GRP160, Oublis qu't’as aucunes chances vas-y fonce
- Pyrèntrail
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GRP160, Oublis qu't’as aucunes chances vas-y fonce a été créé par Pyrèntrail
Posted il y a 11 ans 2 mois #259129
Bon, j’emboîte le pas de Franck et je vais essayer de vous faire partager aussi mon GRP.
Par contre, pas évident, par où commencer pour essayer de ne pas faire trop long afin de correctement résumer ce long parcours?
Une rapide présentation de la course peut-être, histoire de voir un peut où mettre les pieds, mais Franck l’a déjà bien fait. Le GRP (le 160km et quasiment 10.000 m de D+) passe dans une partie du Parc du Néouvielle, un coin magnifique et paisible qui ravira plus d’un marcheur/trailleur amoureux d’espace sauvage. On remonte sur Luz et les coins dévastés par les inondations avec une pensée particulière pour les sinistrés.
Les 42 premiers et 30 derniers km sont communs au parcours du 80, qui partira le jour suivant. Donc monté, entre autre, jusqu’au Pic du Midi. Les ravitos sont très nombreux, en moyenne quasiment tous les 20 bornes et très bien organisés, et 2 bases vies sont présentent (km 73 et 120).
La météo annoncée est mitigée pour le vendredi et pourrie avec du froid pour le samedi et notamment la fin de nuit du vendredi au samedi. A première vu, pas des plus encourageante. Au finale ça sera grand beau le vendredi, nuit avec un peut de brouillard, mais plutôt agréable et pas si dégeu le samedi, donc de ce côté-là, un grand oufff
Maintenant que la course est en partie présentée, au tour du gonze
L’année dernière j’avais bouclé le 80 en arrivant dans une fraîcheur plutôt agréable et surprenante, et la course s’était déroulée sans aucun bémol. Bien qu’une fois l’arrivée franchis, je m’étais dit : « repartir pour une seconde boucle ? Hého, faut pas pousser mémé dans les orties quand même ». La récup fais son chemin et finalement je me dit qu’avec un entraînement plus conséquent, bin pourquoi pas
Le soucis c’est que justement, l’entraînement n’a pas été du tout là, pour commencer, la Maxi Race en guise de bonne prépa fût annulée , s’en suit aucune prépa sérieuse (ce qui donne maxi une sortie tous sport confondu par semaine) et ce, jusqu’au 15 juillet, où là faut quand même pas déconner, faut s’y mettre.
D’où la devise trouvée avec un pote : « oublis que t’as aucune chance, vas-y, fonces » . J’vous garantis que je me la suis ressortie plus d’une fois
On peut –y aller maintenant, vous êtes en jambes ?
C’est parti alors…
Vendredi 5 h du mat, après une nuit difficile, en bon maso je très pressé d’aller en ##££$$, du coup dormis qu’1h30 C’est parti avec plus de 900 autres frapadingue. Je ne retrouverai d’ailleurs pas dans la foule les 2 autres potes qui la font, et du coup, c’est tout seul que je pars
Dès les premiers kil, tu te dis, « hé ho les gas, y a 160 bornes, c’est pt’être pas nécessaire de partir si vite non ? » mais bon tu suit le rythme, et….. tu cours
Heureusement la première grimpette de 1400m de D+ arrive vite, et le rythme de marche se prend. Au premier col je retrouve déjà ma femme, qui me suivra et me soutiendra heureusement tout du long, mais je ne vais pas commencer à m’attarder, idem au premier ravito, juste histoire de re remplir le camel, je n’avais pris de 0,5L au départ, j’en remet juste 1L.
La monté se poursuit, pour arriver à la première vrai descente, longue, technique et piégeuse, tout ce que j’adore , mais c’est que le début, il reste 140 bornes, et beaucoup de D+. Du coup, comme l’année dernière je la prends hyper cool, et je laisse beaucoup de monde me doubler, je m’en fou complètement et en plus ça sera payant .
Artigues, second ravito, je ne m’attarde pas et fil vers la longue montée au pic, 1700 m de D+, atteint en 2h30 je crois. Comme je m’en doutais, beaucoup y ont déjà eu du mal, et là c’est moi qui double
Puis c’est une descente pas des plus grandiose avant d’attaquer une succession de passages de petits cols, qui laisseront également des traces.
C’est pas si facile en faite de les enchaîner comme ça. En haut de chacun d’eux il y a à chaque fois une bonne 15aine de coureurs arrêté. Perso je préfère garder le rythme et ne m’arrêter qu’aux ravitos, et surtout ne pas oublier, « oublis que t’as aucune chance, vas-y, fonce » alors je marche, et je cours quand je peux !
Les passages autour des lacs et pâtures sont tous simplement magnifiques, et aident sacrément bien à faire passer le rythme de la course.
Désolé les copains, mais ils avaient prévu sale temps, et du coup j’ai laissé l’appareil photos, en bas
Je me retrouve par moment un peut isolé, c’est agréable, puis me colle à un Nantais de 67 ans (Respect Monsieur !!) qui tiens une sacré bonne allure. On reste ensemble un petit bout de temps à discuter très agréablement, puis il fait une pose avant d’attaquer une bosse de 300m de D+.
Dans une longue sente plutôt plate avant un ravito, et bientôt la base vie, on se retrouve un petit groupe de 4 ou 5 et l’un deux nous encourage « Allez les gâs, plus que 100 BORNES » quelque part ça te met un coup, et à la réponse de certains, y en a qui ont du arrêter peu de temps après.
Les minutes, les heures et les kil passent et arrive la première base vie, presque mi-course. Jusqu’à présent je me sent en forme et je tourne au même rythme que pour le 80 l’année passée, ce qui me surprend quand même un peut
Après un arrêt trop long (1h15) c’est le début de la nuit. Je me suis intégralement changé, et pris une paire de choose quasi neuve. Je sors le spot et le fixe sur la tête, on se sent frais pour repartir, mais là, c’est vraiment qu’une sensation C’est la monté du Cabaliros, 1970 m de D+ en une 20aine de bornes et 700m de D+ rien que pour les 4 derniers
On est deux à repartir en même temps, le compagnon d’infortune à un bon rythme et me propose de trottiner. Tiens, pourquoi pas. Mais là, fallais pas Je le suit pendant 1 heure et je me dit « à cette allure là, on arrive demain en milieu d’aprèm, nikel » Oui mais bonhomme, t’oublie que t’es pas entraîné , du coup je le lâche. C’est ce que j’avais de mieux à faire. Je vais totalement me cramer si non. Et maintenant on passe en mode gestion « et si on essayait d’aller le plus loin possible ? ».
Je me cale avec un autre et marche vraiment hyyyper tranquille, ça permet pendant 2 heures de récupérer un peut.
On arrive à un ravito en plein milieu des pâturages, feux de camp à l’entrée, ambiance disco 80’ presque soirée mousse Puis c’est parti pour les 4 dernières bornes. Je suis seul, le brouillard se lève, marcher la nuit reste toujours aussi agréable, mais c’est dur
Il me vient alors à l’esprit une citation de Sénèque dans un passage des Lettres à Lucilius (ne me prenez pas pour un philosophe, j’étais simplement tombé sur cette citation dans un article il y a peu ) de mémoire ça disait « ce n’est pas parce que les choses sont compliquées que nous ne les faisons pas, mais c’est parce que nous ne les faisons pas qu’elles sont compliquées ». Là du coup t’as le temps d’y cogiter, et tu commence à en comprendre un peut plus le sens !!! Comme quoi finalement un ultra ça fait travailler les neurones
En attendant une fois cette montée finie où je retrouve finalement mon acolyte qui m’a un peu flingué , il ne reste plus que 10 bornes pour atteindre Cauterets, 10 bornes oui, mais avec 1400 m de D-
Le ravito est le bien venu, mon acolyte, j’ai appris qu’il était militaire (ceci explique cela ), décide d’essayer de dormir un peu. Je lui dis que pour moi « dormir c’est mourir » (en gardant le même film pour référence ) et je repart 15 minutes après vers une nouvelle ascension. Rien que 8 bornes, oui mais 1000 m de D+ .
Et LA, mais LA c’est Petit Gibus dans la guerre des boutons de Yves Robert qui me vient à l’esprit « Si j’aurais su j’aurais pas v’nu ». Je me pose vraiment la question à savoir « pourquoi faire de telles coures ? » et franchement, je n’ai pas toujours de réponses
Première montée depuis le départ que je subis littéralement. Je monte mais $$###££ que c’est long heureusement là on est 3 ou 4 puis on finira à 2. Les autres sont passés devant, et mon militaire m’a dépassé il y a bien longtemps. Arrivé en haut il me faudra quelques centaines de mètres avant de réussir à re courir correctement dans la descente. Au ravito très proche j’appelle ma femme qui entend à ma voie que j’ai chargé.
Pour la première fois je me pose la question à savoir ce que je vais faire .
Mais la réponse ne tarde pas. Pour commencer, je ne me suis pas taper tout ça pour m’arrêter maintenant. En suite, déjà la Maxi Race à été annulé, si en plus je ne fini pas celui là et en fin et surtout le plaisir de finir et de franchir cette ##@@@$$$ de ligne d’arrivée .
15 minutes après je repars, à nouveau seul jusqu’à la seconde base vie. J’y retrouve ma femme, rassurée de voir que j’ai sacrément bien repris le dessus. Je retrouve en même temps mon militaire . Maintenant la question ne se pose plus, il ne reste « que » 40 bornes et 2200 m de D+. Il n’y a pas de doute, j’irais jusqu’au bout, même s’il me faudra ressortir le spot.
On repart à deux, et j’arrive à Tournabou où on retrouve les concurrents du 80 partis le matin même. Là je ne m’arrête même pas, « Je veux arriver et me caller dans un lit pour dormir ».
J’embraye dans un rythme tranquille qui me permettra de passer le dernier véritable col de la course sans trop d'encombre. La descente jusqu’au dernier ravito, que j’avais fait l’année dernière comme un callu, n’est pas la même, j’y vais tout tranquille cette fois.
Il me faudra même pour la première fois me faire une petite pose de 5 minutes pour récupérer un peut (et me cacher derrière un arbre ).
Arrive le dernier ravito, je retrouve ma femme (c’est simplement la 9ème fois qu’on se croise sur le parcours) et elle fait les 200 dernier mètres de D+ avec moi, il me faut ressortir le spot puis c’est la DERNIERE descente, interminable comme à chaque fois, et pour ma part, inintéressante (piste de ski, route…) mais bon, on descend et je parvient à emboîter le pas à deux jeunes filles pour descendre en à peine 2h15
Je retrouve ma femme pour les 2 deniers kil, mais il me faut faire une dernière petite pose (manger un peut, et c’est con, mais les besoin naturel ça n’attend pas ).
Et là, mais là, c’est la récompense totale après 43 heures de course
Les applaudissements de tous ce qui sont là pour nous supporter, mon pote qui à fait le 80 (bien cramé lui aussi, forcément en un peut plus de 14H ). La satisfaction de tout simplement finir est immense. Je m’assoie sur le trottoir, non pas fatigué, mais littéralement « cramé, fracassé » .
J’arrive tant bien que mal à aller jusqu’à la voiture, la douche est un peu difficile à prendre, mais je bât un record sur le temps mis pour m’endormir , sans aucun doute, moins de 30 seconde
Le lendemain je fais le point, je n’en reviens pas, aucunes ampoules, seulement de légères douleurs sous les genoux, mais aucunes courbatures et surtout je marche sans aucun problème . Et aujourd’hui, 3 jours après l’arrivée, toujours pas de courbatures et les douleurs se sont dissipées. Seule reste une très très grande fatigue, je vais dormir pendant plusieurs jours maintenant
Je savais que physiquement je n’étais pas au point, mais le mental a été là, le matériel était nikel et surtout, surtout je commence à être au point niveau alimentation et notamment hydratation. J’ai perdu seulement environ 2kg, aucune crampes, aucune douleur d’estomac
Voila ce CR fut long, très long, un peut comme ma course d’ailleurs , alors simplement merci et bravo à ceux qui l’auront lu jusqu’au bout
Par contre, pas évident, par où commencer pour essayer de ne pas faire trop long afin de correctement résumer ce long parcours?
Une rapide présentation de la course peut-être, histoire de voir un peut où mettre les pieds, mais Franck l’a déjà bien fait. Le GRP (le 160km et quasiment 10.000 m de D+) passe dans une partie du Parc du Néouvielle, un coin magnifique et paisible qui ravira plus d’un marcheur/trailleur amoureux d’espace sauvage. On remonte sur Luz et les coins dévastés par les inondations avec une pensée particulière pour les sinistrés.
Les 42 premiers et 30 derniers km sont communs au parcours du 80, qui partira le jour suivant. Donc monté, entre autre, jusqu’au Pic du Midi. Les ravitos sont très nombreux, en moyenne quasiment tous les 20 bornes et très bien organisés, et 2 bases vies sont présentent (km 73 et 120).
La météo annoncée est mitigée pour le vendredi et pourrie avec du froid pour le samedi et notamment la fin de nuit du vendredi au samedi. A première vu, pas des plus encourageante. Au finale ça sera grand beau le vendredi, nuit avec un peut de brouillard, mais plutôt agréable et pas si dégeu le samedi, donc de ce côté-là, un grand oufff
Maintenant que la course est en partie présentée, au tour du gonze
L’année dernière j’avais bouclé le 80 en arrivant dans une fraîcheur plutôt agréable et surprenante, et la course s’était déroulée sans aucun bémol. Bien qu’une fois l’arrivée franchis, je m’étais dit : « repartir pour une seconde boucle ? Hého, faut pas pousser mémé dans les orties quand même ». La récup fais son chemin et finalement je me dit qu’avec un entraînement plus conséquent, bin pourquoi pas
Le soucis c’est que justement, l’entraînement n’a pas été du tout là, pour commencer, la Maxi Race en guise de bonne prépa fût annulée , s’en suit aucune prépa sérieuse (ce qui donne maxi une sortie tous sport confondu par semaine) et ce, jusqu’au 15 juillet, où là faut quand même pas déconner, faut s’y mettre.
D’où la devise trouvée avec un pote : « oublis que t’as aucune chance, vas-y, fonces » . J’vous garantis que je me la suis ressortie plus d’une fois
On peut –y aller maintenant, vous êtes en jambes ?
C’est parti alors…
Vendredi 5 h du mat, après une nuit difficile, en bon maso je très pressé d’aller en ##££$$, du coup dormis qu’1h30 C’est parti avec plus de 900 autres frapadingue. Je ne retrouverai d’ailleurs pas dans la foule les 2 autres potes qui la font, et du coup, c’est tout seul que je pars
Dès les premiers kil, tu te dis, « hé ho les gas, y a 160 bornes, c’est pt’être pas nécessaire de partir si vite non ? » mais bon tu suit le rythme, et….. tu cours
Heureusement la première grimpette de 1400m de D+ arrive vite, et le rythme de marche se prend. Au premier col je retrouve déjà ma femme, qui me suivra et me soutiendra heureusement tout du long, mais je ne vais pas commencer à m’attarder, idem au premier ravito, juste histoire de re remplir le camel, je n’avais pris de 0,5L au départ, j’en remet juste 1L.
La monté se poursuit, pour arriver à la première vrai descente, longue, technique et piégeuse, tout ce que j’adore , mais c’est que le début, il reste 140 bornes, et beaucoup de D+. Du coup, comme l’année dernière je la prends hyper cool, et je laisse beaucoup de monde me doubler, je m’en fou complètement et en plus ça sera payant .
Artigues, second ravito, je ne m’attarde pas et fil vers la longue montée au pic, 1700 m de D+, atteint en 2h30 je crois. Comme je m’en doutais, beaucoup y ont déjà eu du mal, et là c’est moi qui double
Puis c’est une descente pas des plus grandiose avant d’attaquer une succession de passages de petits cols, qui laisseront également des traces.
C’est pas si facile en faite de les enchaîner comme ça. En haut de chacun d’eux il y a à chaque fois une bonne 15aine de coureurs arrêté. Perso je préfère garder le rythme et ne m’arrêter qu’aux ravitos, et surtout ne pas oublier, « oublis que t’as aucune chance, vas-y, fonce » alors je marche, et je cours quand je peux !
Les passages autour des lacs et pâtures sont tous simplement magnifiques, et aident sacrément bien à faire passer le rythme de la course.
Désolé les copains, mais ils avaient prévu sale temps, et du coup j’ai laissé l’appareil photos, en bas
Je me retrouve par moment un peut isolé, c’est agréable, puis me colle à un Nantais de 67 ans (Respect Monsieur !!) qui tiens une sacré bonne allure. On reste ensemble un petit bout de temps à discuter très agréablement, puis il fait une pose avant d’attaquer une bosse de 300m de D+.
Dans une longue sente plutôt plate avant un ravito, et bientôt la base vie, on se retrouve un petit groupe de 4 ou 5 et l’un deux nous encourage « Allez les gâs, plus que 100 BORNES » quelque part ça te met un coup, et à la réponse de certains, y en a qui ont du arrêter peu de temps après.
Les minutes, les heures et les kil passent et arrive la première base vie, presque mi-course. Jusqu’à présent je me sent en forme et je tourne au même rythme que pour le 80 l’année passée, ce qui me surprend quand même un peut
Après un arrêt trop long (1h15) c’est le début de la nuit. Je me suis intégralement changé, et pris une paire de choose quasi neuve. Je sors le spot et le fixe sur la tête, on se sent frais pour repartir, mais là, c’est vraiment qu’une sensation C’est la monté du Cabaliros, 1970 m de D+ en une 20aine de bornes et 700m de D+ rien que pour les 4 derniers
On est deux à repartir en même temps, le compagnon d’infortune à un bon rythme et me propose de trottiner. Tiens, pourquoi pas. Mais là, fallais pas Je le suit pendant 1 heure et je me dit « à cette allure là, on arrive demain en milieu d’aprèm, nikel » Oui mais bonhomme, t’oublie que t’es pas entraîné , du coup je le lâche. C’est ce que j’avais de mieux à faire. Je vais totalement me cramer si non. Et maintenant on passe en mode gestion « et si on essayait d’aller le plus loin possible ? ».
Je me cale avec un autre et marche vraiment hyyyper tranquille, ça permet pendant 2 heures de récupérer un peut.
On arrive à un ravito en plein milieu des pâturages, feux de camp à l’entrée, ambiance disco 80’ presque soirée mousse Puis c’est parti pour les 4 dernières bornes. Je suis seul, le brouillard se lève, marcher la nuit reste toujours aussi agréable, mais c’est dur
Il me vient alors à l’esprit une citation de Sénèque dans un passage des Lettres à Lucilius (ne me prenez pas pour un philosophe, j’étais simplement tombé sur cette citation dans un article il y a peu ) de mémoire ça disait « ce n’est pas parce que les choses sont compliquées que nous ne les faisons pas, mais c’est parce que nous ne les faisons pas qu’elles sont compliquées ». Là du coup t’as le temps d’y cogiter, et tu commence à en comprendre un peut plus le sens !!! Comme quoi finalement un ultra ça fait travailler les neurones
En attendant une fois cette montée finie où je retrouve finalement mon acolyte qui m’a un peu flingué , il ne reste plus que 10 bornes pour atteindre Cauterets, 10 bornes oui, mais avec 1400 m de D-
Le ravito est le bien venu, mon acolyte, j’ai appris qu’il était militaire (ceci explique cela ), décide d’essayer de dormir un peu. Je lui dis que pour moi « dormir c’est mourir » (en gardant le même film pour référence ) et je repart 15 minutes après vers une nouvelle ascension. Rien que 8 bornes, oui mais 1000 m de D+ .
Et LA, mais LA c’est Petit Gibus dans la guerre des boutons de Yves Robert qui me vient à l’esprit « Si j’aurais su j’aurais pas v’nu ». Je me pose vraiment la question à savoir « pourquoi faire de telles coures ? » et franchement, je n’ai pas toujours de réponses
Première montée depuis le départ que je subis littéralement. Je monte mais $$###££ que c’est long heureusement là on est 3 ou 4 puis on finira à 2. Les autres sont passés devant, et mon militaire m’a dépassé il y a bien longtemps. Arrivé en haut il me faudra quelques centaines de mètres avant de réussir à re courir correctement dans la descente. Au ravito très proche j’appelle ma femme qui entend à ma voie que j’ai chargé.
Pour la première fois je me pose la question à savoir ce que je vais faire .
Mais la réponse ne tarde pas. Pour commencer, je ne me suis pas taper tout ça pour m’arrêter maintenant. En suite, déjà la Maxi Race à été annulé, si en plus je ne fini pas celui là et en fin et surtout le plaisir de finir et de franchir cette ##@@@$$$ de ligne d’arrivée .
15 minutes après je repars, à nouveau seul jusqu’à la seconde base vie. J’y retrouve ma femme, rassurée de voir que j’ai sacrément bien repris le dessus. Je retrouve en même temps mon militaire . Maintenant la question ne se pose plus, il ne reste « que » 40 bornes et 2200 m de D+. Il n’y a pas de doute, j’irais jusqu’au bout, même s’il me faudra ressortir le spot.
On repart à deux, et j’arrive à Tournabou où on retrouve les concurrents du 80 partis le matin même. Là je ne m’arrête même pas, « Je veux arriver et me caller dans un lit pour dormir ».
J’embraye dans un rythme tranquille qui me permettra de passer le dernier véritable col de la course sans trop d'encombre. La descente jusqu’au dernier ravito, que j’avais fait l’année dernière comme un callu, n’est pas la même, j’y vais tout tranquille cette fois.
Il me faudra même pour la première fois me faire une petite pose de 5 minutes pour récupérer un peut (et me cacher derrière un arbre ).
Arrive le dernier ravito, je retrouve ma femme (c’est simplement la 9ème fois qu’on se croise sur le parcours) et elle fait les 200 dernier mètres de D+ avec moi, il me faut ressortir le spot puis c’est la DERNIERE descente, interminable comme à chaque fois, et pour ma part, inintéressante (piste de ski, route…) mais bon, on descend et je parvient à emboîter le pas à deux jeunes filles pour descendre en à peine 2h15
Je retrouve ma femme pour les 2 deniers kil, mais il me faut faire une dernière petite pose (manger un peut, et c’est con, mais les besoin naturel ça n’attend pas ).
Et là, mais là, c’est la récompense totale après 43 heures de course
Les applaudissements de tous ce qui sont là pour nous supporter, mon pote qui à fait le 80 (bien cramé lui aussi, forcément en un peut plus de 14H ). La satisfaction de tout simplement finir est immense. Je m’assoie sur le trottoir, non pas fatigué, mais littéralement « cramé, fracassé » .
J’arrive tant bien que mal à aller jusqu’à la voiture, la douche est un peu difficile à prendre, mais je bât un record sur le temps mis pour m’endormir , sans aucun doute, moins de 30 seconde
Le lendemain je fais le point, je n’en reviens pas, aucunes ampoules, seulement de légères douleurs sous les genoux, mais aucunes courbatures et surtout je marche sans aucun problème . Et aujourd’hui, 3 jours après l’arrivée, toujours pas de courbatures et les douleurs se sont dissipées. Seule reste une très très grande fatigue, je vais dormir pendant plusieurs jours maintenant
Je savais que physiquement je n’étais pas au point, mais le mental a été là, le matériel était nikel et surtout, surtout je commence à être au point niveau alimentation et notamment hydratation. J’ai perdu seulement environ 2kg, aucune crampes, aucune douleur d’estomac
Voila ce CR fut long, très long, un peut comme ma course d’ailleurs , alors simplement merci et bravo à ceux qui l’auront lu jusqu’au bout
par Pyrèntrail
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Je me suis captivé pour ton récit. Quelle aventure ! En tous cas, bravo, parce qu'arriver à se réciter Sénèque, c'est pas banal... Moi j'aurais plutôt imaginé, au milieu des montagnes, un truc du genre: "Quand te reverrai-jeeeeeeeeee ????!!!! Pays merveilleuuuuuuuuuuux ????!!!
Félicitations, sans forcément une préparation optimale, tu t'en tires avec les honneurs. Chapeau.
Bonne récupération... et bonne sieste.
Félicitations, sans forcément une préparation optimale, tu t'en tires avec les honneurs. Chapeau.
Bonne récupération... et bonne sieste.
par AtomHeart
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- Xav
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Réponse de Xav sur le sujet Re: GRP160, Oublis qu't’as aucunes chances vas-y fonce
Posted il y a 11 ans 2 mois #259138
Bah dis donc, avec ta prépa, je peux maintenant t'avouer que j'aurais pas miser un kopeck sur le fait que tu passes la ligne d'arrivée !!
Chapeau bas, c'est clair que tu l'a faite au mental celle-là. Sinon j'adore cette citation de Sénèque, j'essaie d'y penser aussi souvent que je peux...
Merci pour le CR et repose toi bien. C'est quoi le programme de la fin de saison ?
Chapeau bas, c'est clair que tu l'a faite au mental celle-là. Sinon j'adore cette citation de Sénèque, j'essaie d'y penser aussi souvent que je peux...
Merci pour le CR et repose toi bien. C'est quoi le programme de la fin de saison ?
par Xav
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- chris55
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Réponse de chris55 sur le sujet Re: GRP160, Oublis qu't’as aucunes chances vas-y fonce
Posted il y a 11 ans 2 mois #259142
Bonjour
Je dit respect faire un tel raid sans vraiment de preparation , le finir sincerement Félicitation
De plus ton etat physique a l'air d' avoir plutot bien digérer les 43 heures
De course
Bravo a toi et le repos et bien mérité
Je dit respect faire un tel raid sans vraiment de preparation , le finir sincerement Félicitation
De plus ton etat physique a l'air d' avoir plutot bien digérer les 43 heures
De course
Bravo a toi et le repos et bien mérité
par chris55
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- Hisoka88
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Réponse de Hisoka88 sur le sujet Re: GRP160, Oublis qu't’as aucunes chances vas-y fonce
Posted il y a 11 ans 2 mois #259149
Vraiment félicitations d'être arrivé au bout sans trop trop de préparation !
Je ne sais pas ce qu'il y avait dans l'air (ou dans l'eau) des Pyrénées mais 2 récits sans crampes, sans ampoules et finalement sans trop de bobo suite à de très nombreuses heures d'effort c'est vraiment une bonne chose.
Merci beaucoup pour ce récit et encore félicitations d'avoir bouclé ce GRP !
Je ne sais pas ce qu'il y avait dans l'air (ou dans l'eau) des Pyrénées mais 2 récits sans crampes, sans ampoules et finalement sans trop de bobo suite à de très nombreuses heures d'effort c'est vraiment une bonne chose.
Merci beaucoup pour ce récit et encore félicitations d'avoir bouclé ce GRP !
par Hisoka88
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- sté
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Réponse de sté sur le sujet Re: GRP160, Oublis qu't’as aucunes chances vas-y fonce
Posted il y a 11 ans 2 mois #259158
Ce que je kiffe les deglingos comme toi pyrèntrail!!!
46 heures d'efforts, c'est dingue qd même et avec peu de prépa
Un immense bravo à toi.
J'ai qd même quelques questions:
- tu n'as pas dormi du tout?
- ton sac pesait combien à la louche?
- si c'etait à refaire tu changerai quoi quant à la gestion de l'equipement et/ou de la gestion de course
Encore bravo et merci pour ce CR..cette course m'intéressera un jour
46 heures d'efforts, c'est dingue qd même et avec peu de prépa
Un immense bravo à toi.
J'ai qd même quelques questions:
- tu n'as pas dormi du tout?
- ton sac pesait combien à la louche?
- si c'etait à refaire tu changerai quoi quant à la gestion de l'equipement et/ou de la gestion de course
Encore bravo et merci pour ce CR..cette course m'intéressera un jour
par sté
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