Marathon de Vincennes (le 24-10-10)

Voilà le CR de mon 1er marathon :

Ahhhh, j'étais pourtant prévenu que c'était dur un marathon. On a eu effectivement un beau temps pour courir. Un peu frisquet au début, mais une fois en course ça passait bien. Je me suis calé dans le sas des 4h, mais dès le départ, c'est parti fort. Le groupe des 4h m'a pris rapidement plusieurs dizaines de mètres. ça doublait dans tous les sens, mais je restais sur ma FC de 150. Un peu haut, mais ça devait passer à ce rythme, et surtout je continuais à perdre du terrain sur le meneur d'allure. Comme d'habitude en course, mon accéléro fait ce que bon lui semble et il m'indique allègrement 12,6 km/h (au lieu de 11km/h)
--> 5km : 1er ravito. J'ai mon Camelback, des gels, ça roule, je rattrape petit à petit le groupe des 4h qui a largement ralenti son allure. J'entends peu après le speaker dire dans son micro : "et voilà le groupe des 4h, on les applaudis bien fort, c'est le groupe le plus nombreux ... Ah non, ils sont moins nombreux que les 3h45 ... mais ça va changer au fil de la course .."
Je les double au train vers le km8 sans forcer.
--> 10km : passage en 56'30.
-->15km : je ne vois plus le groupe des 4h derrière moi, malgré les grandes lignes droites. Ma FC monte à 155, c'était mon allure AS42 au semi de préparation de Lille. Je suis un peu vite alors je ralentis un peu pour redescendre, mais pas facile en course.
--> 21.1km : la moitié ! seulement et je passe pile poil en 2:00:23 sur le tapis. Toujours pas de groupe des 4h derrière moi. Je m'inquiète pour eux, car ça veut dire que les quelques hectomètres que j'ai d'avance, le meneur d'allure (Vincent) va les rattraper à partir du 21e.
--> 25km : on attaque les bords de la Marne. Les jambes deviennent dures. J'ai encore du jus, la tête va bien, mais les foulées deviennent plus courtes et plus difficiles. Je n'ai jamais eu de crampes et je me dis que c'est sans doute un avertissement. Je ralentis de 0.5km/h, puis de 1km/h. Du coup, je me fais reprendre (avaler) par le groupe des 4h. Je ne suis déjà plus du tout dans le bon rythme, et à cette allure, je me fais doublais par beaucoup de monde. Il y a encore beaucoup de coureurs à ce moment là, et très peu ont ralenti leur allure. Au km27, je n'en veux plus, je n'ai plus le moral, je sais que je ne rallierai pas l'arrivée en moins de 4h. Et je continue à me faire doubler sans arrêt.
--> 30km : Petite côte casse-pattes pour monter le pont et traverser la Marne, suivi d'un long faux-plat d'un gros kilomètre. Beaucoup de coureurs sont à l'arrêt là, et quelque part, ça me remonte le moral de ne pas être le seul à subir la course. Je marche à ce ravito, prend un verre d'eau alors que j'ai encore de l'eau dans mon Camelback. Je me laisse 30s de répis à marcher, puis je repars dans le faux-plat. Repartir est un supplice pour les jambes. Pourtant ce n'est pas rapide : 10.4 km/h sur ma montre (au lieu de 9 km/h en réalité, à tout casser), la FC tombe à 144. La côte ne me fait pas plus mal que le plat, c'est l'avantage de m'être préparé sur circuit vallonné. Cependant, je n'avance plus et je commence à calculer le retard que j'accumule. L'addition est sévère, je peux espérer arriver sous les 4h15 au mieux. Je commence aussi à avoir mal partout : le dessous des pieds, les genoux, les muscles fessiers, sur les côtés des hanches et même aux niveaux des omoplates. Le plus douloureux est le tendon d'achille gauche et les côtes qui sont un peu enserrées par le camelback.
--> 35km : Je prends 2 verres d'eau au ravito, comme ça je marche 1', voir un peu plus . Depuis 3 km, ça va mieux, au moins dans la tête. Nous sommes dans les bois, ça sent bon la fin. Chaque kilomètre est tracé sur le sol et je compte les minutes qu'il y a entre chaque kilomètre, le temps me paraît plus court comme ça. Je bondis de 6'30 en 6'30 environ. Je remonte également une foule de marcheurs. Certains font du fractionné comme s'ils n'arrivaient pas à adopter une petite allure. Alors ils doublent, puis marchent, puis re-doublent, puis ... De mon côté, je sens que chaque trottoir à monter, que chaque virage un peu serré, sont autant d'obstacles qui rompent ma foulée et me mettent au supplice.
--> 40km : dernier ravito. Je prends encore 2 verres d'eau, marche d'1' et je repars, plus vite. C'est la fin et j'allonge un peu la foulée. Je reprends mon allure initiale AS42 (enfin). Dernière ligne droite, tous les coureurs se sentent poussées des ailes autour de moi. Il y a plus de gens ici et ils nous encouragent et nous félicitent. Je vois ma chérie et ma maman qui m'encouragent juste pour les derniers mètres, ça me fait chaud au coeur. J'ai juste le temps de lui lancer un baiser et je passe la ligne d'arrivée : 4:17:15 (temps réel).

Les officiels me félicitent, me remettent une belle grosse médaille (elle est méritée), une bouteille de Powerade rapidement avalé et pas de rose car ce n'est que pour les femmes . Les jambes sont dures comme du bois, j'ai rarement connu une telle sensation. Je regarde autour de moi et je me dis que finalement, je ne m'en sors pas trop mal. ça claudique, ça s'allonge par terre, ça s'étire. Je profite brièvement de cette ambiance, malgré l'effort fourni et la déception du temps, j'ai le sourire aux lèvres.
Je me traîne aussi vite que je peux pour rejoindre ma femme et ma mère devant l'arrivée et aller encourager mon père qui terminera son 1er marathon en 4h27'10 (à 57 ans le bougre). Félicitations papa !!!
Il nous retrouve rapidement, il semble moins cassé que moi. D'ailleurs, au moment du retour à l'hôtel, il ne cessera de m'attendre : en descendant les escaliers du métro, en remontant les escaliers du métro, en marchant dans la rue ... c'est fou ce que les feux passent vite au vert lorsque l'on est sur un passage clouté.

Un marathon bien sympathique, à taille humaine, bien fléché et bien ravitaillé. J'en redemande!

Bravo !
t'aurais sans doute rêvé mieux, mais t'es venu au bout de ton défi, c'est déjà beaucoup !!!

on dirait un peu mon récit...
toute mes félicitations je constate que tu as ressentis les même douleurs que moi.

en tout cas bravo !!!!

on peu être fière de nous...

Bravo et bonne recup.

Félicitations à toi, Sébastien !
Que de nouveaux marathoniens ce week-end...
Vous êtes tous FORMIDABLES !!!
Bonne récup et bravo également à ton papa
Elina

buko écrit:

on dirait un peu mon récit...

Étonnante en effet la ressemblance entres les récits de Azaer, buko et bidoubay !
Si j'ai bien tout suivi, ils avaient tous pour objectif et ont tous fait environ 4h15 !
Bravo à tous les 3 et merci pour l'expérience que vous apportez à ceux qui feront partie de la prochaine promotion (printemps 2011) !