AS42 et AS21

Eatherquake, je ne me plaçais pas spécialement dans la remise en cause du plan.

C'etait juste un petit point d'avancement, un petit feedback sur mon expérience actuelle.
Effectivement je dis que ce que je craignais est malgré tout en train de se produire, à savoir une certaine fatigue à 7 semaines sur 12. C'est peut-être, et vraisemblablement, "bon pour ce que j'ai" et bon pour le résultat final. Mais, en tout cas de par ma personnalité, ceci ne peut que me susciter quelques doutes. Mais ces doutes, dans ma petite carcasse et dans ma petite tête, portent sur mes propres capacités à avaler le truc encore 5 semaines et à fortiori le jour J, mais pas sur le bien fondé des plans du site.
Cela confirme, s'il en était besoin, que ce genre de réjouissances n'est pas anodin : il y a incontestablement la composante physique qui n'échappe à personne, y compris vu de l'extérieur, mais aussi la composante mentale.
Mais donc je confirme que je m'accroche. Je n'ai pas (encore) rebroussé chemin, je me dirige toujours vers le pied de la montagne.

Merci pour les encouragements.

Voilà, j'ai franchi la montagne (le Marathon Seine-Eure c'était dimanche), c'est l'heure du bilan.
Je dis que j'ai franchi la montagne, certes, parce que je l'ai fini, mais non sans difficultés ! En fait ça ne s'est pas passé comme je voulais, je n'ai pas réussi le temps prévu : pour 3h 50 souhaité, et au pire 4h, objectif pourtant pas mirobolant, j'ai atterri à 4h16 !
Contrairement à mon expérience sur semi en juin qui m'avait amené exactement là où je voulais (1h 44), ça n'a pas été le cas sur ce marathon, ça n'a pas marché comme cela aurait dû.
Encore une fois je ne remets pas en cause le plan ; mais manifestement, avec moi et cette fois-ci, ça n'a pas fonctionné.
Ce qui me gêne le plus, c'est que je ne sais pas dire aujourd'hui ce qui a foiré, ou pourquoi, et donc ce qui aurait dû être différent pour que ça marche.
Je pense avoir cramé des cartouches en étant frigorifié (bien qu'étant couvert) pendant plus d'une heure avant le départ, il faisait froid dimanche en Normandie. Sans qu'on s'en rende compte, ça fait dépenser de l'énergie. Mais ce fait ne doit pas expliquer à lui seul ma contre perf, d'autant qu'elle a été lourde et qu'elle est arrivée tôt. Mais à part ça :
- J'ai bien appliqué le plan 3 séances hebdo / 12 semaines. Je n'ai en tout et pour tout shunté qu'un footing en EF de l'avant dernière semaine.
- Le jour de la course, j'ai pris tous les ravitaillements officiels (raisins secs, morceaux de sucre, eau). Plus boisson régulièrement entre deux grâce à mon camelbak. Pas assez ??
- Le jour de la course, je suis parti sur le rythme prévu d'environ 5' 30 au kilo.
- Tout était OK jusqu'au K22, même si je commençais à me dire que je n'étais qu'à mi-course. Puis jusqu'au K28. J'avais entre 1 et 2' d'avance, le cardio était bien sous contrôle. Mais là je percevais déjà que ça finirait peut-être mal. Aurais-je dû déjà, ou encore plus tôt, renoncer à mon objectif de départ et baisser le rythme?
- En tout cas au K29 j'ai eu un petit voile trouble, que j'ai fait passer en prenant un ravito perso.
- Au K31 : crampes dans les cuisses. Et début de la débandade. Galère jusqu'à l'arrivée.
- Alternance de course et de marche quand les crampes revenaient. Impossible de rester avec des gens que je trouvais lents. Rattrapé par le meneur d'allure 4h, que j'avais lâché dés le K1-K2 et que je n'étais pas sensé revoir ; impossible d'accrocher ce grupetto. Obligé de m'asseoir dans l'herbe pour faire passer les crampes. Crainte de ne même pas pouvoir rallier l'arrivée, parce que vers K37-K38, les crampes pointaient le bout de leur nez même en marchant d'un bon pas.
- Enfin j'ai pu redémarrer vraiment au K41 (même si je n'y croyais pas), et faire proprement le dernier 1,2 kilo, en accélérant même sur l'arrivée ; mais c'était bien tard !!!...
Donc au global une belle déception. Je ne me contente pas des commentaires autour de moi : gros effort ; pas donné à tout le monde ; quand même terminé. OK OK, mais à part ça? Ces commentaires sont ceux des "extérieurs", ceux qui ne le font pas. Moi, parmi ceux qui le font, ça ne me suffit pas. J'avais un seuil, comme beaucoup je pense, à 4h. Si j'avais fait 3h 59' 40", ça irait encore. Je me dirais qu'il y a un petit écart avec les prévisions, mais bon, c'est pas mal. Mais là, je ne digère pas les 4h16.
Je radote certainement. Mais bien sûr je repense inévitablement à mes doutes exprimés au début de cette discussion. MON expérience sur cette course (je ne fais toujours pas de généralités, j'évoque juste mon cas) me prouve bien ce que je craignais dés le début, car c'est exactement ce qui s'est passé : comment faire passer la tête et la mécanique bien au-delà des 3h ou 30 Km quand ils n'ont jamais vu plus que 2h15-2h30 ou 27 Km? C'est bien en ces termes que j'ai explosé, et je vous rassure je n'ai pas fait exprès de me planter juste pour prouver que j'avais peut-être raison (ou alors je psychote dur, et les effets de l'auto-persuasion sont plus puissants qu'on ne le pense …).
Et je repense à l'un des membres du forum qui dans une discussion semblait dire que ce type de plan n'est pas évident pour ceux comme moi qui ont un niveau "faible", car l'EF et l'AS42 ne sont pas assez scindés, l'AS42 n'est pas assez élevée. Celui qui part sur 3h15 ne sera pas loin du compte quand il aura fait une SL de 2h15-2h 30. Et c'est donc aussi le cas d'une SL de 1h 30-1h 40 quand on veut faire un semi en 1h 50-2h. Mais celui qui part sur 4h, n'a vu avec ses SL qu'à peine 2/3 du chemin. Je ne comprends toujours pas. Je me dis que c'est comme si on voulait faire un semi de 2h avec des entraînements n'ayant pas dépassé 1h-1h10 …

Malgré tout il ne faut certainement pas tirer trop de conclusions sur un seul fait. Et donc à J+3, j'ai l'impression d'avoir d'ores et déjà presque décidé que je recommencerai. Ceci dit, il me faudra une bonne motivation au moment d'attaquer à nouveau un plan comme celui que je viens de finir. Car autant j'étais dans la découverte cette fois-ci, autant la prochaine fois je sais où je mets les pieds, et surtout je sais que malgré ces efforts rien ne garantit que le résultat soit au rendez-vous. Il y a certes une part de normal dans ce constat, car ce n'est pas mathématique et on n'est pas des machines. Mais c'est dur … A bientôt.

Ce n'est qu'un marathon. Bon, c'est dit par quelqu'un d'extérieur puisque je n'ai pas encore fait le mien (J-4). J'ai le même niveau que toi, les mêmes objectifs et j'aurai peut être la même déception. Mais encore une fois, ce n'est qu'un marathon. D'ailleurs, je me projette déjà sur l'après-marathon. Celui-ci n'étant qu'une étape vers autre chose.

Y a plus qu'à :
- qu'à t'entrainer à nouveau (dans le froid pour te punir de ton échec )
- qu'à faire régime pour gagner quelques précieuses secondes au km.
- qu'à t'inscrire à ton prochain marathon pour montrer que tu en as! (c'est bien ce que tu veux, non ?)

Allez fonce! Tu n'es pas blessé et tu n'as donc pas d'excuse pour t'arrêter maintenant. Et je compte sur toi pour me mettre des coups de pieds aux fesses si je déprime dimanche soir!


PS : es-tu sujet aux crampes en tant normal ?

PS du PS : concept d'endurance :
www.vo2max.com.fr/physio_concept.html

Causes possibles de ta galère :

- un objectif trop ambitieux pour un premier marathon ? Une AS42 trop élevée ? Il est dit et répété un peu partout sur le site et le forum que le seul et unique objectif du 1er marathon est de finir

- un défaut d'hydratation ? qui expliquerait les crampe. L'eau seule ne suffit pas toujours, il vaut mieux boire des boissons isotoniques

- un plan d'entraînement trop "volumineux" par rapport à ton expérience passée qui t'a conduit à l'épuisement plutôt qu'à un pic de forme ?

- la faute à pas de chance : un jour sans, qui peut arriver à tous le monde...

En tout cas, bravo à toi d'avoir eu le courage de finir... ce n'est qu'un bad trip que tu sauras surmonter et repartir à l'assaut du Graal

hum, on dirait que tu as rencontré le mur, le froid n'a pas du aider : il est "calories-vore".
Une piste peut être le ravitaillement : sur un effort long il faut ingérer 50g de glucose par heure (de mémoire) ce qui est difficilement quantifiable en fruits secs et autre et c'est la facilité que donne les gels peut être une piste à explorer.
Ou alors l'allure choisie trop rapide ?
D'autres coureurs plus expérimentés pourront peut être t'en dire plus.
Bonne récupération et pense quand même que tu es marathonien à vie maintenant
Tu prendras ta revanche sur cette distance !

Et j'oubliais : la semaine avant course as tu bien fait le plein pour tes réserves de glycogène ?