23km du Mont Blanc : à la découverte de la montagne

Hello, je viens ici vous raconter mes 23km du Mont Blanc du 30 Juin.

Préface

Les inscriptions à cette course se font au mois d'octobre de l'année précédente et un tirage au sort début novembre décide qui sera pris (environ 50% sur ce format, seulement 30% sur le marathon).
On s'inscrit en équipe de 10 pour avoir plus de chance et sommes tiré au sort

On est à 8 mois de la course, ça sera mon 1er trail en montagne, je ne sais pas trop encore dans quoi je m'embarque

Le début d'année est difficile avec très peu de km jusqu'au semi fin avril RP 1h39, suivi d'une autre période assez creuse (91km en mai et 105km en juin...)
Malgré le peu de volume de CAP, je tiens quand même en moyenne 5 séances de sport par semaine (badminton, piscine, renforcement...), ce qui me maintien en bonne forme générale.

La non prépa

Avec peu de temps à consacrer à la course à pied et aucun objectif temps sur la course, je décide de ne pas faire de plan et de courir comme je peux en calant quelques séances spécifiques à l'intuition. J'ai bien insisté sur le renforcement musculaire en mai et juin pour ne pas trop subir la course et profiter du paysage
Presque exclusivement de l'EF pour pouvoir tenir environ 4h d'effort. La plus grosse sortie sera de 2h10 pour 900D+ à 10 jours de la course avant de relâcher pour être frais le jour J.

La veille
On arrive le vendredi à Chamonix pour récupérer le dossard et se balader un peu. Tout est super bien organisé, le retrait est efficace malgré le nombre de personnes. Il faut présenter le matériel obligatoire : une réserve de 0.5L d'eau, un téléphone, une couverture de survie et un sifflet. Tout est bon. Je serai le n°6708

Je croise Thibaut Baronian, un traileur français aligné sur le marathon. (Longtemps dans le top3 il se fait doubler juste avant l'arrivée et fini 4 )

Il fait super beau et très chaud à Chamonix malgré l'altitude. On passe voir les arrivées du 90km en un peu plus de 11h avec 4 français sur les 5 premières places

Puis on rentre à l'appart loué pour l'occasion, un bon repas et au lit assez tôt car le réveil sera à 5h30...

La course

Je me réveil à 5h15 sans réveil, j'ai bien dormi, je suis prêt
Un bon petit dej, je prépare les affaires, protège les zones sensibles des frottements. Je met 1L d'eau dans la poche, l'objectif est de boire 5cl toutes les 10' et de remplir à chaque ravito.
On rejoint le départ à pied de l'autre côté du village. Beaucoup de monde, je rejoins l'équipe avec qui on s'est inscrit. La plupart sont blessés et vont y aller tranquillement. On part donc assez loin dans la foule, autour de 1500 sur les 2000 participants. Pas d'échauffement avant le départ c'est roulant au début.

Je ne sais pas trop à quoi m'attendre mais après avoir étudié le parcours, je m'essaye à des estimations.
1ère partie : 12km 600D+ 260D- : 1h30
2ème partie : 6.5km 800D+ 300D- : 1h30
3ème partie : 5km 300D+ 320D- : 40'
Ravitos : 10'
Total : 3h50

à 8h le départ est lancé pour les élites qui finiront en 2h16. Nous passons la ligne environ 1' après et ça part tranquillement les 3 premiers km avec un léger faux plat autour des 9km/h.
Je décide ensuite de lâcher les copains et d’accélérer un peu pour prendre mon rythme. Le cardio monte très vite à 160-165bpm (86%) Je décide comme d'habitude de l'ignorer et je gérer aux sensations.

Je double un bon paquet de coureurs, quand c'est raide, on marche mais je tiens un bon rythme. Il ne fait pas encore trop chaud mais la température monte rapidement.

J'arrive au 1er ravito en 1h29 pour 1h30 estimé 618/2000
Je regarde ma poche à eau, je n'ai presque rien bu... Pourtant 2 gorgées toutes les 10' depuis le départ, mais je pense que ça ne tire pas tant que ça Je prend quelques tucs et du chocolat, un grand verre de saint yore et je repars en marchant en mangeant mon chocolat. Environ 2-3' d'arrêt au stand

On repart direct dans le dur avec une belle côte de 300D+. Je double encore et encore mais le chemin est étroit et je dois prendre de grandes impulsions pour passer sur les côtés.
Vient ensuite une interminable descente de 2km 300D- très technique avec beaucoup de racines et de rochers. Encore beaucoup de monde donc pas facile de prendre mon rythme mais je descend plutôt bien, très peu me double. Comme j'ai très peu bu sur le début du parcours je me force plus pour pas me déshydrater et je mange une barre de céréales.

On sort de la foret pour LA montée de cette course. Direction la Flégère par la piste rouge, il est 10h30, pas un pic d'ombre et on marche sur du cailloux, c'est l'enfer. J'arrive un tenir un rythme qui me surprend moi même, la piste est large, je n'ai plus rien à faire qu'avancer tout droit et je remonte un nombre de personnes incalculables presque à l'arrêt vu le %.

J'arrive au ravito de la Flégère en 2h51 pour 3h05 estimé, j'ai gagné 14' mais j'y ai laissé de l'énergie. 365/2000 soit 253 personnes doublés depuis le dernier ravito
Je prend un peu plus de temps à celui ci, j'ai vidé ma poche que je rempli de 0.5L pour finir la dernière partie. Tucs, fromage (pour le plaisir ) et chocolat. Deux bons verres d'eau, un arrosage de casquette pour refroidir la machine et on repart après 5' de pause.

On a tout de suite droit à une descente en mode escalade avec barrières pour se tenir, puis c'est une longue partie sur les crêtes avec un paysage magnifique
Par contre c'est ultra technique, beaucoup de pierrier, les appuis sont difficiles et je commence à sentir les crampes arriver sur certains appuis... ça va être long

Je continu de doubler quand même quelques personnes mais à chaque fois je sens la crampe qui arrive. Que faire ? Rester derrière et perdre du temps ? Ou doubler en prenant le risque de la crampe et ne plus pouvoir avancer ?
Et bien un mixte des deux J'ai doublé autant que possible mais sans prendre de risque, j'attendais le bon moment pour pas faire un effort trop violent et c'est passé

Dans la dernière côte, un début de crampe sur le haut de la cuisse droite vient m'inquiéter, je n'en ai jamais eu à cet endroit c'est très bizarre, je monte les derniers 200D+ en me massant le muscle en même temps pour éviter la crampe

Il est grand temps d'arriver, à ma montre j'ai 3h40, j'espérais 3h45 mais le parcours est plus long que prévu, deux passages dans la neige pour le plaisir (ou pas ) puis c'est l'arrivée, je boitille car chaque appuis me rapproche des crampes, je passe l'arche en 3h49'11

Le ravito de fin propose de la bière, elle est bien méritée celle ci ! Et puis quelle vue sur le Mont Blanc

Très content de ma course, j'ai perdu un peu de temps dans les bouchons et de l'énergie en doublant mais je n'aurai pas pu faire beaucoup mieux. Je ne m'attendais pas à être autant en forme au vu des derniers mois Le manque d'hydratation sur la 1ère partie a peut-être joué sur l'arrivée des crampes aussi...

Il semblerait que le multisport me réussisse plutôt bien en me donnant une bonne base d'endurance générale.

J'ai bien aimé cet effort long mais très varié, je n'ai pas vu passer le temps, pourtant 3h50 c'est pas rien... ça vaut un marathon mais je ne me vois pas courir aussi longtemps sur bitume au même rythme tout du long
J'ai aussi trouvé l'effort moins épuisant de manière général comparé à mon trail de 30km 1000D+ en 3h15, la majorité en marchant y joue sûrement. Par contre musculairement c'était très dur.

A J+1 quelques courbatures mais rien de bien méchant, on verra dans les prochains jours.
Demain c'est ostéo et une semaine casi blanche en sport pour reposer la machine.
Ensuite plus grand chose de prévu jusqu'en novembre pour un retour sur 10km.

Si vous êtes arrivé jusque là, bravo

Bravo à toi.
Sacrée aventure, ça fait envie

Oué j'ai lu jusqu'au bout, je m'auto-congratule
Bravo belle perf et maintenant je vois qui tu es sur la video finish du live

A nouveau félicitations Damien pour ta perf et merci ton superbe récit illustré !

Bonne récup ! (... ça va te sembler long jusqu'en novembre si tu ne prévois rien d'autre d'ici-là )

PS: comment fais-tu quand tu dis: "je monte les derniers 200D+ en me massant le muscle en même temps pour éviter la crampe" ?

Patrick57 écrit:
Bonne récup ! (... ça va te sembler long jusqu'en novembre si tu ne prévois rien d'autre d'ici-là )

Pas d'objectif mais toujours beaucoup de sport, à l'envie et sans pression. En septembre et octobre il y aura aussi la reprise du bad

Patrick57 écrit: PS: comment fais-tu quand tu dis: "je monte les derniers 200D+ en me massant le muscle en même temps pour éviter la crampe" ?

Et bien la côte était tellement raide que je montais mains sur les cuisses. J'appuyais comme je pouvais sur le haut du muscle pour le détendre car il se crispait par impulsion mais sans rester bloqué. C'était très étrange comme sensation

bravo pour cette course et le récit. une course que j'aimerai vraiment faire un jour mais bon je vais m'éloigner et me rapprocher des sentiers techniques des pyrénées.

Bonne recup