La stratégie ...du tocard hier à Paris

Voilà, j'ai 44 ans et trois marathons derrière moi , bouclés entre 3h40 et 3h35 l'an dernier au Mont Saint Michel.
Pour 2015, objectif , très clair ,faire moins de 3h30 à Francfort...Mais mon cousin veut que je l'aide à faire 4h à Paris. alors je m'inscris, adapte ma prépa jusqu'à ce qu'il se casse la jambe début Février.
Bon , je me dis qu'avec mes trois sorties hebdo plus le contexte foule qui me semble peu propice aux exploits , je vais tenter de faire entre 3h35 et 3h40.
Mais voilà, j'ai la mauvaise habitude lors des sorties longues de courir un peu vite (en gros 24 bornes pour 2h et 29,5 pour 2h30) . Je suis le plan élaboré ici ...sauf les allures .
je me fixe un petit semi à 4 semaines de Paris et hop 1h36, j'ai du feu dans les pattes , comment que les kenyans , ils vont trembler....une dernière petite sortie à 16 bornes en 1h20 le dimanche 5 avril, je suis un dieu qu'est ce que je maitrise mon allure.
ça va d'ailleurs se confirmer pendant 2h50 hier puisque même si je suis persuadé de ne pas avoir 3h30 dans les pattes , je pars à 5min au kilo avec l'idée de couper un peu l'allure au plus tard au 34 eme pour ne pas exploser , quel stratège, ça respire le génie.Et donc , parti à 9h07, me voilà au ravitaillement du 35 eme (qui est au 34eme d'ailleurs) à 11h58 soit 2h51 après mon départ. comme tous les grands champions, je m'en tiens à ma stratégie , que je pense à breveter d'ailleurs , et je coupe donc pour "rouler" en 5'15". d'ailleurs j'avais raison de ne pas pousser plus loin à 12km.h , ça devenait dur. Ma nouvelle allure me sied bien...pendant 800 mètres.
Et là, le trou noir , le bug généralisé. Jambes bloquées et tête qui dit , arrête , t'as fait tes preuves déjà, pourquoi te battre ? Impossible de repartir, je sors du circuit , demande un portable à une gentille demoiselle qui ne me lira jamais mais que je remercie et appelle mon épouse , stratégiquement placée au 36 eme où l'éthiopien qui sommeillait en moi avait prévu de passer guilleret vers 12h09. Je lui annonce que je la rejoins en marchant et qu'on file au resto. Je marche donc une borne et là avec les petits ils me poussent à finir , même en marchant.
Ce que je fais . Le moral est revenu mais impossible de repartir, des crampes partout . dès que j'agite les jambes , tout se bloque. Pourtant le moral est là, je fais de très belles rencontres avec d'autres échoués du macadam qui grimacent. ça dure jusqu'au 40 eme où je me mets 1 litre d'eau dans le syphon.
Et là, au bout de 500 mètres, miracle, tout repart et je fais même le dernier kilo en 4'19 !
Au final 4h01 , mais qu'importe le temps. C'est surtout une grande leçon d'humilité . Mon corps ne m'a donné aucun signe de faiblesse pendant 4 mois, il a bouffé du kilo à 12 km.h à longueur de semaine sans rien dire. Il m'a dit MERDE hier au 34.8
Néanmoins, je garderai un superbe souvenir de cette course , c'est la première fois que je passe la ligne d'arrivée aussi frais. La course à pied m'a maté hier .Elle m'a surtout donné une leçon de vie , elle à qui je suis venu en tenant la main de ma fille qui s'éteignait après 8 mois d'une triste existence. Elle m'a rappelé qu'il y a des règles pour réussir , des règles inscrites sur ce site ou ailleurs et que les sensations , il faut s'en méfier , elles sont ténues et fragiles.
Je ne sais pas exactement ce qui m'est arrivé. Que le corps lâche (entrainement trop dur, rythme trop rapide en course, deshydratation...) mais la tête ? Et pourquoi m'a -t-il fallu 6 bornes en marchant avant de pouvoir repartir ??? je n'en sais rien. Et si vous voulez ne pas le savoir , ne faites pas comme moi.
merci de m'avoir lu.

de rien !
merci d'avoir écrit.

Bravo à toi et merci pour le CR.

Le fait de finir est déjà un exploit.

Je ne vois pas le rapport entre tocard et finir un marathon.

J'en ai mouché un, hier, au travail : de toutes les façons, ln ne peut pas se moquer de quelqu'un qui court un marathln, et encore moins s'il le finit. Ca n'a tout simplement aucun sens !

Hello,

on sent de la déception dans ton récit, mais personnellement, je voue une certaine admiration à ton exploit. Celui d'avoir fini coute que coute, et d'avoir puisé dans tes dernières réserves.

Toutefois, si tu as fais des erreurs, tu pourras par la suite les comprendres

En tout cas bonne récup et à bientôt pour de nouvelles aventures.

Ouvre la bouche mais rien d'intelligent n'en sort, tout juste un ... merci pour le récit.