10 km d'Alès 2012... Enfin !!!
- plusloin
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A courir plusieurs lièvres à la fois, je devais bien me douter qu'il me faudrait un peu de temps pour parvenir à mes fins... A raison d'un marathon et d'un semi par an complétés par deux 10 km, j'aurai mis deux ans et demi pour passer sous les 40 minutes sur cette dernière distance... 6 tentatives effectives, une 7ème avortée à cause de la neige, et même une 8ème qui remonte à près de 10 ans mais qui ne compte pas vraiment puisque c'était ma première course officielle et que l'idée d'alors était plutôt de finir en moins de 50 minutes !
"Tout est dans la tête !", je l'ai entendu et lu plusieurs fois : c'est certainement vrai mais je dois dire que sans les jambes, le mental ne court pas très vite
Et pourtant, ce complexe des 15 km/h remonte à plus de 20 ans en arrière lors de ces maudites séances d'endurance au lycée où il fallait un fois par semaine courir autour du stade et parcourir la plus grande distance possible en 20 minutes... Un véritable horreur ! Le footeux que j'étais détestait ça : "Où est l'intérêt de courir s'il n'y a pas de ballon ?". Quand je parcourais péniblement 4300 m les grands jours pour assurer une note au dessus de la moyenne, les tout meilleurs - Rémi et Alexandre - nous prenaient plusieurs tours et croquaient plus de 5000 m de cendrée. Les extraterrestres couraient alors à plus de 15 km/h... 20/20 ! Intouchables !!!
Et donc, à chacun de mes départs sur les sept 10000 m auxquels j'ai pris part, j'ai toujours eu une pensée pour mes deux E.T. lycéens : "Serai-je capable, moi le petit coureur laborieux, de courir aussi vite qu'eux mais deux fois plus longtemps ?... De la science-fiction !"
7 heures du mat, je suis réveillé depuis un bon quart d'heure, des trombes d'eau s'abattent dehors C'était pas prévu ça ? Je sors du lit motivation en berne : il va encore falloir se coltiner des conditions météorologiques hostiles. Tenue de combat enfilée, petit-déjeuner léger, je prends le volant pour une petite heure de route en croisant les doigts pour que la pluie cesse. Signe du destin, à une vingtaine de km d'Alès, le ciel s'éclaircit franchement, les dieux de la course auraient-ils enfin choisi de m'épargner ?
Au passage, je m'arrête chez Arnaud pour faire voiture commune. Vanessa, son épouse, qui travaille au service des sports de la mairie d'Alès m'annonce qu'elle a pu nous obtenir à tous les deux des dossards préférentiels qui nous permettront de nous élancer en tête de peloton aux côtés du gratin régional de la course à pied !!! Je n'aurai donc aucune excuse. Pas le droit d'usurper ce privilège, il va falloir envoyer du lourd tout à l'heure pour ne pas perdre la face
Un grand parking, un balisage efficace, pas de stress pour récupérer nos précieux dossards ornés d'une pastille orange, sésame qui nous permettra d'arriver sur la ligne au dernier moment. Au passage, nous échangeons quelques mots avec le recordman de l'épreuve, Hassan Lahssini , un type d'une extraordinaire simplicité plein de modestie et qui nous confirme ce que nous savons déjà : pour faire un bon temps, il faut courir en negative split. Un conseil qui prend d'autant plus de valeur lorsqu'il est prodigué par un athlète plusieurs fois champion de France !
Ayant pas mal de temps devant nous, nous choisissons de nous échauffer en reconnaissant l'intégralité de la boucle de 5 km. Sté qui se remet d'une perf stratosphérique sur Marseille-Cassis nous accompagne pendant cette petite demi-heure où nous échangeons agréablement nos impressions. Le temps est finalement idéal avec 10-15°C au thermomètre et absolument pas de vent, rien à voir avec la tempête Marseillaise !
A 5 minutes du coup de feu, nous voilà maintenant parqués dans le sas préférentiel quelque peu mal à l'aise de voir que nous nous pavanons devant Sté et d'autres pointures de la distance... Nous nous mettrons donc bien sur le côté de la chaussée afin de ne pas trop les gêner lors du premier km.
Un premier km où il sera impossible de résister à la frénésie du départ. Même Arnaud, qui avait pourtant prévu de me freiner au début de la course, est parti devant : 3'35" à la borne, 3'44" à mon GPS ! Il va falloir rapidement calmer le jeu si je veux respecter mon tableau de marche du jour, ne pas dépasser 170 bpm sur les 5 premiers km.
Le deuxième km montant passe presque aussi vite. Arnaud qui a ralenti pour m'attendre m'annonce que nous avons déjà 30 secondes d'avance sur l'objectif et mon cardio tutoie prématurément les 170 puls. Les sensations sont relativement bonnes, je m'efforce de courir comme si c'était un semi.
A partir du 3ème km, les positions vont se stabiliser. Nous emboitons le pas d'un petit groupe qui finalement nous endort un peu, je dis à Arnaud d'accélérer un peu pour les dépasser... Il me prend alors une vingtaine de mètres d'avance, se retourne régulièrement : il est en forme le bougre !
3'58", 3'57", 3'57", le kilomètres défilent à la cadence cible. Le cardio cavale aussi au delà de 170 bpm, je ne pourrai pas suivre mon compère aujourd'hui sans risquer l'implosion. Je passe aux 5000 m en 19'40" sans être particulièrement à l'aise mais pour la première fois à ce stade, je ne suis pas encore totalement à l'arrache. Moi qui prévoyais de passer en 20'10", me voilà avec 30" d'avance et une FC trop haute de 5 puls... Je suis décidément incapable de la moindre rigueur dans la gestion d'un 10 km. J'ai peur de le payer cher
Le sixième km et son profil montant va confirmer mes craintes, je passe pour la première fois au dessus des 4:00/km et par la même occasion dans la zone rouge. C'est maintenant que ça commence vraiment, il va falloir s'accrocher
Les km 7 et 8 sont interminables jusqu'au demi-tour. Je m'accroche tant bien que mal au petit groupe qui me précède, zappe une nouvelle fois le ravitaillement : pas une seconde à perdre ! Je pense à Robin et son précepte sur "l'inconfort prolongeable", à vous tous, à vos encouragements et à la pression que nous nous mettons tous gentiment : pas le droit de vous décevoir et d'échouer une nouvelle fois.
Ne regardant plus le cardio, je m'efforce simplement de vérifier à chaque borne que je ne perds pas trop de temps et autant que possible de relâcher un peu dans les parties descendantes. Au km 8 je sens que le record est au bout de l'effort, il ne faut pas craquer maintenant. Ma foulée est lourde, très lourde, je respire tel un asthmatique, il faut en finir avec ces maudites 40 minutes !
Je passe au km 9 en moins de 36 minutes, je touche au but... Dieu que ces dernières centaines de mètres sont difficiles J'attends impatiemment ce virage à droite qui doit nous amener sur la ligne d'arrivée... Mais où est-il ?
Enfin les signaleurs nous font signe de tourner, je sprinte en repensant au mauvais coup que m'a fait mon GPS à Lyon : s'il faut faire 200 m de plus il risque encore de me manquer quelques secondes !
Virage à gauche, l'arche est là, à 50 mètres ! Le chrono officiel égrène les secondes 39'30",31",32",... c'est gagné ! Sté m'encourage, je serre les poings et franchis le tapis en 39'41" hors d'haleine !
Arnaud me tape dans la main, il vient d'égaler son record perso à la seconde près (38'56") et semble sincèrement content pour moi : je ne vais plus lui casser les pieds avec ces 40 minutes
Sté nous retrouve au ravitaillement et semble déçu de sa course malgré un excellent chrono en moins de 37'... Un autre monde, un vrai temps d'extraterrestre. Intouchable !!!
"Tout est dans la tête !", je l'ai entendu et lu plusieurs fois : c'est certainement vrai mais je dois dire que sans les jambes, le mental ne court pas très vite
Et pourtant, ce complexe des 15 km/h remonte à plus de 20 ans en arrière lors de ces maudites séances d'endurance au lycée où il fallait un fois par semaine courir autour du stade et parcourir la plus grande distance possible en 20 minutes... Un véritable horreur ! Le footeux que j'étais détestait ça : "Où est l'intérêt de courir s'il n'y a pas de ballon ?". Quand je parcourais péniblement 4300 m les grands jours pour assurer une note au dessus de la moyenne, les tout meilleurs - Rémi et Alexandre - nous prenaient plusieurs tours et croquaient plus de 5000 m de cendrée. Les extraterrestres couraient alors à plus de 15 km/h... 20/20 ! Intouchables !!!
Et donc, à chacun de mes départs sur les sept 10000 m auxquels j'ai pris part, j'ai toujours eu une pensée pour mes deux E.T. lycéens : "Serai-je capable, moi le petit coureur laborieux, de courir aussi vite qu'eux mais deux fois plus longtemps ?... De la science-fiction !"
7 heures du mat, je suis réveillé depuis un bon quart d'heure, des trombes d'eau s'abattent dehors C'était pas prévu ça ? Je sors du lit motivation en berne : il va encore falloir se coltiner des conditions météorologiques hostiles. Tenue de combat enfilée, petit-déjeuner léger, je prends le volant pour une petite heure de route en croisant les doigts pour que la pluie cesse. Signe du destin, à une vingtaine de km d'Alès, le ciel s'éclaircit franchement, les dieux de la course auraient-ils enfin choisi de m'épargner ?
Au passage, je m'arrête chez Arnaud pour faire voiture commune. Vanessa, son épouse, qui travaille au service des sports de la mairie d'Alès m'annonce qu'elle a pu nous obtenir à tous les deux des dossards préférentiels qui nous permettront de nous élancer en tête de peloton aux côtés du gratin régional de la course à pied !!! Je n'aurai donc aucune excuse. Pas le droit d'usurper ce privilège, il va falloir envoyer du lourd tout à l'heure pour ne pas perdre la face
Un grand parking, un balisage efficace, pas de stress pour récupérer nos précieux dossards ornés d'une pastille orange, sésame qui nous permettra d'arriver sur la ligne au dernier moment. Au passage, nous échangeons quelques mots avec le recordman de l'épreuve, Hassan Lahssini , un type d'une extraordinaire simplicité plein de modestie et qui nous confirme ce que nous savons déjà : pour faire un bon temps, il faut courir en negative split. Un conseil qui prend d'autant plus de valeur lorsqu'il est prodigué par un athlète plusieurs fois champion de France !
Ayant pas mal de temps devant nous, nous choisissons de nous échauffer en reconnaissant l'intégralité de la boucle de 5 km. Sté qui se remet d'une perf stratosphérique sur Marseille-Cassis nous accompagne pendant cette petite demi-heure où nous échangeons agréablement nos impressions. Le temps est finalement idéal avec 10-15°C au thermomètre et absolument pas de vent, rien à voir avec la tempête Marseillaise !
A 5 minutes du coup de feu, nous voilà maintenant parqués dans le sas préférentiel quelque peu mal à l'aise de voir que nous nous pavanons devant Sté et d'autres pointures de la distance... Nous nous mettrons donc bien sur le côté de la chaussée afin de ne pas trop les gêner lors du premier km.
Un premier km où il sera impossible de résister à la frénésie du départ. Même Arnaud, qui avait pourtant prévu de me freiner au début de la course, est parti devant : 3'35" à la borne, 3'44" à mon GPS ! Il va falloir rapidement calmer le jeu si je veux respecter mon tableau de marche du jour, ne pas dépasser 170 bpm sur les 5 premiers km.
Le deuxième km montant passe presque aussi vite. Arnaud qui a ralenti pour m'attendre m'annonce que nous avons déjà 30 secondes d'avance sur l'objectif et mon cardio tutoie prématurément les 170 puls. Les sensations sont relativement bonnes, je m'efforce de courir comme si c'était un semi.
A partir du 3ème km, les positions vont se stabiliser. Nous emboitons le pas d'un petit groupe qui finalement nous endort un peu, je dis à Arnaud d'accélérer un peu pour les dépasser... Il me prend alors une vingtaine de mètres d'avance, se retourne régulièrement : il est en forme le bougre !
3'58", 3'57", 3'57", le kilomètres défilent à la cadence cible. Le cardio cavale aussi au delà de 170 bpm, je ne pourrai pas suivre mon compère aujourd'hui sans risquer l'implosion. Je passe aux 5000 m en 19'40" sans être particulièrement à l'aise mais pour la première fois à ce stade, je ne suis pas encore totalement à l'arrache. Moi qui prévoyais de passer en 20'10", me voilà avec 30" d'avance et une FC trop haute de 5 puls... Je suis décidément incapable de la moindre rigueur dans la gestion d'un 10 km. J'ai peur de le payer cher
Le sixième km et son profil montant va confirmer mes craintes, je passe pour la première fois au dessus des 4:00/km et par la même occasion dans la zone rouge. C'est maintenant que ça commence vraiment, il va falloir s'accrocher
Les km 7 et 8 sont interminables jusqu'au demi-tour. Je m'accroche tant bien que mal au petit groupe qui me précède, zappe une nouvelle fois le ravitaillement : pas une seconde à perdre ! Je pense à Robin et son précepte sur "l'inconfort prolongeable", à vous tous, à vos encouragements et à la pression que nous nous mettons tous gentiment : pas le droit de vous décevoir et d'échouer une nouvelle fois.
Ne regardant plus le cardio, je m'efforce simplement de vérifier à chaque borne que je ne perds pas trop de temps et autant que possible de relâcher un peu dans les parties descendantes. Au km 8 je sens que le record est au bout de l'effort, il ne faut pas craquer maintenant. Ma foulée est lourde, très lourde, je respire tel un asthmatique, il faut en finir avec ces maudites 40 minutes !
Je passe au km 9 en moins de 36 minutes, je touche au but... Dieu que ces dernières centaines de mètres sont difficiles J'attends impatiemment ce virage à droite qui doit nous amener sur la ligne d'arrivée... Mais où est-il ?
Enfin les signaleurs nous font signe de tourner, je sprinte en repensant au mauvais coup que m'a fait mon GPS à Lyon : s'il faut faire 200 m de plus il risque encore de me manquer quelques secondes !
Virage à gauche, l'arche est là, à 50 mètres ! Le chrono officiel égrène les secondes 39'30",31",32",... c'est gagné ! Sté m'encourage, je serre les poings et franchis le tapis en 39'41" hors d'haleine !
Arnaud me tape dans la main, il vient d'égaler son record perso à la seconde près (38'56") et semble sincèrement content pour moi : je ne vais plus lui casser les pieds avec ces 40 minutes
Sté nous retrouve au ravitaillement et semble déçu de sa course malgré un excellent chrono en moins de 37'... Un autre monde, un vrai temps d'extraterrestre. Intouchable !!!
par plusloin
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- Amenhi
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Réponse de Amenhi sur le sujet Re: 10 km d'Alès 2012... Enfin !!!
Posted il y a 12 ans 1 semaine #199559
Je te renouvelle encore une fois mes félicitations Pierre !!
C'était chaud mais c'est aussi pour ça que c'est beau. BRAVO
C'était chaud mais c'est aussi pour ça que c'est beau. BRAVO
par Amenhi
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- gilles84 [Dum Spiro Spero]
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Réponse de gilles84 [Dum Spiro Spero] sur le sujet Re: 10 km d'Alès 2012... Enfin !!!
Posted il y a 12 ans 1 semaine #199567Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- bambiRun
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Réponse de bambiRun sur le sujet Re: 10 km d'Alès 2012... Enfin !!!
Posted il y a 12 ans 1 semaine #199568
BRAVO !
Nice CR.
Nice CR.
par bambiRun
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- Maclad
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Réponse de Maclad sur le sujet Re: 10 km d'Alès 2012... Enfin !!!
Posted il y a 12 ans 1 semaine #199569
un GRAND bravo à toi !!
Pas de negative split en plus, ça te laisse une marge de progression...
OK je sors...
Pas de negative split en plus, ça te laisse une marge de progression...
OK je sors...
par Maclad
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- mikky
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Réponse de mikky sur le sujet Re: 10 km d'Alès 2012... Enfin !!!
Posted il y a 12 ans 1 semaine #199572
Félicitations !
par mikky
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