CCC 2014: cette fois c'est la bonne.
- papadje
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Salut à tous,
comme je suis un peu flemmard je vous mets le lien vers mon article
CCC2014
EDIT: désolé , je croyais naivement qu'en rendant un article public sur facebook il était visible pour tous. Je me suis trompé. Ci-dessous le CR, mais sans les photos.
Pour la troisieme fois en 4 ans je me présente donc au départ de la CCC. Surement pas aussi affuté que j'aurais voulu, mais pas blessé non plus... en plus je connais maintenant parfaitement les lieux et le planning d'avant le départ et je suis donc plutot détendu avant d'attaquer ce gros morceau de 101km et 6100 de dénivelé positif. Si je vais au bout ce sera ma deuxième course la plus longue aprs l'utlra du Beafortain et mon deuxème 100 bornes.
Courmayeur - tete de la Tronche: 2h21 611è
Le départ est donné par un temps frais et sec, des conditions idéales pour une belle course de montagne. Je fais un début de course très prudent: je suis dans le dernier tiers du premier SAS, le but sur la première ascension est de la faire à l'économie et d'arriver au sommet en ayant surtout pas tapé dans les réserves. Aorès un 1/4 d'heure sur un route , puis un chemni bien large on arrive enfin sur les chemins. le début de l'ascencion n'est pas très sévère et permet de bien se chauffer. Des petits arrêts arrivent de temps en temps quand la pent se durcit mais dans l'ensemble le rythme est régulier. Malgré tout sur la fin du col de sapin je pioche un peu, l'effet de l'altitude se fit sentir et je me rends compte à ce moment là qu'il y a bien longtemps que je ne me suis pas entrainé au dessus de 2000m... J'arrive quand même au premier pointag bien frais, comme espéré.
=> Bertone: 2h53 553è
un début de descente extrement prudent, il y a du monde et les sensations ne sont pas extra. Je suis patient et me force à rester le plus tranquille possible, par contre j'ai déjà beaucoup de retard sur mon planning initial de 18h de course. Je décide pourtant de ne surtout pas forcer l'allure et profite pleinement du paysage et notamment du troupeau de Chevaux en liberté dans l'alpage.
=> Bonatti: 3h55 532è
Cette partie en balcon je la connais par coeur, comme je me force à maintenir un rythme tranquille, j'en profite pour admirer le panorama de ce superbe Val Ferret Italien. je continue à me faire doubler dans les parties montantes mais je commence enfin à doubler des concurrents dans les descentes. Par contre arrivé au ravitaillement je vide completement mon bidon de boisson énergétique fournie par le partenaire de la course: elle me donne la nausée et je prends donc de nouveau 5' pour remplir mes bidons avec mes sachets de boisson de chez Décat'.
=> Arnuva: 4h42 520è
La deuxième partie en liaison vers le bas du grand col Ferret est plus roulante, je commence enfin à courir quasi en continu et dans la descente sur Arnuva les sensations sont enfin acceptables.
=> Gd col Ferret: 5h56 476è
J'attaque la montée vers le Gd col Ferret de manière toujours aussi prudente: premièrement pour ne pas me griller, deuxièmement parceque les sensations ne sont toujours pas extra... Je ne suis définitivement pas dans un grand jour, mais ce n'est pas un jour sans non plus. La montée est régulière et dans le dernier quart de la montée la machine se met petit à petit en route et j'arrive à accrocher un concurrent avec lequel je discute jusqu'au passage du col.
=> La Fouly: 7h03 426è
Je démarre la longue descente vers la Fouly aussi prudemment que la première, j'en profite pour me ravitailler et me dérouiller les jambes. Ca ne tourne toujours pas aussi bien que je voudrais et je me résouds à descendre moins vite que je l'aurai voulu... Malgré tout dans les parties les plus raides je double pas mal de concurrents. Mais je sens aussi que tout le solide que j'ai avalé depuis Bonati est toujours stocké dans l'estomac n'a pas l'air decidé à en sortir...Sur les parties les plus roulantes de la fin de la descente je n'arrive pas à relancer aussi fort qu'il faudrait, la fin de course risque donc d'etre plus longue que prévu et j'ai déjà fait une croix sur mon planning initial. J'arrive à LA Fouly ou il y a déjà beaucoup de monde qui attend et j'en profite pour faire le plein complet en liquide et avaler un nouveau bol de soupe comme à chaque arrèt depuis le début.
=> Champex-Lac: 9h08 377è
A la sortie du ravitaillement j'ai la bonne surprise de retrouver toute ma petite famille: Mon ainé me pourri parceque j'ai quasiment une heure de retard alors que le cadet s'inquiète déjà pour mon état de santé... <photo id="2" />Je les rassure en leur disant qu'effectivement je suis un peu en retard (30') mais que ma course ne commencera qu'après Champex et que pour l'instant je suis tranquille et pas entamé. En plus j'entame une partie sympa entre la Fouly et Issert pendant laquelle je vais les croiser 2 fois le long du tracé.Mais même si je suis plutot confiant je n'arrive toujours pas à courir nromalement, je me sens vraiment lourd et sans dynamisme: vraiment dommage dans une partie très roulante et très avantageuse pour un coureur comme moi. Pire l'estomac est saturé et maintenant sseul le liquide semble pouvoir passer, pas franchement de bonne augure si loin de l'arrivée.Malgré tout la progression est régulière et j'arrive sans encombre au pieds de la montée vers Champex, ou je ressort mes batons. La montée dans la forêt passe bien mieux que la dernière fois ou j'aavais fait une hypoglycémie monumentale, et malgré l'averse sur la fin de la montée je termine cette partie plutot de bonne humeur. Comme l'assistance est autorisée ici, c'est mon ainé qui m'y accompagne. Pendant que je mange ma soupe et refait le plein en ravito, il me rempli les bidons. On échange 10', il me félicite, j'ai récupéré un peu de temps sur le planning et j'ai l'air vraiment frais. C'est vrai que j'ai les idées bien clair et que je rete dbout à côté de la table. Ca contrate vraiment avec certains concurrents à coté qui ont déjà l'air au bout du rouleau, les yeux hagards ... Pour eux la fin de course risque d'être vraiment longue...Je repars du ravitaillement 9h20 après le début de la course alors que ce point correspond en général à la moitié du temps mis en course: encore 20' de retard...
=> La Giète: 11h30 319è
le début de cette portion est encore roulant jusqu'au pied de Bovine. Après un début laborieux les sensations commencent à revenir. Les jambes se font moins lourdes mais surtout je sens que l'estomac c'est enfin vidangé: un vrai soulagement. C'est donc relativement optimiste que j'attaque cette antépenultième ascencion. Comme annoncé par l'organisation le tracé de cette année passe par le nouveau chemin dessiné à grands coups de buldozer. Le cehmin est donc très régulier et malgré la pente forte par endroit Bovine n'a plus rien du terrible épouvanatail qu'elle était auparavant. Dommage sur le fond, mais sur le coup j'avoue que je suis bien content. D'ailleurs dès que l'on rejoint l'alpage et que la pente s'adoucit j'entre dans le meilleur passage de ma course. Toutes mes douleurs ont disparu et je me sens vraiment bien, je finis la montée relativement fort et rejoint rapidement le pointage de la Giète qui marque le début de la descente.
=> Trient: 12h09 307è
Malgré la nuit qui tombe assez rapidement, je ne m'arrête pas pour sortir ma frontale et attaque la descente sur la lancée de la fin de la montée. A ce moment tout semble facile, fluide. Je repousse au maximum le moment de l'arrêt et double des concurrent bien surpris de me voir descendre à cette vitesse dans le noir. Moi je profite au maximum, ces moments de plénitudes sont suffisamment rares en course pour être dégusté comme il se doit. Arrivé aux 3/4 de la descente la pluie reprend et je suis obligé de stopper pour prendre na frontale: je n'y vois vraiment plus rien. Je reprends encore deux petits groupes entre le col de la Forclaz et Trient et j'arrive presque un peu dé4u d'être obligé de stopper au ravitaillement tellement je me sens bien. Pour ce ravitaillement c'est mon petit deuxième qui m'accompagne. Il a bien du mal à se frayer un chemin parmi la foule sous la tente pour accéder au passage réservé aux accompagnants. Du coup le speaker est obligé de donner de la voie pour qu'on lui fasse de la place et qu'il puisse enfin me rejoindre. Je me change et mets des affaires sèches pour entamer au mieux la nuit qui s'annonce humide sur la première partie. Si j'etais toujours à 20' de mon planing en arrivant à Trient, mon arrèt deux fois plus long que prévu me remet à 30'...
=> Catogne: 13h45 291è
La pluie se fait plus forte dès le début de la montée et même si les sensations sont plus quelconques je me sens toujours efficace. La pente n'est pas très raide et sans obstacle et me permet donc de monter au train. Je connais bien cette partie et dès que l'on sort des sapins je sais que la fin de la montée n'est plus très loin. Par contre comme on n'est plus du tout abrités la pluie redouble et les chemins se font bien boueux...
=> Vallorcine: 14h36 285è
Dans la descente je fais le job, sans prendre de risque, la pluie est forte et le terrain très boueux. Les autres concurrents pestent contre le terrain qui même par temps sec est glissant, la par endroit c'est carrément marécageux. La fatigue est maintenant revenue et les relances se font à nouveau très laborieuses. Malgré tout j'arrive ne vue de Vallorcine, alors que la pluie s'arrete, en bien meilleur état qu'il y a 4 ans sans aucune intention d'abandonner cette fois-ci. Au contraire j'ai envi de passer le ravitaillement le plus vite possible et de pouvoir enfin en découdre avec la dernière montée avant l'arrivée.Mais malgré toute ma bonne volonté je ne trouve pas la force de repartir directement et m'assoit pour boire tranquillement ma soupe. Quelques minutes plus tard quand je commence à grelotter dans mes habits mouillés je sais que le moment est venu de repartir pour les 18 derniers km avec 15' de retard su le planning 18h.
=> La Tête aux vents: 16h54 269è
Normalement dans la partie qui mène au col des montets je dois pouvoir courir, mais là la fatigue, la nuit et la lassitude prennent le dessus et je fais toute cette partie en marche rapide. Autre signe que je commence maintenant à être vraiment fatigué, mon cerveau déraille un peu: toutes mes pensées se font en anglais. C'est vraiment bizarre de s'entendre réfléchir uniquement dans une langue étrangère... Bref les voyants passent à l'orange et je prends un gel dès le début de la dernière montée.Celle-ci est longue et difficile. le rythme de la montée est vraiment lent, amis je commence à doubler des concurrents qui sont vraiment en grosse difficulté. L'un d'eux s'accroche derrière moi, il commence à me parler et me dit à quel point il est cuit, combien cette course est dure, que la fin va etre douloureuse... Je mets donc un petit coup de collier pour le décrocher afin de le laisser derrière, pas franchement en état d'entendre ses jérémiades... Après une heure j'arrive au bout de la partie vraiment dure et finalement c'est que je craque. D'un coup la motivation s'évapore: je sais maintenant que je vais aller au bout de la course. Mon rythme chute d'un coup, comme mon moral et je deviens irritable: Explosiif comme cocktail . Je mets encore 50' pour passer au pointage que je passe passablement énervé.
=> La Flégère: 17h42 269è
Commence alors la longue liaison vers la Fégère: cette partie est horrible, la plus technique de la course. En plus comme mes piles commencent déjà à faiblir ma visibilité est vraiment réduite. Je suis d'une humeur massacrante et n'ai plus du tout envi de me faire mal. je mets donc encore 45 longues minutes avant d'atteindre le dernier ravitaillement. Quand j'arrive il n'y a que 2 concurrents qui sont là et ils repartent dès mon arrivée. Je discute rapidement avec les bénévoles et après avoir bu un dernier verre de coca, je repars vers l'arrivée avec maintenant 1h de retard sur la planning 18h.
=> Chamonix: 267è 18h49
Je suis maintenant bien fatigué, à tel point qu'au bout de 100m de descente je me rends compte que je suis reparti du ravitaillement sans remplir mes bidons qui sont au 3/4 vides... et je suis tellement énervé que je décide de ne pas faire demi tour: un nouveau mauvais choix.Ca fait donc un heure et demi que je ne m'alimente plus et je vais rapidement tomber à cours de boisson: la fin de course va etre pénible.Je décide donc de ne plus courir malgré la descente, en fait je boude... Malgré tout je rattrappe et dépasse rapidement les 2 concurrents que j'ai vu au ravitaillement. Pendant 30' je continue de descendre tout seul avant de rattraper et dépasser un concurrent qui trottine, alors que je marche toujours: lui je pense qu'il a pris un énorme coup au moral en me voyant passer.Dans la dernière partie de la descente, vraiment roulante, je me fais à nouveau dépasser. A ce moment là je décide de me remettre à trottiner, je le récupère au dernier km et après un rapide échange avec ses potes à 500m de l'arrivée on décide de finir au sprint.Et on le fait: bizarre comme sensation de pouvoir finir une course de 19h plus vite qu'une course de 10km.
Epilogue: Après 2 essais infructueux je suis enfin arrivé à bout de cette course et tant mieux parceque je n'y retournerai pas: trp de monde à mon gout et surtout un timing de course qui ne me convient pas du tout (départ et arrivée trop tardive, je suis plus du matin)Je me suis rendu compte que des course de 160 km d'une traite ne sont pas du tout faites pour moi: je ne suis pas du tout pret à passer 2 nuits dehors et je suis incapable de soutenir un rythme correct sur de telles durées. Je vais donc me concentrer sur des objectifs à pieds plus court, ou tout du moins pas plus long.
Protocole de course:
plage de fréquence cardiaque cible: 140-150 en montée et sur le plat, moins de 140 en descente.
Utilisation des batons dans chaque montée / Changement de chaussettes à mi-course
boisson énergétique tout le long: 4 gorgées
toutes les 12'barre énerétique toutes les 45' à partir de 12h de course un gel toutes les 45'
A chaque ravitaillement: un verre de coca / un verre de coca-eau gazeuse / un bol de soupe / un morceau de banane / une tranche de pain avec un tranche de saucisson
Un dernier mot pour conclure: J'ai une pensée toute particulière pour mes deux amis qui se sont alignés cette année sur l'UTMB et qui n'ont pas pu aller au bout de leur course. Malgré l'énorme investissement qu'ils ont mis dans leur entrainement et leur bien plus grande expérience de l'Ultra, ils ont été obligé de mettre le clignotant.
J'avoue qu'imaginer votre déception samedi après-midi m'a mis une bonne boule au ventre: j'aurais bien aimer pouvoir vous donner mon énergie restante.
Et puis surtout des gros bisous et merci pour toute ma famille qui de très près ou de plus loin subi mes humeurs, calendriers, régimes spéciaux, sans alcool, sans féculents, sans dispo bref tout ce qui parfois pèse un peu: Mon plus grand cadeau est de les sentir aussi heureux que moi que je sois allé au bout.
comme je suis un peu flemmard je vous mets le lien vers mon article
CCC2014
EDIT: désolé , je croyais naivement qu'en rendant un article public sur facebook il était visible pour tous. Je me suis trompé. Ci-dessous le CR, mais sans les photos.
Pour la troisieme fois en 4 ans je me présente donc au départ de la CCC. Surement pas aussi affuté que j'aurais voulu, mais pas blessé non plus... en plus je connais maintenant parfaitement les lieux et le planning d'avant le départ et je suis donc plutot détendu avant d'attaquer ce gros morceau de 101km et 6100 de dénivelé positif. Si je vais au bout ce sera ma deuxième course la plus longue aprs l'utlra du Beafortain et mon deuxème 100 bornes.
Courmayeur - tete de la Tronche: 2h21 611è
Le départ est donné par un temps frais et sec, des conditions idéales pour une belle course de montagne. Je fais un début de course très prudent: je suis dans le dernier tiers du premier SAS, le but sur la première ascension est de la faire à l'économie et d'arriver au sommet en ayant surtout pas tapé dans les réserves. Aorès un 1/4 d'heure sur un route , puis un chemni bien large on arrive enfin sur les chemins. le début de l'ascencion n'est pas très sévère et permet de bien se chauffer. Des petits arrêts arrivent de temps en temps quand la pent se durcit mais dans l'ensemble le rythme est régulier. Malgré tout sur la fin du col de sapin je pioche un peu, l'effet de l'altitude se fit sentir et je me rends compte à ce moment là qu'il y a bien longtemps que je ne me suis pas entrainé au dessus de 2000m... J'arrive quand même au premier pointag bien frais, comme espéré.
=> Bertone: 2h53 553è
un début de descente extrement prudent, il y a du monde et les sensations ne sont pas extra. Je suis patient et me force à rester le plus tranquille possible, par contre j'ai déjà beaucoup de retard sur mon planning initial de 18h de course. Je décide pourtant de ne surtout pas forcer l'allure et profite pleinement du paysage et notamment du troupeau de Chevaux en liberté dans l'alpage.
=> Bonatti: 3h55 532è
Cette partie en balcon je la connais par coeur, comme je me force à maintenir un rythme tranquille, j'en profite pour admirer le panorama de ce superbe Val Ferret Italien. je continue à me faire doubler dans les parties montantes mais je commence enfin à doubler des concurrents dans les descentes. Par contre arrivé au ravitaillement je vide completement mon bidon de boisson énergétique fournie par le partenaire de la course: elle me donne la nausée et je prends donc de nouveau 5' pour remplir mes bidons avec mes sachets de boisson de chez Décat'.
=> Arnuva: 4h42 520è
La deuxième partie en liaison vers le bas du grand col Ferret est plus roulante, je commence enfin à courir quasi en continu et dans la descente sur Arnuva les sensations sont enfin acceptables.
=> Gd col Ferret: 5h56 476è
J'attaque la montée vers le Gd col Ferret de manière toujours aussi prudente: premièrement pour ne pas me griller, deuxièmement parceque les sensations ne sont toujours pas extra... Je ne suis définitivement pas dans un grand jour, mais ce n'est pas un jour sans non plus. La montée est régulière et dans le dernier quart de la montée la machine se met petit à petit en route et j'arrive à accrocher un concurrent avec lequel je discute jusqu'au passage du col.
=> La Fouly: 7h03 426è
Je démarre la longue descente vers la Fouly aussi prudemment que la première, j'en profite pour me ravitailler et me dérouiller les jambes. Ca ne tourne toujours pas aussi bien que je voudrais et je me résouds à descendre moins vite que je l'aurai voulu... Malgré tout dans les parties les plus raides je double pas mal de concurrents. Mais je sens aussi que tout le solide que j'ai avalé depuis Bonati est toujours stocké dans l'estomac n'a pas l'air decidé à en sortir...Sur les parties les plus roulantes de la fin de la descente je n'arrive pas à relancer aussi fort qu'il faudrait, la fin de course risque donc d'etre plus longue que prévu et j'ai déjà fait une croix sur mon planning initial. J'arrive à LA Fouly ou il y a déjà beaucoup de monde qui attend et j'en profite pour faire le plein complet en liquide et avaler un nouveau bol de soupe comme à chaque arrèt depuis le début.
=> Champex-Lac: 9h08 377è
A la sortie du ravitaillement j'ai la bonne surprise de retrouver toute ma petite famille: Mon ainé me pourri parceque j'ai quasiment une heure de retard alors que le cadet s'inquiète déjà pour mon état de santé... <photo id="2" />Je les rassure en leur disant qu'effectivement je suis un peu en retard (30') mais que ma course ne commencera qu'après Champex et que pour l'instant je suis tranquille et pas entamé. En plus j'entame une partie sympa entre la Fouly et Issert pendant laquelle je vais les croiser 2 fois le long du tracé.Mais même si je suis plutot confiant je n'arrive toujours pas à courir nromalement, je me sens vraiment lourd et sans dynamisme: vraiment dommage dans une partie très roulante et très avantageuse pour un coureur comme moi. Pire l'estomac est saturé et maintenant sseul le liquide semble pouvoir passer, pas franchement de bonne augure si loin de l'arrivée.Malgré tout la progression est régulière et j'arrive sans encombre au pieds de la montée vers Champex, ou je ressort mes batons. La montée dans la forêt passe bien mieux que la dernière fois ou j'aavais fait une hypoglycémie monumentale, et malgré l'averse sur la fin de la montée je termine cette partie plutot de bonne humeur. Comme l'assistance est autorisée ici, c'est mon ainé qui m'y accompagne. Pendant que je mange ma soupe et refait le plein en ravito, il me rempli les bidons. On échange 10', il me félicite, j'ai récupéré un peu de temps sur le planning et j'ai l'air vraiment frais. C'est vrai que j'ai les idées bien clair et que je rete dbout à côté de la table. Ca contrate vraiment avec certains concurrents à coté qui ont déjà l'air au bout du rouleau, les yeux hagards ... Pour eux la fin de course risque d'être vraiment longue...Je repars du ravitaillement 9h20 après le début de la course alors que ce point correspond en général à la moitié du temps mis en course: encore 20' de retard...
=> La Giète: 11h30 319è
le début de cette portion est encore roulant jusqu'au pied de Bovine. Après un début laborieux les sensations commencent à revenir. Les jambes se font moins lourdes mais surtout je sens que l'estomac c'est enfin vidangé: un vrai soulagement. C'est donc relativement optimiste que j'attaque cette antépenultième ascencion. Comme annoncé par l'organisation le tracé de cette année passe par le nouveau chemin dessiné à grands coups de buldozer. Le cehmin est donc très régulier et malgré la pente forte par endroit Bovine n'a plus rien du terrible épouvanatail qu'elle était auparavant. Dommage sur le fond, mais sur le coup j'avoue que je suis bien content. D'ailleurs dès que l'on rejoint l'alpage et que la pente s'adoucit j'entre dans le meilleur passage de ma course. Toutes mes douleurs ont disparu et je me sens vraiment bien, je finis la montée relativement fort et rejoint rapidement le pointage de la Giète qui marque le début de la descente.
=> Trient: 12h09 307è
Malgré la nuit qui tombe assez rapidement, je ne m'arrête pas pour sortir ma frontale et attaque la descente sur la lancée de la fin de la montée. A ce moment tout semble facile, fluide. Je repousse au maximum le moment de l'arrêt et double des concurrent bien surpris de me voir descendre à cette vitesse dans le noir. Moi je profite au maximum, ces moments de plénitudes sont suffisamment rares en course pour être dégusté comme il se doit. Arrivé aux 3/4 de la descente la pluie reprend et je suis obligé de stopper pour prendre na frontale: je n'y vois vraiment plus rien. Je reprends encore deux petits groupes entre le col de la Forclaz et Trient et j'arrive presque un peu dé4u d'être obligé de stopper au ravitaillement tellement je me sens bien. Pour ce ravitaillement c'est mon petit deuxième qui m'accompagne. Il a bien du mal à se frayer un chemin parmi la foule sous la tente pour accéder au passage réservé aux accompagnants. Du coup le speaker est obligé de donner de la voie pour qu'on lui fasse de la place et qu'il puisse enfin me rejoindre. Je me change et mets des affaires sèches pour entamer au mieux la nuit qui s'annonce humide sur la première partie. Si j'etais toujours à 20' de mon planing en arrivant à Trient, mon arrèt deux fois plus long que prévu me remet à 30'...
=> Catogne: 13h45 291è
La pluie se fait plus forte dès le début de la montée et même si les sensations sont plus quelconques je me sens toujours efficace. La pente n'est pas très raide et sans obstacle et me permet donc de monter au train. Je connais bien cette partie et dès que l'on sort des sapins je sais que la fin de la montée n'est plus très loin. Par contre comme on n'est plus du tout abrités la pluie redouble et les chemins se font bien boueux...
=> Vallorcine: 14h36 285è
Dans la descente je fais le job, sans prendre de risque, la pluie est forte et le terrain très boueux. Les autres concurrents pestent contre le terrain qui même par temps sec est glissant, la par endroit c'est carrément marécageux. La fatigue est maintenant revenue et les relances se font à nouveau très laborieuses. Malgré tout j'arrive ne vue de Vallorcine, alors que la pluie s'arrete, en bien meilleur état qu'il y a 4 ans sans aucune intention d'abandonner cette fois-ci. Au contraire j'ai envi de passer le ravitaillement le plus vite possible et de pouvoir enfin en découdre avec la dernière montée avant l'arrivée.Mais malgré toute ma bonne volonté je ne trouve pas la force de repartir directement et m'assoit pour boire tranquillement ma soupe. Quelques minutes plus tard quand je commence à grelotter dans mes habits mouillés je sais que le moment est venu de repartir pour les 18 derniers km avec 15' de retard su le planning 18h.
=> La Tête aux vents: 16h54 269è
Normalement dans la partie qui mène au col des montets je dois pouvoir courir, mais là la fatigue, la nuit et la lassitude prennent le dessus et je fais toute cette partie en marche rapide. Autre signe que je commence maintenant à être vraiment fatigué, mon cerveau déraille un peu: toutes mes pensées se font en anglais. C'est vraiment bizarre de s'entendre réfléchir uniquement dans une langue étrangère... Bref les voyants passent à l'orange et je prends un gel dès le début de la dernière montée.Celle-ci est longue et difficile. le rythme de la montée est vraiment lent, amis je commence à doubler des concurrents qui sont vraiment en grosse difficulté. L'un d'eux s'accroche derrière moi, il commence à me parler et me dit à quel point il est cuit, combien cette course est dure, que la fin va etre douloureuse... Je mets donc un petit coup de collier pour le décrocher afin de le laisser derrière, pas franchement en état d'entendre ses jérémiades... Après une heure j'arrive au bout de la partie vraiment dure et finalement c'est que je craque. D'un coup la motivation s'évapore: je sais maintenant que je vais aller au bout de la course. Mon rythme chute d'un coup, comme mon moral et je deviens irritable: Explosiif comme cocktail . Je mets encore 50' pour passer au pointage que je passe passablement énervé.
=> La Flégère: 17h42 269è
Commence alors la longue liaison vers la Fégère: cette partie est horrible, la plus technique de la course. En plus comme mes piles commencent déjà à faiblir ma visibilité est vraiment réduite. Je suis d'une humeur massacrante et n'ai plus du tout envi de me faire mal. je mets donc encore 45 longues minutes avant d'atteindre le dernier ravitaillement. Quand j'arrive il n'y a que 2 concurrents qui sont là et ils repartent dès mon arrivée. Je discute rapidement avec les bénévoles et après avoir bu un dernier verre de coca, je repars vers l'arrivée avec maintenant 1h de retard sur la planning 18h.
=> Chamonix: 267è 18h49
Je suis maintenant bien fatigué, à tel point qu'au bout de 100m de descente je me rends compte que je suis reparti du ravitaillement sans remplir mes bidons qui sont au 3/4 vides... et je suis tellement énervé que je décide de ne pas faire demi tour: un nouveau mauvais choix.Ca fait donc un heure et demi que je ne m'alimente plus et je vais rapidement tomber à cours de boisson: la fin de course va etre pénible.Je décide donc de ne plus courir malgré la descente, en fait je boude... Malgré tout je rattrappe et dépasse rapidement les 2 concurrents que j'ai vu au ravitaillement. Pendant 30' je continue de descendre tout seul avant de rattraper et dépasser un concurrent qui trottine, alors que je marche toujours: lui je pense qu'il a pris un énorme coup au moral en me voyant passer.Dans la dernière partie de la descente, vraiment roulante, je me fais à nouveau dépasser. A ce moment là je décide de me remettre à trottiner, je le récupère au dernier km et après un rapide échange avec ses potes à 500m de l'arrivée on décide de finir au sprint.Et on le fait: bizarre comme sensation de pouvoir finir une course de 19h plus vite qu'une course de 10km.
Epilogue: Après 2 essais infructueux je suis enfin arrivé à bout de cette course et tant mieux parceque je n'y retournerai pas: trp de monde à mon gout et surtout un timing de course qui ne me convient pas du tout (départ et arrivée trop tardive, je suis plus du matin)Je me suis rendu compte que des course de 160 km d'une traite ne sont pas du tout faites pour moi: je ne suis pas du tout pret à passer 2 nuits dehors et je suis incapable de soutenir un rythme correct sur de telles durées. Je vais donc me concentrer sur des objectifs à pieds plus court, ou tout du moins pas plus long.
Protocole de course:
plage de fréquence cardiaque cible: 140-150 en montée et sur le plat, moins de 140 en descente.
Utilisation des batons dans chaque montée / Changement de chaussettes à mi-course
boisson énergétique tout le long: 4 gorgées
toutes les 12'barre énerétique toutes les 45' à partir de 12h de course un gel toutes les 45'
A chaque ravitaillement: un verre de coca / un verre de coca-eau gazeuse / un bol de soupe / un morceau de banane / une tranche de pain avec un tranche de saucisson
Un dernier mot pour conclure: J'ai une pensée toute particulière pour mes deux amis qui se sont alignés cette année sur l'UTMB et qui n'ont pas pu aller au bout de leur course. Malgré l'énorme investissement qu'ils ont mis dans leur entrainement et leur bien plus grande expérience de l'Ultra, ils ont été obligé de mettre le clignotant.
J'avoue qu'imaginer votre déception samedi après-midi m'a mis une bonne boule au ventre: j'aurais bien aimer pouvoir vous donner mon énergie restante.
Et puis surtout des gros bisous et merci pour toute ma famille qui de très près ou de plus loin subi mes humeurs, calendriers, régimes spéciaux, sans alcool, sans féculents, sans dispo bref tout ce qui parfois pèse un peu: Mon plus grand cadeau est de les sentir aussi heureux que moi que je sois allé au bout.
Last Edit:il y a 10 ans 2 mois
par papadje
Dernière édition: il y a 10 ans 2 mois par papadje.
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- gyom193
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Réponse de gyom193 sur le sujet Re: CCC 2014: cette fois c'est la bonne.
Posted il y a 10 ans 2 mois #327728
Pas de Facebook, pas de CR...
(pourtant il est attendu celui-là! )
(pourtant il est attendu celui-là! )
par gyom193
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- bambiRun
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Réponse de bambiRun sur le sujet Re: CCC 2014: cette fois c'est la bonne.
Posted il y a 10 ans 2 mois #327734
Franchement, enorme Bravo pour cette course ou au final tu n'as fait que doubler doubler doubler tes concurrents.
Par contre la fatigue, la lassitude, ( lol @ pensées en anglais) des derniers km est dur à lire tellement on sent que tu en as bavé.
#Respect
Par contre la fatigue, la lassitude, ( lol @ pensées en anglais) des derniers km est dur à lire tellement on sent que tu en as bavé.
#Respect
par bambiRun
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- Hisoka88
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Réponse de Hisoka88 sur le sujet Re: CCC 2014: cette fois c'est la bonne.
Posted il y a 10 ans 2 mois #327739
Super récit pour une jolie course. La gestion semblait vraiment être la bonne vu que tout le long tu as doublé des concurrents.
On ressent bien dans ton récit les différentes émotions par lesquelles tu es passé durant ta course. Les moments bien mais aussi les moments plus durs comme la fin.
C'est en tout cas un très beau résultat et un super récit.
Félicitations pour ta course et merci pour le CR !
On ressent bien dans ton récit les différentes émotions par lesquelles tu es passé durant ta course. Les moments bien mais aussi les moments plus durs comme la fin.
C'est en tout cas un très beau résultat et un super récit.
Félicitations pour ta course et merci pour le CR !
par Hisoka88
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- fred ouille sv
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Réponse de fred ouille sv sur le sujet Re: CCC 2014: cette fois c'est la bonne.
Posted il y a 10 ans 2 mois #327745
A la fin tu ne boude plus ...
Super course ! Bravo
Super course ! Bravo
par fred ouille sv
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- Mamatt
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Réponse de Mamatt sur le sujet Re: CCC 2014: cette fois c'est la bonne.
Posted il y a 10 ans 2 mois #327749
Enorme !
C'est quand même un combat terrible contre ses propres limites... un truc de malade !
Bravo à toi, et bonne récup'
C'est quand même un combat terrible contre ses propres limites... un truc de malade !
Bravo à toi, et bonne récup'
par Mamatt
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