Après une petite nuit (coup de froid= crève), le réveil n’aura pas besoin de se faire entendre. Il est 6h10.
Je prends mon petit déj. tout en m’installant devant le pc pour fournir quelques encouragements aux « capeurs » engagés aujourd’hui.
7h15, toute la famille est réveillée et moi déjà dans les starting-blocks, en tenue, qui donne le sourire à ma femme dès notre premier regard matinal, près en découdre avec cette moitié de marathon.
8h50, nous voilà partis, ouf, dans les temps, merci chérie et les filles !!!!!
Direction Fleurbaix à côté de la frontière Belge, arrivée 9h25, cela me permettra d’assister au départ du 10km.
Je me dirige vers le complexe sportif afin de déposer mon sac à la consigne. J’ai 30min devant moi pour m’échauffer, mais je constate que le vent sera parmi nous !!!
Etant dans la foule, en attendant le départ, je m’occupe du cardio et là angoisse : pile faible m’annonce-t-il. Petit coup de stress puis tout rentre dans l’ordre mais par contre je suis déjà à 58% de FC !!!
10h10 le départ est donné, les fauves sont lâchés. Il me faut une vingtaine de secondes pour passer la ligne de départ, j’appuie sur le cardio, la course commence. A mon grand regret, le meneur d’allure 1h50 est déjà à plus de 300m devant moi. Je comptais sur lui pour la première moitié de course, bref j’ai un objectif de 1h50-55’.
1er kilo en 5’35 (82%) grande ligne droite puis avant d’être au 2ème km, virage à droite, le vent souffle sur la droite donc je me place à gauche du peloton pour être à l’abri.
2ème kilo en 5’29(86%) la FC est haute mais tout va bien. Je profite de l’effet de masse pour me protéger jusqu’au 3ème km en 5’19(89%).Après celui-ci, virage à droite, maintenant le vent est de face pour 1.5km donc je reste fidèle à mon début de course. A ce moment, j’ai envie de rattraper mon futur meilleur ami, le 1h50. Alors, je sais que je dois y aller par étapes.
Cinquante mètres devant moi, les petites fesses d’une demoiselle me donnera une motivation supplémentaire ( désolé, mais on s’accroche à ce qu’on peut).
4ème kilo en 5’21(90%) la FC est toujours haute mais je me sens super bien, aucune recherche de souffle, les jambes tournent, je décide de faire cette course à la sensation et de ne pas trop regarder le cardio seulement au bip kilométrage. Enfin je tourne sur la droite, je me sens plus le vent. Je me concentre sur….. pour arrivée au 5ème en 5’19(91%). Bizarre le cardio, j’suis bien.
Je commence à dépasser quelques coureurs partis peut être un peu trop vite et le 1h50 est de plus en plus proche mais 200m encore.
Juste avant le 6ème, le parcours dévie sur la droite est maintenant le vent est dans le dos, je vais pouvoir accélérer légèrement, rencontrer demoiselle et saluer le 1h50 pour le marquer à la culotte.
6ème kilo en 5’16(91%) je trouve mon rythme sans fatigue apparente, le moral est bon, les feux sont au vert. Sur la fin de ce km, j’arrive à rejoindre la demoiselle et je viens me placer à ces côtés et je la remercie d'avoir booster mon début de course mais bien sur, sans la parole que par la pensée. Ce n'est pas des choses qu'on avoue à une belle inconnue. Nous arrivons au 1er ravitaillement, je ne m’arrête pas car j’ai tout sur moi donc(bidon+ gels), je ne la reverrai plus.
7ème kilo en 5’18(90%) le meneur n’est plus qu’à 100m environ, grâce au ravito je refais un peu mon retard, je profite pour avaler la moitié d’un gel antioxydant. Waouhhhhh, bien pâteux, je croyais qu’à l’intérieur du gel allait en sortir. Hé oui, je suis bien naïf et surpris. Je comprends mieux les discours des CR.
8ème kilo en 5’14(90%) je m’aperçois que le parcours va bifurquer sur la droite pour 500m puis encore à droite et là de nouveau le vent de face. Alors, je décide de rejoindre au plus tôt le 1h50 sinon cela risque d’être difficile avec le vent de face.
9ème kilo en 5’16(90%) je n’ai pas réussi à boucher les malheureux 50mètres restants, donc je reste en compagnie d’un groupe d’une dizaine de coureurs en espérant refaire le retard.
10ème kilo en 5’21(89%) nous avons depuis 200m le vent de face, je me blottis derrière le plus grand gaillard du peloton. Soudain une voix s’élève du groupe : 30 sec. chacun en tête puis récupération derrière les autres et on rattrape le meneur d’allure. Je suis complètement bluffé. Ayant de bonnes sensations, je prends la tête du groupe pour le 3ème relais. Ce petit manège fonctionne bien. Merci l’ami, bonne initiative.
11ème kilo en 5’22(89%) nous sommes sur les talons du dernier coureur du groupe, certains ont lâché prise, nous n’arrivons qu’à six à faire la jonction.
12ème kilo en 5’18(89%) je passe une première fois sur la ligne d’arrivée, le moral est super bon, je suis à côté de mon pote à la flamme verte accrochée au dos. Plus rien ne peut m’arriver, je gère. J'avais envie de lui dire: Toi maintenant que je te tiens, je te lâche plus!!!
Virage sur la gauche pour arriver au 2ème ravito, mais dans la précipitation des assoiffés, je me fais légèrement bousculer, mes appuis ne sont plus bons et craccccccccc, ma cheville qui vient juste de se rétablir d’une entorse, vrille une nouvelle fois et la douleur fait soudainement surface. Je m’arrête quelques secondes puis marche t’en bien que mal dessus. La douleur est supportable, alors je lève la tête et je m’aperçois que le meneur n’est qu’à 50 mètres devant, grâce au ravito, la distance n’est pas trop importante.
13ème kilo en 5’06(91%) la douleur ayant disparue, avec le vent dans le dos, j’arrive à rejoindre le groupe dans une bonne accélération. Il me faut 2-3 minutes pour récupérer mon souffle. Je reste en fin de peloton en attendant d’avoir bien retrouver mes sensations.
14ème kilo en 5’17(90%) je termine mon gel antioxydant en espérant que celui m’aide suffisamment pour la fin de course suite à l’accélération. J’ai peur de le payer sur la fin de course avec le vent de face.
15ème kilo en 5’16(89%) la FC commence à revenir à la normale. Les jambes vont toujours bien. Le meneur motive ces troupes, cela donne un peu d’énergie supplémentaire.
16ème kilo en 5'20(89%) tout va bien. Au loin, j’aperçois le dernier ravitaillement et cette fois-ci, je me tiens bien à l’écart. Quelques coureurs se trouvent sur les côtés, en mode marche, le vent a eu raison d’eux. Trop bien de courir en groupe pour se protéger, à ne pas oublier sur les prochaines courses. De nouveau virage à droite et direction le 17ème.
17ème kilo en 5’12(89%) dernier kilo avec l’aide du vent, la fin approche.
Au 18ème kilo en 5’10(91%)virage sur la gauche, l’allure du meneur ne baisse pas car il nous a prévenu vouloir anticiper la fameuse dernière ligne droite de 2.300km. A cet instant, les douleurs aux jambes tant redoutées pointent leur nez.
19ème kilo en 5’23(91%) nous sommes en plein dedans, maintenant la tête prend le relais. Les jambes sont lourdes. L’adducteur droit me fait mal, je serre les dents.
20ème kilo en 5’13(91%) je joue un peu des coudes pour rester bien abriter pour essayer de passer devant le meneur sur la fin et d’être sous les 1h50.
J’entends la sono portée par le vent me parvenir aux oreilles. C’est le moment d’essayer de « sprinter ». Je pousse sur les jambes comme je peux, j’ai le souffle d’un buffle, je dépasse 5-6 coureurs mais meurs aux fesses de 2 femmes devant moi.
600m en 5’18(92%) je n’avais jamais étalonné ma montre. Donc je n’ai pas la distance exacte mais je vous rassure, j’ai bien tout parcouru.
Ahhhhhhhhhhhhhhhh, c’est fait. Chrono officiel : 1h49’31.
Je suis content d’avoir réussi à faire ce semi car je me suis fait une entorse le 30 janvier. Pendant ces 3 semaines d’arrêt, le doute s’était emparé, je suis content d’y être parvenu. La fin fut douloureuse et mais surtout merveilleuse !!!!!!!!!!!
Quelques points à soulever :
-manque d’animations car il n’y en a aucune.
-l’organisation est sérieuse.
-merci à tous les bénévoles sur le parcours pour leurs encouragements et aux autres égalements sur tous les « points » .
-vite prendre rendez-vous chez le podo(pour des semelles) car après ma visite chez l’ostéo, j’ai une jambe plus courte que l’autre et je pense que la douleur de fin course y est pour quelque chose.
-je tenais à tous vous remercier car en lisant vos CR, on apprend beaucoup même sans courir.
See you soon.
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