Marathon d'Annecy : et un ! Et deux ! Et trois....
- robin
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Marathon d'Annecy : et un ! Et deux ! Et trois.... a été créé par robin
Posted il y a 10 ans 6 mois #309897
27 avril, 8h25. Je suis dans le sas de départ très près de l'arche. C'est la 3ème fois que je cours Annecy; déjà deux fois sous les 3h même si dans des conditions bien différentes à chaque fois. Que sera aujourd'hui ? Good day or bad day ?
Vais je une troisième fois marquer un joli but ?
6ème marathon et jamais un de pareil...
Il fait frais mais pas froid, La pluie qui tombait tout à l'heure à cessé. Il y a peu de vent. Je sens que mon souffle est bon. Il y a un truc à tenter aujourd'hui, je le sais. Cette fois, je suis venu pour 2h48. Je suis serein, je suis heureux.
Heureux de pouvoir prendre le départ déjà. 3 semaines que je flirte avec la blessure. Sale douleur tendineuse au pied gauche. J'ai rusé ces15 derniers jours pour être là ce matin aux côtés de Fifi, Cyril, Jérôme, Pierre, Alan et tant d'autres. De la glace, une autre répartition du volume, un changement in extremis de chaussures et me voilà sur la ligne
Une grande clameur vient de l'arrière. une averse de pluie ? Non, c'est une "ola sonore" improvisée par les coureurs depuis l'arrière. 3500 coureurs qui s'applaudissent avant le départ. Le marathon est vraiment une course géniale. Chaque coureur, entre 2h15 et 6h, malgré la grande disparité athlétique qui sépare chacun, sent bien qu'il participe là à une aventure collective. Une aventure à la (re)découverte de soi. Une aventure dans la légende de la course à pied; ce matin, chacun est un peu Philippidès : mon dieu que le bout du lac est loin; on ne le voit même pas... Et de là bas, il faudra encore revenir, et sans perdre trop de temps si possible . La clameur arrive à ma hauteur, je frappe tout sourire dans mes mains : superbe !
Juste avant le départ, maître Yoda revient vers le sas et me glisse "les regrets ça sert à rien, ça ralentit"... Comme d'habitude avec JJ, je vais interprêter ça à ma façon. Physiquement je suis prêt, La douleur au pied semble supportable, je choisi le scenario initial : 2h48 et puis c'est tout
un premier semi à bonne allure :
Un claquement sec, c'est le starter.
Pas de stress cette année. Je suis tout de suite à l'allure. 3'59" : pensée unique du jour
Cyril est à mes côtés. On discute sur les 1er km, c'est vraiment sympa.
Et ça part bien vite en fait 3'55", 3'49" , 3'57", 3'57, 3'56...
Fifi qui se retournait sans arrêt est déjà parti devant, facile...
Je discute, je parle et mon coeur est déjà trop haut. Comme l'an dernier, comme toujours en course, 10 puls de plus qu'à l'entrainement : 171. C'est trop !
Mais après tout... j'ai pris confiance en mes possibilités, j'ai beaucoup progressé ces derniers mois. Je me souviens des kenyanes, des 8*3', des sorties de 23h30faisant suite à une belle sortie rythmée de 2h, je me souviens de la ténacité manifesté en voyage, à parcourir des centaines de km par semaines dans des lieux à peu près inconnus, des villes immenses, dans le froid d'un hiver finissant et souvent sous la pluie. Je me souviens de tous ces moments de plaisir à l'entrainement : go ! go ! go ! 2h48, tu peux le faire, tu vas le faire
Je mène l'allure d'un petit groupe. Intelligemment Cyril s'est laissé décrocher
3'54, 57, 56, 54... Toujours trop rapide parce que trop euphorique et pas assez concentré !
Leçon N°1 du 27 avril : "dès le début de la course, concentré être tu dois"
Et pourtant me voilà passant les 10km en 39'15". Génial, je bats mon record sur 10km d'il y a 3 ans...
Pauvre cloche, je me dis même "45" d'avance..."
Tu parles... On va bien se marrer tout à l'heure vous allez voir mais je vous raconte un peu avant quand même : cette avance stratosphérique va fondre en moins d'1,5 km . belle opération, fin stratège il diablo !!!
12ème km, je croise JJ, Béné, Sylvie, Yann, la famille de FIfi.
J'échange quelques mots avec JJ : je vais plutôt bien. La douleur au pied est contenue, ça peut le faire.
Ce fameux pied gauche crampe et m'a lancé furieusement à deux reprises sur les derniers km mais je vais faire mentir le kiné... Il ne voulait pas que je courre. Il m'a dit d'arrêter aux premières douleurs. Perdu mon gars, c'est pas de la douleur, c'est de l'inconfort on te dit !!!
C'est la fête 3'59, 3'53", 4'06" Ahhhh !?? Non, ça monte, c'est normal. Et puis je parle aussi. Avec un gars de montbéliard, supporter de Sochaux apparemment. Non mais je rêve, moi, je parle de foot au moment de réaliser mon marathon de printemps, préparé avec tant de soin ??
Leçon N°2 du 27 avril : "ta grande gue......fermer tu dois"
4', 4'02, 3'57", 3'55"
Je recroise JJ et toute la clique. Je prends un peu de boisson de l'effort, j'analyse les sensations, ça va.
Sur le plan alimentaire, on s'est mis d'accord avec JJ après l'UTV en septembre, sur marathon, la boisson d'effort suffit. Pas de solide, pas de gels, on laisse tranquille les boyaux. La recharge glucidique ? Oui, on fait un peu gaffe à charger 3 jours avant mais pas de malto ou de gavage de pâtes, ça sert à rien, les freins sont ailleurs et un système digestif tranquille est un système digestif qui assimile le peu qu'on lui donne. Je vais quand même boire trop peu, 500mL sur l'ensemble du marathon .
Je passe le semi en 1h23'10". Je fatigue un poil mais bon, je suis en course, je suis pas en ballade; ça me paraît normal et encore tout à fait jouable.
Un deuxième semi plus "rugueux"
L'an dernier, passé en 1h25'30", j'étais cramé de chez cramé et j'entamais un long et douloureux calvaire. Là, c'est pas gagné mais je suis dans la bataille. Je ne flanche pas sur la petite montée, je suis toujours avec mon groupe. Et le plaisir est toujours là.
3'56, 3'50" (ouaille !! ) , 3'56", le groupe a accéléré, je suis. Les faits vont me donner tort mais on a dit "pas de regrets"
Je me souviens de cette si belle journée à Feurs... I did it
Pour ceux qui n'ont pas suivi, il y a 5 semaines, le bloc de charge consistait à se faire à bonne allure le semi de Feurs pendant que les 400 coureurs déjeunaient, boire une petite gorgée et hop s'aligner sur la ligne de départ et faire la course. Mental de feu ce jour là, concentration maximale et un put...de negative split à l'arrivée et un bonheur en course inégalé. J'étais bien ce jour là, je me suis senti vraiment libre et libéré en courant.
Tout ça m'a donné confiance dans mes moyens. C'est pour ça que je pars derrière les gars au 24ème. ouais, j'ai un poil mal au pied, ouais je fatigue un peu et alors ?
Leçon N°3 du 27 avril : "la stratégie pré-établie respecter tu dois" . On avait dit 3'59" putain... et tu cours à 3'50" alors que tu n'as pas de marge de vitesse; c'est pas raisonnable. Il faut des sensations, oui mais aussi de la stratégie de course et de la rigueur en course. J'en ai manqué, je vais payer l'addition
3'57", 25ème km et ce sera mon dernier sous les 4' Le faux plat montant est là, le groupe a éclaté, je ne suis pas. Rien n'est perdu mais je sais déjà que le retour va être difficile.
Changement d'ambiance.
4'01" ( je salue Albert au passage, il est calé derrière le drapeau des 4h. C'est bien, il va terminer son premier marathon aujourd'hui), 4'04", 4'06", c'est pas très bon mais c'est pas si mal, on vient de se prendre un faux plat montant. C'est dur mais pas de souffrance particulière, de l'inconfort par contre, très clairement. On rentre dans ce satané village de Duing. Depuis 2 ans ils ont détourné le parcours pour passer ici : des ruelles pavées, sinueuses qui montent et descendent, très casse pattes et un fichu ravito dans un angle aigu, imprenable; pour moi, ça gâche le parcours et le rend pas si facile que ça. Si un jour lointain je retente un chrono, ce ne sera pas ici 4'08"sur ce km où j'ai dû passer devant mon compère d'infortune que les bosses ont tué. Tout le monde commence à accuser le coup. Je suis au 30ème km sous les 2h. Je suis dans les temps. Mais bon, je viens de me prendre une belle surprise en travers des naseaux : j'ai mal aux cuisses !!!
Alors que je n'ai pas eu ces douleurs ni l'an dernier sur marathon, ni même à l'utv sur 80km en trail, voici que d'anciens défauts refont surface Merde alors !
Leçon N°4 du 27 avril : "Considérer tout progrès comme acquis tu ne dois"
Je ne m'attendais pas à ça. Je pensais craquer dans la tête, m'arrêter à cause de la tendinite mais pas à devoir gérer des jambes lourdes et douloureuses. Le moral en prend un coup. JJ me donne des conseils qui font du bien mais il me reste 12 km compliqués à gérer 4'17", 4'12" :on se ressaisit mais je suis seul, personne à qui me raccrocher, mon ancien groupe devant trop loin à 150 m.
4'18", 4'17", je lâche progressivement dans la tête, je me bats pour les 2h50, plus pour les 2h48 et dans un instant - les choses basculent vite en marathon- je me baterai juste pour ne pas m'arrêter avant la ligne.
4'20" et Cyril qui me ratrappe. Il semble facile. Je l'encourage.
4'27", oh putain la galère du 35ème. Tu le vois le mur, tu le vois ? Non ? Bin, c'est parce que t'es dedans !!!
4'23", je vois que Cyril coince devant, j'essaye de limiter l'écart, je me relance.
Mais je n'ai pas la tête aujourd'hui, pas celle de me battre comme un lion. je me débats comme une antilope. C'est déjà pas mal mais je ne suis plus très conquérant. Seul compte mon inconfort que je dois gérer "comment faire encore 6,5 km ? 6 km ? A chaque km le problème semble de plus en plus compliqué.
Je suis en 4'30", une misère.
Je me fais dépasser par des gars, des filles (4 filles devant moi; l'an dernier une seule pour 6 min de plus au compteur !? Plateau plus relevé manifestement). J'ai l'impression qu'ils viennent de prendre le dossard. Ils se sont fait déposer au bord de la route et prennent le marathon en cours de route, au 35ème, les fumiers... Non, je vous jure, ils me DE-PO-SENT...
Leçon N°5 du 27 avril : "si tu lâches dans ta tête, des dizaines de secondes perdre tu vas " Ah bin clairement; c'est ça qui se passe. Je veux juste finir sans trop me désunir. Je vais planter l'objectif, je n'ai pas été assez concentré sur ma course mais malgré tout je rentre dans Annecy avec du plaisir, j'ai l'impression d'être devenu un meilleur coureur que ce que j'étais, j'aime ce mode de déplacement où la tête et le corps ne font plus qu'un. je trouve ce geste de la course beau, à voir et à éprouver.
J'entends le speaker annoncer Cyril en 2h52, il me reste 250m, je vais passer sous les 2h55 (Diagana si tu m'entends ) et c'est déjà méchamment joli. Pas de regret sur le tapis rouge, je lève les bras, la foule m'encourage, je l'exhorte à le faire plus. Elle le fait plus et je termine avec le sourire. Content de mes 2h53.
Marathonien anonyme, marathonien heureux, marathonien fatigué, marathonien courageux, comme tous, marathonien soulagé que ça s'arrête aussi.
Marathonien enfin qui dit au revoir à la route : la montagne m'appelle
Vais je une troisième fois marquer un joli but ?
6ème marathon et jamais un de pareil...
Il fait frais mais pas froid, La pluie qui tombait tout à l'heure à cessé. Il y a peu de vent. Je sens que mon souffle est bon. Il y a un truc à tenter aujourd'hui, je le sais. Cette fois, je suis venu pour 2h48. Je suis serein, je suis heureux.
Heureux de pouvoir prendre le départ déjà. 3 semaines que je flirte avec la blessure. Sale douleur tendineuse au pied gauche. J'ai rusé ces15 derniers jours pour être là ce matin aux côtés de Fifi, Cyril, Jérôme, Pierre, Alan et tant d'autres. De la glace, une autre répartition du volume, un changement in extremis de chaussures et me voilà sur la ligne
Une grande clameur vient de l'arrière. une averse de pluie ? Non, c'est une "ola sonore" improvisée par les coureurs depuis l'arrière. 3500 coureurs qui s'applaudissent avant le départ. Le marathon est vraiment une course géniale. Chaque coureur, entre 2h15 et 6h, malgré la grande disparité athlétique qui sépare chacun, sent bien qu'il participe là à une aventure collective. Une aventure à la (re)découverte de soi. Une aventure dans la légende de la course à pied; ce matin, chacun est un peu Philippidès : mon dieu que le bout du lac est loin; on ne le voit même pas... Et de là bas, il faudra encore revenir, et sans perdre trop de temps si possible . La clameur arrive à ma hauteur, je frappe tout sourire dans mes mains : superbe !
Juste avant le départ, maître Yoda revient vers le sas et me glisse "les regrets ça sert à rien, ça ralentit"... Comme d'habitude avec JJ, je vais interprêter ça à ma façon. Physiquement je suis prêt, La douleur au pied semble supportable, je choisi le scenario initial : 2h48 et puis c'est tout
un premier semi à bonne allure :
Un claquement sec, c'est le starter.
Pas de stress cette année. Je suis tout de suite à l'allure. 3'59" : pensée unique du jour
Cyril est à mes côtés. On discute sur les 1er km, c'est vraiment sympa.
Et ça part bien vite en fait 3'55", 3'49" , 3'57", 3'57, 3'56...
Fifi qui se retournait sans arrêt est déjà parti devant, facile...
Je discute, je parle et mon coeur est déjà trop haut. Comme l'an dernier, comme toujours en course, 10 puls de plus qu'à l'entrainement : 171. C'est trop !
Mais après tout... j'ai pris confiance en mes possibilités, j'ai beaucoup progressé ces derniers mois. Je me souviens des kenyanes, des 8*3', des sorties de 23h30faisant suite à une belle sortie rythmée de 2h, je me souviens de la ténacité manifesté en voyage, à parcourir des centaines de km par semaines dans des lieux à peu près inconnus, des villes immenses, dans le froid d'un hiver finissant et souvent sous la pluie. Je me souviens de tous ces moments de plaisir à l'entrainement : go ! go ! go ! 2h48, tu peux le faire, tu vas le faire
Je mène l'allure d'un petit groupe. Intelligemment Cyril s'est laissé décrocher
3'54, 57, 56, 54... Toujours trop rapide parce que trop euphorique et pas assez concentré !
Leçon N°1 du 27 avril : "dès le début de la course, concentré être tu dois"
Et pourtant me voilà passant les 10km en 39'15". Génial, je bats mon record sur 10km d'il y a 3 ans...
Pauvre cloche, je me dis même "45" d'avance..."
Tu parles... On va bien se marrer tout à l'heure vous allez voir mais je vous raconte un peu avant quand même : cette avance stratosphérique va fondre en moins d'1,5 km . belle opération, fin stratège il diablo !!!
12ème km, je croise JJ, Béné, Sylvie, Yann, la famille de FIfi.
J'échange quelques mots avec JJ : je vais plutôt bien. La douleur au pied est contenue, ça peut le faire.
Ce fameux pied gauche crampe et m'a lancé furieusement à deux reprises sur les derniers km mais je vais faire mentir le kiné... Il ne voulait pas que je courre. Il m'a dit d'arrêter aux premières douleurs. Perdu mon gars, c'est pas de la douleur, c'est de l'inconfort on te dit !!!
C'est la fête 3'59, 3'53", 4'06" Ahhhh !?? Non, ça monte, c'est normal. Et puis je parle aussi. Avec un gars de montbéliard, supporter de Sochaux apparemment. Non mais je rêve, moi, je parle de foot au moment de réaliser mon marathon de printemps, préparé avec tant de soin ??
Leçon N°2 du 27 avril : "ta grande gue......fermer tu dois"
4', 4'02, 3'57", 3'55"
Je recroise JJ et toute la clique. Je prends un peu de boisson de l'effort, j'analyse les sensations, ça va.
Sur le plan alimentaire, on s'est mis d'accord avec JJ après l'UTV en septembre, sur marathon, la boisson d'effort suffit. Pas de solide, pas de gels, on laisse tranquille les boyaux. La recharge glucidique ? Oui, on fait un peu gaffe à charger 3 jours avant mais pas de malto ou de gavage de pâtes, ça sert à rien, les freins sont ailleurs et un système digestif tranquille est un système digestif qui assimile le peu qu'on lui donne. Je vais quand même boire trop peu, 500mL sur l'ensemble du marathon .
Je passe le semi en 1h23'10". Je fatigue un poil mais bon, je suis en course, je suis pas en ballade; ça me paraît normal et encore tout à fait jouable.
Un deuxième semi plus "rugueux"
L'an dernier, passé en 1h25'30", j'étais cramé de chez cramé et j'entamais un long et douloureux calvaire. Là, c'est pas gagné mais je suis dans la bataille. Je ne flanche pas sur la petite montée, je suis toujours avec mon groupe. Et le plaisir est toujours là.
3'56, 3'50" (ouaille !! ) , 3'56", le groupe a accéléré, je suis. Les faits vont me donner tort mais on a dit "pas de regrets"
Je me souviens de cette si belle journée à Feurs... I did it
Pour ceux qui n'ont pas suivi, il y a 5 semaines, le bloc de charge consistait à se faire à bonne allure le semi de Feurs pendant que les 400 coureurs déjeunaient, boire une petite gorgée et hop s'aligner sur la ligne de départ et faire la course. Mental de feu ce jour là, concentration maximale et un put...de negative split à l'arrivée et un bonheur en course inégalé. J'étais bien ce jour là, je me suis senti vraiment libre et libéré en courant.
Tout ça m'a donné confiance dans mes moyens. C'est pour ça que je pars derrière les gars au 24ème. ouais, j'ai un poil mal au pied, ouais je fatigue un peu et alors ?
Leçon N°3 du 27 avril : "la stratégie pré-établie respecter tu dois" . On avait dit 3'59" putain... et tu cours à 3'50" alors que tu n'as pas de marge de vitesse; c'est pas raisonnable. Il faut des sensations, oui mais aussi de la stratégie de course et de la rigueur en course. J'en ai manqué, je vais payer l'addition
3'57", 25ème km et ce sera mon dernier sous les 4' Le faux plat montant est là, le groupe a éclaté, je ne suis pas. Rien n'est perdu mais je sais déjà que le retour va être difficile.
Changement d'ambiance.
4'01" ( je salue Albert au passage, il est calé derrière le drapeau des 4h. C'est bien, il va terminer son premier marathon aujourd'hui), 4'04", 4'06", c'est pas très bon mais c'est pas si mal, on vient de se prendre un faux plat montant. C'est dur mais pas de souffrance particulière, de l'inconfort par contre, très clairement. On rentre dans ce satané village de Duing. Depuis 2 ans ils ont détourné le parcours pour passer ici : des ruelles pavées, sinueuses qui montent et descendent, très casse pattes et un fichu ravito dans un angle aigu, imprenable; pour moi, ça gâche le parcours et le rend pas si facile que ça. Si un jour lointain je retente un chrono, ce ne sera pas ici 4'08"sur ce km où j'ai dû passer devant mon compère d'infortune que les bosses ont tué. Tout le monde commence à accuser le coup. Je suis au 30ème km sous les 2h. Je suis dans les temps. Mais bon, je viens de me prendre une belle surprise en travers des naseaux : j'ai mal aux cuisses !!!
Alors que je n'ai pas eu ces douleurs ni l'an dernier sur marathon, ni même à l'utv sur 80km en trail, voici que d'anciens défauts refont surface Merde alors !
Leçon N°4 du 27 avril : "Considérer tout progrès comme acquis tu ne dois"
Je ne m'attendais pas à ça. Je pensais craquer dans la tête, m'arrêter à cause de la tendinite mais pas à devoir gérer des jambes lourdes et douloureuses. Le moral en prend un coup. JJ me donne des conseils qui font du bien mais il me reste 12 km compliqués à gérer 4'17", 4'12" :on se ressaisit mais je suis seul, personne à qui me raccrocher, mon ancien groupe devant trop loin à 150 m.
4'18", 4'17", je lâche progressivement dans la tête, je me bats pour les 2h50, plus pour les 2h48 et dans un instant - les choses basculent vite en marathon- je me baterai juste pour ne pas m'arrêter avant la ligne.
4'20" et Cyril qui me ratrappe. Il semble facile. Je l'encourage.
4'27", oh putain la galère du 35ème. Tu le vois le mur, tu le vois ? Non ? Bin, c'est parce que t'es dedans !!!
4'23", je vois que Cyril coince devant, j'essaye de limiter l'écart, je me relance.
Mais je n'ai pas la tête aujourd'hui, pas celle de me battre comme un lion. je me débats comme une antilope. C'est déjà pas mal mais je ne suis plus très conquérant. Seul compte mon inconfort que je dois gérer "comment faire encore 6,5 km ? 6 km ? A chaque km le problème semble de plus en plus compliqué.
Je suis en 4'30", une misère.
Je me fais dépasser par des gars, des filles (4 filles devant moi; l'an dernier une seule pour 6 min de plus au compteur !? Plateau plus relevé manifestement). J'ai l'impression qu'ils viennent de prendre le dossard. Ils se sont fait déposer au bord de la route et prennent le marathon en cours de route, au 35ème, les fumiers... Non, je vous jure, ils me DE-PO-SENT...
Leçon N°5 du 27 avril : "si tu lâches dans ta tête, des dizaines de secondes perdre tu vas " Ah bin clairement; c'est ça qui se passe. Je veux juste finir sans trop me désunir. Je vais planter l'objectif, je n'ai pas été assez concentré sur ma course mais malgré tout je rentre dans Annecy avec du plaisir, j'ai l'impression d'être devenu un meilleur coureur que ce que j'étais, j'aime ce mode de déplacement où la tête et le corps ne font plus qu'un. je trouve ce geste de la course beau, à voir et à éprouver.
J'entends le speaker annoncer Cyril en 2h52, il me reste 250m, je vais passer sous les 2h55 (Diagana si tu m'entends ) et c'est déjà méchamment joli. Pas de regret sur le tapis rouge, je lève les bras, la foule m'encourage, je l'exhorte à le faire plus. Elle le fait plus et je termine avec le sourire. Content de mes 2h53.
Marathonien anonyme, marathonien heureux, marathonien fatigué, marathonien courageux, comme tous, marathonien soulagé que ça s'arrête aussi.
Marathonien enfin qui dit au revoir à la route : la montagne m'appelle
Last Edit:il y a 10 ans 6 mois
par robin
Dernière édition: il y a 10 ans 6 mois par robin.
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- chris55
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Réponse de chris55 sur le sujet Re: Marathon d'Annecy : et un ! Et deux ! Et trois....
Posted il y a 10 ans 6 mois #309899
Bonsoir Robin
Même si ton objectif de 2h48 n'est pas atteint ça reste un SUPERBE chrono
vu les petits soucis que tu as eu avec ton pied pendant ta préparation , ton kiné qui voulait que tu ne prennes
pas le départ de la course
Eh bin toi tu le finis , et tu es sous les 3h , moi je dit chapeau
Felicitation et Merci pour ce CR Bon repos et bonne continuation
Même si ton objectif de 2h48 n'est pas atteint ça reste un SUPERBE chrono
vu les petits soucis que tu as eu avec ton pied pendant ta préparation , ton kiné qui voulait que tu ne prennes
pas le départ de la course
Eh bin toi tu le finis , et tu es sous les 3h , moi je dit chapeau
Felicitation et Merci pour ce CR Bon repos et bonne continuation
par chris55
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- jordan40
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Réponse de jordan40 sur le sujet Re: Marathon d'Annecy : et un ! Et deux ! Et trois....
Posted il y a 10 ans 6 mois #309900
Que dire de plus à part un grand bravo.
Tous ces efforts à l'entraînement qui paye à la fin. Même si le chrono n'est pas celui espérer le résultat est tout de même formidable.
Tu nous as fait kiffer durant toute la prepa de ton marathon alors maintenant on attend la suite du programme qui a l'air tout aussi alléchantes.
Au plaisir de te lire
Tous ces efforts à l'entraînement qui paye à la fin. Même si le chrono n'est pas celui espérer le résultat est tout de même formidable.
Tu nous as fait kiffer durant toute la prepa de ton marathon alors maintenant on attend la suite du programme qui a l'air tout aussi alléchantes.
Au plaisir de te lire
par jordan40
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- fl001203
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Réponse de fl001203 sur le sujet Re: Marathon d'Annecy : et un ! Et deux ! Et trois....
Posted il y a 10 ans 6 mois #309907
Merci Robin pour ton CR et ton temps stratosphérique
.
.
.
Comme quoi les kinésithérapeutes se trompent
.
.
.
Comme quoi les kinésithérapeutes se trompent
par fl001203
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- YMCA
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Réponse de YMCA sur le sujet Re: Marathon d'Annecy : et un ! Et deux ! Et trois....
Posted il y a 10 ans 6 mois #309910
MAGNIFIQUE récit très humain, plein d'enseignements, comme toujours merci.
(fou ce que ça me rappelle mon marathon 2012, +45s au km ) : "dès le début de la course, concentré être tu dois" "la stratégie pré-établie respecter tu dois"
Mais voilà, on pense à tout, voire à peser ses t-shirts pour prendre le plus léger et
en début de marathon on se laisser emporter par l'euphorie et, les quelques secondes chipées sur les premiers km se payent au prix fort sur le retour
Tu as dû en baver comme il faut.
Malgré ça ton récit transpire le bonheur de courir et tu dresses un bilan positif et optimiste, tourné vers l'avenir. Bravo.
Bravo et merci
(fou ce que ça me rappelle mon marathon 2012, +45s au km ) : "dès le début de la course, concentré être tu dois" "la stratégie pré-établie respecter tu dois"
Mais voilà, on pense à tout, voire à peser ses t-shirts pour prendre le plus léger et
en début de marathon on se laisser emporter par l'euphorie et, les quelques secondes chipées sur les premiers km se payent au prix fort sur le retour
Tu as dû en baver comme il faut.
Malgré ça ton récit transpire le bonheur de courir et tu dresses un bilan positif et optimiste, tourné vers l'avenir. Bravo.
Bravo et merci
par YMCA
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- lololo49
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Réponse de lololo49 sur le sujet Re: Marathon d'Annecy : et un ! Et deux ! Et trois....
Posted il y a 10 ans 6 mois #309911
Salut robin et avant tout:tu es un grand malade
Partir sur un marathon en étant blessé,avec une contre indication médicale.
Tu démontres que simplement quand on veut ou peut.
Non seulement, tu nous a gratifié d'une belle course et en plus d'un beau Cr .
Ton passage sur Monsieur Diagana que j'admire ne m'a pas laissé insensible(au passage 2h54'57" à NICE avec 3 à 4 séances/semaine)
Tu es comme lui: hors norme,continuez à nous faire rêver......
Partir sur un marathon en étant blessé,avec une contre indication médicale.
Tu démontres que simplement quand on veut ou peut.
Non seulement, tu nous a gratifié d'une belle course et en plus d'un beau Cr .
Ton passage sur Monsieur Diagana que j'admire ne m'a pas laissé insensible(au passage 2h54'57" à NICE avec 3 à 4 séances/semaine)
Tu es comme lui: hors norme,continuez à nous faire rêver......
par lololo49
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