Mariecess reprend l'entraînement

Quatre mois plus tard, octobre 2009: "Mariecess, la revanche". Sur le coup j'étais contente mais avec le recul, quelle folie! J'étais vraiment exténuée à l'arrivée, je n'avais plus aucune force. Par cette chaleur et compte-tenu de mon niveau de débutante il aurait été prudent d'abandonner ou de marcher tout le long. Mais l'égo a été le plus fort:

mariecess écrit:

Excusez la longueur de ce récit mais que voulez-vous, moi quand je fais une course ce n'est pour l'expédier en 35 minutes hein, je la fais durer

Réveillée à 5h, ce qui m’a laissé le temps de faire une bonne séance de yoga pour préparer mes muscles en douceur. Arrivée vers 7h20 sur le lieu de l’évènement, pour un départ à 8h. Soleil déjà radieux (ouille !), ambiance superbe avec tout ces T-shirts roses, certains hommes en avaient même profité pour étendre le port du rose aux accessoires : casquettes, bandanas, chaussettes. C’était drôle et le spectacle était sympa. Il y avait 8000 personnes selon le journal national, réparties entre la course de 10 km et la marche de 5 km, des ballons, des stands, une grosse organisation.

Malgré le manque de sommeil je me sentais bien, motivée, énergique, en grande forme. Je me suis échauffée un quart d’heure en toute facilité, puis j’ai fait des étirements légers et attendu sagement à l’ombre l’heure du départ en me plaçant sur la fin de la file d’attente. Pas de stress comme pour ma première course, j’étais heureuse, préparée et détendue.

Le départ s’est fait à la marche vu le monde, puis rapidement le groupe s’est mis à trottiner. Je suis partie avec en tête un objectif de 1h15-1H20, et surtout une revanche à prendre sur ma première course où j’étais arrivée dernière ! Et oui ça m’a marquée comme vous allez voir. Je n’avais pas de cardio mais j’estime que j’étais à 80-85% de ma FC pendant les deux premiers kilomètres (en 15’, dans mon objectif), et je crois que c’était trop rapide pour moi. Je me sentais assez bien mais je respirais beaucoup plus fort que les autres qui étaient à mes côté, je ne sais pas si c’est normal ? Et surtout le soleil commençait déjà à bien taper. Deux coureuses qui étaient ensemble m’ont demandé comment ça allait, j’ai dit « c’est dur » alors elles m’ont invitée à ralentir et à courir avec elles. Elles étaient super sympas, avaient commencé à courir il y a environ six mois comme moi, et c’était leurs 4ème et 2ème course respectivement. Nous avons bavardé cinq minutes en courant, j’ai récupéré, et puis ça a été plus fort que moi, tellement peur d’arriver dernière (traumatisée je suis ! lol) que je les ai distancées Un peu plus loin il y avait une jeune par terre sans connaissance, avec déjà du monde autour d'elle pour l’assister mais bon ça calme, la plupart des coureurs ont d’ailleurs ralenti. J’espère qu’elle va bien ! Au 5ème km j’étais censée commencer à accélérer mais je me sentais déjà au bout de mes possibilités, il faisait de plus en plus chaud (au moins 32°C) et toujours pas d’ombre. Et là est arrivée une longue montée, pas violente par rapport à ma montagne mais par cette chaleur elle était vraiment déprimante. J’ai commencé à regarder ma montre toutes les 5’, pas bon ! Et tous les autres se sont mis à marcher, alors ça m’a cassée. Je me suis mise à marcher aussi et j’ai réussi à doubler du monde avec mes jambes de montagnarde : des marcheurs et quelques autres qui s’obstinaient à trottiner et que j’ai dû achever de démoraliser. Mais après, dur de se remettre à courir et le moral baissait au fur et à mesure que la chaleur et la fatigue augmentaient. Un moment aussi il y a eu un passage à l’ombre ou tous marchaient pour récupérer (j’étais dans le dernier quart, avec les cools, ceux qui ont terminé en une demi heure évidemment n’ont pas dû prendre le temps de se rafraîchir et de bavasser). Et moi je me disais : encore 30 minutes, mais comment je vais faire ? J’ai essayé de me mettre mentalement dans la situation de ma dernière SL, pendant laquelle j’avais fait les 30’ à 80-85% sans trop me fatiguer, mais rien à faire ces 30’ là me paraissaient insurmontables. J’ai continué quand même, en gagnant quelques places, d’autres me doublaient aussi, de temps en temps je demandais : « il reste combien de kilomètres ? » et les gens me disaient : « allez accroche-toi tu vas finir, ne pense pas à la distance ! » Et moi je ne pensais pas à la distance mais à mon fichu temps et je me disais « à ce rythme là je vais faire une heure et demi » et alors j’accélérais et laissais mes encourageurs derrière, comme une ingrate Au dernier kilomètre j’ai vu mon mari et mes enfants qui m’applaudissaient mais je n’ai même pas eu la force de leur faire coucou. Puis j’ai vu un organisateur qui distribuait de l’eau en criant : « bravo plus que six cents mètres ! » et là je suis partie comme une fusée (diesel, la fusée, et amortie sur 40 ans). J’ai dépassé je crois plusieurs personnes, mais il y en a une qui m’a grillée à trois mètres de la ligne, j’ai halluciné, non mais ho !!! J’ai franchi la ligne à 1h23 sur mon chrono, trois minutes en dessous de mon objectif mais quand même vraiment satisfaite parce que je n’aurais pas pu mieux faire par cette chaleur. Et puis… il y avait au moins une centaine de personnes derrière, yeah!!!

L’après-course est intéressante. Pendant la course je sentais des petites fuites urinaires, chose qui ne m’était jamais arrivée. Mais là une fois arrêtée j’ai senti que ça sortait vraiment ! Je crois que j’étais tellement épuisée que mon périnée n’avait plus aucune force. J’ai cherché désespérément des toilettes pendant une minute puis je me suis accroupie et fait pipi dans un caniveau, là, en plein centre ville au milieu de la foule. Même pas honte ! J’ai fait ça tellement naturellement que personne n’a remarqué, sauf un gamin qui a fait des yeux ronds comme des assiettes, littéralement.

Ensuite j’ai discuté avec deux coureurs qui avaient couru à côté de moi au début, ils venaient d’arriver et m'ont dit qu'ils avaient vraiment souffert de la chaleur. Il y en a un qui m’a offert la moitié de sa banane. Puis je me suis affalée sur un banc à l’ombre, mon mari et les enfants m’ont retrouvée et réhydratée, je ne pouvais même pas aller chercher de l’eau. Mon mari a ramené le gros panier de fruits que j’avais mis dans la voiture, mais je n’avais pas la force de manger, l’estomac était hors d’usage. J’ai juste réussi à croquer une branche de céleri sous les regards étonnés des gens, c’est marrant ça les a plus marqué que de me voir (ou ne pas voir ?) faire pipi par terre Il m’a fallu une bonne demi-heure pour récupérer un semblant de force.

Et puis le meilleur pour la fin : la fête ! Avec un concert de salsa en live, les coureurs et marcheurs qui dansaient maintenant, et tout ce rose... Je dois dire que le rythme à dissipé la fatigue et que je me suis vite retrouvée à remuer le popotin parmi eux. Vraiment bravo aux organisateurs, le groupe était très bon et a mis une super ambiance.

En conclusion, une très belle journée, une grande satisfaction pour mon résultat, me voilà décomplexée ce qui est très important pour moi. Je suis même super fière. Par contre le plaisir n’était pas là pendant la course, j’ai trouvé l’effort trop long et intense, et la fatigue trop grande. Maintenant que me voilà rassurée sur mes capacités, tout à fait honorables par rapport à mon expérience sportive (quasiment nulle il y a six mois) je crois que si je refais une course j’irai plus doucement et tant pis pour le temps. La philosophie de Gilles me convient bien : « le plaisir d’abord », et j’ajouterais, le cœur, aussi, je ne veux pas me surmener.

Je mettrai des photos si j'arrive à les passer du téléphone à l'ordi, elles sont belles.

Bises!

Pardon de faire dans l'égocentrisme mais je regroupe ici quelques passages importants de mon expérience, pour ne pas avoir à rechercher dans tout le forum le jour où j'aurai envie de me relire.

Avec le recul je ne suis pas étonnée d'avoir plus ou moins abandonné, ou en tout cas de m'être beaucoup relâchée au bout d'un an d'entraînement. J'ai démarré beaucoup trop fort pour mes 40 ans et avec un passé sportif quasi nul:
- en montagne, avec que des côtes (aucun espace plat) et peu d'asphalte
- très peu de véritable EF: à cause des côtes j'étais souvent au-dessus des 75% de FCM
- obsession du chrono, comparaison avec des coureurs plus expérimentés, mental négatif qui m'a poussée à ne plus utiliser le cardio
- impatience, trop pressée d'obtenir des résultats en termes de vitesse
- plans d'entraînement non adaptés à mon terrain et à mon niveau, me conduisant à faire des séances de VMA d'1h30 (à cause de ma lenteur et du terrain montagneux) beaucoup trop longues et intensives pour moi
- puis transition à la course pieds nus
- enfin, déménagement dans une région plate mais qui est aussi la plus chaude du pays

Non franchement quand je relis mes 39 pages je rigole de mes aventures mais en même temps je me dis que j'en ai sacrément bavé.

Alors maintenant que je me suis adaptée à la chaleur je recommence, mais la douceur avec moi-même est de mise: j'accepte mon niveau, le cardiofréquencemètre devient obligatoire, je ne dépasse plus les 75% de la FCM en EF et au besoin je marche. Je muscle mon cœur et je ne m'inquiète pas du chrono pendant au moins un an.

Voilà, c'est mon programme jusqu'à fin 2014 et je le mets en gras pour ne pas l'oublier. Ma nouvelle copine:

Que de lecture pour un dimanche matin. Heureusement il pleut ici.
Meme avec un e lecture en diagonale et meme après 3ans1/2 le recit de ta premiere course reste émouvant...

Petite precision, tu dis courir ( a l'epoque ) à jeun. C'est tres bien pour faire d el'EF mais attention il ne faut pas faire plus de 45' à 60' (peut etre 1h10 je ne me souvient plus tres bien ce q j'ai lu, et ne m'y re-interresserait que le primtenps prochain) quand on est à jeun. Au delà le corps à besoin de ressources qu'il ne peux puiser dans le "bol alimentaire" et donc il cannibalise l'organisme (muscles un peu, foie, et ... ).
Ceci pourrait expliquer aussi le non accroissement de tes perfs si tu detruis les muscles que tu construis ...
Et surtout pas de séances de qualités à jeun !

Muscle bien ton coeur avant tout , tu as raison. Le cardio et l'EF et surtout le bien être que ces séances procures apres la courses...

Mais avant que je ne t'adresse plus la parole définitivement, la photo de ta copine tu l'as prise d'internet, ce n'est pas une des tiennes ?

ATTENTION à ta reponse

Oui oui oui la photo est prise d'internet! Ça va comme réponse? Mais il y en a plein des tortues leatherback au Costa Rica, et en plus c'est la saison.

Pour ce qui est de courir à jeun... En EF je ne fais jamais plus d'une heure alors ça va. Par contre il a dû m'arriver de faire des séances de qualité à jeun. Quand j'habitais à la montagne il me semble que ces grosses séances, je les faisais plutôt l'après-midi, mais j'en ai sûrement fait quelques unes le matin. À la mer je me suis astreinte à sortir à 6h du matin pour éviter la chaleur, à jeun donc mais jamais plus d'une heure, par contre il m'est arrivé de faire quelques grosses séances le matin (travail en côte, fractionné)... Je te remercie du conseil, je vais faire attention. Si je mange avant de courir c'est en toute petit quantité je suppose, et combien de temps avant?

Encore une journée sans EF, je m'ennuie, je ne pense qu'à ça, je trépigne dans mon coin, je veux ma dose. Moi qui me traînais et étais tout le temps fatiguée depuis quelques mois, je revis! Je me réveillais le matin en me disant: "pfff faut encore que j'aille courir", une fois sur deux je me trouvais une excuse pour ne pas y aller et je culpabilisais jusqu'à la sortie suivante, et si j'y allais je courais trop vite et je me fatiguais, cercle vicieux. Alors que l'EF ça donne une pêche les amis!

Ne vous inquiétez pas je ne vais pas vous bombarder de messages sur ce fil, j'avais surtout besoin d'analyser où j'en étais avant de repartir sur de meilleures bases. Et en plus je ne suis pas bavarde du tout

Je crois que si tu pars courir avant la demi heure qui suit le repas , la digestion se bloque et n'est pas grave. sinon deux heures apres un repas 3 heures si gros repas...

Bon ben pas comme moi qui vais allez courir avec ma fille dans 10' alors qu'on a fini le repas vers 13h30
Remarque je crois qu'elle a encore des devoirs je vais peut etr faire glisser l'heure du depart...

EDIT : Ah ba non elle vient de sortir de sa chambre pour me signifié qu'elle est prete. elle finira se devoir apres notre EF .

mariecess écrit:

Oui oui oui la photo est prise d'internet! Ça va comme réponse? Mais il y en a plein des tortues leatherback au Costa Rica, et en plus c'est la saison.

tres tres
Au fait pourquoi je te parle encore