100 Kms 2015 Chavagnes en Paillers Benoit RAUTUREA
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100 Kms 2015 Chavagnes en Paillers Benoit RAUTUREA a été créé par magben
Posted il y a 9 ans 4 mois #370316
100 Kms 2015 Chavagnes en Paillers Benoit RAUTUREAU Récit de course
COURIR, c'est mon plaisir, et après 6 marathons, j'ai décidé de m'attaquer aux 100 km de Chavagnes en paillers le 16 Mai 2015 ! www.100kmdevendee.com/
Ma préparation a commencé au début de l'année 2015 avec une distance parcourue de : 795,96 km et un Temps total de : 71,40 heures au compteur à une Vitesse moyenne de: 11,1 km/h
Treize semaines où quasi quotidiennement je me suis entraîné suivant un plan d’entraînement comprenant 5 séances par semaine. J’embarquais avec moi dans cette aventure pourtant très personnelle ma femme et mes enfants.
J’étais aussi soutenu par mon suiveur Polo qui faisait deux sorties par semaine afin de mieux nous connaître et appréhender la gestion de la course à venir.
Vendredi Soir 15 mai 2015, à 18h, nous voilà partis pour le retrait du dossard avec Henri et Polo mon suiveur. Sur place, l’ambiance est assez calme mais l’émotion est déjà là, je commence à stresser et mon mollet est tout contracté avec de mauvaises sensations…
Très vite, vers 20h, je décide d’aller me coucher après une soirée « pasta » mais impossible de trouver le sommeil, le réveil sonnera à 2H30 pour le petit déjeuner.
3h45 : départ pour la course avec au programme, 100 km découpés en 6 tours d'environ 16,6 km et avec au menu : petits faux plats, passage en forêt, traversée de village, passage sur un pont au-dessus de l'autoroute avant d'arriver au fameux ravitaillement des « kékés du bocage » à St Marie, puis encore pas mal de faux plats montants jusqu'à l'arrivée.
Tandis que Polo prépare son vélo, je pars pour un léger échauffement espérant me décontracter un petit peu.
Il est 5h, Chavagnes s’éveille...
Enfin on y est !!!!! Il fait 7°C et j’ai un peu froid! Le speaker demande à tous les participants de se rassembler sur la ligne de départ ; on se rend compte qu'il y a du monde cette année à Chavagnes car ce sont les Championnats de France : 329 inscrits.
L'excitation du départ monte et je me pose une dernière fois la question "sur quelle allure partir" ?
C'est tellement long qu'il est difficile de savoir de quoi on sera capable, surtout lorsqu'on en a jamais fait un avant. Mais il faut bien se fixer un objectif. Quand j'ai décidé de m'inscrire, je m'étais fixé 3 objectifs, finir, faire mieux que mon frère (10h41) et faire aux alentours de 10h.
J'avais donc prévu de partir sur du 5'40" au kilomètre.
Le coup de pistolet est donné, c'est parti ! Après un petit tour autour du site d'arrivée, on s'enfonce dans la campagne Vendéenne. Il fait nuit noire. Avec ma frontale, je vois ainsi très bien où je mets les pieds sans avoir à chercher la lumière d'un autre coureur équipé de frontale. Tout le monde est sage et concentré, le silence règne dans le peloton. Il fait nuit et on entend seulement les pas des coureurs. Je bipe le premier kilo en 5'56". Un peu en retard. A l’inverse de l'habitude au départ, les sensations sont moyennes, mon cardio est bien au-dessus de la normale à cette allure.
Je suis toujours en état de stress et mon corps a du mal à se laisser aller. En fait il me faudra plus d’un tour et le soutien d’un autre centbornard pour me rassurer, merci à lui.
km10 : 0h55'37"
Etant seul sur le premier tour, je prends le temps de boire un verre d’eau et un verre de boisson d'Isostar. Sur 100 km, il est essentiel de consommer du glucose au fur et à mesure!
C'est à partir du 2ème tour que les accompagnateurs vélo entrent en scène. Avant le départ, j'avais annoncé à Polo que je bouclerai ce premier tour en 1h40. Finalement, ce sera en 1h36. Il est là à m'attendre dans la zone prévue et nous partons ensemble pour ce 2ème tour.
Sur le vélo de madame Gigi, on a prévu 3 bidons de 75cl de boisson énergétique, de l’eau, des barres énergétiques et quelques affaires. Le fait d'avoir ses propres ravitos est le premier avantage d'être accompagné à vélo sur un 100 km. C'est appréciable. Le deuxième avantage est plus d'ordre psychologique, et là c'est plus qu'appréciable, c'est énorme !
km 20 : 1h52'13"
On commence à échanger avec Polo sur mes sensations qui ne sont pas bonnes et je fais en attendant mon ami Marc qui a pris le temps de se ravitailler sur la ligne de départ au passage de notre première boucle.
km 30 : 2h49'23
A ce stade de la course, je me sens de mieux en mieux. Je suis heureux et j'ai envie de partager ces belles émotions. Ça me fait donc plaisir de parler aux bénévoles du NVA de Montaigu que je connais pour beaucoup sur les différents croisements ou courses.
Ma seule inquiétude est toujours mon cardio et mon stress qui a du mal à se résorber.
Le deuxième tour sera celui que j'aurai bouclé le plus rapidement, en 1h35'36". Je tourne tout le temps à plus de 10 km/h de moyenne. Je fais la plupart des km à 5'40" au kilomètre. Tant que je suis à cette allure, je laisse aller. Mais dès que mon Garmin m'indique une allure plus proche de 5'30" au kilo, je me force à ralentir et Polo veille au grain. J'ai naturellement tendance à courir plus vite mais ça serait bien trop risqué alors je reste attentif afin de maintenir une allure pas trop rapide.
km 40 : 3h47'13"
Je passe au marathon en 4h01. Là ou d'habitude la course se termine, elle ne fait aujourd'hui que commencer. Un marathon bouclé et il reste encore 58 km à parcourir! Je me dis que c'est fou d'être là, c'est énorme cette distance. C'est énorme mais ça me plait. Depuis le temps que j'en ai rêvé, je savoure pleinement le bonheur de courir sur ce beau parcours des 100 km de Chavagnes. C'est même assez grisant de boucler la distance du marathon en étant encore en super forme !
Tout se déroule très facilement. Je prends ma boisson énergétique protéinée et j'enchaine les kilomètres. On discute un peu, ça permet de voir le temps passer plus vite.
Première surprise à la Pastourelle mes fidèles lutins supporters, Magali ma femme, Jeanne et Henri mes enfants avec Gigi la femme de mon suiveur sont tous là.
Ils sont déguisés et commencent leurs pèlerinage autour du circuit pour ne plus jamais me lâcher et m’encourager jusqu’à l’arrivée. (Cela aura été pour moi très important et une part de réussite primordiale dans ce projet que j’ai réalisé certes seul en courant mais à plusieurs dans la préparation, les entrainements, les discussions et autres, merci à eux.)
km 50 : 4h45'39"
Au moment de passer la mi-course, j'ai une certaine émotion ! Je ne suis pas du tout fatigué et je n'ai aucune douleur musculaire. Je n'irai pas dire que j'étais comme si je n'avais pas couru mais presque. Je suis donc bien dans mes running et très ému de me retrouver ici.
Je repasse sur la ligne de départ et comme à chaque fois un mot gentil des speakers avec un grand merci à Bruno qui m’a donné de précieux conseils pendant ma préparation. Ça motive.
L’homme de tête me prend un tour peu après : quelle foulée!
Peu après le 50ème km, je suis content de recevoir un coup de fil de mon frère Vincent du Congo qui s’inquiète pour son record….
km 60 : 5h46'01"
Après avoir lu pas mal de comptes rendus de course, je redoute quand même ce 60ème km. Pourtant, force est de constater que je n'ai pas connu de mur ici. C'est bien passé. D'autant plus, que je ne ressens presque plus aucune douleur à mon mollet et que je cours de manière relâchée. C'est d'ailleurs étonnant. Est-ce le travail d’Alfred… ? Sans doute un peu !
Je n'ai absolument pas faibli jusque-là et je suis toujours sur la possibilité de passer aux alentours des 10h. Et pourtant je me doute bien que cette sensation de facilité connue jusqu'au 60ème km ne va pas durer éternellement.
Juste une légère fatigue commence à se faire sentir et la course est agréable même si une pluie fine a fait son apparition. Séance de Brumisateur (dixit Gigi).
km 70 : 6h52'30"
A l'approche du 70ème, Pour la première fois, j'ai envie de marcher. Il est bientôt midi, mais j’ai tellement de supporters, Freddy, Aurélie et leurs 2 charmantes petites filles avec une superbe banderole, mes parents, Jean Luc et Eliane , Justine et Marc, Roger, PPG et Isabelle , Anne et Arthur, Christine sans oublier mes fidèles lutins qui me suivent en voiture et m’encouragent à peu près tous les 6 kms.
On est dans le 5ème et avant dernier tour. Jusque-là Polo avait parfaitement rempli son rôle de suiveur en étant toujours à mes côtés et en répondant à toutes mes demandes. A partir de ce moment-là, son rôle va prendre une toute autre ampleur dans la course. C'est donc à partir de là que je vais pleinement prendre conscience du rôle du suiveur.
J'ai un vrai souci avec mon ventre et une envie de vomir, faute à toutes les boissons énergisantes que l’on doit prendre, donc à partir de maintenant ce sera Eau mélangée au coca et de la vache qui rit en alimentation et je n'ai qu'une envie, c'est marcher. Je suis passé sous les 9km/h, essayant en vain de maintenir un rythme de 7’/km. Je calcule que si j’arrive à rester dans ces allures je pourrai faire moins de 10h30’. Donc pas de panique, de toute façon la météo s’est décidée à rester maussade, le vent s’en mêle, alors on va continuer de travailler le mental.
Polo me dit de ne rien lâcher, que je le savais à l'avance et que je m'y suis préparé. Et c'est vrai.
km 75 : 07:26:00
Dès que j'alterne course et marche, je ne perds pas énormément de temps car j’arrive à marcher à allure rapide.
Polo me dit que je me suis bien préparé et que j'ai bien tenu jusque-là. Il continue à m'encourager en affirmant que je vais aller au bout et que je serai fier de moi! C'est vrai que je me suis préparé.
Il me reste encore un tour !
Magali et les enfants ne cessent de m'encourager à chaque point de rencontres travaillées à l’entrainement en repérage, me disant de continuer comme ça, que ce que je fais est super, que je vais pouvoir être fier de moi à l'arrivée. Toutes ces paroles me boostent et je tiens le coup un bon moment à cette allure.
km 80 : 08:00:45
Lors de la fin de ce 5ème tour, je me suis fait accompagner pendant quelques mètres par notre ami Jean, qui à plus de 80 ans a couru à côté de moi. Belle perf !
C’est alors qu’arrive mon ami Damien, un bon coureur, qui va m’accompagner à son tour! Il reste encore un tour de 16,5 km. On en est à 83,5 km.
Dès le début de ce dernier tour, les faux plats me font de plus en plus mal. En y allant par étape, Damien me propose d'essayer de courir sans m'arrêter jusqu'à un km donné et ainsi de suite...
km 90 : 09:08:31
Le passage du 90ème km aura été aussi un moment fort de la course. C'était symbolique car il ne restait plus que 10 km. 10 kms c’est rien une petite sortie d’entrainement…..
Et là, à la sortie de la forêt de Grasla, c’était pas un Loup mais Jean Luc en vélo qui s’invitait à la fête et se proposa de nous accompagner jusqu’à la fin de la course.
Kms 98, je suis prêt à m’arrêter pour prendre la photo mais Polo n’est pas d’accord….
A 800 mètres de l'arrivée Polo me laisse pour aller se poster sur la ligne d’arrivée... J'accélère.
Je retrouve toute ma famille, Magali et les enfants qui vont m’accompagner jusqu’à la ligne.
Ces derniers mètres sont du pur bonheur! L'émotion est énorme! Je repense à tout ce qu'on a vécu ces 10 dernières heures : les joies et les souffrances. Après le dernier virage, je voie l'arche d'arrivée. Je savoure et profite au maximum. A plusieurs reprises je sers le poing en signe de victoire. C'est impossible de décrire avec des mots ce que je ressens sur les derniers mètres avant de franchir la ligne !
km 100 : 10h26'22"
Sur la ligne d'arrivée, je lève les bras et je crie ! Quelle émotion ! C'est tout simplement énorme ! J'ai déjà couru des marathons et j'ai été super heureux à l'arrivée mais là c'est encore différent de ce que j'avais pu ressentir avant. C'est un autre monde, celui de l'ultra. Le bonheur est à la mesure de la difficulté d'une telle épreuve courue en perf ! Je souhaite à tout le monde de connaitre un jour cette sensation.
De suite la ligne franchie, une bénévole récupère mon dossard et une autre me tend le ticket m'indiquant que je suis 128ème. Il y avait 329 inscrits et ce sont les championnats de France quand même.. Cette formalité passée, je ne pense plus à la fatigue. Je vais remercier Polo qui a été extra du début à la fin en réalisant un boulot énorme.. Mais grâce à ce travail d'équipe, j'ai pleinement atteint les objectifs, finir, faire mieux que mon frère 10h41 et faire aux alentours de 10h, je suis comblé de bonheur ! Je ne pouvais rêver mieux !
Maintenant je retrouve mes proches, mes parents, quelques membres de la famille, amis, collègues de travail et nous allons désormais pouvoir arroser cela avec une pression bien méritée.
Ensuite se sera une séance de massage avec les kinés mis à disposition et retour à la maison.
J’ai encore la force de demander à Magali de préparer une petite grillade pour fêter l’évènement.
Je suis centbornard !
Je relève ainsi ce challenge en rappelant qu’il était associé à la récolte de fonds pour soutenir La Ligue contre le cancer. Ce défi est largement atteint grâce à vous donateurs. Plus de 1200 euros seront versés prochainement et aideront la recherche et les malades qui chaque jour tentent de relever un défi. Encore un grand merci ! www.alvarum.com/benoitrautureau
Benoit
COURIR, c'est mon plaisir, et après 6 marathons, j'ai décidé de m'attaquer aux 100 km de Chavagnes en paillers le 16 Mai 2015 ! www.100kmdevendee.com/
Ma préparation a commencé au début de l'année 2015 avec une distance parcourue de : 795,96 km et un Temps total de : 71,40 heures au compteur à une Vitesse moyenne de: 11,1 km/h
Treize semaines où quasi quotidiennement je me suis entraîné suivant un plan d’entraînement comprenant 5 séances par semaine. J’embarquais avec moi dans cette aventure pourtant très personnelle ma femme et mes enfants.
J’étais aussi soutenu par mon suiveur Polo qui faisait deux sorties par semaine afin de mieux nous connaître et appréhender la gestion de la course à venir.
Vendredi Soir 15 mai 2015, à 18h, nous voilà partis pour le retrait du dossard avec Henri et Polo mon suiveur. Sur place, l’ambiance est assez calme mais l’émotion est déjà là, je commence à stresser et mon mollet est tout contracté avec de mauvaises sensations…
Très vite, vers 20h, je décide d’aller me coucher après une soirée « pasta » mais impossible de trouver le sommeil, le réveil sonnera à 2H30 pour le petit déjeuner.
3h45 : départ pour la course avec au programme, 100 km découpés en 6 tours d'environ 16,6 km et avec au menu : petits faux plats, passage en forêt, traversée de village, passage sur un pont au-dessus de l'autoroute avant d'arriver au fameux ravitaillement des « kékés du bocage » à St Marie, puis encore pas mal de faux plats montants jusqu'à l'arrivée.
Tandis que Polo prépare son vélo, je pars pour un léger échauffement espérant me décontracter un petit peu.
Il est 5h, Chavagnes s’éveille...
Enfin on y est !!!!! Il fait 7°C et j’ai un peu froid! Le speaker demande à tous les participants de se rassembler sur la ligne de départ ; on se rend compte qu'il y a du monde cette année à Chavagnes car ce sont les Championnats de France : 329 inscrits.
L'excitation du départ monte et je me pose une dernière fois la question "sur quelle allure partir" ?
C'est tellement long qu'il est difficile de savoir de quoi on sera capable, surtout lorsqu'on en a jamais fait un avant. Mais il faut bien se fixer un objectif. Quand j'ai décidé de m'inscrire, je m'étais fixé 3 objectifs, finir, faire mieux que mon frère (10h41) et faire aux alentours de 10h.
J'avais donc prévu de partir sur du 5'40" au kilomètre.
Le coup de pistolet est donné, c'est parti ! Après un petit tour autour du site d'arrivée, on s'enfonce dans la campagne Vendéenne. Il fait nuit noire. Avec ma frontale, je vois ainsi très bien où je mets les pieds sans avoir à chercher la lumière d'un autre coureur équipé de frontale. Tout le monde est sage et concentré, le silence règne dans le peloton. Il fait nuit et on entend seulement les pas des coureurs. Je bipe le premier kilo en 5'56". Un peu en retard. A l’inverse de l'habitude au départ, les sensations sont moyennes, mon cardio est bien au-dessus de la normale à cette allure.
Je suis toujours en état de stress et mon corps a du mal à se laisser aller. En fait il me faudra plus d’un tour et le soutien d’un autre centbornard pour me rassurer, merci à lui.
km10 : 0h55'37"
Etant seul sur le premier tour, je prends le temps de boire un verre d’eau et un verre de boisson d'Isostar. Sur 100 km, il est essentiel de consommer du glucose au fur et à mesure!
C'est à partir du 2ème tour que les accompagnateurs vélo entrent en scène. Avant le départ, j'avais annoncé à Polo que je bouclerai ce premier tour en 1h40. Finalement, ce sera en 1h36. Il est là à m'attendre dans la zone prévue et nous partons ensemble pour ce 2ème tour.
Sur le vélo de madame Gigi, on a prévu 3 bidons de 75cl de boisson énergétique, de l’eau, des barres énergétiques et quelques affaires. Le fait d'avoir ses propres ravitos est le premier avantage d'être accompagné à vélo sur un 100 km. C'est appréciable. Le deuxième avantage est plus d'ordre psychologique, et là c'est plus qu'appréciable, c'est énorme !
km 20 : 1h52'13"
On commence à échanger avec Polo sur mes sensations qui ne sont pas bonnes et je fais en attendant mon ami Marc qui a pris le temps de se ravitailler sur la ligne de départ au passage de notre première boucle.
km 30 : 2h49'23
A ce stade de la course, je me sens de mieux en mieux. Je suis heureux et j'ai envie de partager ces belles émotions. Ça me fait donc plaisir de parler aux bénévoles du NVA de Montaigu que je connais pour beaucoup sur les différents croisements ou courses.
Ma seule inquiétude est toujours mon cardio et mon stress qui a du mal à se résorber.
Le deuxième tour sera celui que j'aurai bouclé le plus rapidement, en 1h35'36". Je tourne tout le temps à plus de 10 km/h de moyenne. Je fais la plupart des km à 5'40" au kilomètre. Tant que je suis à cette allure, je laisse aller. Mais dès que mon Garmin m'indique une allure plus proche de 5'30" au kilo, je me force à ralentir et Polo veille au grain. J'ai naturellement tendance à courir plus vite mais ça serait bien trop risqué alors je reste attentif afin de maintenir une allure pas trop rapide.
km 40 : 3h47'13"
Je passe au marathon en 4h01. Là ou d'habitude la course se termine, elle ne fait aujourd'hui que commencer. Un marathon bouclé et il reste encore 58 km à parcourir! Je me dis que c'est fou d'être là, c'est énorme cette distance. C'est énorme mais ça me plait. Depuis le temps que j'en ai rêvé, je savoure pleinement le bonheur de courir sur ce beau parcours des 100 km de Chavagnes. C'est même assez grisant de boucler la distance du marathon en étant encore en super forme !
Tout se déroule très facilement. Je prends ma boisson énergétique protéinée et j'enchaine les kilomètres. On discute un peu, ça permet de voir le temps passer plus vite.
Première surprise à la Pastourelle mes fidèles lutins supporters, Magali ma femme, Jeanne et Henri mes enfants avec Gigi la femme de mon suiveur sont tous là.
Ils sont déguisés et commencent leurs pèlerinage autour du circuit pour ne plus jamais me lâcher et m’encourager jusqu’à l’arrivée. (Cela aura été pour moi très important et une part de réussite primordiale dans ce projet que j’ai réalisé certes seul en courant mais à plusieurs dans la préparation, les entrainements, les discussions et autres, merci à eux.)
km 50 : 4h45'39"
Au moment de passer la mi-course, j'ai une certaine émotion ! Je ne suis pas du tout fatigué et je n'ai aucune douleur musculaire. Je n'irai pas dire que j'étais comme si je n'avais pas couru mais presque. Je suis donc bien dans mes running et très ému de me retrouver ici.
Je repasse sur la ligne de départ et comme à chaque fois un mot gentil des speakers avec un grand merci à Bruno qui m’a donné de précieux conseils pendant ma préparation. Ça motive.
L’homme de tête me prend un tour peu après : quelle foulée!
Peu après le 50ème km, je suis content de recevoir un coup de fil de mon frère Vincent du Congo qui s’inquiète pour son record….
km 60 : 5h46'01"
Après avoir lu pas mal de comptes rendus de course, je redoute quand même ce 60ème km. Pourtant, force est de constater que je n'ai pas connu de mur ici. C'est bien passé. D'autant plus, que je ne ressens presque plus aucune douleur à mon mollet et que je cours de manière relâchée. C'est d'ailleurs étonnant. Est-ce le travail d’Alfred… ? Sans doute un peu !
Je n'ai absolument pas faibli jusque-là et je suis toujours sur la possibilité de passer aux alentours des 10h. Et pourtant je me doute bien que cette sensation de facilité connue jusqu'au 60ème km ne va pas durer éternellement.
Juste une légère fatigue commence à se faire sentir et la course est agréable même si une pluie fine a fait son apparition. Séance de Brumisateur (dixit Gigi).
km 70 : 6h52'30"
A l'approche du 70ème, Pour la première fois, j'ai envie de marcher. Il est bientôt midi, mais j’ai tellement de supporters, Freddy, Aurélie et leurs 2 charmantes petites filles avec une superbe banderole, mes parents, Jean Luc et Eliane , Justine et Marc, Roger, PPG et Isabelle , Anne et Arthur, Christine sans oublier mes fidèles lutins qui me suivent en voiture et m’encouragent à peu près tous les 6 kms.
On est dans le 5ème et avant dernier tour. Jusque-là Polo avait parfaitement rempli son rôle de suiveur en étant toujours à mes côtés et en répondant à toutes mes demandes. A partir de ce moment-là, son rôle va prendre une toute autre ampleur dans la course. C'est donc à partir de là que je vais pleinement prendre conscience du rôle du suiveur.
J'ai un vrai souci avec mon ventre et une envie de vomir, faute à toutes les boissons énergisantes que l’on doit prendre, donc à partir de maintenant ce sera Eau mélangée au coca et de la vache qui rit en alimentation et je n'ai qu'une envie, c'est marcher. Je suis passé sous les 9km/h, essayant en vain de maintenir un rythme de 7’/km. Je calcule que si j’arrive à rester dans ces allures je pourrai faire moins de 10h30’. Donc pas de panique, de toute façon la météo s’est décidée à rester maussade, le vent s’en mêle, alors on va continuer de travailler le mental.
Polo me dit de ne rien lâcher, que je le savais à l'avance et que je m'y suis préparé. Et c'est vrai.
km 75 : 07:26:00
Dès que j'alterne course et marche, je ne perds pas énormément de temps car j’arrive à marcher à allure rapide.
Polo me dit que je me suis bien préparé et que j'ai bien tenu jusque-là. Il continue à m'encourager en affirmant que je vais aller au bout et que je serai fier de moi! C'est vrai que je me suis préparé.
Il me reste encore un tour !
Magali et les enfants ne cessent de m'encourager à chaque point de rencontres travaillées à l’entrainement en repérage, me disant de continuer comme ça, que ce que je fais est super, que je vais pouvoir être fier de moi à l'arrivée. Toutes ces paroles me boostent et je tiens le coup un bon moment à cette allure.
km 80 : 08:00:45
Lors de la fin de ce 5ème tour, je me suis fait accompagner pendant quelques mètres par notre ami Jean, qui à plus de 80 ans a couru à côté de moi. Belle perf !
C’est alors qu’arrive mon ami Damien, un bon coureur, qui va m’accompagner à son tour! Il reste encore un tour de 16,5 km. On en est à 83,5 km.
Dès le début de ce dernier tour, les faux plats me font de plus en plus mal. En y allant par étape, Damien me propose d'essayer de courir sans m'arrêter jusqu'à un km donné et ainsi de suite...
km 90 : 09:08:31
Le passage du 90ème km aura été aussi un moment fort de la course. C'était symbolique car il ne restait plus que 10 km. 10 kms c’est rien une petite sortie d’entrainement…..
Et là, à la sortie de la forêt de Grasla, c’était pas un Loup mais Jean Luc en vélo qui s’invitait à la fête et se proposa de nous accompagner jusqu’à la fin de la course.
Kms 98, je suis prêt à m’arrêter pour prendre la photo mais Polo n’est pas d’accord….
A 800 mètres de l'arrivée Polo me laisse pour aller se poster sur la ligne d’arrivée... J'accélère.
Je retrouve toute ma famille, Magali et les enfants qui vont m’accompagner jusqu’à la ligne.
Ces derniers mètres sont du pur bonheur! L'émotion est énorme! Je repense à tout ce qu'on a vécu ces 10 dernières heures : les joies et les souffrances. Après le dernier virage, je voie l'arche d'arrivée. Je savoure et profite au maximum. A plusieurs reprises je sers le poing en signe de victoire. C'est impossible de décrire avec des mots ce que je ressens sur les derniers mètres avant de franchir la ligne !
km 100 : 10h26'22"
Sur la ligne d'arrivée, je lève les bras et je crie ! Quelle émotion ! C'est tout simplement énorme ! J'ai déjà couru des marathons et j'ai été super heureux à l'arrivée mais là c'est encore différent de ce que j'avais pu ressentir avant. C'est un autre monde, celui de l'ultra. Le bonheur est à la mesure de la difficulté d'une telle épreuve courue en perf ! Je souhaite à tout le monde de connaitre un jour cette sensation.
De suite la ligne franchie, une bénévole récupère mon dossard et une autre me tend le ticket m'indiquant que je suis 128ème. Il y avait 329 inscrits et ce sont les championnats de France quand même.. Cette formalité passée, je ne pense plus à la fatigue. Je vais remercier Polo qui a été extra du début à la fin en réalisant un boulot énorme.. Mais grâce à ce travail d'équipe, j'ai pleinement atteint les objectifs, finir, faire mieux que mon frère 10h41 et faire aux alentours de 10h, je suis comblé de bonheur ! Je ne pouvais rêver mieux !
Maintenant je retrouve mes proches, mes parents, quelques membres de la famille, amis, collègues de travail et nous allons désormais pouvoir arroser cela avec une pression bien méritée.
Ensuite se sera une séance de massage avec les kinés mis à disposition et retour à la maison.
J’ai encore la force de demander à Magali de préparer une petite grillade pour fêter l’évènement.
Je suis centbornard !
Je relève ainsi ce challenge en rappelant qu’il était associé à la récolte de fonds pour soutenir La Ligue contre le cancer. Ce défi est largement atteint grâce à vous donateurs. Plus de 1200 euros seront versés prochainement et aideront la recherche et les malades qui chaque jour tentent de relever un défi. Encore un grand merci ! www.alvarum.com/benoitrautureau
Benoit
par magben
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- philippe91
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Réponse de philippe91 sur le sujet Re: 100 Kms 2015 Chavagnes en Paillers Benoit RAUTUREA
Posted il y a 9 ans 4 mois #370323
Salut Benoit,
Pour un CR, c'est un sacré CR...à la hauteur de ton exploit.
Et le mot est sans doute encore trop faible. Félicitations donc.
Et moi qui veut passer à l'Eco-Trail IDF de 30 km et/ou 50 km après 2 MDP en mars 2016 !!!
Pour info, tu as combien de jours de repos physiologique après une telle course ?
Pour un CR, c'est un sacré CR...à la hauteur de ton exploit.
Et le mot est sans doute encore trop faible. Félicitations donc.
Et moi qui veut passer à l'Eco-Trail IDF de 30 km et/ou 50 km après 2 MDP en mars 2016 !!!
Pour info, tu as combien de jours de repos physiologique après une telle course ?
par philippe91
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- Kodama
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Réponse de Kodama sur le sujet Re: 100 Kms 2015 Chavagnes en Paillers Benoit RAUTUREA
Posted il y a 9 ans 4 mois #370422
Merci pour le CR !
Quelle aventure que ce 100km ! Et que d'émotions vécues avec tes proches !!! Ca donne la pêche pour ma sortie du midi !
Bravo pour ta course et ton temps ! Ton frère est pas trop dégouté d'avoir perdu le record familial ? ;p
Quelle aventure que ce 100km ! Et que d'émotions vécues avec tes proches !!! Ca donne la pêche pour ma sortie du midi !
Bravo pour ta course et ton temps ! Ton frère est pas trop dégouté d'avoir perdu le record familial ? ;p
par Kodama
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- secalex
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Réponse de secalex sur le sujet Re: 100 Kms 2015 Chavagnes en Paillers Benoit RAUTUREA
Posted il y a 9 ans 4 mois #370431
Bravo pour cette jolie course et pour cette belle maîtrise aussi.
Merci pour le CR qui rappelle bien qu'en CAP il n'y a pas que celui qui court.
Merci pour le CR qui rappelle bien qu'en CAP il n'y a pas que celui qui court.
par secalex
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Réponse de Tyk sur le sujet Re: 100 Kms 2015 Chavagnes en Paillers Benoit RAUTUREA
Posted il y a 9 ans 4 mois #370449
Sacrée course et on ne parlera jamais assez de l'apport non négligeable que peuvent avoir nos proches lors des courses et aussi de la prépa.
Bravo pour ce 100km et ce record familial
Bravo pour ce 100km et ce record familial
par Tyk
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Réponse de mezos69 sur le sujet Re: 100 Kms 2015 Chavagnes en Paillers Benoit RAUTUREA
Posted il y a 9 ans 4 mois #370460
Merci pour le partage avec ce très beau CR
100 BOR NES !!!
félicitations pour avoir réalisé ce truc de dingue, en famille avec les potes !!
bonne récup et profite
100 BOR NES !!!
félicitations pour avoir réalisé ce truc de dingue, en famille avec les potes !!
bonne récup et profite
par mezos69
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