Marathon de PAris 2015 - C'est l'histoire ...

Quelque part c'est un peu ce que je me dis en voyant le panneau "Pont de l'Alma" mais en fait non.

A la base c'est l'histoire d'une boutade lancée en l'air à mon beau frère.
Je lui dis que pour motiver ma sœur à courir il lui faut un objectif.
En déconnant, je lui dis qu'elle pourrait s'inscrire au marathon de Paris.

Le lendemain ma sœur m'appelle et me dit pourquoi pas mais tu le fais avec nous alors.

On était fin Aout, je n'avais même pas couru mon premier semi et je ne sais pas si c'est encore possible de s'inscrire mais je dis banco.
Et il reste encore une session d'inscription.

Le neuf septembre tout est bouclé et pour faire bonne figure elle a inscrit son mari.

2014 se termine tranquillement avec mon premier semi fin septembre et un RP 10km qui me laisse espérer finir en moins de 4h.

Par contre je finis 2014 avec une douleur en bas du tibia juste au dessus de la cheville qui va amputer mon plan 16 semaines des trois premières semaines.

Problème lié aux chaussures qui sont au bout et que mon kiné réglera très rapidement sans avoir à arrêter de courir.
A partir de là j'irai chez le kiné une fois par semaine ce qui, je pense, m'a évité bien des problèmes.

S'ensuit une préparation solide avec plusieurs WE chocs et trois compétitions au programme.
Un trail de nuit (Forest Trail), le semi préparatoire à Blagnac le 08/03 et un trail de 29.4km (Trail des Fouss) quinze jours avant le Marathon.
Des bouffées d'oxygène bienvenue lors de cette préparation exigeante.
J'ai aussi pu y tester tout le matériel et toute la partie alimentation.

Arrive enfin le vendredi 10/04, on pose les enfants à l'école, on finit de préparer les bagages puis direction l'aéroport avec Madame.
Départ prévu à 15h40, repoussé d'une heure.
C'est toujours moins grave que la grève des deux jours précédents.
On fini par arriver à Roissy, ma sœur nous récupère et on file tranquillement s'installer chez elle pour le WE.

Samedi 11/04, direction le salon du running pour aller chercher les dossards.
Ça va super vite car il n'y a pas trop de monde.
On va ensuite faire un tour au salon du running.
Les stands les plus intéressant étaient gavés mais je m'achète quand même une paire de chaussettes de récup et je prends aussi pas mal de flyers sur des compétition à venir.

On repart chez ma sœur puis on commande les sushis pour mon petit déjeuner du dimanche matin.
On profite d'aller les chercher pour prendre les tickets de RER comme ça pas de surprise.
Puis on rentre pour préparer les affaires.


Pasta party puis au lit.

Enfin le jour J.
Réveil à 5h45, habillage rapide pour aller manger tranquillement mes sushis.
7h en route vers le RER, il fait frais mais malgré la consigne je n'ai pas pris de veste mais j'ai opté pour des manchons de bras que j'avais reçu sur mon 10km de Décembre.
Dans le RER on commence déjà à croiser des Marathoniens et plus le trajet avance et plus il y en a.

8h20 on arrive à Charles De Gaule - Etoile, il y a du monde mais en sortant sur les champs quelle claque.
C'est un peu la folie autours de l'Arc de Triomphe.

Direction les consignes.
Je laisse mon sac à ma sœur et son mari car il faut faire une pause technique mais il y a une queue monstre autour des WC.
J'en trouve une pas trop longue et je me demande encore comment font les gens chez eux.
Pas grave j'ai toujours du papier WC dans le Camelback.

Je retourne retrouver Madame ainsi que ma sœur et son mari pour une petite photo.


Puis direction le SAS Vert 4h (Ma sœur et son mari son dans le dernier SAS).
Je vais y retrouver Raphaël (coincoin pour les intimes )
La preuve en image.

J'étais très content d'avoir pu le rencontrer.
Il est vraiment très sympa et j'espère le recroiser un de ces jours.
On a aussi pu discuter un moment et découvrir le SAS dans le SAS.
Ils ont en effet coupé les SAS en deux et manque de bol on est dans les deuxième bloc.
Pas grave on finira bien par partir.

9h44 on passe enfin la ligne.
On discute encore un peu puis je le laisse car on a pas la même stratégie de course.
Je pense pouvoir faire 3h45 mais je vais vite comprendre que ce sera impossible.

km 0 à 5 : 26:39 à une allure de 5:20
Il y a un mode fou et si je veux faire 3h45 je dois tenir au minimum 5'20/km.
C'est très compliqué et ça demande beaucoup d'énergie pour doubler cette foule assez compacte.
La descente des Champs et le passage par la Concorde c'est magnifique.
J'en prends plein les yeux, il y a du monde partout et des animations très souvent.
Génial.
J'avance difficilement puis une longue ligne droite nous amène devant la place de la bastille et c'est magique...
La FC est dans les clous, jusque ici tout va bien.

km 5 à 10 : 27:07 à une allure de 5:25
Il y a toujours autant de monde et c'est la foire d'empoigne au ravito du 5 donc je prends deux bouteilles et je me dis que je zapperais le ravito du 10.
Je laisse beaucoup de temps et c'est toujours aussi dur de doubler.
Il faut se faufiler et accélérer sans cesse.
Je fais moins attention au parcours même si je trouve toutes les animations super.
La FC est toujours sous contrôle même si les pics à plus de 80% deviennent de plus en plus réguliers.

km 10 à 15 : 27:07 à une allure de 5:25
Bois de Vincennes.
Toujours autant de monde à doubler et la pause pipi pointe le bout de son nez.
On va encore perdre du temps.
Je me dis qu'à la vue du profil je dois peut-être pouvoir récupérer du temps entre le 15ième et le 20ième.
La FC commence à monter doucement.

km 15 à 20 : 26:10 à une allure de 5:14
Portion en légère descente.
Je laisse courir les jambes.
Je suis encore bien et je prends 2 bouteilles au ravito du 15 pour zapper celui du 20.
La FC continue à monter doucement.

km 20 à 25 : 26:55 à une allure de 5:23
C'est quasi impossible de doubler et ça me fait perdre beaucoup de temps.
Je suis toujours pas trop mal mais je vois la FC qui continue à monter.
Je me dis on fait le point à 30.

km 25 à 30 : 27:31 à une allure de 5:30
Même constat sur la très grosse difficulté à doubler.
La FC commence à pas être tip top pourtant je lâche rien.
D'un coup je percute que sur ma gauche il y a la tour Eiffel.
Magique.
Puis on voit le mur au trentième.

km 30 à 35 : 29:33 à une allure de 5:54
Je sais que 3h45 ce sera impossible.
C'est pas grave car ce n'était pas mon objectif principal.
Puis il arrive vers le 31ième.
Le MUR...
Mais je ne vais pas le laisser faire.
Je suis aussi venu pour lui.
Donc on se bagarre mais juste avant le 35ième deuxième pause pipi.
1' de perdue et pour repartir ça grince de partout.
Que c'est dur de remettre en route.
Maintenant c'est la tronche qui fait avancer les jambes.

km 35 à 40 : 29:33 à une allure de 5:54
Je continue à me battre.
C'est dur d'avancer car il y a toujours beaucoup de monde et en plus pas mal de gens marchent.
Je relativise et les kilomètres continuent à défiler même si c'est pas facile.
Je me décide au 40ième à regarder ma montre : 03:43:17.
Ça me rassure.
Le sub 4h est dans la poche.

km 40 à 42.195 : 16:53 à une allure de 6:23
Je me cale à une allure un peu plus cool car la FC est out.
Je vois le 41ième arriver.
Je vais avoir ma photo sur ma page Facebook.
Puis on passe des pavés.
Que ça fait mal.
Enfin le 42ième.
Je vois la ligne au loin.
L'émotion monte et une larme coule.
J'accélère pas.
Je profite et je passe la ligne.
Une autre larme.
Marathonien en 3h57'33.
Je suis défoncé.

La ligne est passée et j'ai du mal à marcher.
Je me demande comment j'ai pu faire pour courir à la fin.
Il faut encore remonter tout ça.
Passage au ravito avec flotte + banane + pomme.
J'ai la dalle.

Je récupère la médaille, le T-shirt et mes affaires pour aller retrouver Madame.

Elle m'attend à la sortie.
Elle est contente pour moi.
Je me change et je vais chercher un hot dog.

Pas de bière car j'attends ma sœur pour trinquer.
Elle va finir en 5h32'09 pour 5h30 prévu.
Elle est plus fraîche que moi à l'arrivée.
Son mari va finir en 5h39:33.
Au courage car à partir du 17ième il avait une ampoule énorme sous le petit orteil.
En plus, il n'a fait aucune prépa spécifique.


J'en ai chié mais je suis super content.
J'aurais du changer de SAS pour moins galérer.
Je pense que je pouvais faire les 3h45 sans avoir à doubler mais c'est pour la prochaine fois.
En effet, le marathon me rappelle déjà.
Il faudra encore déterminer le lieu mais je vais y retourner.

Je suis très satisfait de l'aspect matériel et nutrition qui a été parfait.

Pour finir bravo à tous les finishers car c'est vraiment un truc de fou.
Bravo aussi à ceux qui auront la patience de lire ce pavé.

Un sub 4 heures y'a pas trop de quoi faire la fine bouche. Félicitations

Beaucoup d'énergie perdue dans les zigzag à effectuer pour les dépassements c'est le lot à payer sur ces gros marathons

Merci pour ton cr et en route pour un nouvel objectif

Bravo Alex.
Vu ta prépa, je suis sur que tu avais les 3h45 dans les jambes. Mais doubler comme cela est vraiment épuisant et je suis pret à parier que tu n'aurais pas eu le mur si tu etait parti dans un sas plus aéré.
J'ai eu la même expérience toute proportion gardée à Valence, et je suis sur d'avoir perdu beaucoup d'energie rien qu'en m'enervant sur les gens qui n'avaient rien à faire dans ce sas.

Encore bravo Alex pour ce beau marathon car finalement un marathon sans mur c'est pas vraiment un marathon
Je pense qu'il faut te dire que tu fais un super temps, car en courant plus vite tu aurais peut être eu le risque de te prendre un plus gros mur et ça aurait été une vrai cata ensuite

Après une prépa maitrisée tu nous fait une course maitrisée !

Bravo !

Bravo Alex, bravo bravo !!!
Après cette super prépa, tu fais un super marathon !!
Et puis merci pour ce CR si sympa et si vivant....!
ça donne envie, malgré tout, de se lancer, de voir jusqu'où on est capable d'aller....

Je suis certaine qu'il y aura pour toi d'autres marathons, ... ça sent le potentiel à plein nez

Maintenant, bonne récup, profite, savoure....
En espérant te rencontrer sur une course ou un trail en PO....

à bientôt !!