misou-mizou sur semi

Le semi de Nimes est mon seul objectif de l’année. Je me fixe un temps ambitieux en voulant réaliser moins de 1H19, soit 16KM/h.
L’année dernière j’avais réalisé ,sans une grosse préparation, sur ce même semi 1h23

De Janvier à mi février :
Tout va bien, j’enquille les séances de VMA comme des perles. Mon entrainement ressemble à quelque chose contrairement à 2012

Mi février à mi Mars :
4 séances de CAP seulement en 1 mois. Je pense reporter mon objectif puisque j'en suis quasiment au même kilométrage que l'année dernière.
En attendant je ne me démoralise pas à table et le solde devient positif de 5kg sur la balance. Il faut dire que j'ai vraiment exagéré. Par-dessus ça une semaine de fièvre n'arrange rien et m'oblige au repos, pas le choix.

Fin Mars :
Je participe à une course à Aigues mortes. Je respecte mon tableau de marche en constatant tout de même un manque de puissance musculaire. Je le sais depuis longtemps mais la PPG m’ennuie beaucoup trop. Je réalise 2 minutes de moins tout de même que l'année dernière sur une course rendue plus difficile par les conditions climatiques (vent, gadoue). 2mn de mieux : 15,6km/h  après tant de retard. Sur le coup je ne mesure pas que c'est un très bon résultat. La VMA de Janvier ne doit pas être étrangère à ce gain de vitesse. J'en suis content. Je vais être motivé pour en refaire dans la saison. Je note au passage que lorsqu'on a un petit problème physique on ne perd pas grand chose à lever le pieds. Je me le répète depuis que je cours mais je n'arrivais pas toujours à me l'appliquer. Heureusement pour moi mes arrêts ne sont plus imposés par des blessures. Je me gère de mieux en mieux

Avril :
Pour combler ce déficit de Km et trouver un meilleur état de forme me permettant de courir 4 secondes plus vite par km, j’enchaine les sorties en endurance un peu plus longue.
Idéalement il me faudrait y joindre des AS21 plus longues que ce que j’ai pu effectuer jusqu’alors. Je me contente d'un maximum de 4x2km, alors qu’il m’aurait fallu faire du 2x4km au minimum. Je ne suis pas à l’aise sur cette allure de 3’45/km. Je le sens, mais faute d’un parcours plat (ou presque) et long de 4km à proximité de chez moi, je ne ferai pas ces longues séances, revenir sur mes pas m’ennuie encore plus que la PPG. C’est LA lacune de mon entrainement.
Mi avril je participe à un trail de 33km (35km officiel), où je me trompe de chemin après avoir fait 29Km. Pas grave je cumule les bornes et je me sens de mieux en mieux.

2 jours avant le semi j’augmente la ration de glucides. La veille de la course je sens tout de même que je ne digère pas très bien cet excès de sucres. Mon ventre est dur. THE FATAL ERROR.

Mon fils de bientôt 6 ans (il tient au « bientôt ») me file son bracelet porte bonheur .C’est une bombe atomique habillé en Cochounou (le bon saucisson comme on l’aime…) qui le lui a jeté au bord de la route lors du dernier tour de France.
« Mais que c’est mignon, lui dis-je l’œil humide Mais tu sais je n’en ai pas besoin, je vais juste courir  »
Il me répond :
« C’est pour pas que tu trompes de chemin cette fois »
Et en plus je passe pour le looser qui ne sait pas où il va quand il est dans la montagne.
Je vais galérer pour les faire « randonner » cet été : "fais confiance à Papa", "non ta chaussure ne te fais pas mal", "youpi on va voir les marmottes"...."ok tu auras plus de crème de marron au goûter"

1er Mai :
Ma femme participe au 5km et moi au 21km, vous l’avez compris.

Je ne mange rien de solide, je bois un peu d'une boisson isotonique que j’avais déjà essayé et qui ne me pose pas de problème.
Départ à 7h du matin, on arrive vers 7h50 et là remake du film les chtis. Au panneau Nimes, l’orage de chez Orage !! on se regarde et on en rit. C’est sa première course, elle n’aime pas franchement la CAP et en plus le ciel se zèbre d’éclairs. Aujourd’hui c’est pour les vrais ceux qui craignent dégun

Léger (trop léger ?) échauffement de 5/10mn grand max.
Je me place dans le sas de tous ceux qui n’ont pas de licence FFA. On est pas trop loin de l’arche de départ.
Un coup de feux, personne ne bouge, une vague part, puis s’arrête, puis bouchonne, le tapis de départ qui capte la puce est étroit. Des concurrents ne sont pas contents et le font savoir. Moi j’ai trop à me concentrer sur ce moment que je n’aime pas pour pouvoir râler
On zigzague, on passe petit à petit et 1er km en 4 mn
Pan, tarzan, je viens de me prendre 20 sec de retard au départ, plus ces 15 sec de zigzag. 35 secondes dans la musette. Pire que l’année dernière où j’étais parti du fond.

2ème km au 10ème km :
Je tiens l’allure sans problème. Le cardio flatteur au début, part en brioche et m’annonce que je viens de naitre, 219 puis que je ne suis pas loin de mourir avec un bon 239.
Il devient enfin cohérent au bout de quelques mn et c’est conforme à mes sensations 166/167, en théorie je peux monter à 170.
L’année dernière Ma FC moy sur ce semi était de 171.

Les kilomètres défilent et mon GPS indique une distance inférieure à celle officielle des panneaux. Tant mieux c'est du temps de gagner.
Je double les 2 premières féminines d'origine burundaise. Tout le monde fait de gros écarts pour éviter les très grosses flaques. Au bout d'un moment j'en ai un peu marre et je les traverse on verra bien. Pour l'instant mes pieds ne sont pas trop mouillés.
Même si mon rythme est réglé via le GPS à 16km/h cette allure pas familière m'oblige à tantôt un peu accélérer ou à un peu ralentir pour ne pas dépasser les 16.3km/h.
Je ne prends aucun ravitaillement. Je sens bien que si je flanche aujourd'hui ce ne sera pas le cardio qui est idéal, ni les muscles.
Je me suis tellement entrainé ces 3 dernières semaines sur de la fatigue qu' aujourd'hui elles sont toutes légères.
Par contre je sens une gène au niveau du ventre. Le diaphragme me donne l'impression de devoir forcer pour fonctionner normalement. La digestion de l'excès de glucides s'est mal effectuée. Je suis atteint de météorisme abdominal.
Une seule solution : dégazer. Je suis désolé mais je suis obligé de tout expliquer pour que vous compreniez mes mésaventures.
La solution ce serait de péter un bon gros coup et on en parlerait plus. D'autant plus que les féminines sont loin maintenant. Elles n'entendront rien, enfin ça s'est pas sur. Le gars qui s'est intercalé entre nous sera peut être plus indulgent.
Mais voilà impossible d'expulser quoi que ce soit. Je vais devoir faire avec jusqu'au bout.

Arrive le 10ème km :
Un chrono installé à mi parcours indique que je passe en 36'40
Pas d'erreur, c'est bien ce qui est indiqué (après course l'analyse avec mon GPS m'assurera que je suis passé en moins de 37'30 en réel. Mais sur l'instant j'avais préféré afficher le cardio que le chrono)
Waou ça va vite dans ma tête, j'oublie les flatulences bloquées. Je me dis que l'écart entre ce que je pensais et ce qui est indiqué est surement lié à la petite différence de distance que j'ai déjà remarquée et que je n'ai pas du faire bien attention à chaque km . Ma FC et l'allure me suffisaient amplement comme régulateur de vitesse.
Bref je pensais avoir au moins 50 sec d'avances sur les 11km qui restent.
Si je finis à 3'50/km, c'est dans la popoche à fafane. Et tout ça avec une FC d'à peine 166.



2ème semi du semi :
On repasse devant le dernier tiers du peloton. Je ne regarde pas de l'autre côté pour pouvoir me concentrer sur ma respiration sinon c'est la même mésaventure qu'au marathon d'Annecy. J'avais fait la 2ème partie avec un point de côté terrible laissant filer 5mn.
Sans le vouloir je m'aperçois qu'une collègue est de l'autre côté, d'instinct je la salue bruyamment. Oups l'idiot que je suis.
« Mais t'as qu'un neurone ou quoi ? Qu'est ce que je viens de te(me) dire ?»
« Pense à ta course, bon sang»

Mon allure faiblie petit à petit mais je suis capable d'accélérer pour remettre les pendules à l'heure. Ce sera ma dernière accélération
La douleur arrive semblable à un point de côté, je fais 2km à 15km/h . Si j'essaie de retrouver du dynamisme je suis cloué sur place, j'ai mal.
C'est perdu pour mon chrono mais je pense plus à arriver sur la ligne qu'à ça.
Je ne perds qu'1 km/h et il me semble que je me traine, la queue entre les jambes et le regard fuyant.
J'aperçois un panneau brumisateur, ils sont drôles ces nîmois. Du coup je pense à autre chose.
L'allure remonte petit à petit, une légère côte me paraît moins haute que l'année dernière. Probablement quelqu'un qui l'a rabotée. Même en courant je me fais rire. Pourtant elle n'est vraiment pas bonne celle la. Je pense à mon fils aîné à qui j'explique de ne pas trop rire de ses blagues. Rire pour si peu ? Une petite décharge d'endorphine probablement.
La petite descente qui suit nous conduit vers un chemin inondé sur 100m avec de l'eau jusqu'aux chevilles
Je n'avais jusqu'alors que les pieds mouillés. J'attaque en pointe mais c'est peine perdue.
Ma cheville vrille dans un trou, pas de bobos...ouf.
Mes chaussures se gorgent d'eau, ma foulée fera « shtonc,shtonc,shtonc » jusqu'à la fin.
1 gars me double pour faire moins de 1h20. Sur les 4 derniers km je perds 50sec !! Je ne lutte pas, mon chrono m'importe peu à ce moment là, ce qui compte c'est que ce point de côté ne réapparaisse pas.
C'est la tête basse que je retourne dans la ville, on fait le tour des arènes.
Mon temps réel sera de 1h20 et 50 secondes.
Le temps officiel je le zappe c'est n'importe quoi.

Les gentils bénévoles me remettent un sac avec de la Brandade (miam), de l'huile d'olive et du jus de pomme.
On a eu un tee shirt à l'inscription et on arrive dans les arènes. Le Macadam club Nimois fait bien les choses avec 2500 personnes réunies sur les 3 courses.


Si un jour de vise à nouveau moins de 1H19 à Nimes il faudra que je m'entraine à faire moins de 1h18 pour avoir de la marge.
Je ne surcharge plus les veilles de course en glucides.
Je pense que mes mésaventures du jour viennent de là. Mon alimentation se fera normalement en diminuant simplement les fibres.

Aujourd'hui j'ai les mollets très courbaturés, j'ai essayé depuis cette année des pompes légères avec peu de drop. Ce qui fait que j'attaque moins la foulée par le talon. Ma technique de course s'améliore. D'habitude quand j'ai des courbatures c'est sur les quadriceps. A l'évidence je progresse. Je deviens un vrai coureur à pieds avec des vrais courbatures de coureurs. J'ai toujours lu qu'en CAP ce sont les muscles postérieurs les plus sollicités.


En rentrant à la maison mon fils cadet me demande si cette fois ci je me suis perdu?
Je lui réponds que non et que j'ai fait de mon mieux en étant très attentif.
Il semble soulagé. Les enfants réussissent en quelques mots à revenir à l'essentiel.

Jolie CR et félicitation pour ton très jolie chrono.

Jolie course et CR bien sympa à lire.
ça laisse rêveur une allure pareille......
Reste pas grand chose à faire pour passer atteindre ton objectif....

Et pour les fibres, il faut soit les supprimer complétement pour pas souffrir soit en manger nettement plus pour disperser les adversaires tout en profitant de l'effet turboréacteur
Ok... je me tais

Re félicitations pour le chrono et merci pour ce CR surper sympa à lire !!!

Vivement le prochain avec l'objectif chrono qui va avec !

Ps : je confirme que de telles allures ça laisse rêveur !!!

Merci pour ce compte-rendu, sté.
Cet objectif de moins de 1h19 n'est que partie remise avec une prépa plus complète et l'expérience de cette avant-course.

Bonsoir Sté

Tout d'abord, je te réitère mes facilitations bravo! Comme tu le dis, tu deviens un vrai coureur a pied j'adore ton style, tu te prends pas la tête et tu sais rester humble, c'est la marque des grands

Tu améliores ton chrono de plus de 2' le tout avec pas mal de maux de ventres a gérer tu peux relever la tête et être fier de toi! Bravo champion!

Sinon je ne voudrais pas te rappeler que sur ton suivi, on avait dit que tu devais te sortir les doigts fallait pas te retenir pour dégazer

Maintenant bon repos! Quoique, tu voudrais pas nous claquer un temps sur 10km comme JeckX ?

Au plaisir de te lire et merci pour ton CR, j'ai pu faire la course depuis mon canapé et dis a tes gosses que leur papa est fantastique