Voici le compte-rendu de ma course. C'était mon quatrième marathon. J'ai commencé les marathons en octobre 2013 à Bruxelles, que j'ai couru encore en octobre 2014, et j'ai fait Rotterdam en avril 2014. Mon record: 3h35 à Bruxelles en 2014, alors que j'avais fait 3h51 pour mon premier. J'ai suivi un plan d'entrainement en 12 semaines 4 sorties/semaines, assez rigoureusement, et j'ai fait un peu attention à mon alimentation, ma consommation d'alcool etc...
Je me réveille dix minutes avant mon réveil, à 5h50. Je prends un petit déjeuner copieux mais pas non plus gargantuesque. A Rotterdam, j'ai eu mal au ventre pendant 20 bornes, donc je fais attention.
J'arrive à Charles de Gaulle vers 8h. Il y a déjà plein de monde, la pression monte doucement. J'ai rendez-vous avec un pote qui s'est blessé la semaine précédente, mais qui a décidé de courir quand même. Nous rentrons dans la sas 3h30. Je trouve un meneur d'allure près de moi, Patrick, qui a l'air vraiment sympa. J'avais prévu d'en suivre un, donc je reste avec lui. Nous partons avec 10 minutes de retard sur l'horaire prévu.
Le début de la course est vraiment tranquille. Je le suis entrainé à 4'45" au kilomètre durant mes sorties longues, donc les 10 premiers kilomètres sont vraiment un échauffement. Patrick nous le rappelle de temps en temps. Il nous donne des conseils: boire, détendre les épaules, bouger les doigts, les orteils. Il y a plein de monde, et nous n'arrêtons pas de doubler des gens. D'ailleurs, je ne comprends pas trop les gens qui se mettent dans le sas 3h15 ou 3h30, et qui sont déjà en difficulté dans le 5è km, ou qui courent simplement sur un rythme 4h/4h30. Ca encombre la route et les ravitaillements. A ce propos, je trouve que les ravitos n'étaient pas exceptionnels, pas très bien pourvus et c'était la guerre à chaque fois.
Nous entrons dans le bois de Vincennes après être passés devant le château. Un petit groupe bien sympathique s'es formé. Nous nous racontons nos expériences d'entrainement, de courses. Patrick nous fait bénéficier de son expérience, encourage la foule à nous applaudir, et nous met en confiance en nous disant qu'on vaut peut-être mieux que notre objectif. Il a un record perso à 2h58, et me dit qu'il a atteint à son 20è marathon. Ca me motive. En même temps, je sais déjà que la course ne commence qu'au 30è, voire au 35è kilomètre, donc je m'économise. Il me dit d'ailleurs que si je suis bien, je pourrai commencer à légèrement accélérer après le 30e, mais je mise plus sur le 35è. A la sortie du Bois il commence à faire chaud.
Nous franchissons le semi en 1h45, nous sommes assez frais. Patrick est un vrai métronome. Mais entre le 22è et le 25è, je suis moins bien. Je ne le dis pas, mais je serre un peu les dents, les jambes sont lourdes. Ca m'inquiète un peu, parce qu'il reste beaucoup de kilomètres.
En arrivant sur les quais, je me sens mieux, d'un coup. Il faut dire que le paysage est superbe. La conciergerie, le musée d'Orsay, le Grand Palais détournent mon attention de la fatigue, et je profite de ce moment passé dans Paris sans voitures. En passant le 25è, Patrick nous dit "vous pourrez dire à vos potes que vous étiez tranquilles jusqu'au 25è au moins". C'est vrai que nous sommes tous bien frais, nous discutons sans problème.
Le passage dans le grand tunnel est assez pénible pour moi, je suis un peu claustro, ça pue, il y a de la musique très forte. En revanche, les descentes et montées ne me sont pas trop pénibles, j'en fais souvent à l'entrainement.
Au kilomètre 29, la tour Eiffel. Superbe, le temps est magnifique, un peu trop chaud mais ça va encore pour l'instant. Je pre,ds une ou deux bouteilles à chaque ravito, histoire de pouvoir en donner autour de moi, et j'en bois une tous les 5km, à petites gorgées. Puis nous passons le 30è, avec le faux mur (ha ha ha!) et nous arrivons devant la maison de la radio. Je me sens bien. Nous sommes dans le 16è arrondissement, je sais que nous allons passer devant le lycée La Fontaine au 33è. C'est là que j'ai eu mon bac. Je suis en confiance dans ce quartier que je connais bien, je décide d'accélérer légèrement au 32è. Je lâche le groupe, passe devant le lycée, arrive à Roland Garros.
A partir de là, la fin de course a été très très dure. J'ai accéléré trop tôt je pense. Je maintiens une vitesse de 4'45"/5' au kilo, mais je grimace. Les kilomètres me semblent plus éloignés les uns des autres, et chaque pancarte passée est un grand réconfort. 35, 36, 37, 38. J'ai chaud, j'ai soif. Je bois, mais au bout d'un moment je n'en peux plus d'ingurgiter du liquide, et j'ai séreusement envie de vomir entre le 35è et le 40è. D'ailleurs, vers le 38è, je vois un gars allongé par terre. Il vomit de l'eau pendant qu'un secouriste étire ses jambes. Ca m'effraye un peu. Il y a moins de monde sur le bord de la route, mais les gens nous encouragent, ça réconforte vraiment. J'arrive à gagner une minute sur mon horaire à ce moment-là, mais je baisse un peu la cadence sur la fin. Quand je passe le 40è, je commence à me sentir mieux. Je sais qu'il y a la photo au 41è, et qu'après il faudra profiter de la fin de la course. Je souris pour la photo, en faisant un signe de la main. Plus qu' 1,195 km à parcourir, il faut en profiter. Certains marchent, d'autres s'arrêtent. J'en vois -très rares- qui sprintent. J'aborde le rond-point de la porte dauphine après avoir dépassé cette femme qui porte un bidon d'eau sur la tête, magnifique.
Mon chrono défile, mais je vais arriver sous les 3h30! L'arche d'arrivée se rapproche, et c'est comme à chaque fois un bonheur indicible! Ca y est, 3h29'49"! Je l'ai fait!
J'attends Patrick, mon meneur, dans l'aire d'arrivée. Il a dû ralentir car un gars est tombé de faiblesse peu après mon départ du groupe. Je le remercie de m'avoir permis d'atteindre mon objectif. Il y a là Dominique Chauvelier, qui le prend en photo. Je les laisse, et pars chercher ma médaille et mon tshirt. J'attends mon pote mais n'arrive pas à le retrouver. Il boucle finalement son marathon en 4h08, malgré ses pépins physiques. Bravo à lui.
Paris est le plus beau parcours que j'ai couru. Il y a trop de monde, ça coûte trop cher, mais c'était pour moi le plus beau. Je me suis inscrit hier pour le prochain. 80 euros cette fois, c'est mieux. Je suis encore fatigué aujourd'hui, mais je n'ai pas vraiment eu mal aux jambes.
Je voudrais maintenant m'améliorer encore. En même temps, je me suis donné à fond à Paris. Je dois progresser sur la gestion de la course, et m'entrainer encore plus dur. J'ai bien suivi mon plan, et réussi ce que je m'étais fixé, mais après avoir gagné 22 minutes en 18 mois, je sens que la progression va être plus difficile. Si vous avez des conseils, je suis preneur.
Encore merci à Patrick. Si certains ici étaient dans notre groupe, manifestez-vous! J'ai vraiment aimé l'ambiance et le parcours, et suis encore plus motivé pour progresser. Mes prochaines courses: le 20km de Bruxelles le 31 mai, et certainement le marathon de Bruxelles en octobre. Merci de m'avoir lu!
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