MDP 2014 - Premier marathon

Bonjour à tous,

Même si avant j'avais déjà goûté au plaisir de la course à pied de temps en temps, c'est depuis l'arrêt de la clope il y a 3 ans environ que j'ai commencé à courir régulièrement et plus « sérieusement » depuis deux ans en découvrant les plans d’entraînement du site.
Durant ces deux années, j'ai participé à 2 semis (1h37 pour le premier et 1h35 pour le deuxième), au 20kms de Paris (1h30) et un 10km (en 41'12'').
Jamais jusqu'à l'automne dernier je n'avais envisagé de préparer un marathon : trop long, trop traumatisant, … et puis l'idée a germé sous la forme d'un petit défi et j'ai commencé en décembre à suivre le plan 3 séances sur 16 semaines en vue du MdP.
A l'inscription, j'ai hésité entre le sas 3h45 et le 4h00 : après m'être renseigné selon mes références et mon ressenti à l'entraînement, je me suis décidé pour le premier.
La prépa s'est bien passée, je l'ai scrupuleusement suivi en ne ratant aucune séance, en me retenant d'en faire plus même si la forme et l'envie étaient là. Enfin presque bien passée : étrangement ce sont les deux séances de la dernière semaine pendant lesquelles je me suis senti le moins bien alors que ce sont les sorties les plus courtes et les plus lentes du plan (EF 50' et 40'). Le cardio tapait un peu fort et surtout un point sur le coté me gênait pratiquement tout du long des séances.
Niveau alimentation, j'ai également essayé de faire comme il fallait : semaine marathon : augmentation des glucides sans gavage, stop sur les apéros et un peu pour me rassurer le pack marathon de chez Overstims. Une remarque, au moment où j'ai commencé le malto, je me suis senti lourd et chargé, le transit bloqué et du coup un peu stressé par cette barre aux intestins en plus d'un mauvais sommeil tout au long de la semaine. Comme un parfum de stress...

Dimanche 06 avril au matin : Nous y voilà, il faut y aller et tout seul (un pote ayant renoncé quelques semaines avant). 7h00, sur les quais du métro, déjà plein de coureurs avec leur sac vert sur les épaules mais aussi une bande de raveurs complètement défoncés : tout le monde a l'air fatigué. J'avais repéré la discussion sur le forum à propos d'un point de RdV devant la boutique Mont Blanc : surmontant ma timidité, ne connaissant personne, je décide de m'y rendre et je ne l'ai pas regretté. L'ambiance était bonne, ça m'a permis de discuter, de penser un peu à autre chose qu'à ma dernière semaine mal ressentie. Nous sommes 6 à rejoindre le sas 3h45, un monde de folie comme prévu. Le soleil est au rendez-vous, il est temps de mettre en route le cardio et de ce coté là les infos ne sont pas très rassurantes : il m'affiche entre 90 et 100. Pas de soucis me disent les copains, ne le regarde pas, ça va le faire. Je classe mes gels dans ma ceinture porte bidons, le speaker annonce le départ et on franchit la ligne en se tapant dans les mains : déjà 114 au cardio !

Ensuite c'est magique, la descente des Champs-Elysées, c'est vrai que ça a de la gueule. A ce moment là, je me dis que j'ai bien fait de m'être inscrit, de participer, je crois en mes chances et tant pis pour le cardio, il doit déconner.... On court toujours à peu près groupé tous les 6, on cherche déjà l'ombre sur le chemin qui nous mène à Bastille. Les percussions et fanfares donnent le rythme. Niveau chrono, je suis dedans ni trop rapide ni trop lent. Il va faire chaud, je ne l'avais pas trop prévu, je m'impose déjà de boire en quantité en embarquant la bouteille de Vittel avec moi en plus de mes deux petites fioles.
Pas de meneurs d'allure à l'horizon, pas très grave, j'ai ma montre mais l'affichage du cardio m'inquiète aux abords du bois de Vincennes (150 – 155). Comme je le dis à Fabrice qui me demande comment je me sens : « le cardio est haut mais je me sens bien » Il me rassure, me dit que c'est le principal. Je sors du bois de Vincennes, plus personne du groupe autour de moi, les ravitos ont semé la pagaille : le chrono est toujours au même niveau mais le cardio gagne 10 pulsations. Je commence à douter « comment vais-je tenir à ce rythme ?! » Je vois un des forumeurs (désolé avec tout ça, j'ai oublié son prénom mais pas son T-Shirt noir et rouge marqué « Frappadingue ») qui court bien, trop bien pour moi pour que je le recolle, je décide de lever le pied. Au semi, je passe à 1h54 dans un état de fatigue déjà trop grand pour la distance et toujours ce satané cardio qui dérive (170).
Ensuite on aborde la partie que j'ai trouvé la moins agréable du parcours : les quais de Seine souvent trop étroits, dangereux avec les bouteilles qui rebondissent un peu partout, et surtout les descentes / montées des tunnels, ça casse les pattes. Le long tunnel ambiance disco / techno ne me plaît pas du tout : je ne regarde plus ma montre mais je sens bien les pulsations cardiaques qui tapent et ma tête qui commence à tourner, je suis pressé de sortir de là.

C'est un peu plus loin que ça se gâte, ce qui dans ma mémoire me semble être le dernier tunnel : dans la montée, au 29ème, comme une boule derrière la cuisse gauche, une crampe qui m'oblige à m'arrêter sur le coté et attendre. Ça ne passe pas, j'essaye de marcher, je n'y arrive pas. Je pense à plein de choses : ma préparation, l'abandon, la distance qui me sépare de l'arrivée, la possible présence de mon gamin et ma femme... J'ai failli pleurer de rage, je me suis contenté de me gueuler dessus. Finalement je repars mais plus du tout comme avant : 6'30'' puis 7'30'' au kilomètre. Pendant quelques minutes, je ne ressens plus que la résonance de la douleur, je me dis que ça va aller malgré les faux plats montants qui me paraissent interminables. Faux espoirs, c'est tout l'inverse : des crampes dans les deux jambes (mollets et cuisses), plus un seul kilomètre sans marcher. Quand je vois le 35ème, je visualise les 7kms de mon parcours à l'entraînement et franchement je doute de pouvoir les faire. Le bois de Boulogne ma paraît vide niveau public, et je me demande quand va surgir un ravito, je n'ai plus d'eau et toujours des crampes. Certains coureurs s'étirent, je ne peux pas monter la cuisse pour faire comme eux, j'essaye pourtant. Je vois le meneur 4h00 qui passe sur le coté, j'essaye de m'accrocher, je n'y arrive pas. Voilà le ravito des 40, je marche et je me dis que je le terminerai ce marathon même en marchant. J'évite de regarder les personnes allongées sur le bord, teint blafard, couverture de survie sur les épaules et les ambulances qui passent. Je suis tellement déçu et conscient de l'échec que me faire dépasser ne m'étonne plus, moi qui ai toujours bien terminé mes courses précédentes. Dernier virage, je me dis que l'arche de l'arrivée va me booster : mes jambes m'obligent une dernière fois à m'arrêter, je finis dans la douleur des crampes en courant tout de même.

Le temps de récupérer la médaille, mes affaires à la consigne et d'en sortir mon téléphone. Plusieurs messages de ma femme qui m'annoncent qu'elle est au 42ème avec mon gamin, je ne les ai même pas vu et eux non plus  : moi qui lui avait annoncé un temps entre 3h45 et 4h00, c'est en 4h16 que je le termine ! Je rejoins ma petite famille : même les caniveaux me font mal et déclenchent des crampes quand je les monte alors que dire des escaliers ensuite dans le métro. J'ai l'impression d'avoir les chaussures trop courtes, c'est en les retirant à la maison que je comprends la raison : j'ai deux ongles tout noirs, deux tout rouges et douloureux à l'extrémité.
Depuis aujourd'hui, ça va mieux physiquement, les courbatures s'atténuent. J'ai aussi digéré le fait d'avoir fait un temps médiocre par rapport à ce que j'avais espéré à l'entraînement. Je commence à changer d'avis sur le fait de retenter ou pas l'expérience, d'obtenir comme une petite vengeance la prochaine fois en me disant que l'objectif sera moins ambitieux : faire mieux que cette fois-ci, pour le reste on verra.
Je ne regrette en rien cette participation (le maso), c'est vraiment une course et une distance à part : la présence du public, la beauté du lieu, l'ambiance générale, … ça vaut vraiment la peine.



J'ai juste une question après ce long récit : A votre avis, comment aurais-je pu faire pour diminuer ma FC et l'empêcher de dériver sans marcher ou courir à 8 km/h ?
Ma sortie la plus longue à l'entraînement était de 28kms (avec 2 X 5000 m à AS 42), j'ai fait 5'06'' de moyenne et une FC de 136 à la fin !
J'ai ma petite idée avec la mauvaise gestion de mon stress et mon émotivité....

En tout cas, je remercie les copains du forum présents avant et au début de la course et tout ceux qui auront eu la patience de lire ce message

A bientôt

bravo pour avoir terminé malgré la douleur bien présente assez tot dans la course, tu es allé puiser au fond de toi. Pour la FC, il parait que certains avant le départ s'isolent avec de la musique ou d'autres sont adeptes de la respiration ventrale ... tu devrais mieux gérer ton stress pour le prochain

Salut Pascal

très beau CR, tu es un finisher et ton chrono est quand même bon !!
je crois que les conditions cette année étaient assez difficiles et cela explique pê ton "relatif" échec

pour la FC haute, je ne peux malheureusement pas t'aider mais pê que la grandeur de l'évènement et le monde nous font stresser un peu et ça fait grimper le cardio !

je ne cours jamais avec de la musique mais je me dis que çà peut être une solution en faisant une play list adaptée pour rester zen et contrôler la FC !

Bravo et Merci pour ce CR plein d'enseignements...
Je prépare également mon premier Marathon et ton CR me fait bien prendre conscience de la difficulté de l'épreuve.

Bonne récup et encore Bravo!!!

Merci pour ce témoignage, et bravo pour être allé au bout !
Soigne toi bien maintenant, Bonne récup !

bravo ,jolis cr et bravo d'avoir etait au bout
tu es marathonien!!
bonne recup