au soir de cette course je suis vraiment très heureux du résultat. Je continue de descendre mes chronos avec un 3ème RP en 3 courses alors que je ne fais que de l'EF depuis le mois d'aout 2016 dans un volume assez moyen de 70-75km par mois.

Au niveau des bobos j’ai une gêne sous le pied droit (ressenti légèrement à l’échauffement puis après la course) et à l’arrière de la fesse droite (ressenti quelques jours avant) mais rien d’inquiétant du moins je l'espère.

Temps officiel 00:48:03
Dénivelé + 4 m

Bravo pour cette course bien menée. Les 3 derniers kms d'un 10 sont les plus durs, il faut maintenir l'allure. Le dernier néanmoins se fait bien car il y a un peu l'euphorie de l'arrivée, c'est fini on peut se dépouiller.
Si je peux me permettre, c'est bien de se placer, au départ, dans la partie de peloton qui correspond à son niveau (si tu finis en principe en milieu de classement, se mettre au milieu du peloton ...). Le sport est avant tout un état d'esprit, on doit respecter les plus forts et les plus faibles.

@OLF : Tu as raison sur le placement j'en suis conscient même si ce n'est pas facile de se freiner. Sur mes premières courses je me mettais toujours à la fin du peloton car je ne savais pas où me situer. Dans la majorité des courses que je fais on est 300 ou 400 coureurs (parfois même moins de 200 comme sur ma prochaine si tout va bien) et on court sur des grandes routes de campagne ce qui fait que tu ne gênes pas vraiment les autres. L'organisation ne prévoit pas de sas ou de placement préférentiel car ce n'est pas nécessaire.

Petit à petit en voyant que je perdais du temps sur le chrono officiel en partant de la fin, j'ai commencé à remonter jusqu'à partir dans le 1er cinquième du peloton sur mes deux dernières courses. Il n'y a pas de tapis ou de cellule de chronométrage au départ alors je me plaçais carrément sur le trottoir avec les spectateurs pour démarrer ma course 2-3 sec après le coup de sifflet sans gêner les autres.

Il n’empêche qu'ensuite lorsque je reviens me placer sur la route je me fais doubler pendant 1 ou 2 km donc il est évident que je ne suis pas à ma place en terme de niveau. Je vais travailler là dessus sur mes prochaines courses pour mieux me placer. Le truc qui m'embête c'est qu'on peut perdre une dizaine de seconde sur le temps officiel et qu'il n'y a pas de temps réel mais c'est comme ça il faut faire avec !

J'ai failli m'inscrire pour le 10km d’Angoulême qui regroupe plus de 5000 concurrents avec plusieurs sas et des départs étalés, là au moins on se met à sa place, mais ce ne sera pas pour cette année

Merci pour tout ces compte-rendus Mathers

Très intéressant de voir que tu améliore régulièrement tes RP en ne faisant que de l'EF. Ca devrait servir d'exemple à tous les débutants

Merci à toi d'avoir lu ça fait toujours plaisir

Sinon effectivement je trouve ça intéressant de réussir à descendre son chrono régulièrement sans faire de séance spécifique.

Depuis 3 ans que je cours j'ai toujours cherché à suivre des plans d'entrainement qui m'ont tous sauf exception conduis à des blessures plus ou moins importantes. Faire de l'EF ne me garantie pas de ne pas en avoir (je suis actuellement en ralentissement CAP justement mais j'en parlerai après) mais je pense que ça limite les risques.

Physiologiquement j'ai toujours du mal à comprendre et à expliquer comment je peux m'entrainer entre 6'/km et 6'30/km, sur une distance de 7-8km en moyenne, tout en réussissant le jour de la course à faire 10km en 4'48/km comme je l'ai fait le mois dernier.

Quoi qu'il en soit ça semble fonctionner alors je continue comme ça pour le moment ..

Bravo Laurent !! Tu vas de RP en RP !! ... et en améliorant ta gestion de course aussi !
Ce qui est dingue effectivement, c'est que tu arrives à ça rien qu'en ne faisant que des séances en EF .... j'ai bon espoir alors !

En tous cas bravo et à merci pour ce nouveau très joli CR !!