Marathon d'Annecy 2012 : 3h18'28"
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3h18'28" ! Moins de 3h20', l'objectif est atteint ! Et je dois dire qu'après un certain nombre d'échecs pour quelques secondes sur mes dernières courses, ça fait vraiment plaisir de rentrer à la maison sans frustration.
Encore que... La météo pourrie qui nous a gâché le paysage, les températures hivernales, mes enfants et mes parents qui finalement ne seront restés que quelques minutes après le passage de la ligne d'arrivée, la faute à cette maudite pluie J'imagine mal l'énorme déception que j'aurais vécue si je n'avais pas rempli ma part du contrat... Mais c'est probablement l'addition de toutes ces petites et grandes contrariétés qui m'auront insufflé ce petit plus mental qui permet de déplacer les montagnes (je me contente modestement de mes petites collines gardoises ).
En parlant de contrariétés, la journée du samedi avait déjà largement fait monter la pression : bouchon sur l'autoroute, je décide de contourner l'obstacle par la route = 30 minutes de perdues. La pluie qui fait son apparition entre Valence et Grenoble rendant la circulation pénible et surtout augurant d'une course difficile. GPS Mappy en version gratuite qui vous incite à acquérir la version payante en vous faisant sortir de l'autoroute 20 bornes avant la destination et en étant infoutu de nous guider jusque chez des amis chez qui nous devions laisser les enfants... Que de temps perdu ! Les 3 heures de route prévues initialement auront finalement duré 4 heures et demie, et le retrait des dossards qui ferme à 18 heures !!! Je suis stressé, énervé, agacé, en deux mots : à cran
Nous arrivons finalement moins de 30 minutes avant la fermeture. Le hall est encore bondé. Nous poireauterons encore un bon moment avant de récupérer nos sésames : cette année Mme Plusloin est de la partie, elle prendra le départ du semi Ouf ! Je ne me voyais pas du tout attendre le matin même de la course pour accomplir les formalités administratives !
Après avoir déposé les bagages à l'hôtel, je me rends au pas de charge au point de rendez-vous convenu pour faire la connaissance de Jérôme (Amenhi), Jean-Michel (YMCA), son épouse et un couple d'amis . Nous échangeons (trop) brièvement nos impressions autour d'un verre de jus de fruits, je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir rester plus longtemps. Mon pré-marathon se poursuit, je dois rejoindre ma femme pour aller à la pizzéria que nous avions eu la bonne idée de réserver : salle archi-comble ! Une assiette de pâtes et un bol de fromage blanc plus tard, nous filons faire un petit coucou à JY et Valou, nos amis crapahuteurs qui sont censés prendre le départ du semi : "Comment ça ?!! C'est pas cette misérable petite pluie qui va compromettre toutes ces semaines de préparation... Quand faut y aller, faut y aller !"
De retour à l'hôtel, j'ai vraiment l'impression d'avoir laissé énormément d'énergie en chemin. Il est grand temps de préparer toutes mes affaires et souffler un peu en guettant un sommeil qui sera finalement bien haché...
Gatosport réglementaire à 6h30, tenue de combat, vieux tee-shirt et poncho sur le dos, direction le sas 3h15 où je dois retrouver Jérôme, Jean-Michel, Arno (Noldi) et Robin. Le spectacle est assez saisissant : avec tous ces sacs poubelle, on se croirait plus dans une déchéterie qu'au départ d'une course J'y vais de mon petit quart d'heure blonde en me positionnant dans le sas 1h50 à contresens de la course Bizarre que les c-capistes ne soient pas là ! Je comprends finalement ma méprise le temps que mes deux neurones entrent en contact l'un avec l'autre : YMCA et Amenhi sont bien présents... de l'autre côté de l'arche. Robin nous rejoint, il est chaud bouillant : il diablo va sortir de sa boîte dans quelques minutes ! Arno vient ensuite à notre rencontre quelques instants avant le départ, le temps de confirmer que même si nous avons le même objectif, chacun gèrera sa course à sa main tout en essayant de ne pas se perdre de vue.
Placés en tête de peloton, nous franchissons la ligne rapidement. J'ai l'oeil rivé sur la montre afin d'atteindre aussi vite que possible l'allure cible à tel point que quelques zigzags plus loin j'ai définitivement perdu de vue mes deux compères. Arno doit être devant, et il me semble que Jean-Mi est derrière... Même si nous allons finir tous les trois entre 3h17 et 3h19 en nous doublant mutuellement sur une piste cyclable de 3 mètres de large, je ne les reverrai plus
Premier km en 4'44", nickel, deuxième en 4'36", je cède un peu à l'euphorie du départ. Mais il faut bien se réchauffer après cette demi-heure d'attente dans la bruine avec à peine 5°C au thermomètre. Les sensations sont excellentes bien que le cardio, gavé d'adrénaline, s'emballe un peu à 83-84% alors que je pensais débuter autour de 80%.
Au troisième km nous passons sur une allée en cendrée sur une centaine de mètres, la seule partie non bitumée du parcours... Et là, je réussis à me coller un tout petit minuscule obscure grain de sable dans la chaussure droite. Rien de bien méchant dans l'immédiat, mais cette maudite poussière va se muer en véritable éperon 30 kilomètres plus loin.
Cinquième kilomètre, une petite montée nous fait sortir d'Annecy. Je me dis qu'au retour en sens inverse, elle sera la bienvenue. Toujours euphorique, contre toute raison, je déroge à mon plan de course en maintenant une allure et une FC un peu trop élevées : à 4:40/km et 84% de moyenne, je suis conscient de jouer avec le feu sur ce premier 10 km. J'ai une minute d'avance sur le temps prévu et pour ainsi dire relativement peu de marge quant à la dérive cardiaque qui s'installera immanquablement dans quelques kilomètres.
Les ravitaillements sont un peu compliqués car il ne sont pas exactement placés tous les 5 km et surtout sont composés quasi-exclusivement de gobelets avec quelques rares bouteilles perdues dans la masse. Ayant choisi de ne pas m'arrêter et de boire en courant, mon activité favorite sera d'essayer de mettre la main sur ces bouteilles, ce que je ne réussirai pas à chaque fois m'obligeant à m'arrêter quelques secondes pour gober un verre d'eau. C'est finalement pas si gênant, ça permet au palpitant de souffler un peu. Le retard consenti est comblé en quelques dizaines de mètres.
Les kilomètres défilent gentiment, même s'il pleut toujours, les gouttes sont fines et la quasi absence de vent rend finalement les conditions météo tout à fait acceptables. Le passage du tunnel permet même de s'offrir une petite minute au sec
Les yeux rivés sur la montre, le cardio et l'allure sont stabilisés. Rassuré par le fait que les puls baissent dès que je ralentis, je reste un peu inquiet quant à ma capacité à finir le dernier tiers à cette allure...
Autour du 18ème, on croise les premiers de cordée. Pour une fois qu'on a l'occasion de les voir ! Ils nous ont déjà mis 7 ou 8 km dans la vue et ont fait un sacré trou sur leurs poursuivants... Impressionnant !
A l'approche du semi, un concurrent me dit qu'on tient le bon bout... J'approuve et lui rétorque qu'on a fait la moitié la plus dure et que le retour se fait en descente. Blague à part, nous discutons un moment et tombons d'accord sur le fait que moralement ça fera du bien quand on aura fini la boucle et qu'on abordera la piste cyclable en sens inverse.
En 1h39'30 à mi-course, j'ai capitalisé une bonne minute d'avance sur mon plan de marche. Je me sens bien, le cardio est monté d'un point à 85%, rien de bien alarmant si ce n'est toujours ce petit doute d'être en sur-régime, un poil au dessus des allures travaillées à l'entraînement. Religieusement, je sirote un gel tous les 5 km et bois à chaque ravitaillement, même par temps froid l'hydratation est essentielle pour limiter les dégâts.
Mon acolyte du semi qui vise 3h22 est parti devant , je me refais donc un nouvel ami qui semble être sur les même bases que moi, on se relaie tous les 500 m.
"Allez Pierre !" - Non ce n'est pas un spectateur qui vient de lire mon nom sur le dossard. L'encouragement vient de la file de coureurs que non croisons depuis que nous sommes sur le retour. C'est Jérôme (Amenhi) qui semble être dans les temps quelques hectomètres derrière la flamme des 4 heures. Le temps de réagir, je bafouille un encouragement en retour et lui adresse un petit signe. Il a l'air bien
Pour moi, les premiers signes d'usure apparaissent progressivement. Le grain de sable dans la chaussure droite semble avoir grossi et m'oblige à modifier un peu mes appuis. Les muscles se raidissent et la foulée s'alourdit. Le rythme cardiaque à maintenant franchit définitivement les 86%... Le mur approche ! A cet instant, mon nouvel ami prend un relai un peu plus appuyé, je renonce à le suivre : trop tôt pour accélérer !
Je commence maintenant à compter à rebours : plus que 15 km, plus qu'une heure, plus que 12 km, plus que 10... Tout est prétexte à minimiser la distance restant à parcourir. Au km 33, la douleur est bien là : j'ai une première alerte avec un début de crampe à la cuisse gauche. "Tu ne pensais tout de même pas que ce serait facile, un marathon ça ce mérite !". Ma petite voix intérieure me pousse à maintenir la cadence, le cardio qui titille les 88% n'a plus vraiment d'importance à ce stade de la course, maintenant, c'est le mental qui doit me faire avancer... Ma seule crainte étant d'être immobiliser par une crampe.
Un dernier gel, une bonne gorgée d'eau, je visualise mon passage sur la ligne d'arrivée, je me vois allongé sur un transat au bord de la piscine, je pense à toutes ces heures d'entraînement, ce n'est pas le moment de flancher ! Tous les moyens sont bons pour oublier le chrono et la douleur.
Le 40ème rugissant me délivre du doute qui me tenaillait depuis le début. Le profil se fait maintenant descendant, nous sommes entrés dans Annecy, le mollets, les ischio, les quadri, chacun de mes muscles tétanise, mais j'ai toujours deux petites minutes d'avance... Il ne peut plus rien m'arriver !!! Après le pont sur le canal, je crois bien que Noldi vient de me dépasser, mais je ne suis plus très lucide et puis de toute façon, je n'ai pas la force de l'interpeler et encore moins de le suivre... Que ce dernier km est long avec tous ces changements de direction ! Je scrute l'assistance à la recherche de ma famille qui ne doit plus être bien loin maintenant. Ils sont là, tout sourire sous leurs parapluies ! A 195 mètres de l'arrivée, je serre les poings et accélère pour mon sprint final... Inespéré. Ce chrono, je n'osais pas en rêver, je l'ai seulement fait !!!
Transi de froid, grelotant sous ma couverture de survie, à demi paralysé par les crampes je rejoins ma tribu qui semble pour le moins dubitative sur la finalité de l'entreprise : à quoi bon courir 42 bornes sous la pluie ?!! Peu importe, je ne le sais pas vraiment moi-même... Je suis fier, je les aime.
Encore que... La météo pourrie qui nous a gâché le paysage, les températures hivernales, mes enfants et mes parents qui finalement ne seront restés que quelques minutes après le passage de la ligne d'arrivée, la faute à cette maudite pluie J'imagine mal l'énorme déception que j'aurais vécue si je n'avais pas rempli ma part du contrat... Mais c'est probablement l'addition de toutes ces petites et grandes contrariétés qui m'auront insufflé ce petit plus mental qui permet de déplacer les montagnes (je me contente modestement de mes petites collines gardoises ).
En parlant de contrariétés, la journée du samedi avait déjà largement fait monter la pression : bouchon sur l'autoroute, je décide de contourner l'obstacle par la route = 30 minutes de perdues. La pluie qui fait son apparition entre Valence et Grenoble rendant la circulation pénible et surtout augurant d'une course difficile. GPS Mappy en version gratuite qui vous incite à acquérir la version payante en vous faisant sortir de l'autoroute 20 bornes avant la destination et en étant infoutu de nous guider jusque chez des amis chez qui nous devions laisser les enfants... Que de temps perdu ! Les 3 heures de route prévues initialement auront finalement duré 4 heures et demie, et le retrait des dossards qui ferme à 18 heures !!! Je suis stressé, énervé, agacé, en deux mots : à cran
Nous arrivons finalement moins de 30 minutes avant la fermeture. Le hall est encore bondé. Nous poireauterons encore un bon moment avant de récupérer nos sésames : cette année Mme Plusloin est de la partie, elle prendra le départ du semi Ouf ! Je ne me voyais pas du tout attendre le matin même de la course pour accomplir les formalités administratives !
Après avoir déposé les bagages à l'hôtel, je me rends au pas de charge au point de rendez-vous convenu pour faire la connaissance de Jérôme (Amenhi), Jean-Michel (YMCA), son épouse et un couple d'amis . Nous échangeons (trop) brièvement nos impressions autour d'un verre de jus de fruits, je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir rester plus longtemps. Mon pré-marathon se poursuit, je dois rejoindre ma femme pour aller à la pizzéria que nous avions eu la bonne idée de réserver : salle archi-comble ! Une assiette de pâtes et un bol de fromage blanc plus tard, nous filons faire un petit coucou à JY et Valou, nos amis crapahuteurs qui sont censés prendre le départ du semi : "Comment ça ?!! C'est pas cette misérable petite pluie qui va compromettre toutes ces semaines de préparation... Quand faut y aller, faut y aller !"
De retour à l'hôtel, j'ai vraiment l'impression d'avoir laissé énormément d'énergie en chemin. Il est grand temps de préparer toutes mes affaires et souffler un peu en guettant un sommeil qui sera finalement bien haché...
Gatosport réglementaire à 6h30, tenue de combat, vieux tee-shirt et poncho sur le dos, direction le sas 3h15 où je dois retrouver Jérôme, Jean-Michel, Arno (Noldi) et Robin. Le spectacle est assez saisissant : avec tous ces sacs poubelle, on se croirait plus dans une déchéterie qu'au départ d'une course J'y vais de mon petit quart d'heure blonde en me positionnant dans le sas 1h50 à contresens de la course Bizarre que les c-capistes ne soient pas là ! Je comprends finalement ma méprise le temps que mes deux neurones entrent en contact l'un avec l'autre : YMCA et Amenhi sont bien présents... de l'autre côté de l'arche. Robin nous rejoint, il est chaud bouillant : il diablo va sortir de sa boîte dans quelques minutes ! Arno vient ensuite à notre rencontre quelques instants avant le départ, le temps de confirmer que même si nous avons le même objectif, chacun gèrera sa course à sa main tout en essayant de ne pas se perdre de vue.
Placés en tête de peloton, nous franchissons la ligne rapidement. J'ai l'oeil rivé sur la montre afin d'atteindre aussi vite que possible l'allure cible à tel point que quelques zigzags plus loin j'ai définitivement perdu de vue mes deux compères. Arno doit être devant, et il me semble que Jean-Mi est derrière... Même si nous allons finir tous les trois entre 3h17 et 3h19 en nous doublant mutuellement sur une piste cyclable de 3 mètres de large, je ne les reverrai plus
Premier km en 4'44", nickel, deuxième en 4'36", je cède un peu à l'euphorie du départ. Mais il faut bien se réchauffer après cette demi-heure d'attente dans la bruine avec à peine 5°C au thermomètre. Les sensations sont excellentes bien que le cardio, gavé d'adrénaline, s'emballe un peu à 83-84% alors que je pensais débuter autour de 80%.
Au troisième km nous passons sur une allée en cendrée sur une centaine de mètres, la seule partie non bitumée du parcours... Et là, je réussis à me coller un tout petit minuscule obscure grain de sable dans la chaussure droite. Rien de bien méchant dans l'immédiat, mais cette maudite poussière va se muer en véritable éperon 30 kilomètres plus loin.
Cinquième kilomètre, une petite montée nous fait sortir d'Annecy. Je me dis qu'au retour en sens inverse, elle sera la bienvenue. Toujours euphorique, contre toute raison, je déroge à mon plan de course en maintenant une allure et une FC un peu trop élevées : à 4:40/km et 84% de moyenne, je suis conscient de jouer avec le feu sur ce premier 10 km. J'ai une minute d'avance sur le temps prévu et pour ainsi dire relativement peu de marge quant à la dérive cardiaque qui s'installera immanquablement dans quelques kilomètres.
Les ravitaillements sont un peu compliqués car il ne sont pas exactement placés tous les 5 km et surtout sont composés quasi-exclusivement de gobelets avec quelques rares bouteilles perdues dans la masse. Ayant choisi de ne pas m'arrêter et de boire en courant, mon activité favorite sera d'essayer de mettre la main sur ces bouteilles, ce que je ne réussirai pas à chaque fois m'obligeant à m'arrêter quelques secondes pour gober un verre d'eau. C'est finalement pas si gênant, ça permet au palpitant de souffler un peu. Le retard consenti est comblé en quelques dizaines de mètres.
Les kilomètres défilent gentiment, même s'il pleut toujours, les gouttes sont fines et la quasi absence de vent rend finalement les conditions météo tout à fait acceptables. Le passage du tunnel permet même de s'offrir une petite minute au sec
Les yeux rivés sur la montre, le cardio et l'allure sont stabilisés. Rassuré par le fait que les puls baissent dès que je ralentis, je reste un peu inquiet quant à ma capacité à finir le dernier tiers à cette allure...
Autour du 18ème, on croise les premiers de cordée. Pour une fois qu'on a l'occasion de les voir ! Ils nous ont déjà mis 7 ou 8 km dans la vue et ont fait un sacré trou sur leurs poursuivants... Impressionnant !
A l'approche du semi, un concurrent me dit qu'on tient le bon bout... J'approuve et lui rétorque qu'on a fait la moitié la plus dure et que le retour se fait en descente. Blague à part, nous discutons un moment et tombons d'accord sur le fait que moralement ça fera du bien quand on aura fini la boucle et qu'on abordera la piste cyclable en sens inverse.
En 1h39'30 à mi-course, j'ai capitalisé une bonne minute d'avance sur mon plan de marche. Je me sens bien, le cardio est monté d'un point à 85%, rien de bien alarmant si ce n'est toujours ce petit doute d'être en sur-régime, un poil au dessus des allures travaillées à l'entraînement. Religieusement, je sirote un gel tous les 5 km et bois à chaque ravitaillement, même par temps froid l'hydratation est essentielle pour limiter les dégâts.
Mon acolyte du semi qui vise 3h22 est parti devant , je me refais donc un nouvel ami qui semble être sur les même bases que moi, on se relaie tous les 500 m.
"Allez Pierre !" - Non ce n'est pas un spectateur qui vient de lire mon nom sur le dossard. L'encouragement vient de la file de coureurs que non croisons depuis que nous sommes sur le retour. C'est Jérôme (Amenhi) qui semble être dans les temps quelques hectomètres derrière la flamme des 4 heures. Le temps de réagir, je bafouille un encouragement en retour et lui adresse un petit signe. Il a l'air bien
Pour moi, les premiers signes d'usure apparaissent progressivement. Le grain de sable dans la chaussure droite semble avoir grossi et m'oblige à modifier un peu mes appuis. Les muscles se raidissent et la foulée s'alourdit. Le rythme cardiaque à maintenant franchit définitivement les 86%... Le mur approche ! A cet instant, mon nouvel ami prend un relai un peu plus appuyé, je renonce à le suivre : trop tôt pour accélérer !
Je commence maintenant à compter à rebours : plus que 15 km, plus qu'une heure, plus que 12 km, plus que 10... Tout est prétexte à minimiser la distance restant à parcourir. Au km 33, la douleur est bien là : j'ai une première alerte avec un début de crampe à la cuisse gauche. "Tu ne pensais tout de même pas que ce serait facile, un marathon ça ce mérite !". Ma petite voix intérieure me pousse à maintenir la cadence, le cardio qui titille les 88% n'a plus vraiment d'importance à ce stade de la course, maintenant, c'est le mental qui doit me faire avancer... Ma seule crainte étant d'être immobiliser par une crampe.
Un dernier gel, une bonne gorgée d'eau, je visualise mon passage sur la ligne d'arrivée, je me vois allongé sur un transat au bord de la piscine, je pense à toutes ces heures d'entraînement, ce n'est pas le moment de flancher ! Tous les moyens sont bons pour oublier le chrono et la douleur.
Le 40ème rugissant me délivre du doute qui me tenaillait depuis le début. Le profil se fait maintenant descendant, nous sommes entrés dans Annecy, le mollets, les ischio, les quadri, chacun de mes muscles tétanise, mais j'ai toujours deux petites minutes d'avance... Il ne peut plus rien m'arriver !!! Après le pont sur le canal, je crois bien que Noldi vient de me dépasser, mais je ne suis plus très lucide et puis de toute façon, je n'ai pas la force de l'interpeler et encore moins de le suivre... Que ce dernier km est long avec tous ces changements de direction ! Je scrute l'assistance à la recherche de ma famille qui ne doit plus être bien loin maintenant. Ils sont là, tout sourire sous leurs parapluies ! A 195 mètres de l'arrivée, je serre les poings et accélère pour mon sprint final... Inespéré. Ce chrono, je n'osais pas en rêver, je l'ai seulement fait !!!
Transi de froid, grelotant sous ma couverture de survie, à demi paralysé par les crampes je rejoins ma tribu qui semble pour le moins dubitative sur la finalité de l'entreprise : à quoi bon courir 42 bornes sous la pluie ?!! Peu importe, je ne le sais pas vraiment moi-même... Je suis fier, je les aime.
Last Edit:il y a 12 ans 7 mois
par plusloin
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- Mus
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Réponse de Mus sur le sujet Re: Marathon d'Annecy 2012 : 3h18'28"
Posted il y a 12 ans 7 mois #163529
Tu l'as si bien dit: "un marathon ça ce mérite !".
Tu as fais une préparation parfaite.Tu as bien mérité cette performance. et Tu as encore une bonne marge pour progresser plus.
Beau CR, il faut savourer maintenant ces bons moments.
Tu as fais une préparation parfaite.Tu as bien mérité cette performance. et Tu as encore une bonne marge pour progresser plus.
Beau CR, il faut savourer maintenant ces bons moments.
Last Edit:il y a 12 ans 7 mois
par Mus
Dernière édition: il y a 12 ans 7 mois par Mus.
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- noldi00
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Réponse de noldi00 sur le sujet Re: Marathon d'Annecy 2012 : 3h18'28"
Posted il y a 12 ans 7 mois #163536
On a eu 2 gestions de course totalement différentes.Mais au final,malgré le temps on a pris un sacré plaisir.J ai aussi douté le samedi soir de savoir s il était judicieux de prendre le départ,finalement j aurais bien regretté de ne pas le prendre.
As tu déja un autre marathon en vue afin de faire péter les 3h15?
As tu déja un autre marathon en vue afin de faire péter les 3h15?
par noldi00
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- Ymeguira
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Réponse de Ymeguira sur le sujet Re: Marathon d'Annecy 2012 : 3h18'28"
Posted il y a 12 ans 7 mois #163558
Très beau CR Pierre!
Comme tu l'as dis, un marathon cela se mérite! Et tu as su te faire violence juste ce qu'il faut pour maintenir une très belle allure et réussir ton objectif, avec en plus une grosse minute 30 de marge!
Toutes mes félicitations encore pour ton chrono!
Comme tu l'as dis, un marathon cela se mérite! Et tu as su te faire violence juste ce qu'il faut pour maintenir une très belle allure et réussir ton objectif, avec en plus une grosse minute 30 de marge!
Toutes mes félicitations encore pour ton chrono!
par Ymeguira
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- 1h18
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Réponse de 1h18 sur le sujet Re: Marathon d'Annecy 2012 : 3h18'28"
Posted il y a 12 ans 7 mois #163560
Je n'ai qu'un mot: Félicitations Pierre!!
Quelle performance! (enfin 2 ou 3, oui, oui moi aussi je suis une blonde qui s'ignore! )
Tu vas nous faire un podium pour la Crapahute 2012 à ce rythme là!
Et puis "3H18", c'est un temps qui parle à Mme "1h18"...Si tu vois ce que je veux dire!
Dommage pour ce temps pourri, j'ai l'impression qu'il a perturbé un poil l'après course et qui, personnellement, reste un de mes moments favoris!!!
A bientôt...Je crois que l'on doit se voir pour un festin prochainement
ou à très bientôt pour l'ascension des "Rocherudes" à Rochegude! ou pire...Pour le Marvejols-Mende
Quelle performance! (enfin 2 ou 3, oui, oui moi aussi je suis une blonde qui s'ignore! )
Tu vas nous faire un podium pour la Crapahute 2012 à ce rythme là!
Et puis "3H18", c'est un temps qui parle à Mme "1h18"...Si tu vois ce que je veux dire!
Dommage pour ce temps pourri, j'ai l'impression qu'il a perturbé un poil l'après course et qui, personnellement, reste un de mes moments favoris!!!
A bientôt...Je crois que l'on doit se voir pour un festin prochainement
ou à très bientôt pour l'ascension des "Rocherudes" à Rochegude! ou pire...Pour le Marvejols-Mende
par 1h18
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- fifi17
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Réponse de fifi17 sur le sujet Re: Marathon d'Annecy 2012 : 3h18'28"
Posted il y a 12 ans 7 mois #163561
Super CR, quelle belle course !
C'est vrai que ça paraît fou de courir si longtemps, sous la pluie, le froid
Bonne récup, et encore bravo !
C'est vrai que ça paraît fou de courir si longtemps, sous la pluie, le froid
Bonne récup, et encore bravo !
par fifi17
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