Lille 2011 : saloperie de chaleur...

Comme dit dans mon suivi, la course ne s'est pas bien passée...

Pourtant, les dernières séances augurent du meilleur : j'ai progressé en EF, et la course des 10km d'Arras s'est bien déroulé (c'est la première fois que je pique un sprint en fin de course, dans une rue qui monte!)

Bref, pas vraiment d'inquiétude au programme, si ce n'est l'appréhension de l'imprévu et de l'objectif toujours trop haut...Par ailleurs, durant la semaine, je consulte la liste des inscrits, et me rend compte que Laurent, un copain d'enfance qui avait cartonné sur le marathon de la Route du Louvres, et dont j'avais parlé dans mon précédent CR (le mec "gaulé comme un phasme" qui avait bien fait rigoler Azaer) s'est également aligné...

La course a lieu le samedi matin. Par précaution, je libère mon après-midi du vendredi pour pouvoir gérer le quotidien sans trop de soucis, à savoir : ne pas être emmerdé parle boulot, aller chercher tranquillement mon dossard, faire les courses pour la semaine, et passer prendre ma fille après sa dernière semaine de vacances chez Papi-Mamie...

Evidemment, je ne vois pas passer l'aprem', au final assez speed...Et le soir, le temps de préparer mes affaires, de rêgler encore quelques dossiers persos, il est presque minuit quand je me couche.

Le lendemain matin, levé vers 6h30, je prends mon dej' tranquillement pendant que tout le monde dort. Une heure plus tard, je pars à pied vers le village départ (à 1/2h à pied de mon domicile)
Déjà, je sens que la température est loin d'être fraiche, les 17°C annoncés par la météo se sentent bien. Bien que marchant tranquillement, je commence à transpirer un chouia.

J'arrive sur le village départ (au pied de la mairie, Rue de Paris) vers 8h15. Un quart d'heure plus tard, je suis changé et dans la zone de départ. Auparavant, au passage aux toilettes, j'ai déjà un petit signal de ce qui va suivre : mes urines sont trop colorées pour attester d'une hydratation suffisante, je commence à flipper de pas avoir assez bu. Par ailleurs, le cardio reste scotché autour de 100bpm, malgré des tentatives répétées pour me relaxer. Pas bon...

Je laisse un message sur le portable d'Azaer, de Book et de Laurent, pour qu'on puisse se retrouver avant le coup de pistolet.

Le premier que je croise est Laurent...On discute 2-3 minutes, il m'annonce viser les 1h30...On ne vit pas sur la même planète, et c'est bien normal : il pratique depuis 7-8 ans...
A ce moment, le portable sonne : c'est l'épouse d'Azaer qui me prévient que, n'ayant pu s'inscrire à temps, Az' ne sera pas présent sur la course. Partie remise...
Quant à Book, pas de nouvelles...

En attendant le départ, l'ambiance est plutôt détendue, je discute du parcours avec d'autres coureurs qui ne connaissent pas...Le cardio redescend autour des 80-85 bpm, ça va mieux...

Et c'est le départ! Petit coucou en passant à Christine ARRON, qui parraine cette édition. Au passage de la ligne, je déclenche le chrono, et m'applique à partir le plus progressivement possible.

Les premiers hectomètres sur le Boulevard de la Liberté se déroulent sans problème : je tiens la cadence et je respecte bien la montée en vitesse que je m'étais fixée. Les sensations sont bonnes, tout va bien. Cependant, je note un décalage entre mon cardio et les bornes kilométriques...Heureusement, j'ai quelques repères en tête.

En tournant à gauche pour prendre le Boulevard Vauban, nous croisons les kenyans du groupe de tête, qui ont déjà fait le demi-tour Impressionnant, notamment la concurrente kenyane, qui finira première : avec ses même pas 1m40, elle enroule comme pas deux. Le peloton les salue avec une salve d'applaudissements nourris.

De mon côté, je ressens déjà les effets de la chaleur, et recherche les zones d'ombre. Je tiens toutefois le rythme sans difficultés.
Demi-tour, on reprend le Boulevard Vauban dans l'autre sens, puis retour sur le Boulevard de la Liberté, passage Rue Nationale (avec la foule qui encourage Ca fait plaisir), Grand'Place et Rue de Paris...Au passage des 9 km je suis à environ 52'30, contre 51'20 suivant mes calculs :pas grave, je tiens le rythme...Apparemment!

C'est au niveau du Boulevard JB Lebas que ça commence à se gâter : je commence à sentir les jambes qui tirent, et je supporte de moins en moins les passages au soleil. En reprenant le Boulevard de la Liberté pour la seconde boucle, j'ai plus de 3 min de retard au km 11
A ce stade, je prend mon premier tube de gel, mais les effets ne se font pas sentir de façon flagrante. Pour la seconde fois, je prend virage à gauche et repars sur le Boulevard Vauban. Ca devient dur...On passe un point ravitaillement et je prend un gobelet d'eau : pas l'habitude, pas pratique à boire en courant, j'en mets la moitié à côté de la bouche...
Au bout du boulevard, demi-tour Boulevard de Moselle, puis retour vers le boulevard Vauban par la Rue de la Bassée (ou quelque chose comme ça, je me souviens plus trop). A ce stade, un...marcheur athlétique me dépasse, et sans le vouloir entame ma motivation...J'ai chaud, et les jambes tirent...Les points d'arrosage font du bien...
On repasse Boulevard Vauban, et je croise une concurrente d'environ 60 ans qui en est encore à son passage dans l'autre sens, au petit trot...Elle s'accroche, et de fait m'incite à ne pas trop me plaindre.

Puis arrive le virage à gauche vers le tour de la Citadelle...Je cours depuis plus de 15 km, et les jambes sont vraiment raides...A cet endroit il y a une montée qui, bien que très courte, est suffisante pour casser les pattes, d'autant que sur sa longueur, la chaussée est pavée, et il faut en plus faire super-gaffe à ses appuis pour pas se casser la gueule...Ca finit de m'achever, et en entrant sur le chemin qui entame le tour de la Citadelle, je ne peux m'empècher de marcher un peu...Un peu plus loin, autre déception : le stand POWERADE, qui l'an dernier proposait des bouteilles, ne propose que des gobelets de 15cl. Or, j'ai déjà presque épuisé mes réserves
Dans l'intervalle, j'ai consommé la plupart de mes gels. Le dernier tube Red Tonic est consommé à la sortie de la Citadelle, en marchant...J'en peux plus...Une photographe officielle tire mon portrait...Par défi, je pose en faisant le signe des métalleux
Le derniergel fait rapidement son effet, j'arrive à recourir à un bon rythme en longeant l'Esplanade vrs le Boulevard de la Liberté. Mais l'effet s'estompe vite, et je marche encore en arrivant Rue Nationale. Je passe lentement au point d'arrosage, puis me fait violence pour relancer la foulée...Mais c'est de plus en plus dur...Sur la Grand'Place, les enfants se préparent au départ du Baby Marathon. A ce stade, j'envisage presque d'arrêter : à quoi bon continuer, de toutes façons je n'atteindrai pas mon objectif?
En arrivant Rue de Paris pour la dernière ligne droite, je remarche encore...je suis dégouté, je m'en veux, et j'en veux à ce soleil qui a pourri mon objo!
Ma femme et ma fille sont sur le côté. Je m'arrête pour les embrasser, puis je repars en trottant pour la fin. Je sers les dents, et passe enfin la ligne.
Mon chrono perso annonce 2h14...J'ai la haine, et le moral à plat...

Je ne sais pas trop quoi écrire de plus. J'ai plus qu'à digérer...J'ai un seul mot en tête : dégoûté

salut Aldo
j'ai l'impression de lire mon propre CR lors du marathon de Paris
quoi te dire: ya des jours comme ça, c'est pas grave, parfois il faut savoir prendre du recul pour savoir pourquoi on court
battre un record, se sentir mieux dans son corps, évacuer le stress: à chacun sa vérité
demain sera un autre jour

Bravo pour ton CR, ça doit pas être facile à faire sous le coup de la déception.
Repose toi bien, pense à autre chose et la motivation reviendra toute seule.
C'est sur que c'est plus facile à dire qu'à faire ...

Mais tu nous as prouvé que ta bonne humeur résiste à toutes les épreuves

Tout d'abord, merci pour ton récit. C'est toujours aussi plaisant de lire tes compte-rendus.

Que dire, alors que ta déception est palpable ? Peut être tout simplement : bravo. Car ce semi marathon, même s'il n'a pas répondu pas à tes espérances, tu l'as quand même terminé. Tu n'as certes pas atteint ton objectif de chrono mais c'est la chaleur qui t'as trahi et cela malheureusement, tu n'avais pas grand chose à faire pour lutter.

S'il avait eu lieu ce matin, je suis sûr que le résultat aurait été différent.

Allez, repose-toi bien, refais-toi un moral tout neuf. La prochaine fois, tu les fera éclater ces p... de 2h !

Aldo130 écrit:

.Une photographe officielle tire mon portrait...Par défi, je pose en faisant le signe des métalleux :

Heavy powaaaa !

Récit prenant aldo... Météo incompatible avec un semi pour qui ne supporte pas la chaleur, donc aucun regret à avoir. Tout ceci, c'est de l'expérience pour la prochaine échéance & tu n'as pas abandonné, respect

Chaleur, chaleur quand tu nous tiens, tu nous tues !!!

Allez, le prochain semi est pour toi quant à ton objectif !