Retour sur mon fil après quasiment une année sans rien y noter !
Une première année placée sous le signe de la découverte du triathlon.
Un premier tri M début mai où j'ai vraiment souffert à vélo
Un second tri M fin mai où tout s'est bien passé
un swimrun compliqué mi juin
une course d'eau libre compliquée début juillet
un break de quasi un mois en août et une reprise douloureuse après les vacances.
Depuis septembre, j'ai couru un S par équipe où j'ai vraiment morflé à vélo pour tenir un pauvre 35 km/h blotti derrière mes deux confrères, et j'ai été incapable de relancer sur les 5 km en forêt qui ont suivi.
Avant la course on a pu discuter avec l'un de mes deux coéquipiers et se décider plus ou moins à participer au swimrun du Bassin d'Arcachon 3 semaines plus tard (je n'officialiserai notre inscription que 7 jours avant la date de l'épreuve). C'est un gros morceau pour moi à ce stade de mon entrainement : 20 km à courir dans le sable de la dune du Pyla et 4.5 km à nager dans la passe à l'entrée du Bassin.
J'avais manqué de fraîcheur sur mon swimrun solo de juin dernier - et il n'y avait que 13 km de càp -, je vais essayer d'arriver avec le plus de fraîcheur possible sur cette course.
A S-3, je place quelques grosses séances dont le vendredi un enchaînement footing 4 km, piscine 2 km dont 8*100 m plaquettes et càp rythmée 6.5 km. L lendemain je nage 3 km l'après-midi et courrai presque 16 km le dimanche matin. C'est pas Byzance mais pour mon niveau actuel, ça le fait largement !
S-2, je continue sur un gros volume de nat (environ 10 km sur la semaine) mais je dois louvoyer entre les emplois du temps des uns et des autres pour placer mes sorties de càp. Un gros repas à la maison le samedi soir condamne d'office la SL du lendemain matin. Du coup je ferai une sortie bizarre le dimanche soir avec les jambes du gars qu'aurait mieux fait de regarder Stade 2.
A J-6 je ne me sens pas du tout prêt en course à pied même si je pense pouvoir tenir un rythme correct. J'en informe mon binôme qui lui n'a jamais dépassé 15 km en course - mais est redoutable à vélo et en natation, ce qui fait que je ne doute pas un seul instant de son endurance.
Sur cette semaine je ne vais faire que des micros sorties et après une nuit entrecoupée de micro réveils, je me sens relativement frais samedi matin.
On arrive sur place. Autour de nous on voit une bonne masse de coureurs aux allures très entraînés et nous sommes quasiment seuls à faire le choix de partir sans plaquettes. Mais je sais qu'on nage pas mal en eau libre et suis certain que les plaquettes -dont je n'ai pas l'habitude - me tueraient les épaules après 1000 m plutôt que m'aideraient à nager fort. Pour ça, il me faudrait les apprivoiser sur plus long terme.
150 équipes sur le papier, dans les fait seulement 105 ou 106 sur le départ. On marche un km jusqu'à la ligne de départ sur la plage et le speaker lance la course.
Avec T., on s'est mis d'accord pour courir autour de 5'30 sur les parties roulantes. On part donc sur cette allure et on se fait gentiment griller par tout le peloton autour de nous. Quand on se met à l'eau sur la première section de nat, je pense qu'on est dans le dernier quart du peloton.
Nager en suivant quelqu'un n'est pas si simple et on mettra quelques centaines de mètres à se coordonner. Sans forcer, sans arriver à poser une nage propre au milieu de trop de nageurs et avec des lunettes embuées, je vois quand même qu'on double au train, sans se faire mal.
On sort de l'eau après avoir un peu dérivés et c'est reparti pour 500 m de càp puis 500 m de nat et encore 1600 m de càp et le premier ravito après environ 40 min de course. En amont de cette course je redoutais de ne pas pouvoir assez boire, alors je prends vite deux verres d'eau et on repart pour une grosse section de nat de 900 m. Je me sens bien, T. aussi, et on prend un très bon rythme. On double du monde, beaucoup de monde et je prends un pied monumental à ce moment de la course. Je me dis que toutes les heures de piscine payent et je kiffe ce moment. Après la course, la montre livrera qu'on aura nagé cette section de 900 m à 4.2 km/h de moyenne, soit un peu moins de 13 min. Evidemment on a bénéficié du courant, mais quel pied de doubler sur un effort long comme ça !
Retour sur la plage pour 900 m. La tête tourne un peu pour T., mais on garde le rythme et on replonge pour 950 m et cette quatrième section de nat qu'on va passer comme la précédente, en doublant encore beaucoup de monde.
Je sais qu'on attaque maintenant le gros morceau : 8 km de trail dans le sable des dunes et ça commence par un ascension de 300 m sur un escalier rouillé et branlant. J'ai la bouche pâteuse et j'ai soif. Le ravito arrive bientôt. Ils n'ont pas de sucre, je mange deux morceaux de bananes, bois deux verres d'eau mais je sens que je ne suis pas au top. On court trop vite pour moi aujourd'hui.
On quitte le ravito et tourne à droite dans une sorte de canyon sableux qu'il nous faudra bien sûr regravir plus tard... Je suis en surrégime mais n'ose pas trop dire à T. de ralentir. Il a l'air bien, j'essaye de coller et me dis que c'est peut-être un coup de moins bien passager, que la banane va faire effet et que j'irai mieux après ça. Sauf que j'ai soif. Et ça c'est pas bon signe. Cette portion de km me semble interminable, on est à 2h00 de course, ma combi me tire les épaules en arrière mais je ne fais pas l'effort de la retirer.
On est descendus : on doit maintenant remonté ! C'est dur, je marche, T. part devant pour pisser. On se fait pas mal doubler jusqu'à atteindre un bout de piste cyclable plus roulant et un ravito bienvenu. Je bois un coca et de l'eau et mange 3 bonbons. C'est trop peu, je me connais, je manque de carburant.
Choc thermique au moment de rentrer dans l'eau pour environ 700 m. C'est froid, il y a un peu peu plus de houle. Les concurrents sont désormais éparpillés, on nage tous les deux. Sur ma gauche, je vois un gars avoir du mal à pousser sur ses plaques et je suis bien content de ne pas en avoir pris.
A ce moment-là, je ne nage pas très vite mais je me figure que je récupère pour les deux sections de càp restantes. Même si l'eau est froide, je me sens bien à nager. On double un ou deux duos, dont je me dis que ça ne va pas si mal. Après coup je vois qu'on a nagé les 800 m cette section à 3 km/h à peine, les sensations sont parfois trompeuses.
On sort de l'eau pour 4 km de càp et j'y vais piano. J'informe T. que je suis dans le dur et on part plus cool. Lui est pas trop mal, tout content de dépasser 15 kms à pied.
Avant dernière mise à l'eau, c'est dur, c'est froid, mais on avance toujours.
Sortie de l'eau, 4 km à courir, je débranche le cerveau et trottine. On se fait doubler, ça m'énerve, mais c'est comme ça.
Dernière mise à l'eau : je n’ai plus de force dans les bras. Je peine à pousser jusqu'au genou. Pour m'économiser j'essaye de m'équilibrer le plus possible, de fuseler ma pauvre carcasse rouillée.
On y est, on sort de l'eau. on passe la ligne après 3h25 d'effort, 52 ème équipes. Vu les circonstances, c'est un très bon résultat !
Plein d'enseigements sur cette course. D'abord embarquer de l'eau sous la combi : pour moi c'est une nécessité !
Ensuite faire du D+, du D+ et encore du D+. J'ai pu assurer les 5'30/km sur 12 ou 13 kms, après ça j'ai senti les forces me manquer. Je dois faire des séances plus longues et y inclure encore davantage de hors piste et de grimpette.
Pour la nat je tiens le bon bout. Je vais accentuer semaine après semaine l'utilisation des plaquettes sur la séance du vendredi, garder celle de samedi technique comme avant.
Prochaine échéance Biscatrail fin novembre, je pense partir sur le 18 km, à mon avis je n'aurais pas la caisse cette année pour faire le 33.
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