Marathon de Genève 7 Mai 2017 : quand tout roule !

Un objectif en arrivant à Genève : les 3h50 que je n’avais pu accrocher il y a un an à Copenhague où il était plus question de bien gérer sa course par une chaleur totalement inattendue, résultat très content d’une course bouclée sans mur en 4h00’38.

Programme pour arriver ici :
- Prépa complète d’un 13k pour une course de décembre que je n’ai pas pu courir (orteil cassé)
- Prépa complète d’un 20k que je n’ai pas pu courir début février (équivalent de grippe)
- Prépa ccàp 12 semaines 3 sorties avec régulièrement une EF en plus, la moitié des VMA remplacées par des 1000 ou 1500 AS 10, une SL d’au moins 20 km chaque semaine entre S3 et S10.
- Une course de 10 k un peu par hasard en S7 (46’32)

Genève samedi soir, la pluie vient enfin de cesser pour la course des 3000m 12-13 ans (eh ! je n’en ai que 11 dit-elle à l’appel des participants un peu stressée), la fille de ma compagne n’a fait que quelques sorties de 3k avec moi sans beaucoup de conviction et nous la voyons débouler en 16’09 en nous demandant d’où elle peut bien sortir cela 

En route pour le départ du 10, toujours pas de pluie et là c’est ma compagne qui claque son RP de 2 minutes en 1h00’38 : tu parles d’une pression !

Mauvaise nuit, pas encore vraiment trouvé le sommeil à 3h du mat, nauséeux quand le réveil sonne à 6h30. Un œuf à la coque, un bout de pain, du jambon, un café. 1/8 de Gatosport : je ne peux pas faire mieux. Merci ccàp : me rattacher au souvenir d’une vidéo de Chocho où il nous rassure : mal dormi la dernière nuit, on s’en fout.

Toujours pas de pluie pour aller prendre le bus vers Chène-Bourg mais il ne fera pas très chaud dans le box.

Objectif 3h50. Boxes bien aérés, confortable, ça va courir tout de suite sans se frotter les coudes. Très confortable beaucoup moins stressant que collés les uns aux autres. Arrivée du meneur d’allure 3h45. Un seul meneur par allure. Bien : dans la compagne ce sera un bon point de mire que je laisserai calment glisser vers l’avant. Je devrais le voir longtemps : cela devrait faire 500 m d’avance au semi.
Dans le box je retrouve Cathy, une copine collègue. Marrant : on se connait de puis 30 ans (fac) et travaillons ensemble occasionellement et nous nous sommes aperçus il y a un mois que nous étions inscrits pour ce qui n’est quand même pas tout près de Bruxelles. Nous sommes d’accord, malgré des allures qui seront sans doute proches : nous faisons chacun notre course : pas question d’improviser un duo sur le pouce.

Départ. Nous courons quelques 600 m ensemble avant que je ne la laisse s’en aller. Premier K en 5’25 : bien, je ne suis pas dans une euphorie toxique. Mon projet : tourner en 5’24 ce qui me donne une petite marge pour des ravitos calmes, en marchant quelques secondes. Les 5 suivants entre 5’15 (il y a des petits dévers) et 5’25. Au K4, une boite aux lettres arbore un grand 39 ! Split 6 : 32’56, tip top dans les plans mais déjà 160 soit 83% de FC max.
K6,8 , ma vessie me rassure sur ma bonne hydratation du matin et des trois derniers jours mais me coûte une première pause. Amusant, quand je repars, une moto officielle qui filme me dépasse et tourne environ en 5’10, impression d’avoir eu une crevaison dans le Bosberg ou dans Walers, je reste quelques centaines de mètres derrière la moto, la foulée est facile et il y a encore une petite descente, résultat : 2K en 5’08, gratos. Et je revois ma collègue en train de papoter juste devant moi. Tout va bien là aussi. Sur le bord, un gars impassible avec ses deux enfants et qui regarde nos dossard. Allez Renaud me dit-il sans crier comme s’il me demandait le sel à table.
Longues lignes droite avec la route qui, malgré les petites descentes mentionnées plus haut, continue à montrer de nombreux petits faux plats : positif jusque vers 18 puis on redescend doucement pour un D total encourageant de -40. Vivement le 18. Grandes lignes droites entre vignes, colza et petits pois. Et depuis le départ, un Milan noir qui tourne comme un drone. Un seul, à moins qu’ils ne se relaient, eux.
Il y aura pas mal de vent dans cette boucle champètre.
Split 10 : 54’08 FC 169 (87%) mais cela répond à une petite côte je pense car cela retombe bien vite. Ici, je cours avec ma collègue jusqu’à une nouvelle pause vers le 26.
Split 14,8 : 1h20’37 (5’27 tout rond) et FC 164 (85%). Pas trop inquiet. Habitué à boucler mes blocs AS42 à 85% dans la forêt près de chez moi avec toutes ses bosses. Deuxième gel gris.

Semi : 1h54’23. Quasi métronomique et petite avance en forme de crédit pour une deuxième pause à 26. FC 162 (84%). Pas de dérive inquiétante.
Fin de la grande boucle dans les champs.
26 : je passe sereinement mon maximum de distance en SL. Ca tourne.
Le 26 à 30 est le seul segment du parcours à être parcouru deux fois, copié-collé du 4-9. Le grand 39 sur la boite au lettre puis le même monsieur impassible qui du même ton égal me dit « Allez Renaud » (l’absence de point d’exclamation est volontaire  ).
Ma collègue est quelques dizaines de mètres devant moi.
Split 30 : 2h43’09 5’26 ; FC 170 sur le petit surcroit d’engagement consenti après la seconde pause.
Quasi 3K avec Cathy 15 m devant moi puis je la retrouve à l’approche de la descente vers le lac.
Cela va devenir long. En espérant que cela se contentera d’être juste long.
Grande bouffé d’oxygène la petite famille est là, vers le 33, elles ont loué des vélos et resteront pas trop loin le long du lac.
Tellement contents de les voir que, sur la photo on a des têtes à filer vers le negative split.

Bon, sur l’image deux K plus loin je grimace. Je ne vois plus Cathy mais j’entends les « Allez Catherine » des spectateurs juste derrière moi.
Plus de repère GPS précis depuis un long tunnel vers le 32. Règle de 3 dans la tête au vu des panneaux qui se succèdent de moins en moins vite. Des cuisses fatiguées mais juste parce que c’est long. Pas de mur. Je vois les 35, 36, 37 et 38 et ma montre me donne respectivement 5’27, 5’26, 5’26, 5’27 mais cette allure ne vient plus toute seule, il faut activement y mettre l’engagement, l’œil rivé sur la montre qui donne la moyenne du kil en cours (c’est pas bien mais ça passe le temps). La FC à 171 donne une idée du plus d’énergie que cela demande mais rassure aussi : pas encore 90%.
Petit coup de mou toutefois au 38 : je m’attendais à voir 39 et ça fait un peu mal au moral. Cathy revient à ma hauteur. On s’encourage et on accélère pour la petite boucle dans la ville, en marge du lac : 39, 40, 41, 42 : 5’20, 5’17, 5’14, 5’09. Délirant. Banderole du 42 et derniers 195 mètre en-dessous de 4’30, au sprint.
3h48’03 et un split négatif de 40 secondes.

Souvenir d’une très belle promenade servie par une excellente organisation : à faire !

Une belle régularité avec même un léger negative split, tu as parfaitement géré ta course !

Un grand bravo !!!

Merci Smilk. J'espère avoir encore souvent l'occasion de faire de récits comme celui-là où tout tourne tout seul.

Et bien vu comme cela, ça a presque l'air facile. Très belle gestion de course, bravo.

Merci pour le partage. Très agréable à lire et belle performance au final

Sympa ce récit, quel belle gestion de l'effort, et la photo est sympa.