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Marathon Nice-Cannes 2013 - l'enfer du dimanche

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Marathon Nice-Cannes 2013 - l'enfer du dimanche a été créé par jag

Posted il y a 11 ans 1 semaine #278793
Marathon Nice-Cannes 2013.

LE marathon dont je risque de me souvenir longtemps… Pas un marathon, un grand moment de survie face au vent !

Je dédie ce récit à tous mes compagnons d’infortune !

Tout avait pourtant bien commencé pour moi : une prépa de 10 semaines, studieuse, pleine de satisfactions, avec une allure AS42 (entre 4’25” et 4’30”/km) bien enregistrée, de plus en plus facile au fil des sorties, avec un bon cardio ne cessant de s’améliorer. Bref, tout allait bien et je pouvais légitimement prétendre à un petit 3h09 ou 10 (« 09 », ça sonne mieux quand même…), après 3h14 au dernier marathon de Paris en avril dernier (terminé avec des réserves, sans trop me mettre dans le rouge). Deux courses préparatoires m’avaient donné confiance : 1h11 au Paris-Versailles (je ne sais pas ce que vaut ce chrono, mais je m’étais senti bien pendant toute la course) et surtout 1h24 aux 20 km de Paris, parcouru avec beaucoup, beaucoup de plaisir et de facilité, notamment sur le 2ème 10 km (sur les quais) où je m’étais senti des ailes jusqu’à l’arrivée (41’39” sur le 2nd semi).

En revanche, premier bémol à deux semaines du marathon : pas vraiment une fatigue physique, mais une sorte de fatigue mentale, une perte d’envie, de motivation, en fait une véritable envie d’en finir, de le courir ce p… de marathon. Sur la fin, j’ai donc trouvé le temps long et mes dernières sorties se faisaient consciencieusement, mais sans plaisir. Résultat, la dernière semaine, un seul footing de 35’ le mercredi, juste envie de faire du jus dans mes charentaises (c’est mon habitude, je cours très peu la dernière semaine).

Enfin arrive le vendredi, 48 h avant la course. Je fais un exercice de renforcement fessier/ischio (à cause d’un mal de dos chronique depuis un an, que je soigne grâce à des séances de kiné + exercices très précis à faire quotidiennement) et là… c’est le drame ! L’ischio gauche lâche. Je me relève… Aïe ! mince, j’ai mal… Une douleur à l’arrière de la cuisse, en plein milieu, bien dans la profondeur du muscle. Douleur pas très vive, mais gênante, présente, permanente quand je marche. Mon kiné me le confirme dans l’après-midi : lésion du muscle. Il me dit que que ça va être compliqué pour le marathon… Il faudrait plus de jours de récupération pour que la douleur s’en aille. Je vois bien à sa tête que ça s’annonce mal, mon affaire. Alors de la glace, quelques exercices de renforcement, des massages, pour accélérer la cicatrisation d’ici là. Je ressors de chez le kiné le moral à zéro. Tout cet entraînement pour rien, tous ces espoirs d’un super chrono… envolés !

Mais bon, j’ai les billets de train, l’hôtel est réservé, j’ai payé mon dossard… et puis je dois courir avec un ami, Philippe, alors… Je ne peux pas renoncer. Et puis, si je reste à Paris et que le dimanche matin je me réveille sans trop douleur, je vais avoir le regret de ma vie ! Tant pis, inch’Allah ! on verra bien. Au pire, je serai là pour soutenir mon pote Philippe, ou peut-être que je pourrai courir tranquillou avec lui (il vise moins de 4h), ça sera sympa quand même… Le soir, je prépare donc mon sac, malgré tout… mes petites crèmes, mes pansements, telle ou telle tenue s’il fait froid ou s’il fait chaud, etc. avec l’idée que je ne les sortirai peut-être même pas du sac le dimanche.

Samedi matin, je me réveille : la douleur n’est pas passée. Je stresse, ça m’agace !… La douleur semble même s’étendre dans la cuisse. Je rejoins Philippe à la gare de Lyon. 10h47, c’est parti, le train décolle, alea jacta est ! Je continue à siroter mon Malto, en me disant sans arrêt : peut-être pour rien !

Arrivée à Nice, température douce, huuum… Finalement, j’ai bien fait de venir, ça me change les idées, ça me change de Paris, c’est un week-end de vacances en somme ! Je récupère mon dossard, avec toujours cette idée que je ne l’accrocherai peut-être pas le lendemain… On sirote un panaché à l’apéro, et puis après je me lance dans un petit test : courir 100 mètres (je n’ai pas couru depuis plusieurs jours, et surtout pas depuis que je suis blessé). Et résultat : je peux courir. Mais avec toujours la même douleur dans la cuisse. La question est : est-ce que je pourrai courir comme ça plus de 3 h ??? Bon, j’arrête de cogiter (du moins, j’essaie) et puis on va dîner dans un très bon petit restau sans prétention à l’atmosphère conviviale (le Gesù) : une petite (grosse) part de pissaladière en entrée, des tagliatelles à la bolognaise ensuite… On rentre à l’hôtel à 21h pour le match France/NZ à la TV. Pendant tout le match, et que je masse et que je masse… Au passage : très fier de l’équipe de France - le genre de défaite qui fait du bien, car l’équipe de France a su faire déjouer les Blacks, c’est déjà pas si mal. 23h, on éteint. 23h15, je dors…

5h55, réveil : incroyable ! j’ai dormi toute la nuit sans me réveiller - 7 h de sommeil !!! Ouahouh… moi qui suis du genre un peu insomniaque, formidable ! La nuit précédant le dernier marathon de Paris, j’avais réussi à dormir… une 1/2 heure !

On termine de préparer nos petites affaires, et vers 7 h on quitte les lieux, direction la consigne. Petit café avant de rejoindre nos sas respectifs. Je dis à Philippe : « Jette un œil au km 10, je t’attendrai peut-être là, si ma cuisse ne tient pas ». Lui n’y croit pas une seconde, il est persuadé que ça va passer et que je vais jouer le chrono…

1/2 heure dans le sas à attendre. Pas mal d’Italiens, toujours aussi rigolos à regarder et à entendre… « Pino ! Pino ! piano, eh ! » dit cette femme à son mari, de l’autre côté de la grille.

Je repense aux prévisions météo, que je n’ai cessé de consulter depuis 10 jours. Ils parlaient de pluie, mais finalement Météo France a changé d’avis dans les derniers jours : pas de pluie. En revanche, ça fait 10 jours qu’ils parlent d’un vent monstrueux : 40, 50, 60 km/h… des rafales à 100 km/h. Hum. Tous les jours, j’ai cru que Météo France allait aussi se raviser sur cette histoire de vent. Mais non. Ils tiennent le cap : ça va souffler ! Sauf que depuis mon arrivée la veille, je ne sens pas grand chose. Juste un petit air du large, pas de quoi décoiffer un marathonien.

Pan ! ça démarre. Bip la Garmin… Il y a du monde, ça avance piano piano, justement. Mais ça me va, je veux y aller aussi tranquillo tranquillo… Bon, je peux courir. J’ai mal à la cuisse. Que dire d’autre ? Que si ça reste comme ça, eh bien je m’en contenterai. Tant pis pour la gêne. Du coup, je me cale sur 4’30”/km. Si je dois m’arrêter dans quelques km, eh bien au moins j’aurai tenté le coup. Et puis courir plus lentement ne changera peut-être rien à l’affaire.

On cavale sur la promenade des Anglais, il fait bon, je suis bien. La troupe des coureurs se disperse un peu, on a plus de place. Je regarde ma montre : aïe, 2 km seulement ! Je croyais que ça faisait un moment qu’on était partis, que le km 10 était en vue… Eh bien non ! Ça me rappelle (puisque j’avais dû l’oublier) qu’un marathon est une course longue, très longue, très très longue… et que se sentir bien au km 2 est une chose… disons… normale !

Quant au vent, je l’attends toujours. Le ciel est couvert, il fait bon, et on sent de temps à autre un petit souffle marin tout à fait délicieux. Les dieux sont avec moi : je peux courir, il n’y a pas de vent. Je vais donc taper un chrono, le faire mon p… de 3h09 !

Le km 10 arrive enfin. Je passe en 45’53”, soit avec 53” de retard. Ce petite retard me rassure. Ça veut dire que je suis prudent, pas fou-fou, et que je garde des forces pour la suite, pour un petit negative split comme j’ai toujours fait. Sauf que j’ai quand même l’impression d’avoir déjà fait un semi. Bon. Cela dit, à 4’30”/km, c’est normal que je ne me sente plus tout à fait aussi frais qu’au départ… Petit paramètre que j’avais inconsciemment négligé.

Ma cuisse me fait toujours mal, mais je me prends à l’oublier dans la mesure où la douleur n’augmente pas. A ma gauche, depuis un moment, un type qui va exactement à la même allure que moi attire mon attention : il a une dégaine d’enfer ! Belle foulée, légère, mais surtout : casquette vissée sur les sourcils, une moustache et des rouflaquettes à la Dennis Hopper dans Easy Rider… Il a le style. Il doit être américain. Je lui demande si ça va, il me dit que oui. « Too fast… » avec un sourire. J’en pense la même chose : on est bien, mais peut-être un peu « too fast ».

A ma droite, deux Italiens qui n’arrêtent pas de pipeloter… Des Italiens, quoi. Au bout d’un moment, l’un d’eux décroche pour « fare una piccola pipi »… Ça me donne la même idée, allez. L’Italien redémarre aussi sec après son arrêt au stand pour rejoindre son pote. Moi je me dis que je récupèrerai tranquillement mon Américain plus tard, pas la peine de se griller sur 500 m pour rien. D’ailleurs je le vois là-bas, pas très loin devant moi.

On arrive dans la Marina Baie des Anges. Ça me rappelle quelque chose. Mes parents avaient loué là un appartement en… 1979 ! Je reconnais les lieux. C’est toujours aussi laid. Et puis le parcours se délecte à loisir dans ce haut lieu du tourisme de masse soit disant un peu « classe » (enfin, à l’époque - aujourd’hui je ne sais pas) : on fait des tours et des détours. A un moment, le circuit fait un demi-tour, j’aperçois mon Américain dans l’autre sens. Je ne l’ai pas rattrapé, mais il est juste devant. On file donc toujours, lui et moi, à la même allure.

Plus loin, vers le port de la marina, je rejoins un jeune type, pas grand, crâne rasé, qui parle à des types qui le doublent. On entame la conversation. « On en reparlera au 30ème km ! », leur dit-il. Je suis bien d’accord avec lui. Il faut y aller piano, tout à fait. La course est encore longue, on n’a toujours pas fait la moitié. Et il parle, et il parle, et je dis oui oui à tout ce qu’il me dit. « Il faut se freiner pour l’instant ! se freiner ! » Mais bien sûr que je lui réponds, mais bien sûr. D’ailleurs, je suis sincère, car je tourne au-dessus de 4’30”/km, plutôt aux alentours de 4’35”/km, ce qui est prudent. Et je me sens bien. Je sais que je vais passer le semi avec une ou deux minutes de retard et que je vais, comme d’habitude ensuite, faire un negative split sur le second semi pour rattraper ces une ou deux minutes, et certainement plus même, et que je vais donc les faire mes 3h09 !!! A l’aise ! tranquille…

Bon, mais il me soûle un peu mon pote triathlète (il connaît surtout le marathon grâce au triathlon), il cause, il cause, mais j’en ai un peu marre. Surtout lorsqu’il me dit qu’il vise 3h20. Je me dis, dans ma tête : à force de tchatcher avec lui, je vais finir à 3h20 ! J’accélère un peu, lui dis au revoir et, sans y croire une seconde, mais pour faire le modeste : « Peut-être à tout à l’heure ! Sûrement, même ! » Tu parles, je n’ai aucune envie de le revoir…

On sort de la marina et là, une autre course commence. On longe une voie de chemin de fer. C’est bizarre, quelque chose a changé. Ah oui, c’est ça : aïe, c’est quoi ce maudit vent de face, là, tout d’un coup ???!!! Tout le monde est en file indienne, le long du mur du chemin de fer, pour se protéger du vent. C’est plus la même limonade, là… De temps à autre, je dépasse un coureur, fais donc un écart sur la gauche pour passer, et là, vlan ! tout le vent dans la tronche ! Ouille ! On se rabat vite contre le mur…

Et ça dure comme ça, des kilomètres. Je ne veux pas trop m’épuiser contre ce vent dont on ne parvient pas vraiment à s’abriter finalement, alors je laisse filer un peu l’allure : 4’36” s/km 18, 4’40” s/km 19, 4’35” s/km 20. Tant pis pour ces secondes lâchées en route (je suis un type prudent, je sais ce que c’est un marathon, n’est-ce pas ?), je les récupérerai plus tard, j’ai le temps…

Vers le km 20 (ou 19, je ne sais plus), un type me double assez vite. Je suis étonné, qu’est-ce qui lui prend ? Quelques instants après, je sens quelque chose d’étrange dans mon dos, une rumeur grandissante… Je me retourne… ouille ! Le meneur des 3h15 ! Merde alors !!! Qu’est-ce qu’il fait là ? Ou vais-je ? Comment cours-je ? Que passa ? Ça ne va pas du tout, cette affaire ! Il NE DEVRAIT PAS être là ? Ou bien, c’est ma montre ? mon coeur ? mes poumons ? ma cuisse ? Il est inenvisageable que cette meute de rigolos me doublent ! J’accélère… Allez, au diable les amateurs en 3h15… Bibi vise les 3h09 ! Bye bye ! je me tire !… Et je leur dis au revoir.

J’espère ne plus les revoir justement. Non mais.

Au km 21, je passe en 1h37. J’ai donc 2’30” de retard sur mon objectif 3h09 (je devais passer à 1h34’30”). Voilà, 2’30” à rattraper. C’est dans mes cordes. Je ne suis pas trop fatigué. Je sens que j’ai les jambes. D’ailleurs, à propos, et ma cuisse ???… Eh bien, je ne sens plus rien, ou presque. Miracle ! Avec l’effort, tout ça a dû s’anesthésier, je ne sais pas. Enfin bref, tout va bien, j’ai oublié. Je n’ai plus qu’un seul ennemi : le vent !

On arrive à Antibes. Ouf, cette p… de longue ligne droite est finie, on va peut-être s’abriter un peu du vent, je vais pouvoir - enfin ! - mettre les gaz et m’installer tranquillement sous les 4’30”/km ! Mince, je me suis entraîné pour ça, je sais que je peux tenir longtemps dans les 4’25”/km, je n’attends que ça !

On tourne autour du port d’Antibes, le vent souffle dans les palmiers… Petite côte dans un virage au km 23 pour accéder aux remparts de la vielle ville. C’est marrant comme 30 ou 50 m d’une petite côte peut vous flinguer à ce point les mollets… A moins que la douleur ne soit bien antérieure et qu’elle ne fasse que franchir un nouveau palier. Sur les remparts, ouahou… ça souffle ! Ça souffle même carrément. Mes idées (et à présent mes souvenirs) commencent à se brouiller… Je me souviens d’une femme, genre nordique, blonde comme les blés, petit gabarit, que je suis pendant un moment et que je n’arrive pas à doubler. Dans tous les virages, crac ! elle me coince. Normal, je n’ai qu’à accélérer. C’est ce que je finis par faire. C’est curieux comme mes mollets sont déjà bien durs. C’est vrai qu’au 25ème, j’ai celui de gauche, en général, qui se manifeste. Mais là, ce sont les deux, à l’unisson, et ça ne passe pas, contrairement à d’habitude. J’essaie pourtant de me relâcher, d’adopter une foulée souple, sans forcer. Non, rien à faire, ça ne passe pas. Ma douleur à l’ischio aussi n’est pas bien loin. Elle se confond avec une douleur plus diffuse dans toute la cuisse. Bref, j’ai la pêche, mais face au vent, ça va quand même se compliquer pour accélérer l’allure. Pour l’instant, je fais plutôt le dos rond en attendant le km 30.

Et je fais bien, car la suite ne s’arrange pas. Il semble qu’on soit un peu abrité par le vent, mais les mollets sont dans une forme très moyenne. Plusieurs faux plats montants me le rappellent : je n’arrive pas à les grimper facilement, au train. Le souffle, le cardio sont OK. Mais les jambes, ce n’est pas ça. Du tout. Parfois, j’ai tellement mal que je sens que je ne pourrai pas aller au bout. Car j’ai de plus en plus mal, et si la douleur continue d’augmenter comme ça je serai bien obligé de m’arrêter avant la ligne d’arrivée : triste perspective ! Alors je me préserve, je me ménage, je grimpe à la cool, tente de récupérer un peu de jambes et de temps dans les descentes. Du km 25 au km 28, je tourne bien quand même, j’ai le negative split dans les jambes : 4’25”, 4’29”, 4’31”, 4’32”. Enfin… de moins en moins quand même, puisque je suis censé tourner sous les 4’30”/km. C’est donc que je ramollis vers les km 27 et 28.

Au km 29, tiens donc, 4’51” ! Mais oui, mais c’est normal, ça doit être la bonne côte du circuit. Je savais qu’elle existait (j’avais trouvé sur Internet quelqu’un qui avait le détail des difficultés du parcours et je me souvenais de ce qu’il avait dit au sujet de cette côte) et je l’appréhendais un peu. Bon, entre nous, ce n’est pas le Galibier… ça monte, certes, mais ça ne m’a pas laissé le même souvenir que la côte des Gardes à Meudon. Cela dit, avec le vent dans le nez, ça ressemble bien quand même à une côte… La preuve, mon allure chute fort ! 4’51”/km, hum… Je crois me souvenir, encore une fois, qu’avec mes pauvres mollets bien durs, je n’ai pas pu faire mieux. Dommage, je ne déteste pas les côtes, et là, pas vraiment l’occasion de m’exprimer. D’ailleurs, aucun problème de souffle, dans mon souvenir. Ce sont bien les jambes qui « dysfonctionnent »…

Je passe le km 30 en 2h17’46” (au lieu de 2h15 prévu). J’ai donc 2’46” à rattraper pour viser toujours mon fameux 3h09… Je n’ai donc rien repris depuis le km 21. A force d’être prudent, il ne se passe pas grand chose. Mais ça me rassure, ce temps. Ça veut dire que je n’ai pas fait l’idiot et qu’il vaut mieux attendre de passer le km 30 pour « attaquer ». Je crois que c’est à ce moment-là du parcours que derrière moi, un type lance : « Bon, c’est maintenant que le marathon commence ! » Je me retourne et lui lance à mon tour : « Exactement ! » Et je le pense, et je compte bien le montrer et le démontrer ! Je me suis retenu jusque là mais je vais leur montrer qui c’est Raoul ! Ils vont voir qui c’est le negative-splitman de la mort ! Je vais leur montrer qui c’est le type qui se met à 4’20-25”/km !

Dans mon souvenir, il me semble que j’y crois encore dur comme fer - que je vais décoller et finir à fond. Si mes mollets ne se détériorent pas plus, c’est dans la poche. Ce qui est loin d’être sûr, puisque la douleur ne me lâche pas, et a même tendance à se renforcer.

Je me souviens d’une descente en lacets où j’ai la frite, où je me dis « ça y est, c’est parti pour le grand jeu » (ça doit être au km 31 ou 32 car mon allure est de 4’12” puis 4’20”/km). D’un coup, qui je vois ? Mon pote l’Américain ! avec sa superbe moustache et ses rouflaquettes ! C’est lui. Je passe à côté, l’interpelle, tout sourire, je suis en mode « z’allez voir ce que vous z’allez voir ». Il m’a l’air en assez bonne forme lui aussi. Mais je le quitte, j’ai du taf, j’ai un 3h09 à faire ! pas le temps de traîner ! à la revoyure ! Et je file.

Là encore, mes souvenirs se troublent, je ne vois plus trop à quoi ressemble le paysage. Tout ce que je sais, c’est qu’à la sortie d’un virage, c’est fini. On change de course, on change de braquet. Il y avait avant. Et ça, c’était avant. Il y a maintenant autre chose, une autre course : un 10 bornes en mode soufflerie ! Et là, les rigolos comme moi n’ont pas leur place, ça va être pour les costauds. Je me souviens de longer la mer. Et non, rien à faire, je n’avance plus, ce n’est plus du vent, c’est la tempête. C’est une expérience de laboratoire. Il doit y avoir un gros ventilateur là-bas, au bout, avec des types en blouse blanche qui notent tout, analysent tout et, à l’occasion, se marrent aussi un peu…

J’essaie tout ce que je peux, me redresser, me courber, raser le mur de gauche, le mur de droite, me coller derrière un autre coureur, filer comme un grand, me réfugier derrière un groupe de 10 coureurs (qui s’agglutinent comme par hasard, comme des animaux pour se tenir chaud), mais rien n’y fait. Ce maudit vent est partout, partout. Rien ne l’arrête, rien ne peut nous protéger. Il faut qu’on se le prenne en pleine face, s’y résoudre, serrer les dents. A ce moment, je me dis quoi ? Sans doute que c’est foutu, que je ne peux pas lutter, qu’il n’y a plus de chrono, qu’il faut que je tienne. Et puis c’est tout. Ce sera déjà bien. Je n’ai pas les jambes pour lutter contre ça. J’ai déjà la fatigue, les mollets… Alors non, pas le vent, pas à ce moment de la course, ça fait trop, je ne fais pas le poids.

Encore une fois, ma mémoire me trahit, les images se brouillent. Je me souviens d’arriver dans un village, où je me dis que ça va moins souffler. Je vois des gens qui nous encouragent, je vois leur visage un peu atterré : on dirait qu’ils ont mal pour nous. Ils voudraient nous aider, sûrement, mais… J’en déduis qu’on doit avoir une sale tête, que ça doit bien se voir qu’on en chie des ronds de chapeau dans cette tourmente… Et dans ce village, rien n’y fait. Ni les murs, ni l’attroupement du public venu pour nous encourager ne change quoi que ce soit : le vent est partout. Pas de répit. Parfois, dans les rafales, je plaque une main sur mon dossard que je sens s’arracher de mon maillot - oh non ! pas ça ! pas le dossard ! Je veux le garder, voir ce que sera mon p… de chrono quand je serai là-bas, un jour, un jour peut-être, sous la flamme des 42,195 km ! Je croise des gens qui marchent, morts. D’autres sont à l’arrêt, ils tirent sur leurs jambes et doivent les supplier de reprendre la course. Je n’ai pas le temps de me retourner pour regarder leur visage, mais ils doivent faire de la peine à voir.

Et moi aussi je dois faire de la peine. Mes mollets sont deux énormes blocs de béton - de béton armé ! que je balance comme je peux dans le vent. Chaque pas est un supplice et je me dis à chacun d’eux que c’est bientôt le dernier, que je ne peux plus courir comme ça, que c’est terminé dans 10 mètres, 20 mètres, 100 mètres, je ne sais pas, mais ça va lâcher, c’est sûr.

Je revois mes temps à présent : au km 33, je dois encore y croire, 4’38”. Et puis au km 35, c’est fini : 4’51”. Km 36, 4’40” (un sursaut sans doute, ou une vague descente…). Km 37, 5’04” ! Km 38, 4’46”. Km 39, 4’56”.

J’ai peu de souvenirs précis de ces sales p… de kilomètres dans la soufflerie, juste deux ou trois, qui m’ont marqué. Le premier, la vision d’horreur de tout marathonien : le meneur d’allure que vous avez laissé derrière vous depuis le début, qui rapplique ! Eh oui, mon pote le 3h15 est là, dans mon dos. Oh, il ne reste pas longtemps dans mon dos… Il trace ! Il continue sur sa lancée… Un instant, je me dis que je vais me coller derrière et me mettre à l’abri. D’autant qu’avec la masse de coureurs qui le suit on est bien à l’abri du vent là-dedans, bien au chaud, bien tranquille comme dans un peloton du Tour de France… Mais au bout de quelques secondes, je sens bien que ça va trop vite, que je NE PEUX PAS les suivre. Mes mollets sont affreusement douloureux, ma foulée doit être horrible à voir, j’ai l’impression de courir plié en deux - impossible de me redresser, de me relâcher car j’ai encore plus mal. Et à chaque rafale de vent, c’est encore pire, mes mollets tirent atrocement. J’en viens même à me dire « tiens, une rafale, je vais avoir mal » et c’est ce qui se passe : une rafale, 2 secondes après, les deux mollets qui lancent…

Je vois s’éloigner peu à peu le meneur 3h15 et son groupe, je me dis que je vais finir à 3h20… Mais à ce moment-là, je ne pense plus au chrono, je ne regarde d’ailleurs plus ma montre depuis longtemps, ni mon allure, je ne pense qu’à une chose, qu’on en finisse, qu’on arrive à Cannes et que je m’allonge sur la plage…

Quand le groupe 3h15 est déjà à 100-150 m de moi, c’est justement une montée qui m’attend, une sale montée, le long des voitures qui nous doublent en klaxonnant pour nous encourager. Un jour, je reviendrai à cet endroit précis pour voir où c’était, car les images se brouillent… Qu’est-ce que j’en ai bavé sur cette montée ! qui ne doit être, en temps normal, qu’un vulgaire petit faux plat montant. Et je le vois encore là-bas, au loin, le meneur avec son drapeau 3h15 tellement secoué par le vent qu’il se retrouve le plus souvent à l’horizontal.

C’est peu après là, je crois, que j’ai eu une nouvelle vision d’horreur. Un type passe sur ma droite. Buste haut, foulée légère, complètement déconnecté de la course. Je le reconnais aussitôt. C’est mon copain triathlète. Je crois halluciner (j’ai peut-être halluciné !). Il est là, fringant, en footing, mais sans doute à 4’20” ou 4’30”/km - LUI !

Il est passé comme une fusée, comme si pour lui il n’y avait pas de vent, ou bien comme s’il venait de démarrer sa course. J’ai repensé à ce qu’il me disait : qu’on en reparlerait au 30ème km. Au 30ème, il a dû sortir de son footing et a dû mettre plein gaz jusqu’au bout. Et le voilà !

Il s’est éloigné à une vitesse incroyable. Au bout d’une minute, je ne le voyais déjà plus.

Vers la fin, j’ai un autre souvenir - incroyable quand j’y pense - et tous ceux qui ont traîné leurs guêtres hier sur ce maudit marathon savent de quoi je parle. A un moment, peut-être vers la fin, vers le 40ème - ou bien avant, je ne sais plus - il y a un virage à 90° sur la droite. En arrivant, je vois ceux qui viennent de tourner dans une drôle de position, avec une drôle d’allure : ils sont courbés en deux, ils ont l’air de marcher. Je ne comprends pas ce qui se passe. Je tourne à mon tour. Et là, d’un coup, je m’arrête. Je m’arrête net sur place. Quelqu’un vient de m’arrêter. Ou bien quelque chose. Quelque chose d’invisible car je ne vois rien. Ah oui, c’est ça. C’est le vent ! C’est bien le vent ! C’est cette saloperie de vent qui, à cet endroit, doit s’amuser à jeter toutes ses forces. C’est incroyable, c’est surpuissant ! Je n’en reviens pas. Je croyais que j’avais connu le pire. Mais non. Mais non, le pire, c’est ça. C’est le double. Je repars, je tire sur mes mollets pour repartir. Je ressens une sorte d’impuissance, je ne peux plus avancer, et ça dure comme ça peut-être 50 m, 100 m, une vraie lutte, comme en montagne quand on passe un col et qu’on s’accroche à un rocher pour ne pas tomber.

A ce propos, plusieurs fois déjà, à cause du vent, j’ai failli me faire un croche-pied : le vent pousse la jambe qui est en l’air et vient taper l’autre… Je suis sûr que certains coureurs sont tombés de cette façon hier.

Dernier souvenir, je vois un coureur devant moi, que je rejoins et sur le maillot duquel je vois écrit « Butcher ». Ce nom me dit quelque chose… Ah oui, c’est le surnom d’un ami d’ami dont je sais qu’il est là lui aussi. Je le reconnais vaguement, de dos. Je passe à côté de lui. Je l’appelle par son prénom, il acquiesce en silence - c’est donc bien lui. Il n’en peut plus, il a le regard vide, il n’avance plus. Je sais qu’on avait le même objectif - le fameux 3h09 ! Pour lui aussi, c’est cuit. Je lui tends la main pour lui signifier que je le soutiens, qu’on est dans la même galère, que peut-être on peut terminer ensemble, qui sait ? Mais non, je vais tout de même un poil plus vite que lui. Je temporise. Peut-être qu’il peut venir avec moi, je ne sais pas, ce serait bien… Mais je n’ai pas la force de me retourner pour voir, je continue. Après coup, après la course, je me suis dit que pour lui ça avait peut-être été le coup de grâce, mon affaire, que je le passe comme ça. Il a dû se dire « merde, même lui ! » Parce que lui et moi (on a eu un petit échange sur Facebook quelques semaines auparavant) nous avions vu qu’il était plus costaud, plus rapide que moi sur 10 km et semi, bien plus même. Alors, au lieu de l’aider, je l’ai peut-être enfoncé un peu plus dans sa galère en le passant. Si c’est le cas, j’espère qu’il ne m’en veut pas trop, je voulais juste lui redonner du courage et l’entraîner avec moi, certainement pas l’inverse ! Bref, j’ai filé quand même. Et quand on sait que je suis dans les 4’55”/km à ce moment-là, je me dis qu’il devait être encore bien plus cuit que moi.

Je me souviens du panneau « 41 km ». Je m’en souviens en me disant que ça y est, quand même, tout ça va finir. Je jette un œil à la mer balayée par le vent, je revois les palmiers danser, je revois des visages sur le bord de la route, qui nous regardent comme des extra-terrestres, qui nous encouragent. On lit dans leurs regards qu’on doit avoir une sale, sale tête. Je ne suis pas à plaindre, il y a pire, car je double du monde, plus à la peine que moi. On a le vent dans la gueule depuis une heure. Une heure qu’on est dans la soufflerie, à lutter, courbés en avant. On avait tous des prétentions, on était tous là pour taper le chrono, pour le 3h00, le 3h05, le 3h10, mais on est battus, on survit, on est devenus des robots, on ne voit plus rien, on court sans savoir qu’on court, on attend, on attend la fin, on attend qu’elle vienne cette putain de ligne, et elle ne vient pas, on ne la voit pas… Je ne vois pas de panneau « 42 km ». Ma montre me dit pourtant que j’ai dû le passer. Ah bon ? Tant pis. Ne plus penser. Continuer. Fermer les oreilles. Fermer les yeux. Courir.

Le public est là, en masse, tout le long des derniers hectomètres, les coureurs se mettent en file indienne. On rentre dans le rang. On ne se double plus, personne ne peut plus sprinter, on veut juste que ça s’arrête.

Je passe la ligne, j’arrête le chrono. Je n’ai aucune idée de mon temps. Je regarde : 3h15’40”. Je n’en reviens pas. Je pensais être au-delà, bien au-delà. C’est donc que j’avançais encore.

On me donne une médaille. Je n’ai jamais été aussi heureux de la recevoir. Quelques mètres plus loin, c’est une bande d’éclopés. On se regarde tous, l’air de dire : « Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui vient de se passer ??!… » On est tous hébétés, on ne comprend pas ce qu’on vient de faire. On comprend seulement qu’il s’est passé quelque chose qu’on n’avait pas prévu. Et ce qui est sûr, c’est qu’on a tous des chronos de m… Les uns et les autres se parlent, on reprend nos esprits. On veut savoir si pour les autres aussi ç’a été pareil, si on a bien vécu la même chose… Mais oui, tous dans la même galère. Oui, oui, on a tous eu ce même putain de vent dans la gueule pendant 20 km… Ah oui, tous le disent. J’en croise un qui partait pour faire 3h00 : il finit à 3h21. Un autre, un Corse, parti pour faire 3h05 : il termine à 3h22. Et pour tous, c’est la même chose. Finalement, je me dis que je m’en sors bien avec mon 3h15. Ça aurait pu être tellement pire. J’aurais pu finir en marchant, c’est certain. Je ne sais même pas comment j’ai pu courir avec des mollets aussi douloureux. Mes temps sur la fin sont du même tonneau que depuis le km 32 : 4’51” au km 40, 4’59” au km 41, 4’53” au km 42, 4’46” sur la fin. Il faut croire que j’ai réussi à m’accrocher et à ne pas lâcher complètement. J’en suis le premier surpris. Je pensais que je n’avançais vraiment plus par moments, face au vent.

Tiens, qui je vois arriver ?… L'ami américain ! Il est là ! vivant ! les yeux écarquillés - mais sans sa casquette ! Forcément qu'il ne l'a plus, arrachée par le vent à coup sûr, partie dans la stratosphère… Il me parle, je ne comprends rien à ce qu'il me dit, il a un drôle d'accent… « Where are you from ? – Vienna. » Zut alors, un Autrichien ! Ah non, pour moi t'es mon pote « l'américain »… Oui, c'est ça ! je recolle les morceaux, t'es Dennis Hopper dans le film de Wenders, « L'ami américain » ! c'est bien ça, j'ai trouvé !…

Je me dirige vers la plage. J’ai un mal fou à descendre les escaliers… Je m’allonge dans le sable. Je suis mort.

Au bout d’un moment, je repense à mon ami Philippe. Il est 12h15, pas de nouvelles… Aïe. Où est-il ? Où en est-il ? Je m’inquiète. Je me dis que vu ce que j’ai enduré, il doit être quelque part dans un sale état. Je remonte vers l’arrivée, le cherche. Je prends mon téléphone, veux lui laisser un message. Mais, là je m’aperçois qu’il m’a lui-même laissé un message. Ouf !

Dans son message, lui aussi s’inquiète. Il en est resté à mon ischio, il se dit que je suis sûrement dans un camion de pompier ou en train de faire du stop quelque part… Je l’appelle. Tout va bien ! Il est déjà remonté vers la gare. Je lui demande comment ça s’est passé pour lui… « Oh très bien ! J’ai fait 3h53 ! » Oh la vache !… C’est son deuxième marathon, il avait fait 4h11 à Paris, et voilà qu’il vient de gratter 20 mn ! « Non, le vent ne m’a pas gêné… » me dit-il. Oh my god, il a couru où ???… Je comprends surtout qu’il a couru sans taper dans la réserve, pas comme moi, pas comme nous tous, les rigolos qui approchent des 3h00 et qui forcent la machine pour se persuader qu’ils n’en sont vraiment pas loin. Sauf qu’aujourd’hui, il fallait rabattre son caquet, faire un peu moins le prétentieux. Et prendre au sérieux le grand invité du jour : ce maudit vent !

C’était mon 4ème marathon. La première fois, je m’étais baladé à Paris (il y a un an et 1/2) avec 3h34 ; baladé encore à La Rochelle, il y a un an, avec 3h21 ; baladé aussi il y a 6 mois, de nouveau à Paris, avec 3h14. Mais là, j’ai payé. Je sais maintenant ce que c’est d’en baver sur les 10 derniers km. Certes, j’ai une belle excuse, cette tempête tropicale qui nous a tous flanqués par terre. Mais je ne me voile pas la face. Même sans vent, est-ce que ça se serait aussi bien passé que ça ? Mes mollets durs comme du béton au 25ème km, c’est vraiment le vent ? Sûr sûr ?… Pas certain, non. Peut-être, mais peut-être pas. Je ferais bien de m’en souvenir la prochaine fois. Ce sera à Paris, au mois d’avril. Et ce sera quoi, l’objectif ? Je vous le donne en mille : 3h09. Forcément.
Last Edit:il y a 11 ans 1 semaine par jag
Dernière édition: il y a 11 ans 1 semaine par jag.

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Réponse de Gilles 1802 sur le sujet Re: Marathon Nice-Cannes 2013 - l'enfer du dimanche

Posted il y a 11 ans 1 semaine #278805
Bravo pour ta performance et ton résumé !
Pour avoir fait du vélo la veille sur le parcours et mettre occuper du ravito du 20ème km ( dans cette fameuse ligne droite ! ) je confirme que ce fut infernal !
Je n'aurai réellement pas aimer faire ce marathon hier !
Du vent du 17e au 42e en pleine gueule , pas de moment de répit a l'abri des rafales , vraiment pas plaisant ...
Tu peux être content de ta perf et sans exagérer je pense qu'entre 5 a 7 minutes tu peux les lever ...
Encore Bravoooo !

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Réponse de jerome7184 sur le sujet Re: Marathon Nice-Cannes 2013 - l'enfer du dimanche

Posted il y a 11 ans 1 semaine #278846
Bravo pour ta course et ton récit qui résume exactement ce que j'ai aussi ressenti.

J'y étais aussi et, pour mon deuxième marathon j'ai beaucoup souffert aussi.

Je visais 3h15-3h20 et j'ai fini en 3h38 avec des crampes et les derniers kilomètres dans la douleur...

J'aimerais que les autres coureurs du site qui ont courru ce marathon disent combien de minutes ils ont perdu par rapport à leur temps visé pour me rassurer! lol

Toi tu dis avoir perdu juste quelques minutes mais tu dois pourvoir viser moins que 3h09 si tu as fini celui la en 3h15!

Je commence et je peux dire que j'ai perdu pour ma part environ 15 minutes et vous...?

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Réponse de jag sur le sujet Re: Marathon Nice-Cannes 2013 - l'enfer du dimanche

Posted il y a 11 ans 1 semaine #278855
Moi aussi, j'aimerais bien savoir…

Mais ceux qui ont perdu le plus sont évidemment ceux qui avaient le plus d'ambition. Le type avec qui j'ai parlé et qui visait 3h00 avait un chrono précédent à 3h08. Le grand fou de viser 3h00 et vouloir prendre 8 mn ce jour-là ! Finalement, il se retrouve au-delà de 3h20, ce qui n'est en aucun cas son niveau. Mais il est parti vite, trop vite sur ce type de course. Il a oublié le facteur "vent" (en gros, comme nous tous, bien sûr) et il l'a payé cher.

Personnellement, si je ne perds pas tant de temps que ça, c'est sûrement parce que j'ai fait le dos rond pendant 30 km, en acceptant de perdre quelques secondes ici ou là, régulièrement, en prévision d'un negative split (dont je suis coutumier) et parce que je ne veux jamais forcer avant la fin du premier semi. Du coup, au 30ème km, j'étais sans doute un peu moins cramé qu'un autre, avec les mêmes ambitions en terme de chrono.

Je suis totalement convaincu que si j'avais respecté mon plan en tenant les 4'28" ou 29"/km dès le début, j'aurais explosé sur la fin et me serais retrouvé comme tout le monde avec 10, 15 ou 20 mn au-delà du temps visé.
par jag

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Réponse de MrGO sur le sujet Re: Marathon Nice-Cannes 2013 - l'enfer du dimanche

Posted il y a 11 ans 1 semaine #278871
Très bon CR on s'y croyait !

En fait on y était aussi ! Difficile de savoir l'impact du vent sur notre performance avec mon complice Mister1h18 car c'était notre premier marathon et nous ne sommes pas des coureurs expérimentés.

On avait visé pour un premier déjà de finir et si possible en moins de 4h30. Au final ce sera 4h45 soit 15 minutes de plus alors qu'à mi parcours (2h15) nous étions pourtant dans notre objectif.

Je ne sais pas si nous aurions tenus les 42km mais il est certain que le vent nous a fortement gênés.

Je ferai un petit CR plus détaillé plus tard.

YES WE ARE MARATHONIENS !
par MrGO

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Réponse de PHB sur le sujet Re: Marathon Nice-Cannes 2013 - l'enfer du dimanche

Posted il y a 11 ans 1 semaine #278883
Merci pour ce CR qui m'a bien tenu en haleine, et bravo pour ton temps dans ces conditions dantesques. Tu n'as plus parlé de ta cuisse sur la fin de la course, est-ce que la gêne/douleur était juste un peu moins forte que celle aux mollets ? Sinon, est-ce que les douleurs prématurées mollets ne sont pas dues à un changement (inconscient ou non) dans la foulée à cause de la gêne aux ischios ?

Bonne récup !
par PHB

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