[gyom193] Marathon de La Rochelle - CR p.259 -
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Réponse de fl001203 sur le sujet [gyom193] En attendant la CàP? Du vélo pardi! (CR)
Posted il y a 8 ans 1 mois #452101
Quel conteur !!!!!!!
J'avais l'impression d'être sur ton velo.
Pour moi, le velo est comme la CAP la progression est longue et dure
J'avais parlé d'une sortie ...... Dimanche prochain longchamps ?
J'avais l'impression d'être sur ton velo.
Pour moi, le velo est comme la CAP la progression est longue et dure
J'avais parlé d'une sortie ...... Dimanche prochain longchamps ?
par fl001203
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Réponse de gyom193 sur le sujet [gyom193] En attendant la CàP? Du vélo pardi! (CR)
Posted il y a 8 ans 1 mois #452303
Je ne pouvais pas reculer, l'objectif avait été annoncé (une manière de me mettre la pression).
Samedi matin trop occupé, j'ai été obligé de décaler à dimanche, après une soirée d'anniversaire qui a un peu duré... Couché à 3h30, et levé à peine 4h plus tard avec les yeux qui piquent un peu, mais une énorme envie d'en découdre! :twisted:
Quatrième étape: (dimanche 23 octobre)
J'avais tout préparé la veille, comme à chaque fois, mais ce coup-ci, tu vois, je n'ai rien oublié.
J'ai sorti la première couche ultra thermique, la veste Gore vintage, et en prévision du vent, le coupe vent fluo. Gants mi-saison, bonnet, couvre chaussures de VTT, je reste en court pour le bas avec le Rapha Core.
Je pars comme d'habitude à la nuit noire, même si je me suis accordé un peu plus de sommeil qu'habituellement.
Eh ben avec 4°C au départ, y'avait rien de trop! J'ai cette fois commencé par la vallée de Chevreuse dans le noir, pour éviter la cohue au retour. Temps vraiment frais, le jour aura certainement du mal à se lever vu les nappes de brouillard, dommage pour le beau soleil annoncé.
Le début se fait néanmoins très bien, mais je lutte un peu contre le froid. J'ai eu la très bonne idée de prendre un Buff qui m'abrite le bas du visage. Je tire tant bien que mal sur ma veste pour bien me protéger le bas du ventre et la coquillette. Et je me jure bien de ressortir le cuissard hiver dès la prochaine fois! Le petit matin en Vallée de Chevreuse, ça pèle sa race!
Je ne veux pas non plus pédaler comme un barge dans le seul but de me réchauffer, ça risquerait de compliquer la fin de la sortie... Je repense au temps ensoleillé de la veille, en ce temps-là, la vie était plus belle, et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui!
La route à travers la forêt est large, Il y a une piste cyclable séparée, mais que je n'emprunte pas car les feuilles mortes se ramassent à la pelle, et le vent du nord les emporte dans la nuit froide de l'oubli. J'arrive sans encombres dans Rambouillet déserte en 45', c'était la partie que je connais par cœur. Puis je bifurque vers l'inconnu et Gazeran. Une fois de plus, le jour se lève en quelques minutes, ce qui ne laisse pas de m'émerveiller! La bonne nouvelle, c'est que la brume est restée en Vallée de Chevreuse. Il fait toujours aussi froid, mais le soleil arrive.
Dans Epernon, je lève par hasard les yeux sur une petit panneau vert avec un vélo et "Villiers Le Morhier 10,5", ça tombe bien, ce bled est sur mon road-book agrafé au guidon. Je quitte donc la départementale du fond de la vallée, et fais confiance à cet itinéraire bis. Une petite montée plus tard, je zigzague entre les pavillons années 60, sur des rues littéralement défoncées. Je suis certes tout seul, mais je regrette le beau bitume lisse de la grande route, où de toute façon il n'y avait à cette heure pas grand monde.
J'en profite pour parler un instant du combo gagnant du jour: Panaracer GravelKing/Chambres latex à 6 et 7 bars (merci à tous les conseilleurs). Dès les premiers tours de roues dans ma rue, j'étais conquis! Je roulais sur du velours! Je me suis même dit que j'aurais pu mettre un bar de plus. Un vrai régal que de sentir des roues gonflées filtrer toutes les petites imperfections du bitume. C'est le jour et la nuit par rapport à la monte d'origine (hutch Equinox2/chambres butyle no name). Donc montage hautement validé. La Brooks Swallow est également de sortie, ni pire ni meilleure que la selle d'origine, mais beaucoup plus jolie (sur un vélo à 2 balles, je sais...)
Revenons à la sortie d'Epernon, où je me retrouve finalement entre les champs un peu en hauteur, soleil zéro calorie dans le dos, mais très belle lumière.
Heureusement que vous n'avez pas le son, car ça défouraille déjà plein pot dans la campagne! Les chasseurs du 28 sont matinaux, ça canarde sévère dans les fourrés! J'espère secrètement qu'ils n'ont pas mis trop de gnôle dans le café, histoire de ne pas me confondre avec un canari ("Il était de la même couleur, ça prêtait à confusion M'sieur l'juge"...).
J'ai envie de pisser, mais je ne suis qu'à 1h25, j'ai programmé mon premier ravito à 1h30, et avant l'heure, c'est pas l'heure!
Petite descente vers le village de Saint Martin de Nigelles, et gros moment de solitude quand je veux freiner! Et y'a comme un virage dans quelques mètres! J'ai les mains aux cocottes, et le levier de frein est complètement bloqué!! Une belle seconde de panique, avant de me rendre compte que j'ai les mains à moitié sur les cocottes, et que je suis entrain d'actionner l'arrondi du cintre et pas les freins! :oops: Heureusement, j'ai le temps de ralentir in extremis et évite le tout droit dans le trottoir! Pfiouuu... C'est très con, mais je réalise que je manque encore de certains automatismes.
Mais bon, pas grave, j'avance d'ailleurs plutôt bien depuis ce matin, je trouve que j'ai vraiment progressé en seulement 4 sorties (y'a aussi la CàP avec). Bientôt la pause ravito, et je sens venir la mi-parcours sans crainte.
Je traverse le village en douceur, les belles maisons sous le soleil lev..PSC HHH HHH...
Et merde...
Fallait bien que ça arrive un jour...
Je me pose au soleil, vais pisser à l'abri, sors mes palmiers citron-pavot (miam), et attaque la réparation dans le village désert.
Démontage de roue.
Inspection extérieure du pneu: rien.
Démontage, sortie de chambre, inspection: rien.
Inspection de l'intérieur du pneu: encore rien!
Gonflage de chambre, je sens de l'air sur mon genou. Je trouve une nette coupure de 3mm sur le côté, au milieu d'une trace de frottement, qui me fait dire que j'ai dû pincer la chambre en montant les pneus hier aprèm. Quel boulet! Cela dit, les chambres latex ne sont pas très facile à placer.
Je décide de réparer, patch autocollant Park Tools, qui colle plus ou moins bien. J'ai talqué la chambre hier, ça n'aide pas... Je me dis que ça tiendra dans le pneu, je remonte.
Gonflage, un peu galère avec la mini-pompe Crank, où je dois jongler entre la position "High Volume" et "High Pressure" (bien foutu ce truc!), et une chambre qui se dégonfle par la valve dès que je ne suis pas pile dans l'axe.
Ça ne veut pas gonfler! Par moments le pneu durcit, puis se ramollit, je remet en "high Volume" pour commencer, ça regonfle, puis "High Pressure" pour continuer, je pompe, ça redurcit, je remets quelques coups, pour finir le job, me rhabille et remonte sur le vélo.
Putain!! Je suis sur la jante! Y'a 2 secondes le pneu était dur!
Je refais un test, pompe comme un forcené, et laisse le pouce sur le pneu... qui se dégonfle lentement! #-o
J'y ai passé 20 minutes, j'ai avancé de 5 mètres, je dois changer la chambre, ça doit être le patch qui n'a pas aimé le talc.
Re-démontage, changeage de chambre (énervé mais fataliste), je remonte, et commence à regonfler. Et la même galère recommence! Un coup ça va, et en 3 pompage je reperds ce que j'avais péniblement réussi à remettre dans la roue.
Je m'acharne 20 minutes de plus, gagné par le découragement.
SMS à ma chérie, mais je refuse son aide, j'y crois encore!
En plus, je suis à peu de chose près au point le plus loin de mon parcours...
Je pompe, je pompe, tiens la valve d'une main, le vélo de l'autre, la pompe de la troisième, tire, pousse, peste et sue, m'énerve encore sur cette putain de merde de connerie de pompe à la con qui pue, et arrive finalement à mettre un malheureux bar ou deux dans la roue.
Je décide de repartir.
Ça fait 45' que je suis dans le village, quelques voitures sont passées, un cycliste aussi, à qui j'ai dit que tout allait bien. Mais ça c'était au début... Pas de bol.
Je repars, en serrant les fesses!
Le moindre raccord de goudron, et je sens la jante par terre!
Je roule avec appréhension, si je flingue le pneu ou la chambre, je serai vraiment dans la mouise...
Je traverse la campagne vide, Villiers le Morhier vide aussi...
Personne à qui demander de l'aide.
Je broie du noir dans la campagne.
LA rue principale du village est un vrai champ de mines!
J'espère que je vais croiser quelqu'un.
Je sors en direction de Coulombs, toujours avec l'angoisse au ventre à chaque micro aspérité du sol.
Et soudain, derrière moi, je vois une silhouette qui se rapproche!
Je ralentis, me retourne encore, oui c'est bien un vélo, je fais signe au cycliste qui arrive à ma hauteur.
Je lui demande s'il peut me prêter sa pompe, il accepte de bonne grâce. Je lui raconte ma galère en deux mots, lui parle de mon statut de novice, de ma pompe de daube. Je remets (quel délice) plein d'air dans mon pneu, en le remerciant très chaleureusement, nous roulons quelques minutes ensemble.
Grâce te soit rendue au centuple, ami en noir sur ton beau S-Works carbone! Je t'aime. Je te bénis toi, ta pompe, et toute ta descendance. Que la vie vous soit douce jusqu'à la fin des temps, que le ciel t'épargne à jamais la pluie, les crevaisons, les furoncles au cul et le vent de face.
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, tout doucement, sans faire de bruit. Tu allais vers Dreux, pas moi, tu as bifurqué en me souhaitant bon courage, merci mille fois, que ta route soit sereine jusqu'à ta destination mon ami.
Je suis arrivé au plus loin de mon parcours, je prends à droite, et c'est parti dans l'autre sens!
KM46, c'est pas tout ça, mais je suis pas d'ici moi! :twisted: C'est même pas mon département!
J'appuie plus fort sur les pédales, et fini les photos!
Je sais bien qu'il n'est pas question de rattraper les trois quarts d'heure perdus, mais je voudrais éviter de rentrer à la nuit!
Sauf qu'en débouchant sur le plateau juste après le demi-tour, je comprends d'un coup pourquoi j'avançais bien depuis ce matin, et je me prends plein vent dans la gueule!
Je l'avais oublié celui là... C'est fou comme je suis prompt à croire que je pédale comme un chef, alors que j'ai juste le vent dans le dos...
Je calcule rapidement que vu la tête de mon trajet, je l'aurai jusqu'à la fin!
Je l'avais vu pourtant à la météo hier. Vent d'est de 30-40km/h...
Je me recroqueville sur mon vélo, les mains calées au fond du cintre, le nez dans les bidons, le regard 5 cm devant le vélo, et hue, fouette cocher! C'est plutôt inconfortable, mais je n'ai pas trop le choix.
Dancourt.
Les Patis.
Mittainville.
La Boissière Ecole.
Toujours le vent pleine face. Quelques secondes de répit en traversant les villages.
Je suis revenu dans le département, sur les terres où je travaillais il y a 20 ans.
Je reconnais vaguement quelques villages.
Condé Sur Vesgre.
Puis 10 km d'une interminable ligne droite dans la forêt.
Plein vent.
Je pioche un peu.
Les 3 palmiers que je croque ne me suffisent pas du tout. Je me promets de faire une pause à la boulangerie du prochain village, où j'engloutis goulûment 2 éclairs au chocolat, qui si ils ne sont pas les meilleurs du monde, me sauvent littéralement la vie. Les 5 minutes debout me font du bien.
Le retour du glucose provoque le retour des jambes!
La montée suivante, abritée, n'est qu'une formalité. Mais à nouveau le vent sur le plateau, ça me remet dans le dur, allongé sur le vélo, j'avance péniblement à 21-22km/h. Aux Bréviaires, je manque de m’emplafonner une voiture qui tourne à droite. Il m'engueule, je proteste mollement, je crois qu'une petite perte de lucidité est à l'origine de ma non anticipation! Je me dis qu'il faudrait quand même faire gaffe!
Le plus dur est fait, j'en suis à plus d e75km.
Le Perray en Yvelines
Auffargis
SMS de ma chérie "T'es où?"
Il me reste 15 km à faire pour atteindre mon objectif.
Ça monte vers les Essarts, c'est dur!
Me fais doubler par un avion.
En haut de la côte, il'avion fait des ronds pour attendre son pote, probablement cramé, qui lui n'a pas réussi à me reprendre.
L'ego tout regonflé, je continue vers le Mesnil Saint Denis, par la côte des 7 tournants, moins fréquentée que celle des 17, mais plus raide et beaucoup plus abimée! Je suis en perdition avec des passages à 7 km/h... En plat, ça va encore, mais en côte y'a plus rien!
93km et de retour sur le plateau de chez moi.
Je fais un petit détour par un hameau voisin pour être sûr d'avoir la distance convoitée (et même méritée je dirais!).
Il est presque 13h, je suis parti depuis plus de 5h.
Yeah!...
PS: Et merci à Yves Montand pour ces 5h de compagnie.
Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins...
Samedi matin trop occupé, j'ai été obligé de décaler à dimanche, après une soirée d'anniversaire qui a un peu duré... Couché à 3h30, et levé à peine 4h plus tard avec les yeux qui piquent un peu, mais une énorme envie d'en découdre! :twisted:
Quatrième étape: (dimanche 23 octobre)
J'avais tout préparé la veille, comme à chaque fois, mais ce coup-ci, tu vois, je n'ai rien oublié.
J'ai sorti la première couche ultra thermique, la veste Gore vintage, et en prévision du vent, le coupe vent fluo. Gants mi-saison, bonnet, couvre chaussures de VTT, je reste en court pour le bas avec le Rapha Core.
Je pars comme d'habitude à la nuit noire, même si je me suis accordé un peu plus de sommeil qu'habituellement.
Eh ben avec 4°C au départ, y'avait rien de trop! J'ai cette fois commencé par la vallée de Chevreuse dans le noir, pour éviter la cohue au retour. Temps vraiment frais, le jour aura certainement du mal à se lever vu les nappes de brouillard, dommage pour le beau soleil annoncé.
Le début se fait néanmoins très bien, mais je lutte un peu contre le froid. J'ai eu la très bonne idée de prendre un Buff qui m'abrite le bas du visage. Je tire tant bien que mal sur ma veste pour bien me protéger le bas du ventre et la coquillette. Et je me jure bien de ressortir le cuissard hiver dès la prochaine fois! Le petit matin en Vallée de Chevreuse, ça pèle sa race!
Je ne veux pas non plus pédaler comme un barge dans le seul but de me réchauffer, ça risquerait de compliquer la fin de la sortie... Je repense au temps ensoleillé de la veille, en ce temps-là, la vie était plus belle, et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui!
La route à travers la forêt est large, Il y a une piste cyclable séparée, mais que je n'emprunte pas car les feuilles mortes se ramassent à la pelle, et le vent du nord les emporte dans la nuit froide de l'oubli. J'arrive sans encombres dans Rambouillet déserte en 45', c'était la partie que je connais par cœur. Puis je bifurque vers l'inconnu et Gazeran. Une fois de plus, le jour se lève en quelques minutes, ce qui ne laisse pas de m'émerveiller! La bonne nouvelle, c'est que la brume est restée en Vallée de Chevreuse. Il fait toujours aussi froid, mais le soleil arrive.
Dans Epernon, je lève par hasard les yeux sur une petit panneau vert avec un vélo et "Villiers Le Morhier 10,5", ça tombe bien, ce bled est sur mon road-book agrafé au guidon. Je quitte donc la départementale du fond de la vallée, et fais confiance à cet itinéraire bis. Une petite montée plus tard, je zigzague entre les pavillons années 60, sur des rues littéralement défoncées. Je suis certes tout seul, mais je regrette le beau bitume lisse de la grande route, où de toute façon il n'y avait à cette heure pas grand monde.
J'en profite pour parler un instant du combo gagnant du jour: Panaracer GravelKing/Chambres latex à 6 et 7 bars (merci à tous les conseilleurs). Dès les premiers tours de roues dans ma rue, j'étais conquis! Je roulais sur du velours! Je me suis même dit que j'aurais pu mettre un bar de plus. Un vrai régal que de sentir des roues gonflées filtrer toutes les petites imperfections du bitume. C'est le jour et la nuit par rapport à la monte d'origine (hutch Equinox2/chambres butyle no name). Donc montage hautement validé. La Brooks Swallow est également de sortie, ni pire ni meilleure que la selle d'origine, mais beaucoup plus jolie (sur un vélo à 2 balles, je sais...)
Revenons à la sortie d'Epernon, où je me retrouve finalement entre les champs un peu en hauteur, soleil zéro calorie dans le dos, mais très belle lumière.
Heureusement que vous n'avez pas le son, car ça défouraille déjà plein pot dans la campagne! Les chasseurs du 28 sont matinaux, ça canarde sévère dans les fourrés! J'espère secrètement qu'ils n'ont pas mis trop de gnôle dans le café, histoire de ne pas me confondre avec un canari ("Il était de la même couleur, ça prêtait à confusion M'sieur l'juge"...).
J'ai envie de pisser, mais je ne suis qu'à 1h25, j'ai programmé mon premier ravito à 1h30, et avant l'heure, c'est pas l'heure!
Petite descente vers le village de Saint Martin de Nigelles, et gros moment de solitude quand je veux freiner! Et y'a comme un virage dans quelques mètres! J'ai les mains aux cocottes, et le levier de frein est complètement bloqué!! Une belle seconde de panique, avant de me rendre compte que j'ai les mains à moitié sur les cocottes, et que je suis entrain d'actionner l'arrondi du cintre et pas les freins! :oops: Heureusement, j'ai le temps de ralentir in extremis et évite le tout droit dans le trottoir! Pfiouuu... C'est très con, mais je réalise que je manque encore de certains automatismes.
Mais bon, pas grave, j'avance d'ailleurs plutôt bien depuis ce matin, je trouve que j'ai vraiment progressé en seulement 4 sorties (y'a aussi la CàP avec). Bientôt la pause ravito, et je sens venir la mi-parcours sans crainte.
Je traverse le village en douceur, les belles maisons sous le soleil lev..PSC HHH HHH...
Et merde...
Fallait bien que ça arrive un jour...
Je me pose au soleil, vais pisser à l'abri, sors mes palmiers citron-pavot (miam), et attaque la réparation dans le village désert.
Démontage de roue.
Inspection extérieure du pneu: rien.
Démontage, sortie de chambre, inspection: rien.
Inspection de l'intérieur du pneu: encore rien!
Gonflage de chambre, je sens de l'air sur mon genou. Je trouve une nette coupure de 3mm sur le côté, au milieu d'une trace de frottement, qui me fait dire que j'ai dû pincer la chambre en montant les pneus hier aprèm. Quel boulet! Cela dit, les chambres latex ne sont pas très facile à placer.
Je décide de réparer, patch autocollant Park Tools, qui colle plus ou moins bien. J'ai talqué la chambre hier, ça n'aide pas... Je me dis que ça tiendra dans le pneu, je remonte.
Gonflage, un peu galère avec la mini-pompe Crank, où je dois jongler entre la position "High Volume" et "High Pressure" (bien foutu ce truc!), et une chambre qui se dégonfle par la valve dès que je ne suis pas pile dans l'axe.
Ça ne veut pas gonfler! Par moments le pneu durcit, puis se ramollit, je remet en "high Volume" pour commencer, ça regonfle, puis "High Pressure" pour continuer, je pompe, ça redurcit, je remets quelques coups, pour finir le job, me rhabille et remonte sur le vélo.
Putain!! Je suis sur la jante! Y'a 2 secondes le pneu était dur!
Je refais un test, pompe comme un forcené, et laisse le pouce sur le pneu... qui se dégonfle lentement! #-o
J'y ai passé 20 minutes, j'ai avancé de 5 mètres, je dois changer la chambre, ça doit être le patch qui n'a pas aimé le talc.
Re-démontage, changeage de chambre (énervé mais fataliste), je remonte, et commence à regonfler. Et la même galère recommence! Un coup ça va, et en 3 pompage je reperds ce que j'avais péniblement réussi à remettre dans la roue.
Je m'acharne 20 minutes de plus, gagné par le découragement.
SMS à ma chérie, mais je refuse son aide, j'y crois encore!
En plus, je suis à peu de chose près au point le plus loin de mon parcours...
Je pompe, je pompe, tiens la valve d'une main, le vélo de l'autre, la pompe de la troisième, tire, pousse, peste et sue, m'énerve encore sur cette putain de merde de connerie de pompe à la con qui pue, et arrive finalement à mettre un malheureux bar ou deux dans la roue.
Je décide de repartir.
Ça fait 45' que je suis dans le village, quelques voitures sont passées, un cycliste aussi, à qui j'ai dit que tout allait bien. Mais ça c'était au début... Pas de bol.
Je repars, en serrant les fesses!
Le moindre raccord de goudron, et je sens la jante par terre!
Je roule avec appréhension, si je flingue le pneu ou la chambre, je serai vraiment dans la mouise...
Je traverse la campagne vide, Villiers le Morhier vide aussi...
Personne à qui demander de l'aide.
Je broie du noir dans la campagne.
LA rue principale du village est un vrai champ de mines!
J'espère que je vais croiser quelqu'un.
Je sors en direction de Coulombs, toujours avec l'angoisse au ventre à chaque micro aspérité du sol.
Et soudain, derrière moi, je vois une silhouette qui se rapproche!
Je ralentis, me retourne encore, oui c'est bien un vélo, je fais signe au cycliste qui arrive à ma hauteur.
Je lui demande s'il peut me prêter sa pompe, il accepte de bonne grâce. Je lui raconte ma galère en deux mots, lui parle de mon statut de novice, de ma pompe de daube. Je remets (quel délice) plein d'air dans mon pneu, en le remerciant très chaleureusement, nous roulons quelques minutes ensemble.
Grâce te soit rendue au centuple, ami en noir sur ton beau S-Works carbone! Je t'aime. Je te bénis toi, ta pompe, et toute ta descendance. Que la vie vous soit douce jusqu'à la fin des temps, que le ciel t'épargne à jamais la pluie, les crevaisons, les furoncles au cul et le vent de face.
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, tout doucement, sans faire de bruit. Tu allais vers Dreux, pas moi, tu as bifurqué en me souhaitant bon courage, merci mille fois, que ta route soit sereine jusqu'à ta destination mon ami.
Je suis arrivé au plus loin de mon parcours, je prends à droite, et c'est parti dans l'autre sens!
KM46, c'est pas tout ça, mais je suis pas d'ici moi! :twisted: C'est même pas mon département!
J'appuie plus fort sur les pédales, et fini les photos!
Je sais bien qu'il n'est pas question de rattraper les trois quarts d'heure perdus, mais je voudrais éviter de rentrer à la nuit!
Sauf qu'en débouchant sur le plateau juste après le demi-tour, je comprends d'un coup pourquoi j'avançais bien depuis ce matin, et je me prends plein vent dans la gueule!
Je l'avais oublié celui là... C'est fou comme je suis prompt à croire que je pédale comme un chef, alors que j'ai juste le vent dans le dos...
Je calcule rapidement que vu la tête de mon trajet, je l'aurai jusqu'à la fin!
Je l'avais vu pourtant à la météo hier. Vent d'est de 30-40km/h...
Je me recroqueville sur mon vélo, les mains calées au fond du cintre, le nez dans les bidons, le regard 5 cm devant le vélo, et hue, fouette cocher! C'est plutôt inconfortable, mais je n'ai pas trop le choix.
Dancourt.
Les Patis.
Mittainville.
La Boissière Ecole.
Toujours le vent pleine face. Quelques secondes de répit en traversant les villages.
Je suis revenu dans le département, sur les terres où je travaillais il y a 20 ans.
Je reconnais vaguement quelques villages.
Condé Sur Vesgre.
Puis 10 km d'une interminable ligne droite dans la forêt.
Plein vent.
Je pioche un peu.
Les 3 palmiers que je croque ne me suffisent pas du tout. Je me promets de faire une pause à la boulangerie du prochain village, où j'engloutis goulûment 2 éclairs au chocolat, qui si ils ne sont pas les meilleurs du monde, me sauvent littéralement la vie. Les 5 minutes debout me font du bien.
Le retour du glucose provoque le retour des jambes!
La montée suivante, abritée, n'est qu'une formalité. Mais à nouveau le vent sur le plateau, ça me remet dans le dur, allongé sur le vélo, j'avance péniblement à 21-22km/h. Aux Bréviaires, je manque de m’emplafonner une voiture qui tourne à droite. Il m'engueule, je proteste mollement, je crois qu'une petite perte de lucidité est à l'origine de ma non anticipation! Je me dis qu'il faudrait quand même faire gaffe!
Le plus dur est fait, j'en suis à plus d e75km.
Le Perray en Yvelines
Auffargis
SMS de ma chérie "T'es où?"
Il me reste 15 km à faire pour atteindre mon objectif.
Ça monte vers les Essarts, c'est dur!
Me fais doubler par un avion.
En haut de la côte, il'avion fait des ronds pour attendre son pote, probablement cramé, qui lui n'a pas réussi à me reprendre.
L'ego tout regonflé, je continue vers le Mesnil Saint Denis, par la côte des 7 tournants, moins fréquentée que celle des 17, mais plus raide et beaucoup plus abimée! Je suis en perdition avec des passages à 7 km/h... En plat, ça va encore, mais en côte y'a plus rien!
93km et de retour sur le plateau de chez moi.
Je fais un petit détour par un hameau voisin pour être sûr d'avoir la distance convoitée (et même méritée je dirais!).
Il est presque 13h, je suis parti depuis plus de 5h.
Yeah!...
PS: Et merci à Yves Montand pour ces 5h de compagnie.
Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins...
par gyom193
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- maxantel
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Réponse de maxantel sur le sujet [gyom193] En attendant la CàP? Du vélo pardi! (CR)
Posted il y a 8 ans 1 mois #452359C'est mon plaisir du Lundi matin que de te lire. Pour être honnête, lorsque j'ai vu ta séance sur GC, j'avais qu'une seule idée en tête... lire ton CR.
On peut dire que tu mets le paquet sur les objectifs kilométrique, 100 kms au bout de 4 sorties...
Je n'ai pas tout compris avec le talc, ta pompe bidule, mais dans ce cas, je change direct la chambre à air. 2€ chez D4 le lot de chambres. La réparation se fait au chaud, une fois rentré.
Encore bravo Gyom (pour la distance, la durée et le CR)
par maxantel
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Posted il y a 8 ans 1 mois #452410C'est un peu plus compliqué que ça...maxantel écrit: Je n'ai pas tout compris avec le talc, ta pompe bidule, mais dans ce cas, je change direct la chambre à air. 2€ chez D4 le lot de chambres. La réparation se fait au chaud, une fois rentré.
J'étais équipé en pneus Hutchinson génériques de 23mm, à carcasse très rigide, et chambres D4 lourdes et raides, ce qui donnait un vélo extrêmement inconfortable, en prise directe avec la moindre imperfection du sol.
C'est pourquoi je suis passé à des pneus à carcasse souple, largeur 26, avec des chambres latex (qui nécessitent un bon talcage avant la monte) => objectif atteint, c'était le jour et la nuit point de vue confort!
C'est pour ça que j'ai voulu d'abord réparer plutôt que changer.
Mais c'est clair que la prochaine fois, je change direct! (Et je vais aller acheter une bonne pompe ce midi...)
Last Edit:il y a 8 ans 1 mois
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Dernière édition: il y a 8 ans 1 mois par gyom193.
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- taek78run
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Réponse de taek78run sur le sujet [gyom193] En attendant la CàP? Du vélo pardi! (CR)
Posted il y a 8 ans 1 mois #452534
en fait lors de ta sortie vélo, il faut compter quasiment 1h d'immobilisation ...
ça me fait penser que je vais partir avec 2 cartouches de Co2 car perso je ne sais pas changer une chambre à air et c'est possible que je me rate la 1ere fois......
Il n'y avait pas du brouillard ?
Comme maxantel au bout de 4 sorties tu es déjà a 100km , c'est très encourageant!!! j'en suis incapable de cumuler tant de km en une sortie! et tu carbures à quoi? boisson iso ou barre energétique ou tu broutes l'herbe?
ça me fait penser que je vais partir avec 2 cartouches de Co2 car perso je ne sais pas changer une chambre à air et c'est possible que je me rate la 1ere fois......
Il n'y avait pas du brouillard ?
Comme maxantel au bout de 4 sorties tu es déjà a 100km , c'est très encourageant!!! j'en suis incapable de cumuler tant de km en une sortie! et tu carbures à quoi? boisson iso ou barre energétique ou tu broutes l'herbe?
par taek78run
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Réponse de Patrick57 sur le sujet [gyom193] En attendant la CàP? Du vélo pardi! (CR)
Posted il y a 8 ans 1 mois #452550
Merci pour le récit de ce nouveau périple à vélo .... avec un joli RP au bout !!
... et merci à ton sauveur au passage
Impressionnant !! ... 100km au bout de la 4ème sortie ! ... il va avoir chaud aux fesses notre RZ !
... et merci à ton sauveur au passage
Impressionnant !! ... 100km au bout de la 4ème sortie ! ... il va avoir chaud aux fesses notre RZ !
par Patrick57
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