Transju'trail : ça glisse!!!

Bonjour
Je me suis donc lancé pour la 4e année consécutive sur le transju'trail. Une course assez récente, dérivée d'une très grande course de ski de fond : la transjurassienne.
Comme les dernières années, je me suis lancé sur le parcours de 23 km avec 1100m de d+. Le 36 km m'a toujours tenté, mais la difficulté étant déjà énorme sur 23 pour moi, je ne me sens pas capable de faire davantage.

Cette année en plus, suite à un gros relâchement après le marathon du 20 Mars, je ne me suis pas assez préparé, j'y vais donc en mode "tranquille".

Je ne répète pas les erreurs des dernières années : j'arrive aux Rousses à 8h45 pour prendre un bus navette qui nous emmènera sur le lieu de départ vers 9h15. Habituellement, comme j'ai 1h45 de route, je prévois trop large, et j'arrivais souvent une bonne heure (voire davantage) en avance, ce qui ne sert à rien, à part poireauter comme un idiot dans sa voiture pour attendre le bus...

Ce car est un peu e avance, et j'arrive sur la place du départ vers 9h40 pour un départ à 10h45. En attendant, je vais chercher mon dossard et mon lot (chouette, une casquette, comme tous les ans! Ca fera ma 4e )
Je prends mon temps pour accrocher mon dossard sur ma cuisse (1e essai, et j'ai trouvé cette place vachement plus sympa que sur le ventre...), je prépare mon sac avec ce que j'emmène avec moi pendant la course, trouve une place correcte pour la gopro et pour qu'elle ne me gêne pas en courant, balance tout ce dont je n'aurai pas besoin dans le sac vestiaire... Les premiers coureurs du 72 km arrivent : je prends le temps de les regarder et de les applaudir. Ils ont déjà 50 bornes dans les jambes et ils courent plus vite que moi... Je suis impressionné... Encore plus quand je vois Xavier Thévenard arriver (en 5e position, il finira 3e). Je suis comme un gamin, trop content de le voir en vrai car je le suis sur internet depuis un moment. Il s'est fait opéré il y a un mois, s'est remis à courir il y a 2 semaines, et finit 3e du 72 km... Pas mal pour une reprise...

Le temps passe plutôt vite et je me retrouve au départ. Il fait plutôt beau malgré la pluie et les orages annoncés.
Je pars tranquille, dans le dernier quart des concurrents. Je ne veux pas me tuer dès le début. En partant de la fin, je double quand même pas mal de monde dans les 2 premiers km. Ca monte un peu, mais rien de bien méchant. On attaque les premières vraies côtes : je prends mon temps, marche avec mes bâtons : c'est vraiment très gras, j'imagine déjà à quel point les descentes vont être périlleuses...
Je ne force vraiment pas et arrive à la fin de la 1e difficulté, les Tuffes, en forme. Première descente et premières chutes des coureurs autour de moi. Mais comment vont-ils aller au bout sans bâtons??? J'arrive au premier ravitaillement et je commet une énorme erreur : il y a trop de monde, je ne m'arrête pas... C'est complètement stupide quand j'y repense... J'avais emmené à boire et des gels (le système de gels m'avait bien plu pour le marathon, ça m'évite de me prendre la tête à savoir quoi manger et quand...).
Je continue et attaque la 2e difficulté : la montée à la Dôle. Le record d'ascension est de 16 minutes : j'en mettrai 40 C'est pas évident : ça glisse, j'essaie de passer hors chemin pour éviter la boue, mais l'herbe à côté glisse autant... Je ne veux pas me crâmer : ce sommet sera le plus haut, mais je sais qu'il y a encore une montée abominable après. J'arrive en haut et je sens les premières douleurs musculaires. Ca me fait peur, je sais que je ne pourrai pas éviter les crampes avant la fin...

Je bois alors pour essayer de les éviter, et je me dis que la descente va me faire du bien : ce ne sera pas le cas... Pas moyen de courir, ça glisse vraiment trop. Ca tombe de partout, je n'arrête pas de me dire : "quelle bonne idée d'avoir pris ces bâtons...".
Je fais ma B.A. : je vois une coureuse en haut d'un mur qui n'ose pas se lancer, je lui prête un bâton pour qu'elle puisse avancer.
Cette descente est terrible pour les cuisses : pas moyen de se relâcher...

J'attaque une des dernières difficultés : la pire pour moi. En arrivant à la Dôle, on se dit qu'on a fait le plus dur... C'est sans compter le 3e mur. Pas long, mais raide et qui fait hyper mal au moral et aux cuisses. Des débuts de crampes arrivent pendant cette côte... La fin va être longue, il reste km à faire!!! Je varie marche, course, et j'arrive à faire en sorte d'avancer quand même à peu près jusqu'au 2e ravitaillement. Il restera 8 km... Je m'arrête cette fois et prends le temps de bien boire et manger.

Quand je repars, je n'ai plus de jus... Je me force à courir doucement, mais ça ne va plus. Ils vont être longs... Heureusement, le parcours est roulant quasiment jusqu'à la fin. En étant plus en forme, il y a moyen de courir vite, mais là, je me traîne vraiment.
A un moment, un fil électrique pour garder les vaches nous coupe la route : hyper dangereux!!! Je ne le vois que parce qu'un coureur se l'est pris sur la cuisse. Ca l'a couché!!! La sueur, la pluie ont augmenté les sensations, il a eu du mal à se relever!!!
Pas trop de plaisir jusqu'au village d'arrivée. Ca va mieux à la fin quand je vois une méga montée : elle doit faire 50 m, mais elle tue quand on pense que c'était la fin!!!

Niveau temps, on a un peu de tout : du beau, du moins beau, de la pluie fine, et une belle ragasse à la fin qui me fait sortir mon kway...

J'arrive sous une grosse pluie donc, je jète un oeil au chrono juste pour la forme : 3h39, plus de minutes de plus que l'année dernière, mais la préparation et les conditions n'étaient vraiment pas les mêmes.

Les vestiaires sont bien indiqués, j'y vais. Hâte de prendre une douche. A l'extérieur, l'organisation a eu la bonne idée de mettre des brosses pour nettoyer les chaussures. Je passe 5 bonnes minutes pour réussir à retirer le plus gros de la boue. Je rentre ensuite et je vois un monde fou dans les couloirs. Une porte du vestiaire douche s'ouvre et là : HORREUR!!! Pas moyen de rentrer dedans, je vois un monde fou tout nu faire la queue pour accéder à ces douches! J'entends dire qu'il n'y en a qu'une dizaine... pour 3000 coureurs... Je n'essaie même pas de rentrer, je me pose dans le couloir, retire le plus gros de la boue sur moi et je mets des affaires propres... Je suis vert... Je vais aller manger, et il faudra attendre encore 2h avant de pouvoir me laver chez moi...

Une bonne expérience quand même : n'étant pas prêt, je ne m'attendais pas à grand chose. Je vais devoir me bouger sérieusement pendant les 5 prochaines semaines pour le Madtrail à Valmorel, car je ne pourrai pas le réussir correctement si je ne bosse pas plus.

Contrairement au marathon, pas de douleurs musculaires dans les jours qui suivent, mais une très grosse douleur à a malléole externe gauche. Elle m'a fait très mal pendant la course aussi, le bord de la chaussure allant taper dedans à chaque pas. Elle a été fracturée il y a 4-5 ans, je pense que ça vient de là. Lundi matin, j'avais mal au point d'avoir de grosses difficultés à marcher. Ca va mieux maintenant...

J'ai regardé vite fait mon classement : je finis 485e sur 815. Un peu étonné du nombre d'arrivants : j'avais entendu dire qu'on était plus de 1000 au départ.

Hé bé! vu le terrain gras, tu as bien fait de prendre les batons! En tout cas, tu as finalement fait une "pas trop mauvaise" course, compte tenu de ta préparation.
Vu la description que tu nous en fait, c'est pas étonnant que tu retrouves 800 participants au lieu des 1000++ au final, vu le nombre de gamelles, il y a pu avoir probablement quelques abandons.

Je ne peux m'empêcher de visualiser la file de coureurs à poil pour 10 douches! , je pense que j'aurais fait comme toi, je me serais résigné..

La B.A qui va bien en passant (finalement ils servent ces foutus batons )

En tout cas, gaffe à la malléole! reprise douce. surtout si tu as déjà fracturé y'a quelques années.

Et encore merci pour le CR.

Le trail par ce temps c'est dommage quand il n'y a pas de douche.

Bravo car quand c'est bien boueux c'est encore pire.

Salut Roumy

Merci pour le CR j'ai pas eu le courage de le faire Je me retrouve vraiment dans ton descriptif et je revois ma course. Malheureusement j'avais pas de bâton...jamais couru avec. On devait vraiment pas être loin car j'étais au ravito du 23 pour donner le ravito à notre champion sur le 36 (je suis petit avec buff bleu, veste noir, casquette) en tout cas moi je t'ai pas reconnu. J'ai vu les stars comme Sherpa, il a l'air vraiment sympa souriant avec un mot pour les bénévoles.

La vision d'horreur ce vestiaire, tous les mecs à poils et à la queue les uns derrière les autres.. demi tour et je me suis rincé au lavabo, on devait être aussi pas loin car mon binôme du jour était long à se rhabiller... nous étions en face du vestiaire fille - Notre club c'est le PAAC peut être tu as vu des maillots rouges ou blancs et rouges.

En tout cas un grand bravo pour ta course après ton marathon ! Bonne récup, merci pour les infos. Je pense faire le 36 l'année prochaine car c'était vraiment chouette.

Ca n'avait pas l'air simple vu les conditions exécrables. Bravo pour ta course, prends le temps de te soigner. Ca avait l'air "pittoresque" la vision des douches.

Félicitations à Mar2kfait également.

Ton CR nous fait bien comprendre la difficulté des trails surtout avec une prepa limite

Mais bon tu t en sort avec les honneurs

Zéro pour l'organisation et le manque de douche on dirait qu'il n ont jamais couru pour savoir que c est un point très important