Vince : UT4M Vercors 40k/2750D+

Bonjour à tous.

Cet été, après avoir mené avec succès mon plan de reprise de l’activité physique avec un 10km en Juin 2015, puis un semi en octobre, et enfin un Marathon en Mai, le temps était venu de faire ce qui m’intéressais vraiment : du trail en montagne !
J’ai choisi, pour des raisons purement psychologiques (le parcours passe à 50m de la maison de famille où l’on se rassemble tous les ans au 15 Aout…) la partie « Vercors » de l’UT4M. La distance de ce trail est comprise entre 38.5 et 42 km selon les sources, le dénivelé entre 2500 et 2800 (Même entre le roadbook, le site de l’ITRA, la trace sur trace de trail, et le T-shirt Finisher, les avis divergent…)

Avant-Course

Je suis arrivé à Saint-Paul de Varces, lieu du 3ème ravito, le samedi avant la course. De là, je vois le pic Saint Michel, point culminant du parcours, et je stresse car ça me parait vachement haut…



Une semaine de repos, à douter à la moindre douleur (et j’en ai pas mal autour des genoux, qui sont légères et se déplacent, mais m’inquiètent quand même…)

La veille, préparation de sac, remplissage de camel…euh…mais…j’ai oublié le bouchon à Rouen !! Mais quel c**…aller-retour en urgence à Endurance Shop (heureusement à Grenoble, y’a de quoi faire) pour acheter un camel de remplacement…qui finalement est mieux que le mien niveau poche, et sur lequel le super tuyau du mien s’adapte parfaitement…bon, par contre 40 roros de plus au budget, c’était pas prévu.

La veille au soir, on m’emmène à l’hôtel qui est à seulement 1.5km du départ, c’est plus simple niveau logistique pour moi. Puis c’est retrait des dossards (dossard, tongs, magazines, rappel de règlement, une bouteille de St Yorre, un gel, de la pub), briefing (dont le fameux briefing météo qui en résumé donne : Pour demain, vous allez mourir de chaud, et ceux qui font l’ultra vont être trempés samedi), retour à l’hotel pour manger et essayer de dormir.

Bien sûr, c’est impossible de s’endormir rapidement, je pense à trop de choses, et pis j’ai trop chaud, et envie de pipi (4 fois), et zut j’ai mal à la jambe, et puis j’ai l’impression de mal digérer, et il y’a trop de bruit dans la chambre…bref je stresse quoi ! Je m’endors vers 0h30, et mon réveil sonne à 4h.

Petit-déjeuner, douche, bourrage de tout ce qu’il faut dans le sac confort, défaire et refaire le sac de course, bourrage de ce que j’ai enlevé dans le sac confort, coup d’œil à la météo, defaire et refaire le sac de course, re-bourrage des affaires dans le sac confort (bah oui, j’ai rajouté au sac de course un truc qui était au fond…).

Je pars avec 2 litres de boisson maison (sel, acérola, un peu de sucre) et de quoi en refaire 6 litres, un paquet de tucs, 200g de barres Alain Roche (Céréales-Marron). Normalement, avec quelques protéines en plus aux ravitos, j’ai tout ce qu’il faut.

Arrivée avec 1 heure d’avance au départ, ça laisse le temps de se concentrer, de faire le dernier pipi de la peur, de se mettre dans l’ambiance, et de rentrer dans le sas (contrôle juste de la veste de pluie à l’entrée du sas, mais c’est long quand même).
Le speaker met un peu d’ambiance, puis on a droit à de la musique épique (pas retrouvé le morceau, mais c’est connu car je l’avais déjà entendu, Hisoka si tu passes par là et sais ce que c’était je serais content), et enfin un petit compte à rebours.
Avec 4 minutes de retard, c’est le départ !!

J’ai une simulation Excel que je trouve très optimiste (surtout pour les descentes qui seront mon point faible compte tenu de la faiblesse de mes quadris…) qui dit que je mettrais 8h20, et une envie de faire moins de 9h quand même…

Tout au long du parcours, les Distances et dénivelés seront ceux issus de l’export de ma trace sur trace de Trail. J’ai vérifié que ça collait bien avec les images satellites, et à part la sortie de Grenoble, c’est de meilleure qualité que la trace de l’orga, qui a tendance à beaucoup couper les lacets (et comporte une grosse erreur à un endroit, qui bizarrement n’est pas faite sur la trace de l’ultra qui suis le même parcours).

Partie 1 : Départ – Vouillants (4.5Km / 46D+ / 32D- / 0h28’)

Départ dans le Parc Paul Mistral à Grenoble. Il ne fait pas trop chaud, il n’y a pas de soleil, il y’a des gens qui courent autour de moi. On rejoint les boulevards, et on s’enfile la looonnngguee ligne droite jusqu’à Seyssinet.
Vu le contexte, on a des motards devant, des motards derrière, des gendarmes aux carrefours, des militaires aux sorties du parc…et il faut suivre le train des ouvreurs !
Bon, je suis parti pour 40, donc ça ne me dérange pas trop, mais je partirais pour 160, je trouverais ça un peu rapide. C’est du bitume, c’est chiant, vivement la montagne.

Partie 2 : Vouillants – St Nizier (9.1Km / 1037D+ / 26D- / 1h55’)

On attaque tranquillement la montagne (enfin on peut arrêter de courir !!!), une route, puis un chemin large, puis une route, puis un chemin moins large, re la route, chemin encore moins large…il y’a quelques relances courues, mais je me retiens et marche dès que ça monte même légèrement. Je double pas mal en montée, je pense à bien boire et bien m’alimenter. Ça me permet de voir que ma technique de bâtons est bonne, car quand je mange, je ne pousse pas sur les bâtons, et je ne double pas, et dès que je les reprends en main, je double, sans avoir l’impression de faire plus d’efforts.
Le balisage est super abondant, et j’ai une petite pensée pour Hisoka qui a vérifié tout ça ce matin avant qu’on passe.
Après quelques temps, on arrive sur le premier (et unique) bouchon de la course : la montée du tremplin de saut à ski par l’escalier. C’est raide, on marche lentement, surtout que les marches ne sont vraiment pas pratiques.
En haut, c’est le premier ravito. J’avais prévu de mettre 2h, j’ai donc un peu d’avance. J’ai prévu de m’arrêter 15 minutes pour manger un truc et re-remplir le camel, mais celui-là passe en 8 !
Je suis 106ème au ravito.

Partie 3 : St Nizier – Moucherotte (3.2Km / 645D+ / 62D- / 1h07’)

Je me calle derrière un groupe de 4 mecs qui ont l’air expérimentés et ont des dossards de l’ultra. Ça monte sec, ça redescend un peu, ça remonte sec, puis il y’a une partie avec des gros cailloux un peu glissants (enfin ça reste du chemin hein) avant d’arriver en haut. La vue est superbe, je m’arrête prendre quelques photos au pif. Je suis maintenant pile dans les temps prévus, mon avance à disparu. Par contre, je ne mange pas tout à fait assez, embarqué dans le rythme du train.
Je suis 100ème au sommet




Partie 4 : Moucherotte – Lans (5.0Km / 33D+ / 445D- / 33’)

Après quelques laçets un peu raides, on récupère une piste pour 4x4 pour descendre. C’est hyper roulant, comme prévu, alors je cours, comme prévu. A mi-descente, je me fais doubler par un quad avec deux secouristes. Dessus, un mec en couverture de survie qui semble trembler de froid…il fait à ce moment 25°C et on est en plein soleil ! Sans doute un cas de déshydratation sévère.

J’arrive à Lans en Vercors pile poil dans les temps prévus encore une fois.
Au ravito, je m’attarde un peu, remet de la crème solaire, prend deux-trois trucs à manger (pas ce qu’il faut, mais bon…) et repart au bout de 15’, comme prévu. Jusqu’ici, tout vas bien ! On a fait la majeure partie du dénivelé (il reste 1000m sur les 2750 que compte la course), mais il commence à faire chaud.
Je suis 103ème en repartant du ravito

Partie 5 : Lans – Pic St Michel (3.9Km / 525D+ / 20D- / 1h05’)

Ça monte tranquille sur un bon chemin, je reprends quelques coureurs de l’ultra (et j’en croise un qui redescend…) et un ou deux des coureurs du Vercors.
Arrivé presque au sommet, on voit le Mont Blanc !! (Malheureusement la photo ne donne rien, j'aurais du zoomer !)



Petite pensée pour Jen, petite photo, et c’est reparti. Je ne m’attarde pas au sommet où je passe avec 4 minutes de retard sur les prévisions (normal, je me suis arrêté 4 minutes pour prendre la photo, manger deux TUCs et envoyer un texto)

Partie 6 : Pic St Michel – St Paul (6.2Km / 23D+ / 1544D- / 1h31’)

On attaque la descente. Le début jusqu’au Col de l’Arc est assez technique avec pas mal de Rochers, puis on peut courir en faisant attention car c’est des cailloux qui roulent. Je double d’ailleurs quelques personnes un peu plus prudentes que moi.
J’essaye « pour voir » de ranger les batons pour mieux courir, et mes cuisses protestent avec vigueur alors que c’est juste le début…bon ben ça va être long si je ne peux pas courir…

On rentre rapidement dans la forêt, et le chemin est ce que j’appelle bon : Quelques cailloux, quelques racines, mais de la terre en majeure partie.

Je descends sur un bon rythme de marche, mais plus lent que ce qui était prévu. C’est vers la fin de la descente que je commence à en avoir marre : 1200D- dans les pattes, et il en reste encore 300…Je rattrape deux coureurs de l’ultra qui sont plus prudents que moi, et décide de les suivre. Ça me permet de récupérer un peu, et fait surtout du bien au moral car j’arrive à suivre. On se fait doubler par deux ou trois mecs qui courent, mais la plupart des gens sont comme moi.
Arrivés à la route, je me remets à courir et passe en tête de notre groupe de 5-6 coureurs. J’ai à ce point 35 minutes de retard sur les prévisions.

Rapidement, c’est le ravito…ah non, seulement la fontaine, y’a plus rien à manger au ravito !! Je m’arrête un bon moment, trempe mon buff dans la fontaine, mange un peu, boit un peu et refait le dernier plein du camel. Ma mère et son copain sont là, donc petite séance photo. L’arrêt durera 18 minutes.




Un peu deçu aussi de ne pas avoir de pointage à ce point, ça aurait permis aux gens qui m’attendaient à l’arrivée de ne pas se pointer avec 35 minutes d’avance.

Partie 7 : St Paul – Uriol (3.3Km / 446D+ / 29D- / 55’)

Après un bout de route plate (en courant), c’est parti pour la dernière montée, qui est assez raide (les 446D+ sont sur 2Km).
J’ai l’impression d’être à l’arrêt, en plus je commence à souffrir grandement de la chaleur. C’est dur, mais je m’accroche. Je me fais doubler par un Ultra, je double un concurrent du 40 qui galère plus que moi…un partout, ça va le faire.
Finalement, c’est le haut, et bien qu’ayant eu l’impression de me trainer, j’ai mis le temps prévu.
Une dernière pause pipi, et c’est parti pour la dernière descente.

Partie 8 : Uriol – Vif (4.5Km / 22D+ / 509D- / 45’)

Je sais que c’est déjà presque mort pour passer en moins de 9h, et ça ne vas pas s’arranger. La descente se fait sur un chemin large, sans ombre, composé de cailloux blancs, en plein soleil. Il fait à ce moment de la course 30°C à l’ombre…j’ai donc l’impression de descendre dans un four. Il n’y a pas d’air, ma peau est brulante, mes pieds sont en feu, et je respire comme un poisson échoué sur une plage alors que je marche dans cette descente. Je me fais pas mal doubler, mais je continue de marcher, pas envie de tomber d’un coup de chaleur sur le bord du chemin si près de l’arrivée.

A 8h45 de course, la montre s’éteint, c’était son maximum d’autonomie. Il m’en faudra une autre pour plus long.
Après un petit parcours urbain dans une ville de vif surchauffée, c’est l’arrivée à la 1ère base vie de l’ultra…la fin du parcours pour moi.

Je recours sur les 100 derniers mètres pour la photo, et je passe sous l’arche en 9h09 minutes (pour un total de 39.9Km et finalement 2777D+), avec un sentiment de bonheur intense. Je l’ai fait, j’ai pris mon pied, et surtout, derrière l’arche, y’a la salle, et il y fait FRAIIIIISSSS !!!!




106ème à l'arrivée (sur 145 partants)

En conclusion : Vivement le prochain !

Beaucoup de positif pour cette première expérience, et j’ai pas mal appris aussi, notamment sur le poids du sac, la vitesse à laquelle on perd du temps quand on s’arrête pour pipi / photo / boire, l’impact de la chaleur, la course avec les autres (zones de bouchons, zones pour doubler, l’art de prendre le train pour récupérer ou accélérer…)

Je n’ai pas assez mangé (il me reste environ 1/3 de mes provisions), ce qui explique sans doute le coup de mou dans la montée d’Uriol en fin de course. Il va falloir que je sois plus assidu (peut-être avec des aliments qui me font plus envie ?) à l’avenir. Par contre, le point positif est que j’ai bien bu, c’était donc juste un soucis d’embout de tuyau de camel pas adapté à mes habitudes sur le marathon.

J’ai aussi eu la confirmation que mes quadris ne sont plus ce qu’ils étaient (première fois de ma vie que j’ai mal aux jambes dans une descente…) et qu’il va falloir nager et casser de la fibre d’ici au prochain…

Ah un copain de l'UT4M ! Je viens de poster le Chartreuse.^^ Bravo, ça ne doit pas être facile quand il fait aussi chaud, on a pas eu ce problème samedi haha.

J'ai trouvé l'idée du 160 challenge sympa, ça peut être une étape intéressante avant de s'engager sur la course complète !

Quoi de prévu pour la suite ?

Ouahou ! Merci pour le CR & les photos !!
Comme tu dis, you did it ! Et tu as pris du plaisir à le faire. encore bravo !

Merci encore de nous l'avoir fait partager.

Super CR et très belle course.

Tu sembles avoir très bien géré et tu as su rester lucide jusqu'au ce qui n'est pas facile quand il fait très chaud.

Pour ne pas oublier de manger tu peux te mettre une alarme régulière sur le téléphone ou la montre.

Comme tu as pu le constater les descentes ça tape bien

Prends soin de toi et bonne récup

secalex écrit: Pour ne pas oublier de manger tu peux te mettre une alarme régulière sur le téléphone ou la montre.

Dejà que j'ai une alarme pour boire toutes les 6 minutes, je vais passer mon temps à bipper
Le soucis vient surtout du fait que dans les descentes je n'y arrive pas, et je n'y ai pas pensé dans toutes les montées, trop préoccupé par le paysage
Je pense que quand on s'est fait avoir une fois, on se fait pas avoir deux fois aussi

Bravo et merci pour le CR

Vu que je n'ai aucune expérience en trail, je ne pourrai te donner aucun conseil, à part celui de bien profiter de ta coupure

J'imagine que tu repartiras ensuite pour d'aussi belles aventures.