Oxygen Challenge (43 km, 2350 m D+)

L'objectif :
Pour la première fois de ma vie, j'espère dépasser la distance marathon. Je vous l'accorde, les malheureux 800 mètres de plus proposés par cette course par rapport à un marathon peuvent paraitre insignifiants. Cependant, j'en ai tellement bavé sur mon marathon en 2010 que je fais maintenant une sorte de fixation sur cette distance, et dans ce contexte, ces 800 mètres prennent une importance capitale pour moi ! Du coup, la performance visée est seulement de franchir la ligne, si possible sans être à l'agonie, et en prenant un max de plaisir tout au long du parcours.

La prépa :
Sur 10 semaines, mon cycle d'entrainement commence quand la rééducation de mon entorse de la cheville s'achève. Le point noir de la prépa : vers la moitié du cycle, une contracture à un mollet me pousse au repos forcé pendant une dizaine de jour, durant lesquels je compense en faisant beaucoup de natation. Le point d'orgue de la prépa : mes deux weekends chocs pour les ponts du 1er mai et du 8 mai, où j'enchaine des grosses sorties vélo, trail et montagne sur quatre jours. Sinon, je garde mon approche un peu freestyle de l'entrainement, sans trop planifier, mais en me laissant guider par mes envies du moment plutôt que de m'imposer des séances qui ne me font pas franchement rêver. D'ailleurs, je n'ai fait qu'une seule et unique séance de VMA en 10 semaines, ça en dit long sur mon amour pour les pistes d'athlé !! Quoi qu'il en soit, j'arrive plus en forme que jamais, et c'est avec une grosse envie d'en découdre que je prends la route vers le Cantal.

La course :
Ma première impression le jour J : on s'les caille grave ! Bon, il pleut pas, et vu la météo ces derniers jours, c'est déjà pas si mal. J'arrive dans le sas de départ seulement 3' avant l'heure fatidique, au milieu de presque 400 coureurs (au lieu des 700 espérés par l'organisation). Niveau matos, je suis harnaché avec : manchons de compression mollets et quadris, chaussures Saucony Xodus, t-shirt manches courtes et manchettes, sac à dos Salomon XT Wings 5 avec deux litres dans la poche à eau, et deux bidons que je remplirai lors d'un ravito.
5... 4... 3... 2... 1... C'est parti !! Et on se prend une grosse averse ! Ça commence bien, j'ai pas mis mon coupe-vent, j'espère donc que ça ne va pas trop durer. La course débute par l'ascension du Plomb du Cantal, environ 600 m+. La montée est très large, idéale pour éviter les bouchons habituels. Sur le deuxième moitié, alors que la pluie cesse, on monte "dré dans le pentu". Les mollets sont un peu raides, je gère la montée tranquillement pour ne pas me griller d'entrée de jeu. Au sommet, il y a un vent pas possible, glacial qui plus est, et je me résous finalement à sortir mon coupe-vent. Par contre, plus un seul nuage, ce qui nous offre un superbe panorama sur tous les volcans alentours. S'en suit un long passage sur une crête en légère descente, un vrai régal, puis une descente un peu plus raide jusqu'au premier ravito, placé au 13e km. La deuxième montée (environ 700m+) est assez raide, il commence à faire chaud, ça souffle dur. Je reprends quelques coureurs, mais des petites douleurs commencent à apparaitre au niveau des genoux. Je préfère m'arrêter au sommet pour prendre le temps de bien m'étirer, la route est encore longue et je ne suis pas à deux minutes près. Je fais la descente suivante avec le frein à main pour économiser mes précieuses mais faiblardes articulations. Un ravito au pied d'une cascade, et on repart pour une montée de 500m+. A partir de là, ça devient plus compliqué, pour moi comme pour les gens qui m'entourent. Certains sont d'ailleurs déjà complètement cuits, alors que nous n'en sommes qu'à une grosse moitié du parcours. Pour moi aussi, cette montée va être difficile ; en plus, j'ai une chanson des rita mitsouko dans la tête depuis presque deux heures, et ça c'est une vraie torture psychologique !! Une descente peu technique nous amène alors au 3e ravito. J’en profite pour bien m'étirer, ce qui semble être très efficace pour soulager mes genoux et pour me refaire une santé. Une petite partie vallonnée, où je suis content de pouvoir trottiner sans trop de problèmes, puis c'est une dernière montée de 400m+, et enfin l'ultime descente sur la station du Lioran, de loin la plus technique du jour. A partir de là, je sais que, sauf accident, je pourrai franchir la ligne d'arrivée. Il n'en faut pas plus pour me requinquer, et j'envoie tout ce que j'ai dans la descente. Et ça paie, puisque, ô joie, non seulement je ne perds pas de place comme c'est le cas habituellement en descente, mais je double même quelques concurrents !
J'en termine finalement en 6h29', hyper content, fatigué mais pas exténué. Au classement, je pointe à la 163e place, sur 363 finishers.

Bilan :
Les points positifs :
- Ca y est, j'ai vaincu ma hantise de ces fameux 42 km !! C'est la course la plus longue que j'ai faite, c'est donc un nouveau cap de franchi !
- Les étirements plusieurs fois pendant la course, une vraie trouvaille pour me débarrasser de mes genoux en mousse.
- Mon endurance, avec pas mal d’énergie pour courir sur les parties roulantes, et surtout de quoi me faire plaisir sur la dernière descente. Il faut croire que les weekends chocs ont porté leurs fruits !
- Le matos, à part le short et son slip intégré, qui finit par me brûler au niveau des adducteurs.
- La récup', puisque deux jours après la course, je n'ai presque pas de courbatures. C'est peut-être grâce à l'anniversaire d'un pote qu'on a fait le soir même : on a jamais rien trouver de mieux que la bière pour récupérer !!
- L'organisation, sans aucun couac, on sent l'expérience d'ASO dans ce domaine. Au passage, un grand merci aux volontaires, souriants et accueillants à tous les ravitos. Le parcours est superbe, mais pas très exigeant techniquement.

Les points négatifs :
- L'alimentation et la boisson. Je n'ai pas eu mal au ventre, mais je suis arrivé à saturation avec le goût sucré des gels et de ma boisson énergétiques. Il faut que j'essaie de revoir mon dosage de la boisson, et je pense essayer une autre marque de gel, peut-être moins pâteuse.
- Ma cheville gauche, qui a été sensible pendant toute la course, et qui me fait un peu mal aujourd'hui. Bizarre, surtout que l'entorse du début d’année était à la cheville droite... J’ai les genoux aussi un peu raides, mais rien d’anormal après avoir fait plus de 2000m-.

Merci de m'avoir lu, surtout si vous êtes arrivé au bout !

Cool!!!

On va avoir une grosse team de trail maintenant, on va pouvoir s'inscrire en groupe

Bravo et bonne récup!

ps: pour la boisson et le gel j'ai trouvé un dosage qui passe bien, je te donne les infos si tu veux.

a la vache....ca court de partout en ce moment lol

belle perf xav, chapeau !!

pour l'alimentation, tu m'etonnes qu'avec du sucré, tu arrives a saturation apres plus de 6 h de course...faut prendre un peu de salé

Bravo pour ta belle course, ton super classement et ce nouveau cap que tu as franchi !

+ 1 avec neochti pour le salé

Merci pour le CR, ça donne envie

Encore bravo pour la perf, c'est seulement 800m de plus qu'un marathon, mais c'est surtout 2300m de D+ en plus

Pour les ravitos, j'ai le même problème que toi : sur 6h c'est vital mais le sucré et les gels à hautes doses
Si tu trouves une bonne marque de gel je suis preneur (le moins pire que j'ai trouvé c'est gout coca chez décath, mais gros bof) ?

Faute de mieux, je gère comme ça:
- banane dès que je peux, le gout de sucré est bcp moins prononcé (mais je les prends aux tranistions pas avec moi en course),
- pate de fruit au lieu de gel c'est tout aussi sucré mais je trouve moins écoeurant,
- miel avec pas mal de sel dans l'eau, c'est un peu bizarre au début mais finalement sentir un peu de sel à chaque gorgée, c'est agréable quand le sucré commence à trop écoeuré (j'ai un autre bidon avec Isostar classique pour avant l'écoeurement ) Et en plus àa aide à combattre la déshydratation !

Merci beaucoup pour vos remarques et suggestions !

papadje écrit:

On va avoir une grosse team de trail maintenant, on va pouvoir s'inscrire en groupe

Ouais c'est clair, ça serait sympa de pouvoir retrouver plusieurs trailers du site à l'occasion d'une course. Ca te dit pas les aiguilles rouges le 30 septembre, je viens de m'inscrire à l'instant !!

papadje écrit:

ps: pour la boisson et le gel j'ai trouvé un dosage qui passe bien, je te donne les infos si tu veux.

Si, je suis carrément preneur, si tu veux bien me passer la recette de ta potion magique !
Pour l'instant je tourne avec :
- boisson isostar, avec le dosage préconisé sur la boite. En fait ça passe bien sur des sorties courtes, mais à force c'est vraiment écoeurant. L'avantage, c'est qu'avec le sac à dos Salomon que j'utilise, j'ai deux bidons sur les côtés, donc je vais peut-être faire 1 bidon isostar + 1 bidon eau pure à l'avenir, pour alterner.
- gels overstims, mais ils sont vraiment trop épais, je mets un temps fou à avaler un gel entier, et pourtant ils sont pas bien gros !
- barres overstims, rien à dire dessus, j'aime bien le goût et la texture. Par contre, j'en mange peu car j'ai du mal avec la mastication quand je cours. Par contre, c'est le top en montagne quand le rythme est moins soutenu.

neochti écrit:

pour l'alimentation, tu m'etonnes qu'avec du sucré, tu arrives a saturation apres plus de 6 h de course...faut prendre un peu de salé

Ouaip, erreur de débutant ! Je pensais qu'en prenant quelques Tucs aux ravitos ça suffirait, mais en fait non... Il y avait aussi saucisson et fromage mais j'ai lu que les aliments gras, c'est pas top en pleine course pour la digestion, donc j'ai pas osé taper dedans.

bat écrit:

Faute de mieux, je gère comme ça:
- banane dès que je peux, le gout de sucré est bcp moins prononcé (mais je les prends aux tranistions pas avec moi en course),
- pate de fruit au lieu de gel c'est tout aussi sucré mais je trouve moins écoeurant,
- miel avec pas mal de sel dans l'eau, c'est un peu bizarre au début mais finalement sentir un peu de sel à chaque gorgée

Pour la banane, même chose, j'ai lu que c'était un peu lourd à digérer. D'ailleurs, un autre membre vient de l'écrire sur ton suivi ! Pour les pates de fruits, c'est pas une mauvaise idée, d'ailleurs j'en prends aussi en montagne. Il faudra que j'essaie en course. Et malheureusement, j'ai du mal avec le miel, j'en bois de temps en temps avec des infusions, mais je pense pas que je puisse en avaler sur une course.