Bonjour, je passais par là, je donne quelques news, à toute fins utiles pour les autres. ce marathon est le plus mauvais en temps, mais j'en sors avec une bonne expérience pour la suite.
Etant très pris par des échéances professionnelles ultra importantes, l'objectif majeur que je m'étais fixé était d'être en forme pour les jours & semaines qui suivent le marathon quitte à ne pas le finir. La rochelle avait laissé pas mal de traces et je ne vouiais surtout pas réitérer.
Une belle non-motivation...
Au départ de ce marathon, j'étais quasi persuadé de ne pas le finir. je l'avais même annoncé à mes proches. j'avais plusieurs options : m'arrêter au semi ou au 30km, ou attendre un ami parti dans les SAS derrière moi et finir avec lui. Au final je n'ai retenu aucune de ces options.
la nuit ne portant pas conseil, je suis finalement parti dans le SAS des 3h15 avec l'objectif de rester collé au meneur d'allure pour voir. Stratégie que j'ai suivie jusqu'au semi (1h36), J'étais moins mal que je ne l'avais imaginé, le cardio un peu haut, mais j'avais la sensation d'avoir de la réserve. En revanche j'étais a peu près sûr depuis le 3ème Kilomètre de ne pas avoir le mental pour/vouloir le terminer. (cherchez l'erreur)
le solliloque du marathonien qui n'y croit pas
Au semi j'ai commencé à cogiter : "bon c'est pas si mal..., pas de raideur dans les jambes comme à la rochelle", "Ouais...le cardio est trop haut..., ", "...de toute façon tu n'a pas les chronos (cf courses tests) pour 3h15" et en primes ...tu va te carboniser avec la chaleur qui arrive...", j'ai finalement décidé de continuer... pour voir... on ne sait jamais dès fois que... , (la portion des quais, je la trouve assez sympa), mais en réduisant mon allure pour passer au 30 km en 2.20 (5min de plus que la rochelle)
j'ai passé le 31 ème à me poser des questions : "2/3min en retard pour les 3h15, connaissant la fin, je vais y laisser des plumes si je continue à ce rythme...". J'ai donc décidé que c'était mort pour les 3h15.
Qu'elle autre option ? s'arrêter ? attendre mon ami ?
- s'arrêter au bout de 30 km alors que j'avais de meilleures sensations qu'à la rochelle me paraissait stupide,
- attendre mon ami lui même sur les bases de 3h45 me contraignait à attendre pas mal de temps. dans cette marée, je ne l'aurais jamais retrouvé et je ne serais jamais reparti
- font ch... ces gens qui t'encouragent..."bon passe la montée du 32/33eme et tu vois après".
Devant roland garros, j'ai commencé à fatiguer, je me suis arreté pour le faire le point : "...il me reste plus grand chose à faire, mais ce sera le plus dur", je suis reparti en courant mais le mal était fait : quand tu t'es arrété une fois, la tentation de le faire une deuxième fois puis une troisième est très très grande. S'arrêter ca veut dire la fin de ton chrono ... "P... ca me gave ce marathon, qu'est ce que je F... là..et hop une raison pour s'arrêter une deuxième fois...(c'est vrai c'est important de refléchir à ce sujet combien intéressant sur un marathon : que f... je là au 34ème ?) la troisième n'est pas loin.
le coup du "fragmenté de récup", un nouveau truc pas scientifiquement prouvé pour le marathon
Après un peu de réflexion j'ai décidé que "de toute façon il faut bien rentrer ..." et ai décidé de finir en alternant Marche et Course a pied : courir deux km entre 4'40 et 5'10" puis 5'20" en fonction de ma volonté , marcher 200m histoire de voir le cardio sombrer en dessous de mes 70% EF, et ainsi de suite. une sorte de fragmenté en récup.
A ce rythme, j'ai été rattrapé par les meneurs d'allure en 3.30 vers le 37/39, la tentation a été très grande de suivre le flot, mais j'ai préféré ne pas tenter le diable... Deux personnes en assistance respiratoire au bord de la route avaient déjà achevé de calmer les ardeurs que je n'avais plus du tout.
j'ai marché à coté d'un type qui zigzaguait ne répondait pas à mes questions, je lui ai parlé en français et en anglais mais pas de réponse, finalement je l'ai laissé pas loin d'un groupe de spectateurs, il paraissait avoir un léger mieux.
Après m'être arrété au 40 et 41 eme (belle motivation), je finis finalement ce marathon en 3h36, soit un deuxième semi en 2heures...
le mur ? les jambes raides ? une tendinite ? que nenni
le truc le plus incroyable dans cette histoire, c'est qu'à part les minutes qui ont suivi le marathon (remontée a pied de l'avenue Foch) a aucun moment je ne me suis senti vraiment mal. la fin a été difficile mais, je pense que ça été physiquement le moins difficile de mes marathons (le plus mauvais aussi en temps)
L'apres marathon
l'objectif récent que je m'étais fixé est atteint : plus de courbature dès mercredi matin, quelques sorties courtes en vélo histoire de faire tourner les jambes. pas de baisse de régime dans la semaine. On verra les semaines suivantes, mais j'en viens presque à penser c'est comme si j'avais fait une SL très longue.
l'objectif initial de faire de nouveau un marathon en 3h15 en étant facile est complètement raté... je ne pense que je ne les avais pas dans les jambes, en revanche, ce marathon m'a rassuré, j'ai l'impression d'avoir la caisse pour faire 3h30, ce qui n'est pas si mal
Le mental un truc pas mal... pour faire un marathon
Au plan prépa j'avais été assez rigoureux, pas de SL de taré, pas de fragmenté de fou, éviter à tout prix le surentrainement. j'avais fait également attention à réduire mes séances en S-1 ET S-2.
En revanche , je pense que pour courir cette distance, il faut en avoir envie de chez envie. c'est une bonne expérience pour la suite : on ne peut pas courir deux lièvres en même temps
Merci à gilles pour ses conseils. je crois l'avoir vu dans la prem!ère portion, arrété sur le bord de la route visiblement à attendre quelqu'un.
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