La Sente des Moines 2013

Voici le récit de ma 1ère course normande, qui n'aura finalement pas attendue trop longtemps !

Arrivé en Normandie début octobre, j'ai entamé ma préparation pour la SaintéLyon (relais 2) sans objectif intermédiaire. Rapidement j'ai tout de même ressenti le besoin de m'aligner sur une course d'une trentaine de kilomètre histoire de me rassurer.
En effet, je n'ai pas fait de sortie de plus d'une quinzaine de kilomètres depuis la fin juillet donc la perspective de courir 45km est légèrement stressante !

Je décide donc (un peu au dernier moment) de m'aligner sur un trail de 30km pour 800m D+ d'après l'orga : la Sente des Moines, qui se déroule le dimanche 20 octobre soit juste avant ma semaine de "repos", PARFAIT !

Le profil de l'épreuve est assez accidenté mais normalement rien d'insurmontable, l'épreuve parfaite pour ma prépa !

Dimanche 20 octobre, réveil à 7h pour le petit déjeuner. Aux alentours de 7h30, je prends la direction de la bourgade de Gruchet-le-Valasse, théâtre des hostilités.

Sur place, je retire mon dossard (qui est en fait une puce format CB) puis je prends la direction des toilettes pour le rituel d'avant course. Sauf qu'on est 1500 inscrits sur les différentes épreuves proposées et que ça bouchonne pas mal car il y a relativement peu de toilettes ! 30 minutes plus tard (dont 29 minutes d'attente devant la porte...), je sors enfin de la salle ! Il reste à peine 10 minutes avant le départ, tout le monde rejoins d'ailleurs la ligne de départ pour le briefing d'avant course.

Au revoir l'échauffement, on fera sans pour aujourd'hui ! Finalement c'est un peu ce qui m'arrivera pour la SaintéLyon, vu que je ne sais pas trop quand le 1er relayeur arrivera pour me passer le relais.

Le départ est donné en même temps pour le 15km et le 30km, ça fait environ 900 coureurs qui partent mélangés et à des allures très variées, mais ne correspondant pas forcément au placement sur la ligne.
Le premier kilomètre est couru majoritairement sur la route, à l'entame du 2ème kilomètre, on quitte lbitume pour un chemin plus escarpé et la première côte assez sérieuse commence. La boue aussi fait son apparition et le mélange des deux n'est visiblement pas au gout de tout le monde...

Il y a beaucoup de monde sur ce début de course, ça demande pas mal d'effort pour arriver à doubler et le manque d'échauffement va logiquement se faire sentir. J'ai les jambes dures après à peine 2km avec en particulier une douleur assez présente sur l'avant du tibia (c'est assez récurrent chez moi). Malgré tout j'essaie de garder un bon rythme et j'attaque même dans la descente du 4ème km !
Sans trop me poser de question, je profite des espaces laissés libres par les autres coureurs. Je double vraiment beaucoup de monde dans cette première vraie descente, je peux ainsi vérifier que les Riot 5 tiennent plutôt bien la route même dans 5 cm de boue ! (ce qui n'est pas le cas de toutes les chaussures vu le nombre de gamelles !)

Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et on arrive assez rapidement sur le plat où les douleurs se font vraiment sentir... J'essaie d'avoir un rythme soutenu mais je me fais doubler de partout (il faut dire que les coureurs du 15km sont toujours là !).
Le premier ravitaillement arrive au km 7. J'ai tout ce qu'il me faut sur moi (eau + ravitaillement solide) mais je m'arrête pour serrer un peu mes chaussures histoire de ne pas avoir à les repêcher dans une mare de boue comme j'ai pu le voir sur ces premiers kilomètres.

Vers le 8ème km, les 2 parcours se séparent, on se retrouve entre coureurs du 30km et du coup beaucoup moins nombreux, ce qui est assez agréable ! Au même moment, les douleurs du départ disparaissent enfin et les sensations se font bien meilleures !!! Je m'aperçois alors qu'une bonne partie des nombreux bénévoles qui nous orientent sur le parcours sont habillés en moines, c'est assez rigolo de voir tous ces "moines" le long de la route !
Les kilomètres défilent, les paysages se suivent et ne se ressemblent pas : un cheminement en forêt, une traversée de village, un passage à travers champs, un bout de parcours le long d'une voie ferrée, un sentier en lisière de bois...
Les sensations sont plutôt bonnes maintenant et c'est plutôt plaisant de varier les paysages ainsi que les types de chemins : un peu de bitume, de l'herbe, des cailloux, des chemins en sous bois et surtout beaucoup de boue ! Le tout sous une météo assez clémente pour courir (environ 15°C, du soleil, pas de pluie, pas de brouillard, très peu de vent... que demander de plus ? )
Quelques passages assez rigolos viennent égayer le parcours de temps à autres !

Tout d'abord, une véritable marre de boue difficilement contournable à moins de partir se perdre dans la forêt... J'y croise un concurrent un peu craintif. De mon côté, comme depuis le début, pas trop d'hésitation, j'ai de toute façon déjà de la boue jusqu'au genoux ! Sauf que là je patauge réellement dans la boue jusqu'au genoux , c'est pas juste une image !

Un peu plus loin, un raidillon assez court mais très raide et particulièrement glissant. Lorsque j'arrive, une véritable chaine humaine s'est formée pour aider les coureurs à monter. Une petite phrase me fera bien rire "forcément que ça glisse avec tes chaussures de parigots", effectivement les running classiques ça passent pas très bien à cet endroit...
Perso je m'en sors plutôt bien et je profite tout de même de l'aide d'un participant pour arriver en haut plus vite après avoir doublé le groupe d'une demi douzaine de personnes ! Ils me rattraperont tous (ou presque) un peu plus tard sur le plat...
On arrive alors au 2ème ravitaillement autour du 20ème km. Cette fois je prends un verre de jus de pomme, je sens que les réserves commencent à s'épuiser bien que je m'alimente régulièrement depuis le départ.

On traverse alors un champ en devers et en descente, il n'y a pas vraiment de chemin et ça glisse beaucoup (même avec les Riot !!!). Une fois en bas du champs on arrive au bord d'une rivière qu'il faut traverser... mais point de pont en vue, il va falloir se jeter à l'eau !
Ce passage vivifiant (l'eau n'est vraiment pas chaude ! ) aura le mérite de laver un peu les chaussures et les chaussettes !
Le parcours se poursuit alors tranquillement, les jambes commencent à devenir lourdes et les passages en montée sont relativement laborieux. J'en profite pour prendre un petit gel (après avoir tourné au pâtes de fruits sur les 20 kilomètres précédents) et mon estomac ne semble pas super content, mais ça passera au bout de quelques minutes.
Petite satisfaction personnelle, je me fais toujours plaisir en descente !

Alors que ma montre sonne le 27ème kilomètre (en passant sous une voie ferrée), j'aperçois à la sortie du tunnel un panneau "KM29"

Très bonne surprise, j'en ai un peu plein les pattes et je suis plutôt content d'apprendre qu'il reste 1km et pas 3 !!! (d'autant plus que c'est le premier panneau de la sortie que je vois)

Je retrouve un peu de fraicheur et j'oublie les jambes lourdes et les muscles qui se raidissent. Je me sens plutôt bien sur cette portion finale plutôt descendante jusqu'à ce que je sois stoppé net par un point de côté (ou une crampe au diaphragme ou au abdos... je ne sais pas trop). Je suis obligé de m’arrêter pour essayer de faire passer la douleur et surtout pour réussir à respirer correctement !!!

Heureusement ça passe assez vite (j'avais déjà eu le même genre de sensation sur la fin de ma première course de 20km...) et je peux repartir sur un bon rythme ! Alors qu'on arrive dans les rue du village, un bénévole m'indique dernier virage à une centaine de mètres ! J'entre alors sur le stade sous les encouragements, il reste un tour de piste à effectuer pour aller franchir la ligne. Je ne ferais pas l'affront à mon prédécesseur de sprinter pour lui passer devant, je lui laisse un peu de marge et franchi la ligne en 3h14'22" (154ème sur 257 finishers) !

Je récupère mes cadeaux (un buff et une serviette) puis direction le ravito.
J'ai mal partout : dans les mollets, les cuisses, les fesses, les épaules... mais je ne suis pas totalement mort et surtout je n'ai pas lutté pour boucler le parcours ! J'arrivais encore à courir à une allure correcte même sur le derniers kilomètres (ce que j'avais eu énormément de mal à faire en juillet pour ma première course de 30km).

Coup de téléphone traditionnel à ma copine pour lui annoncer que je suis arrivé, elle est toujours très fière (plus que je ne le suis moi-même) d'autant plus que je pensais arriver en 3h20 environ et qu'elle est donc surprise que je l'appelle "si tôt".

Je me couvre un peu, et pars marcher le long du stade pour décrasser un peu tout ça. J'en profite pour encourager les coureurs qui arrivent !


Bilan de la course (vue par la montre) :
Kms 28.73 km
Temps 03:15:05
Allure Moy 6'47"/km soit 8.84 km/h
FC Maxi 184 (93%)
FC Moy 172 (87%)
Dénivelé + 667 m

Lien vers la séance Garmin : connect.garmin.com/activity/392928082


Bilan de la course (vue par moi-même) :
Tout d'abord, je suis assez content de ma gestion de course. Même si j'ai un peu ralenti sur la fin, je n'ai pas eu de gros coup de pompe. Je sais que pour la SaintéLyon il faudra que je fasse attention aux premiers kilomètres mais le fait de ne pas partir groupé devrait déjà m'éviter d'être emporté par la foule...
A J+2, j'ai encore de bonnes courbatures mais rien d'insurmontable, ça aussi c'est plutôt bon signe et ça va me permettre d'envisager la suite de la préparation beaucoup plus sereinement !


Petit retour sur la course en elle-même. C'était mon premier trail de plaine et ça fait une sacrée différence par rapport à ce dont j'avais l'habitude quand je courais en montagne.
Ici, les chemins sont beaucoup moins techniques et la succession de petites bosses (max 100m D+) ne permet pas vraiment de créer d'écarts significatifs. D'autant plus que les portions avec de forts pourcentages, qui sont les portions sélectives, ne sont pas très très longues.

Sur ce genre de course, le manque de vitesse se fait beaucoup plus ressentir que sur un trail de montagne. J'ai perdu pas mal de temps sur les portions planes faute de réussir à imprimer un tempo assez élevé. J'ai passé une bonne partie de la course à faire le yoyo avec quelques coureurs que je rattrapais dans les montées et les descentes (dès que les pourcentages devenaient relativement forts : ~10%) et qui me rattrapaient dès qu'il y avait 1km assez plat. Sur le final (assez peu techniques), je les perds totalement, ils finissent assez loin devant moi...
Je sais donc ce qu'il me reste à faire pour réussir à grappiller du temps sur ce genre de parcours. D'un côté, j'en étais déjà bien conscient et c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'ai décidé de m'inscrire au Semi de Paris. La préparation d'une course sur route, avec un vrai plan dédié à la course, devrait me permettre de travailler sur la vitesse et la résistance à allure "élevée".


Merci de m'avoir lu, je voulais faire court mais j'ai bien l'impression que c'est définitivement pas mon truc !

edit : même s'ils ne me liront pas, merci aux photographes qui mettent gratuitement leurs photos à disposition sur le site www.normandiecourseapied.com/ !
Au passage, la plupart des photos ont été prises aux alentours du 20ème kilomètres mais je les ai dispersées dans le CR pour que les moins vaillants puissent au moins regarder les images

Bravo pour ta course. Super parcours et tu as du vraiment t eclater. C etait cool ds la bouillasse et la flotte ?Joli chrono.

Ton camelback c est un kalenji ou un quechua ??

Bonsoir Hisoka

Félicitation pour ta course
Le profil est pas evident , pas de grosse bosse mais a la longue ca doit piqué
Tu n'as pas perdu de temps pour découvrir la Normandie
BRAVO pour ton chrono et ton classement celui ci est vraiment pas mal
SYMPA aussi les photos , on peut se rendre compte du paysage et des passage un peu laborieux
comme cette traversée dans l'eau
Repose toi bien

Waouh, très très beau CR !

Belle gestion de course, c'est de bon augure pour la suite !

Un compte-rendu d'Hisoka c'est l'assurance d'être embarqué dans l'aventure et celui-ci ne déroge pas à la règle.
Merci donc pour le voyage, avec en prime de bien chouettes photos.
Et bravo à toi pour la perf'

Peut-être trouvera-t-on le temps de se voir à Lyon après ta Sainté-Lyon ? Ce serait bien sympa.

J'ai pris le temps de lire ton CR, alors félicitation pour ton 1er trail de plaine dans des conditions idylliques . Il est clair que la succession de petites bosses , c'est usant et je ne parle pas de la boue...C'est vraiment fatiguant. Apparemment tu as été servi , de la boue jusqu'au genou

Tu sembles avoir une bonne vitesse ascensionnelle , il faut que tu l'entretiennes pour le cross du mt-blanc ça peut servir.
Tu n'as pas besoin d'échauffement pour un 30km enfin moi je me sers des 20 premier km .

Bonne récup et bon courage pour la st express! et super sympa les photos!