"Allo Annecy?! On a un problème...!"
- krampus
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Le premier marathon,il y a près d'un an m'avait forcément plu. Une ambiance festive, des coureurs déguisés, une épreuve disputée en Alsace, quasiment à domicile, et courue intégralement en endurance fondamentale mode "rando-course", peu importe le chrono, il fallait simplement le finir. Je l'avais fini. En 5h33. Ce n'est pas un chrono dont on est fier. On évite même d'en parler avec les potes. "Ah t'as couru un marathon? Et t'as mis combien de temps?" "Laisse tomber, tu veux?".
Savoir que je pouvais tenir la distance m'avait cependant ouvert de nouvelles perspectives, et mon intérêt croissant pour la course à pieds augmentant au fil des mois, l'idée de m'aligner sur un second marathon un an plus tard s'est imposée à moi en toute logique. L'automne 2013 a été consacré à la préparation d'un semi, terminé plutôt aisément en 1h48 et d'un 10km couru dans des conditions météos abominables en un peu plus de 45 minutes. Et je savais ma marge de progression encore grande. L'hiver 2013-2014 a été consacré à la préparation d'un marathon de printemps pour lequel j'ai choisi un objectif plus ambitieux que celui de simplement le terminer. Chiffrer cet objectif m'a été diffcile, perdu entre les 5h33 du premier et les 1h48 du récent semi. J'ai regardé les chronos des copains, quelques blogs, puis suis tombé sur les chronos de Georges W. Bush et de Sarah Pallin qui ont tous 2 terminé autrefois le leur en moins de 4h. Si ce que produit l'Amérique de pire passe sous les 4h, je le pourrai aussi. D'abord parti pour le courir à Genève, puis gêné par la date et les tarifs d'inscription délirants de cette épreuve, j'opte au final pour Annecy, ville que je n'ai jamais visitée par ailleurs. Le trajet se fera en famille, et nous y resterons une semaine juste après l'épreuve. Annecy. 4h. OK.
En décembre 2013, après 1 mois de coupure annuelle, je passe près de 2 mois à courir en endurance fondamentale, rarement plus de 10km, mais mes sorties course à pieds, ski de fond et alpinisme vosgien me permettent de totaliser 4 sorties par semaine. Mi-février, l'hiver étant pourri, je range mes skis et mes crampons et me consacre exclusivement à la course à pieds. Je totalise tranquillement la deuxième quinzaine de février 2 semaines à 30km/ semaine avant d'enchaîner sur le respect rigoureux, à la minute près, du plan marathon 4h proposé par le site internet du marathon du lac d'Annecy. Mon allure spécifique pour le marathon ne sera pas courue à 5'40"/km mais 5'30" de manière à pouvoir échapper à la déception d'un marathon couru quelques secondes/ minutes au delà des 4h. Bref, je mélange les plans 4h et 3h45, secoue le tout et c'est parti pour 8 semaines.
Comme évoqué précédemment, le plan a été suivi à la lettre, je n'ai raté aucune séance, négligé aucun échauffement, aucun retour au calme, les allures ont été respectées, les séances VMA torchées, au seuil nickels, les étirements ont été faits régulièrement (pas très longtemps non plus). En revanche, mon manque de souplesse est terrible, le médecin du sport me l'avait déjà dit, mais je l'ai totalement négligé. Sinon, mes 3 semaines les plus intenses ont totalisé entre 55 et 60km (SL autour de 23/24km jusqu'à S-2). J'ai essayé une fois le gainage, ça m'a gonflé, tu parles d'un comble, plus jamais essayé.
Ma préparation a été lassante: sur les 350 km entre début Mars et mi-avril, je ne sais pas combien de dizaines de fois j'ai effectué le grand tour du lac de Longemer (5,8km le circuit de SL, souvent 4 tours à diiférentes allures) et de centaines de tours de pistes au stade de Fraize à côté de mon travail. Pendant les heures de trous, ou après le boulot, ou entre midi et deux, ne disposant après la douche que de 10-15 minutes pour manger et repartir au taf. Je n'ai pas été accompagné sur un seul hectomètre de la prépa. L'ennui s'y était engouffré et la rage du départ de la prépa a disparu au profit d'une banale motivation, tout de même conjuguée à l'envie de bien faire et de bouffer des kilomètres. La dernière semaine a été plus légère encore que préconisé par le plan. Avant-dernière nuit avant la course: quasi nuit blanche de stress, ayant pour conséquence une absence d'appétit la veille. Dernière nuit nickel, écroulé de fatigue mais frais le matin de la course. Je prends un quart de Gatosport Overstims, impossible de manger davantage. Mes gels, mes fioles, crème OK, les mouchoirs OK, ongles de pieds OK, tout est OK, on peut y aller. L'enfer peut commencer, mais à ce moment là, je crois encore en ma prépa.
Coup de départ, je suis très ému par la dynamique insufflée à la course par le nombre de participants. Les premières foulées sont imprégnées à la fois d'un grand sentiment de délivrance mais également d'un peu de stress, lorsque les passages étroits du Champ-de-Mars au 2nd kilomètre me font perdre quelques secondes.Manquerait plus que je loupe mes 4h pour ces quelques secondes!
L'allure des 10 premiers kilomètres me fait accumuler quelques dizaines de secondes de retard, je ne veux pas paniquer, mais durant la prépa courir à 5'30 le km m'a été très aisé, alors osciller entre 5'35 et 5'45 me laisse perplexe. Les difficultés ne peuvent pas avoir commencé, c'est impossible, je gère avec prudence, c'est tout. Non, c'est déjà les prémisces du merdier à venir mon bonhomme.
Du km 10 au km 15, je cours avec une grande régularité. En 5'50. C'est beaucoup trop lent, les questions m'assaillent alors, dois-je changer d'objectif? Cette question me hante le 16ème kilomètre lequel est bouclé en 6'16. Je comprends alors que mon objectif de moins de 4h est foutu. C'est incompréhensible, certes, mais c'est foutu. Je pars sur du 4h15, je dipose donc de quelques minutes d'avance sur ce nouvel objectif et choisis de courir mes km à 6'. Ils sont tous réalisés en 6' mais je serre les dents et je ne devrais pas. Au km 20, je me fais dépasser par 2 dames, qui rigolent. La première explique à la seconde que sa principale motivation est de battre les 4h15 réalisés par sa belle-soeur. En me dépassant, je l'entends dire "tout se passe à merveille aujourd'hui, comme dans un rêve". A mon niveau, elle me jette un regard amusé "Et en plus on dépasse du monde, le rêve!". Je feins la complicité d'un rire amusé et lui souhaite dans ma tête de brûler ad vitam aeternam dans l'enfer du mur du marathon pour des siècles et des siècles. Amen.
L'enfer, c'est moi qui vais le connaître. Au km 23, nous terminons la boucle qui nous permet de bientôt retrouver la piste cyclable le long du lac d'Annecy. Le retour est lancé, Annecy va se rapprocher progressivement, c'est inévitable. Le km 24 est bouclé en 6'43. Le 25 en 6'35. Le 26 en 6'53 et le 27 en 7'30. Je vous laisse imaginer le rouleau-compresseur qui m'a aplati en 4 malheureux kilomètres. Je suis passé après le passage du semi du léger grimaçage aux jambes qui ne répondent plus, au corps qui dit "STOP", à l'esprit qui refuse d'envisager la marche. Je me suis promis de ne jamais marcher jusqu'à Annecy. J'atteins le km 28 épuisé, en marchant, l'envie de m'asseoir et de rentrer chez moi. Je balaie néanmoins cette pensée loin de moi. Elle ne reviendra plus, mais savoir que je n'ai parcouru que les 2/3 de la course me mine. Encore 14 km à en chier avec des jambes en bois, ça promet. Je m'arrête 2 secondes, ouvre ma boîte crânienne, saisis mon cerveau, le dépose sur le bas-coté, une tape amicale "on se revoit tout à l'heure, courir avec toi c'est pas possible mon coco". Voyant que je suis sans cerveau, un concurrent qui me dépasse affirme que je ressemble à un footballeur maintenant. Je saisis pas bien. Tiens un ravitaillement, paf la jambe dans la table, putain je l'avais pas vue "Ca va Stéphane?" me demande la bénévole. J'ai plus de cerveau mais j'ai encore de l'humour, je lui demande si je suis toujours dans les premiers. De toute façon, faut avoir de l'humour pour assumer le fait de se faire dépasser probablement mille fois sur le retour à Annecy. Le meneur d'allure 4h15 passe, oh l'enflure, le temps passe aussi, l'enthousiasme lui s'est déjà fait la malle, à la première difficulté hop il s'est barré le fumier. Je décide de courir systématiquement 1km800 et marcher 200 mètres. Km 31 en 7'58, 32, 33, 34, 35, même merdier. Quand on court un marathon et qu'on est au km 36, on est encore très très loin de l'arrivée. Comme si cette pensée n'était pas assez affreuse, le meneur d'allure 4h30 me dépasse près du km 37 bouclé en un temps monumental en 8'18". "Allo Annecy, on a un problème".
Au début du km 39, je me sens nu comme un ver, je n'ai plus d'objectifs, plus de cerveau, et même plus d'amour-propre. Mais je ne finirai pas en 5h, ça c'est inenvisageable. Je me remets donc à courir.Et ne marcherai plus jusqu'à la fin.
Les 2 dernier kilomètres sont probablement les moments les plus beaux de ma modeste carrière de "sportif". Des encouragements nombreux, des applaudissements nourris et un tapis rouge rien que pour moi. L'émotion est vraiment intense. Ligne d'arrivée. Chrono sur ma montre: 4h42 et des poussières. OK. J'ai pris une putain de dérouillée. Cette émotion est restée 24h, mais 2 jours après la course, malgré l'immense ivresse de l'arrivée, malgré le record personnel battu de 50 minutes, le constat est amer: ce marathon a été un gros échec du point de vue du chrono. Mais j'aurai l'occasion de relire ce compte rendu dans les semaines à venir pour comprendre où j'ai merdé et ne plus commettre ne serait-ce que la première erreur. Georges W. Bush sucks, c'était couru d'avance.
Aujourd'hui ma femme m'a affirmé elle aussi vouloir tenter l'aventure marathon. Je ne lui ai donné aucun conseil et me suis contenté d'un rire amusé et complice. Celui-là était sincère.
Savoir que je pouvais tenir la distance m'avait cependant ouvert de nouvelles perspectives, et mon intérêt croissant pour la course à pieds augmentant au fil des mois, l'idée de m'aligner sur un second marathon un an plus tard s'est imposée à moi en toute logique. L'automne 2013 a été consacré à la préparation d'un semi, terminé plutôt aisément en 1h48 et d'un 10km couru dans des conditions météos abominables en un peu plus de 45 minutes. Et je savais ma marge de progression encore grande. L'hiver 2013-2014 a été consacré à la préparation d'un marathon de printemps pour lequel j'ai choisi un objectif plus ambitieux que celui de simplement le terminer. Chiffrer cet objectif m'a été diffcile, perdu entre les 5h33 du premier et les 1h48 du récent semi. J'ai regardé les chronos des copains, quelques blogs, puis suis tombé sur les chronos de Georges W. Bush et de Sarah Pallin qui ont tous 2 terminé autrefois le leur en moins de 4h. Si ce que produit l'Amérique de pire passe sous les 4h, je le pourrai aussi. D'abord parti pour le courir à Genève, puis gêné par la date et les tarifs d'inscription délirants de cette épreuve, j'opte au final pour Annecy, ville que je n'ai jamais visitée par ailleurs. Le trajet se fera en famille, et nous y resterons une semaine juste après l'épreuve. Annecy. 4h. OK.
En décembre 2013, après 1 mois de coupure annuelle, je passe près de 2 mois à courir en endurance fondamentale, rarement plus de 10km, mais mes sorties course à pieds, ski de fond et alpinisme vosgien me permettent de totaliser 4 sorties par semaine. Mi-février, l'hiver étant pourri, je range mes skis et mes crampons et me consacre exclusivement à la course à pieds. Je totalise tranquillement la deuxième quinzaine de février 2 semaines à 30km/ semaine avant d'enchaîner sur le respect rigoureux, à la minute près, du plan marathon 4h proposé par le site internet du marathon du lac d'Annecy. Mon allure spécifique pour le marathon ne sera pas courue à 5'40"/km mais 5'30" de manière à pouvoir échapper à la déception d'un marathon couru quelques secondes/ minutes au delà des 4h. Bref, je mélange les plans 4h et 3h45, secoue le tout et c'est parti pour 8 semaines.
Comme évoqué précédemment, le plan a été suivi à la lettre, je n'ai raté aucune séance, négligé aucun échauffement, aucun retour au calme, les allures ont été respectées, les séances VMA torchées, au seuil nickels, les étirements ont été faits régulièrement (pas très longtemps non plus). En revanche, mon manque de souplesse est terrible, le médecin du sport me l'avait déjà dit, mais je l'ai totalement négligé. Sinon, mes 3 semaines les plus intenses ont totalisé entre 55 et 60km (SL autour de 23/24km jusqu'à S-2). J'ai essayé une fois le gainage, ça m'a gonflé, tu parles d'un comble, plus jamais essayé.
Ma préparation a été lassante: sur les 350 km entre début Mars et mi-avril, je ne sais pas combien de dizaines de fois j'ai effectué le grand tour du lac de Longemer (5,8km le circuit de SL, souvent 4 tours à diiférentes allures) et de centaines de tours de pistes au stade de Fraize à côté de mon travail. Pendant les heures de trous, ou après le boulot, ou entre midi et deux, ne disposant après la douche que de 10-15 minutes pour manger et repartir au taf. Je n'ai pas été accompagné sur un seul hectomètre de la prépa. L'ennui s'y était engouffré et la rage du départ de la prépa a disparu au profit d'une banale motivation, tout de même conjuguée à l'envie de bien faire et de bouffer des kilomètres. La dernière semaine a été plus légère encore que préconisé par le plan. Avant-dernière nuit avant la course: quasi nuit blanche de stress, ayant pour conséquence une absence d'appétit la veille. Dernière nuit nickel, écroulé de fatigue mais frais le matin de la course. Je prends un quart de Gatosport Overstims, impossible de manger davantage. Mes gels, mes fioles, crème OK, les mouchoirs OK, ongles de pieds OK, tout est OK, on peut y aller. L'enfer peut commencer, mais à ce moment là, je crois encore en ma prépa.
Coup de départ, je suis très ému par la dynamique insufflée à la course par le nombre de participants. Les premières foulées sont imprégnées à la fois d'un grand sentiment de délivrance mais également d'un peu de stress, lorsque les passages étroits du Champ-de-Mars au 2nd kilomètre me font perdre quelques secondes.Manquerait plus que je loupe mes 4h pour ces quelques secondes!
L'allure des 10 premiers kilomètres me fait accumuler quelques dizaines de secondes de retard, je ne veux pas paniquer, mais durant la prépa courir à 5'30 le km m'a été très aisé, alors osciller entre 5'35 et 5'45 me laisse perplexe. Les difficultés ne peuvent pas avoir commencé, c'est impossible, je gère avec prudence, c'est tout. Non, c'est déjà les prémisces du merdier à venir mon bonhomme.
Du km 10 au km 15, je cours avec une grande régularité. En 5'50. C'est beaucoup trop lent, les questions m'assaillent alors, dois-je changer d'objectif? Cette question me hante le 16ème kilomètre lequel est bouclé en 6'16. Je comprends alors que mon objectif de moins de 4h est foutu. C'est incompréhensible, certes, mais c'est foutu. Je pars sur du 4h15, je dipose donc de quelques minutes d'avance sur ce nouvel objectif et choisis de courir mes km à 6'. Ils sont tous réalisés en 6' mais je serre les dents et je ne devrais pas. Au km 20, je me fais dépasser par 2 dames, qui rigolent. La première explique à la seconde que sa principale motivation est de battre les 4h15 réalisés par sa belle-soeur. En me dépassant, je l'entends dire "tout se passe à merveille aujourd'hui, comme dans un rêve". A mon niveau, elle me jette un regard amusé "Et en plus on dépasse du monde, le rêve!". Je feins la complicité d'un rire amusé et lui souhaite dans ma tête de brûler ad vitam aeternam dans l'enfer du mur du marathon pour des siècles et des siècles. Amen.
L'enfer, c'est moi qui vais le connaître. Au km 23, nous terminons la boucle qui nous permet de bientôt retrouver la piste cyclable le long du lac d'Annecy. Le retour est lancé, Annecy va se rapprocher progressivement, c'est inévitable. Le km 24 est bouclé en 6'43. Le 25 en 6'35. Le 26 en 6'53 et le 27 en 7'30. Je vous laisse imaginer le rouleau-compresseur qui m'a aplati en 4 malheureux kilomètres. Je suis passé après le passage du semi du léger grimaçage aux jambes qui ne répondent plus, au corps qui dit "STOP", à l'esprit qui refuse d'envisager la marche. Je me suis promis de ne jamais marcher jusqu'à Annecy. J'atteins le km 28 épuisé, en marchant, l'envie de m'asseoir et de rentrer chez moi. Je balaie néanmoins cette pensée loin de moi. Elle ne reviendra plus, mais savoir que je n'ai parcouru que les 2/3 de la course me mine. Encore 14 km à en chier avec des jambes en bois, ça promet. Je m'arrête 2 secondes, ouvre ma boîte crânienne, saisis mon cerveau, le dépose sur le bas-coté, une tape amicale "on se revoit tout à l'heure, courir avec toi c'est pas possible mon coco". Voyant que je suis sans cerveau, un concurrent qui me dépasse affirme que je ressemble à un footballeur maintenant. Je saisis pas bien. Tiens un ravitaillement, paf la jambe dans la table, putain je l'avais pas vue "Ca va Stéphane?" me demande la bénévole. J'ai plus de cerveau mais j'ai encore de l'humour, je lui demande si je suis toujours dans les premiers. De toute façon, faut avoir de l'humour pour assumer le fait de se faire dépasser probablement mille fois sur le retour à Annecy. Le meneur d'allure 4h15 passe, oh l'enflure, le temps passe aussi, l'enthousiasme lui s'est déjà fait la malle, à la première difficulté hop il s'est barré le fumier. Je décide de courir systématiquement 1km800 et marcher 200 mètres. Km 31 en 7'58, 32, 33, 34, 35, même merdier. Quand on court un marathon et qu'on est au km 36, on est encore très très loin de l'arrivée. Comme si cette pensée n'était pas assez affreuse, le meneur d'allure 4h30 me dépasse près du km 37 bouclé en un temps monumental en 8'18". "Allo Annecy, on a un problème".
Au début du km 39, je me sens nu comme un ver, je n'ai plus d'objectifs, plus de cerveau, et même plus d'amour-propre. Mais je ne finirai pas en 5h, ça c'est inenvisageable. Je me remets donc à courir.Et ne marcherai plus jusqu'à la fin.
Les 2 dernier kilomètres sont probablement les moments les plus beaux de ma modeste carrière de "sportif". Des encouragements nombreux, des applaudissements nourris et un tapis rouge rien que pour moi. L'émotion est vraiment intense. Ligne d'arrivée. Chrono sur ma montre: 4h42 et des poussières. OK. J'ai pris une putain de dérouillée. Cette émotion est restée 24h, mais 2 jours après la course, malgré l'immense ivresse de l'arrivée, malgré le record personnel battu de 50 minutes, le constat est amer: ce marathon a été un gros échec du point de vue du chrono. Mais j'aurai l'occasion de relire ce compte rendu dans les semaines à venir pour comprendre où j'ai merdé et ne plus commettre ne serait-ce que la première erreur. Georges W. Bush sucks, c'était couru d'avance.
Aujourd'hui ma femme m'a affirmé elle aussi vouloir tenter l'aventure marathon. Je ne lui ai donné aucun conseil et me suis contenté d'un rire amusé et complice. Celui-là était sincère.
par krampus
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- ladymary
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Réponse de ladymary sur le sujet Re: "Allo Annecy?! On a un problème...!"
Posted il y a 10 ans 6 mois #309516
Tu n'as peut-être pas su gérer ton marathon, mais qu'est ce que tu rédiges bien! Je me suis bien marrée plusieurs fois
Bon, que dire d'autre? Parler de ta prouesse technique? Bon, oui, tu as battu ton précédent chrono. Sauf que ce fut dans la douleur, la douleur et ... la douleur Or n'est ce pas justement les sensations qui sont le plus important? Je me trompe peut-être, mais je pense que tu t'es mis trop de pression! A vouloir trop bien faire, tu as oublié de te faire avant tout plaisir!!
La prochaine fois, en misant tout sur le plaisir, tu seras étonné d'établir un nouveau record!! Avec à la clé un autre CR plein d'humour
Bon, que dire d'autre? Parler de ta prouesse technique? Bon, oui, tu as battu ton précédent chrono. Sauf que ce fut dans la douleur, la douleur et ... la douleur Or n'est ce pas justement les sensations qui sont le plus important? Je me trompe peut-être, mais je pense que tu t'es mis trop de pression! A vouloir trop bien faire, tu as oublié de te faire avant tout plaisir!!
La prochaine fois, en misant tout sur le plaisir, tu seras étonné d'établir un nouveau record!! Avec à la clé un autre CR plein d'humour
par ladymary
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- Mathers
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Réponse de Mathers sur le sujet Re: "Allo Annecy?! On a un problème...!"
Posted il y a 10 ans 6 mois #309518
J'ai lu avec ce plaisir d'un trait ce récit passionnant, merci à toi !
Il faut parfois regarder en arrière et prendre du plaisir à se remémorer le chemin parcouru. Il y a 1 an tu n'étais pas préparé et tu as fait un marathon en 5h30. Depuis cette date, des records sur 10km et sur le semi sont tombés.
Ton retour au marathon s'est fait dans la douleur mais malgré tout bien plus vite que la dernière fois. Tu vas sans doute en tirer des leçons pour ton 3ème qui se rapprochera sans doute des 4h15. Attention à ne pas viser trop haut tout de suite car on se retrouve parfois à l'agonie comme tu l'as vécu.
En plus si ta femme s'y met aussi, ça va être des grands moments en famille qui vous attendent
Bonne récupération
Il faut parfois regarder en arrière et prendre du plaisir à se remémorer le chemin parcouru. Il y a 1 an tu n'étais pas préparé et tu as fait un marathon en 5h30. Depuis cette date, des records sur 10km et sur le semi sont tombés.
Ton retour au marathon s'est fait dans la douleur mais malgré tout bien plus vite que la dernière fois. Tu vas sans doute en tirer des leçons pour ton 3ème qui se rapprochera sans doute des 4h15. Attention à ne pas viser trop haut tout de suite car on se retrouve parfois à l'agonie comme tu l'as vécu.
En plus si ta femme s'y met aussi, ça va être des grands moments en famille qui vous attendent
Bonne récupération
par Mathers
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- krampus
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Réponse de krampus sur le sujet Re: "Allo Annecy?! On a un problème...!"
Posted il y a 10 ans 6 mois #309539
Merci à vous pour ces retours sympas. On peut effectivement se planter malgré une préparation sérieuse quand l'objectif est trop ambitieux, et quand le plaisir devient secondaire. Je vais attendre qu'une vraie envie revienne pour un troisième marathon, ne pas le tenter pour la seule envie de mieux faire. 4h15 sera en effet un bel objectif que j'approcherai à condition d'améliorer mon endurance. Merci d'avoir lu le CR.
par krampus
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- Kharaez
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Réponse de Kharaez sur le sujet Re: "Allo Annecy?! On a un problème...!"
Posted il y a 10 ans 6 mois #309543
A défaut de gestion de course (avec un peu de recul, tu commences à analyser ce qu'il s'est passé ?), tu as un vrai talent d'écriture. C'est très agréable à lire, on sent la lutte, et c'est par moment très drôle ! Tu as écrit d'autres récits comme celui-là ?
Merci encore pour le CR !
Excellent moyen de définir des objectifs ! J'y penserai la prochaine fois !puis suis tombé sur les chronos de Georges W. Bush et de Sarah Pallin qui ont tous 2 terminé autrefois le leur en moins de 4h. Si ce que produit l'Amérique de pire passe sous les 4h, je le pourrai aussi.
Merci encore pour le CR !
par Kharaez
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- robin
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Réponse de robin sur le sujet Re: "Allo Annecy?! On a un problème...!"
Posted il y a 10 ans 6 mois #309544
Très drôle ton CR. Merci pour ça.
Jj'aime ce sport parce que ses pratiquants ont pour beaucoup la distance nécessaire par rapport à leurs performances ou à leurs problèmes.
Le marathon est une épreuve merveilleuse, c'est bien autre chose que deux semi marathon à la suite. Ton récit de galère le montre très bien, le plaisir (enfin !) pris sur les 2 derniers km ne disent pas autre chose : la fierté d'être arrivé là, le bonheur de se découvrir des qualités de ténacité ou de courage, la conscience de la valeur des performances de tous les autres coureurs.
Après, pourquoi un tel écart avec tes ambitions. Outre le manque d'endurance évident (commencer à ralentir après le 10ème, c'est tôt ), je répondrai volontiers : le manque de plaisir !
Que la course soit dure et pas toujours une partie de plaisir, soit. Mais l'entrainement et les parfois milliers de km parcourus pour en arriver là ne doivent pas faire l'impasse sur ce moteur essentiel de progression. Il faut se faire des séances ludiques, aller en nature, varier les foulées (et pas seulement les allures), en profiter pour visiter des endroits nouveaux, rencontrer des gens... Tu t'es fait chier dans ta prépa et ton corps te l'a rendu .
En un mot, il faut avoir une stratégie, être rigoureux ais lâcher un peu la feuille de papier; un plan suivi à la lettre ne garantit rien à part oublier de se faire plaisir.
Quant aux gainages, c'est tellement essentiel quand on passe 4 à 5h sur la route à se taper le dos que j'y réfléchirai à deux fois
Bonne suite et vivement le prochain CR
Jj'aime ce sport parce que ses pratiquants ont pour beaucoup la distance nécessaire par rapport à leurs performances ou à leurs problèmes.
Le marathon est une épreuve merveilleuse, c'est bien autre chose que deux semi marathon à la suite. Ton récit de galère le montre très bien, le plaisir (enfin !) pris sur les 2 derniers km ne disent pas autre chose : la fierté d'être arrivé là, le bonheur de se découvrir des qualités de ténacité ou de courage, la conscience de la valeur des performances de tous les autres coureurs.
Après, pourquoi un tel écart avec tes ambitions. Outre le manque d'endurance évident (commencer à ralentir après le 10ème, c'est tôt ), je répondrai volontiers : le manque de plaisir !
Que la course soit dure et pas toujours une partie de plaisir, soit. Mais l'entrainement et les parfois milliers de km parcourus pour en arriver là ne doivent pas faire l'impasse sur ce moteur essentiel de progression. Il faut se faire des séances ludiques, aller en nature, varier les foulées (et pas seulement les allures), en profiter pour visiter des endroits nouveaux, rencontrer des gens... Tu t'es fait chier dans ta prépa et ton corps te l'a rendu .
En un mot, il faut avoir une stratégie, être rigoureux ais lâcher un peu la feuille de papier; un plan suivi à la lettre ne garantit rien à part oublier de se faire plaisir.
Quant aux gainages, c'est tellement essentiel quand on passe 4 à 5h sur la route à se taper le dos que j'y réfléchirai à deux fois
Bonne suite et vivement le prochain CR
par robin
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