fin de saison en beaujolais (semi)
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préparation et état d'esprit :
La fin de saison de cap pointe le bout de son nez.
Après le semi de Lyon le 7 octobre où je suis allé battre mon record de plus de 5', me voilà de nouveau lancé sur un semi, celui du beaujolais. L'automne aura été consacré à cette distance.
Le beaujolais s'est déjà largement teinté des couleurs automnales soulignant les parcelles de vigne parmi les prairies ou les bois : du jaune, du rouge, de l'ocre. Un temps typiquement beaujolais ce samedi 17 novembre : tout est noyé dans le brouillard de la saône même si le soleil brille au dessus. Temps frais, le brouillard se lève de temps à autre, de très bonnes conditions pour courir avec plaisir et décontraction.
C'est dans cet esprit que je veux courir le semi du beaujolais, en faisant de mon mieux sans pression spécifique de chrono puisque il y a du dénivelé et que je ne sais pas trop comment je vais le digérer. Je suis beaucoup plus affuté qu'il y a 1 mois et demi à Lyon, et j'ai le secret et raisonnable espoir d'améliorer mon temps de 1h23'37". Je ne l'ai pas trop clamé mais sur la ligne de départ j'y crois très fort.
Une fin de saison en forme de cerise sur le gâteau en quelque sorte.
Ce fut ma première saison complète de course à pied avec des objectifs au printemps et des objectifs à l'automne. Une saison où j'ai travaillé très régulièrement et méthodiquement ma vitesse et mes allures. Une saison où j'aurai beaucoup progressé montant ma vma de 17,8 à 18,8 ou 19 km/h. Une saison où j'ai (déjà) concrétisé un rêve que je pensais atteignable mais plus lointain (cf mon marathon d'Annecy en moins de 3h). Une saison aussi contrarié en début d'été par une grosse entorse qui m'a fait douter et de continuer et de la faisabilité de mes objectifs (que je ne détaille pas ici; je suis assez bavard comme ça )
Côté entrainement, entre les 2 semis, après 4-5 jours de repos complet après Lyon, j'ai repris quelques footing. Restaient alors 5 semaines qui ont été les 5 dernières semaines d'un plan 12 semaines-5 séances. Encore un peu de vma courte pour entretenir la vitesse (le 100% passe désormais très bien à 19 km/h environ ) et des AS21 menées dans tout terrain et sur toute pente entre 3'53" et 4'00 et des ratios très bon, les mêmes qu'au printemps à 4'12"-15". J'ai gagné une quinzaine de secondes sur mes allures. Quel pied ! Quel pied ! ça relativise complètement ma déception de fin de course.
Top départ au top de ma forme :
Après avoir vu passer Fifi sur le marathon dans notre zone de départ à 12h38 comme prévu , me voilà dans le sas élite (vous pouvez rigoler...j'ai clairement pas encore le niveau mais bon je courrai pour endurance shop donc on était mis là et c'est très très confortable pour le départ). ça part et ça part très vite; 18 km/h mais je me méfie tout de suite, je freine, je freine. Je suis quand même à 3'40"; je freine encore et boucle le km1 en 3'47 (je suis censé tenir 3'55"). je ralentis encore; km2 en 3'53", je suis hyper bien, petite côte sur mon terrain de footing, je la randonne.
km3 : 3'51", se profile la première grosse côte à 8-10% sur 200-300m (700m en tout). je l'avale en 3'57" (km4) en reprenant du monde. Je suis à 50m derrière David avec qui je courre en équipe et qui lui partait aujourd'hui sur des bases de 3'47". Cela m'encourage à bien calmer la dépense énergétique, je veux arriver frais au 12ème, au pied de la côte de 3km...
Peine perdue les amis, peine perdue : km5 en 3'45" , je suis dans un très joli jour, je me sens très bien et suis très prudent sur mes sensations et mon cardio est à 172-173, je suis dans la gamme; le terrain désormais descendant m'aide beaucoup dans ces allures.
Toujours sur mes terres de footing, je profite du paysage et garde David à 100m maxi devant moi. Si ça veut rigoler je me dis... (le mec doit valoir 1h20 ou 21 sur semi; juste la perspective d'arriver pas trop loin motive ...)
Tiens, j'ai un point vers l'intestin à gauche. Rien de terrible, je traite par le mépris... Mais j'analyse quand même dans ma petite tête : pas normal tout ça, j'ai maintenant l'habitude de ces allures et clairement de ce terrain ci, le cardio est bon, les sensations excellentes.
Bingo ! "t'as été prudent de manger 5h avant le départ mais t'as pas pu t'empêcher de rebouffer 2h30 avant du gatosport, des fois qu'au dernier moment tu voulais faire le marathon". je suis en digestion mal ficelée, mal finie et l'intestin se noue gentiment.
km6 en 3'43"
Je souffle, je gère, ça ira bien me dis-je, je n'ai jamais eu de gros souci de ce genre à part en toute fin de marathon à Nice après un ravitaillement que je n'aurai pas du prendre
Alerte, alerte ! Pourquoi ai-je déjà posé mon cerveau ???
je n'aurai pas dû me ravitailler au km7 sachant tout cela.
Et bien non, con comme je suis, je le fais. Et hop un gel ! Et hop de l'eau froide par dessus : impecc !
km7 en 3'50" avec ravitaillement. Je vais vite mais je me fais doubler, le terrain est clairement à la descente, je laisse partir; ma stratégie est établie depuis longtemps : être le mieux possible au pied de la côte et en régler un maximum dans la côte. je souffle pour essayer de faire passer ces crampes qui ressemblent à des points. Avec de la chance, ça va passer ou se maintenir.
km8 à 10 : 3'45", 3'56" et 3'50". je passe les 10km en 38'16", deuxième meilleure perf sur cette distance pour moi, à 25" de mon record et si c'était l'arrivée d'un 10km, mon état de relative fraicheur serait indécent Bon, ça n'a pas l'air là parce que j'essaye de vous faire ressentir ma course mais en fait j'ai quand même bien donné jusque là, c'est pas facile einh !
Je suis super content et je vais bien à part cette histoire d'intestins qui ne passe pas. je suis maintenant au niveau où j'encourageai Fifi tout à l'heure, revenu donc sur la ligne de départ du semi (il se fait en 2 boucles différentes). A mon tour, je suis encouragé par 2 collègues qui courent la 12 dans quelques minutes (il faut vraiment dire la qualité de l'organisation du beaujolais où les participants de chaque course ont comme supporters potentiels les participants des autres courses.)
km11 et 12 : 3'50" et 3'52" plat et faux plat avant la fameuse côte de 3km, je récupère tous ceux qui m'ont passé dans la descente, je récupère David mon équipier qui a l'air correct mais sans plus. Je l'encourage, lui dis qu'on va finir ensemble, qu'il faut s'accrocher... mais, avouons le, je me dis que j'ai une belle chance de finir devant lui. Mon égo est à fond de 5 . Soyons clair, la fin va être beaucoup plus douloureuse pour moi et il finira 20 secondes devant moi. Joli tir groupé des équipiers malgré tout ! Le 3ème de notre équipe malheureusement va finir un peu dans les choux par rapport à ses temps habituel; dommage.
LA côte :
Bon, voici la côte
Je l'ai travaillé depuis 1 mois, j'accélère au train et là je monte dans les tours, 175 mais cela n'a rien d'indécent, j'ai couru tout le semi de Lyon à 179-180; je sais que j'ai de la marge. Bien sûr, l'effort supplémentaire, si il a mis tout le monde d'accord derrière n'arrange pas mes crampes qui commencent à me bloquer le diaphragme. je récupère sur les 800m de faux plat qui suivent (côte de 3km avec des petits replats comme ça...). Ouais, bof km13 en 4'07.
De nouveau on est dans le raide, virage à gauche après la maison, j'en mets un petit coup et ça monte, ça monte, Pas si mal que ça.
km14 en 4'13", le haut de la côte est à 150m, il reste juste le long faux plat de 1,2km où je comptais poursuivre au train sans plus laisser retomber le palpitant.
LA tuile :
mais voilà, c'est terminé, le diaphragme se bloque d'un coup sec, ou les intestins, je sais plus trop. Plus moyen de maintenir l'allure, je marche quelques pas. Je commence à entrevoir la fin,douloureuse. Je repars en trottinant, je dois tomber quelques instants sous les 12 km/h et à partir de là, je fais le yoyo : dès que ça va mieux sur le bide, j'accélère pour ne pas trop faire chuter l'allure. Je limite les dégâts avec un 4'35" sur ce 15ème km. Quelle déception. je suis repris doucement sur les km qui suivent.
Je suis dégoûté, la tête ne lâche rien du tout mais la partie digestive de mon corps me rappelle que la réalité est toujours un peu plus complexe que la belle théorie de l'entrainement.
Malgré tout, très honnêtement, je suis à ce moment là serein et ça, ça m'a fait plaisir. Je sais quand même que si je maintiens ma misère comme ça, je vais quand même faire un bon temps. km16 en 4'15", je récupère un peu de la crampe-bloquage, je souffle, je souffle, je me masse le ventre pour faire descendre tout le bordel que je sens bloqué sous l'estomac en gros. ça me soulage mais à 15 à l'heure, c'est pas pratique de se masser le ventre, je vous jure .
Grosse descente jusqu'à villefranche, je fais 2km en 3'57" et je me dis que c'est toujours ça de pris mais que dire à part que je suis à 150 de pulsation ! La douleur m'empêche de faire travailler coeur et muscles réellement. David me reprend sans souci dans la descente. On se connaît peu, on est juste en équipe ensemble pour endurance shop; un mot en me redoublant aurait été cool. je n'en ai pas le souvenir. Au prochain semi mon bonhomme ...
Restent 3 km de plat, quelques escaliers. km19: 4'04" ; km20: 4'16" Je me crispe à chaque relance, chaque virage mais je connais bien tous ces lieux, on traverse même mon lycée. Voilà je sais que je vais arriver à boucler. Je suis alors ni content ni aigri, j'essaye juste de bien finir l'ouvrage à 15 à l'heure pas bien mieux. Je me donne le mieux que me permettent ces crampes, je vois le chrono : moins d'1h24 (1h23'50" à la puce).
C'est bien. Les jalons sont posés et dans ma tête, à ce moment là, je sais ce que je fais en 2013
Epilogue :
Je suis resté très frustré après la course. Je me suis longuement interrogé sur cette frustration. Bon, OK, mon égo a ramassé un petit coup derrière la nuque (ça ne lui fait pas de mal entre nous ) mais ce n'est pas que ça tout de même !? Le chrono raté ? Oui peut être mais je sens bien que sans blessure grave et avec un bon entrainement que je vais aller chercher mon record dès 2013... Alors quoi ? Je crois que depuis hier j'ai trouvé : ma frustration d'après course vient de ce que je n'ai pas eu la chance hier de ressentir cet état particulier d'épuisement et d'abandon de soi de fin de course où le corps et l'esprit s'unissent, certes comme 2 chaussettes dépareillées, mais s'unissent quand même quelques minutes pour donner plus que ce que l'on se saurait cru capable de réaliser. Pour moi, ces moments sont typiques des fins de marathons et ce sont des moments de plénitude; je suis pleinement au monde à ce moment là; pas d'autres objectifs que celui, simple, de poursuivre le mouvement. C'est une traduction me semble-t-il d'un certain plaisir pris à vivre.
Hier, j'ai été privé de ces beaux instants de course à pied. C'est juste ça et ce que j'en retire c'est la certitude que j'aime vraiment mettre un pied devant l'autre
La fin de saison de cap pointe le bout de son nez.
Après le semi de Lyon le 7 octobre où je suis allé battre mon record de plus de 5', me voilà de nouveau lancé sur un semi, celui du beaujolais. L'automne aura été consacré à cette distance.
Le beaujolais s'est déjà largement teinté des couleurs automnales soulignant les parcelles de vigne parmi les prairies ou les bois : du jaune, du rouge, de l'ocre. Un temps typiquement beaujolais ce samedi 17 novembre : tout est noyé dans le brouillard de la saône même si le soleil brille au dessus. Temps frais, le brouillard se lève de temps à autre, de très bonnes conditions pour courir avec plaisir et décontraction.
C'est dans cet esprit que je veux courir le semi du beaujolais, en faisant de mon mieux sans pression spécifique de chrono puisque il y a du dénivelé et que je ne sais pas trop comment je vais le digérer. Je suis beaucoup plus affuté qu'il y a 1 mois et demi à Lyon, et j'ai le secret et raisonnable espoir d'améliorer mon temps de 1h23'37". Je ne l'ai pas trop clamé mais sur la ligne de départ j'y crois très fort.
Une fin de saison en forme de cerise sur le gâteau en quelque sorte.
Ce fut ma première saison complète de course à pied avec des objectifs au printemps et des objectifs à l'automne. Une saison où j'ai travaillé très régulièrement et méthodiquement ma vitesse et mes allures. Une saison où j'aurai beaucoup progressé montant ma vma de 17,8 à 18,8 ou 19 km/h. Une saison où j'ai (déjà) concrétisé un rêve que je pensais atteignable mais plus lointain (cf mon marathon d'Annecy en moins de 3h). Une saison aussi contrarié en début d'été par une grosse entorse qui m'a fait douter et de continuer et de la faisabilité de mes objectifs (que je ne détaille pas ici; je suis assez bavard comme ça )
Côté entrainement, entre les 2 semis, après 4-5 jours de repos complet après Lyon, j'ai repris quelques footing. Restaient alors 5 semaines qui ont été les 5 dernières semaines d'un plan 12 semaines-5 séances. Encore un peu de vma courte pour entretenir la vitesse (le 100% passe désormais très bien à 19 km/h environ ) et des AS21 menées dans tout terrain et sur toute pente entre 3'53" et 4'00 et des ratios très bon, les mêmes qu'au printemps à 4'12"-15". J'ai gagné une quinzaine de secondes sur mes allures. Quel pied ! Quel pied ! ça relativise complètement ma déception de fin de course.
Top départ au top de ma forme :
Après avoir vu passer Fifi sur le marathon dans notre zone de départ à 12h38 comme prévu , me voilà dans le sas élite (vous pouvez rigoler...j'ai clairement pas encore le niveau mais bon je courrai pour endurance shop donc on était mis là et c'est très très confortable pour le départ). ça part et ça part très vite; 18 km/h mais je me méfie tout de suite, je freine, je freine. Je suis quand même à 3'40"; je freine encore et boucle le km1 en 3'47 (je suis censé tenir 3'55"). je ralentis encore; km2 en 3'53", je suis hyper bien, petite côte sur mon terrain de footing, je la randonne.
km3 : 3'51", se profile la première grosse côte à 8-10% sur 200-300m (700m en tout). je l'avale en 3'57" (km4) en reprenant du monde. Je suis à 50m derrière David avec qui je courre en équipe et qui lui partait aujourd'hui sur des bases de 3'47". Cela m'encourage à bien calmer la dépense énergétique, je veux arriver frais au 12ème, au pied de la côte de 3km...
Peine perdue les amis, peine perdue : km5 en 3'45" , je suis dans un très joli jour, je me sens très bien et suis très prudent sur mes sensations et mon cardio est à 172-173, je suis dans la gamme; le terrain désormais descendant m'aide beaucoup dans ces allures.
Toujours sur mes terres de footing, je profite du paysage et garde David à 100m maxi devant moi. Si ça veut rigoler je me dis... (le mec doit valoir 1h20 ou 21 sur semi; juste la perspective d'arriver pas trop loin motive ...)
Tiens, j'ai un point vers l'intestin à gauche. Rien de terrible, je traite par le mépris... Mais j'analyse quand même dans ma petite tête : pas normal tout ça, j'ai maintenant l'habitude de ces allures et clairement de ce terrain ci, le cardio est bon, les sensations excellentes.
Bingo ! "t'as été prudent de manger 5h avant le départ mais t'as pas pu t'empêcher de rebouffer 2h30 avant du gatosport, des fois qu'au dernier moment tu voulais faire le marathon". je suis en digestion mal ficelée, mal finie et l'intestin se noue gentiment.
km6 en 3'43"
Je souffle, je gère, ça ira bien me dis-je, je n'ai jamais eu de gros souci de ce genre à part en toute fin de marathon à Nice après un ravitaillement que je n'aurai pas du prendre
Alerte, alerte ! Pourquoi ai-je déjà posé mon cerveau ???
je n'aurai pas dû me ravitailler au km7 sachant tout cela.
Et bien non, con comme je suis, je le fais. Et hop un gel ! Et hop de l'eau froide par dessus : impecc !
km7 en 3'50" avec ravitaillement. Je vais vite mais je me fais doubler, le terrain est clairement à la descente, je laisse partir; ma stratégie est établie depuis longtemps : être le mieux possible au pied de la côte et en régler un maximum dans la côte. je souffle pour essayer de faire passer ces crampes qui ressemblent à des points. Avec de la chance, ça va passer ou se maintenir.
km8 à 10 : 3'45", 3'56" et 3'50". je passe les 10km en 38'16", deuxième meilleure perf sur cette distance pour moi, à 25" de mon record et si c'était l'arrivée d'un 10km, mon état de relative fraicheur serait indécent Bon, ça n'a pas l'air là parce que j'essaye de vous faire ressentir ma course mais en fait j'ai quand même bien donné jusque là, c'est pas facile einh !
Je suis super content et je vais bien à part cette histoire d'intestins qui ne passe pas. je suis maintenant au niveau où j'encourageai Fifi tout à l'heure, revenu donc sur la ligne de départ du semi (il se fait en 2 boucles différentes). A mon tour, je suis encouragé par 2 collègues qui courent la 12 dans quelques minutes (il faut vraiment dire la qualité de l'organisation du beaujolais où les participants de chaque course ont comme supporters potentiels les participants des autres courses.)
km11 et 12 : 3'50" et 3'52" plat et faux plat avant la fameuse côte de 3km, je récupère tous ceux qui m'ont passé dans la descente, je récupère David mon équipier qui a l'air correct mais sans plus. Je l'encourage, lui dis qu'on va finir ensemble, qu'il faut s'accrocher... mais, avouons le, je me dis que j'ai une belle chance de finir devant lui. Mon égo est à fond de 5 . Soyons clair, la fin va être beaucoup plus douloureuse pour moi et il finira 20 secondes devant moi. Joli tir groupé des équipiers malgré tout ! Le 3ème de notre équipe malheureusement va finir un peu dans les choux par rapport à ses temps habituel; dommage.
LA côte :
Bon, voici la côte
Je l'ai travaillé depuis 1 mois, j'accélère au train et là je monte dans les tours, 175 mais cela n'a rien d'indécent, j'ai couru tout le semi de Lyon à 179-180; je sais que j'ai de la marge. Bien sûr, l'effort supplémentaire, si il a mis tout le monde d'accord derrière n'arrange pas mes crampes qui commencent à me bloquer le diaphragme. je récupère sur les 800m de faux plat qui suivent (côte de 3km avec des petits replats comme ça...). Ouais, bof km13 en 4'07.
De nouveau on est dans le raide, virage à gauche après la maison, j'en mets un petit coup et ça monte, ça monte, Pas si mal que ça.
km14 en 4'13", le haut de la côte est à 150m, il reste juste le long faux plat de 1,2km où je comptais poursuivre au train sans plus laisser retomber le palpitant.
LA tuile :
mais voilà, c'est terminé, le diaphragme se bloque d'un coup sec, ou les intestins, je sais plus trop. Plus moyen de maintenir l'allure, je marche quelques pas. Je commence à entrevoir la fin,douloureuse. Je repars en trottinant, je dois tomber quelques instants sous les 12 km/h et à partir de là, je fais le yoyo : dès que ça va mieux sur le bide, j'accélère pour ne pas trop faire chuter l'allure. Je limite les dégâts avec un 4'35" sur ce 15ème km. Quelle déception. je suis repris doucement sur les km qui suivent.
Je suis dégoûté, la tête ne lâche rien du tout mais la partie digestive de mon corps me rappelle que la réalité est toujours un peu plus complexe que la belle théorie de l'entrainement.
Malgré tout, très honnêtement, je suis à ce moment là serein et ça, ça m'a fait plaisir. Je sais quand même que si je maintiens ma misère comme ça, je vais quand même faire un bon temps. km16 en 4'15", je récupère un peu de la crampe-bloquage, je souffle, je souffle, je me masse le ventre pour faire descendre tout le bordel que je sens bloqué sous l'estomac en gros. ça me soulage mais à 15 à l'heure, c'est pas pratique de se masser le ventre, je vous jure .
Grosse descente jusqu'à villefranche, je fais 2km en 3'57" et je me dis que c'est toujours ça de pris mais que dire à part que je suis à 150 de pulsation ! La douleur m'empêche de faire travailler coeur et muscles réellement. David me reprend sans souci dans la descente. On se connaît peu, on est juste en équipe ensemble pour endurance shop; un mot en me redoublant aurait été cool. je n'en ai pas le souvenir. Au prochain semi mon bonhomme ...
Restent 3 km de plat, quelques escaliers. km19: 4'04" ; km20: 4'16" Je me crispe à chaque relance, chaque virage mais je connais bien tous ces lieux, on traverse même mon lycée. Voilà je sais que je vais arriver à boucler. Je suis alors ni content ni aigri, j'essaye juste de bien finir l'ouvrage à 15 à l'heure pas bien mieux. Je me donne le mieux que me permettent ces crampes, je vois le chrono : moins d'1h24 (1h23'50" à la puce).
C'est bien. Les jalons sont posés et dans ma tête, à ce moment là, je sais ce que je fais en 2013
Epilogue :
Je suis resté très frustré après la course. Je me suis longuement interrogé sur cette frustration. Bon, OK, mon égo a ramassé un petit coup derrière la nuque (ça ne lui fait pas de mal entre nous ) mais ce n'est pas que ça tout de même !? Le chrono raté ? Oui peut être mais je sens bien que sans blessure grave et avec un bon entrainement que je vais aller chercher mon record dès 2013... Alors quoi ? Je crois que depuis hier j'ai trouvé : ma frustration d'après course vient de ce que je n'ai pas eu la chance hier de ressentir cet état particulier d'épuisement et d'abandon de soi de fin de course où le corps et l'esprit s'unissent, certes comme 2 chaussettes dépareillées, mais s'unissent quand même quelques minutes pour donner plus que ce que l'on se saurait cru capable de réaliser. Pour moi, ces moments sont typiques des fins de marathons et ce sont des moments de plénitude; je suis pleinement au monde à ce moment là; pas d'autres objectifs que celui, simple, de poursuivre le mouvement. C'est une traduction me semble-t-il d'un certain plaisir pris à vivre.
Hier, j'ai été privé de ces beaux instants de course à pied. C'est juste ça et ce que j'en retire c'est la certitude que j'aime vraiment mettre un pied devant l'autre
Last Edit:il y a 12 ans 6 jours
par robin
Dernière édition: il y a 12 ans 6 jours par robin.
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Réponse de RunningZap sur le sujet Re: fin de saison en beaujolais (semi)
Posted il y a 12 ans 6 jours #200761
Bonsoir et beau chrono (enfin bon tu doit être rodé depuis le temps )
J'interviens sur ton dernier paragraphe, je pense avoir vécu la même chose pour ma première course: le Paris Versailles 2012, deux jours avant la course, la tuile qui tombe: une belle crève après plusieurs semaines d'entraînement a mon petit niveau...
Je fais ma course et après 10km, plus rien niveau sensation, je me sens sans force pourtant je m'étais limite à courir a 160bpm... C'est pas bien haut pour vous autres
Une fois la ligne franchie, je suis pris d'un sentiment de déception car jusqu'à présent j'étais capable de finir mes séances sur une belle note. Et la rien de tout ça, je n'ai pas pu, rien dans les jambes, rien dans la tête pour remonter la pente. La panne quoi! Un sentiment d'inachevé en quelque sorte, je n'ai pas pu tout donner: j'ai couru comme un dimanche sans me faire mal, me surpasser... J'avais mon chrono d'1h28 qui était a portée de semelle, mais non, trop loin ce jour la, un sentiment de déception car je n'ai pas pu me donner a 110%.
Comme toi mon ego en a pris un coup, mais c'est plus le sentiment d'impuissance de se donner à fond qui a prédominer longtemps après ce dimanche 30 septembre 2012.
Bonne soirée
J'interviens sur ton dernier paragraphe, je pense avoir vécu la même chose pour ma première course: le Paris Versailles 2012, deux jours avant la course, la tuile qui tombe: une belle crève après plusieurs semaines d'entraînement a mon petit niveau...
Je fais ma course et après 10km, plus rien niveau sensation, je me sens sans force pourtant je m'étais limite à courir a 160bpm... C'est pas bien haut pour vous autres
Une fois la ligne franchie, je suis pris d'un sentiment de déception car jusqu'à présent j'étais capable de finir mes séances sur une belle note. Et la rien de tout ça, je n'ai pas pu, rien dans les jambes, rien dans la tête pour remonter la pente. La panne quoi! Un sentiment d'inachevé en quelque sorte, je n'ai pas pu tout donner: j'ai couru comme un dimanche sans me faire mal, me surpasser... J'avais mon chrono d'1h28 qui était a portée de semelle, mais non, trop loin ce jour la, un sentiment de déception car je n'ai pas pu me donner a 110%.
Comme toi mon ego en a pris un coup, mais c'est plus le sentiment d'impuissance de se donner à fond qui a prédominer longtemps après ce dimanche 30 septembre 2012.
Bonne soirée
par RunningZap
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- vlad78
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Réponse de vlad78 sur le sujet Re: fin de saison en beaujolais (semi)
Posted il y a 12 ans 6 jours #200771
Tout n'est pas si simple dans l'univers de la CAP...
Mais malgré tout bravo pour cette perf', certains seraient prêts à se damner pour tourner à 15km/h sur semi!
Quels sont tes objectifs pour la suite ?Passer sur 10km ?
Bonne récup' en tout cas.
Mais malgré tout bravo pour cette perf', certains seraient prêts à se damner pour tourner à 15km/h sur semi!
Quels sont tes objectifs pour la suite ?Passer sur 10km ?
Bonne récup' en tout cas.
par vlad78
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- Seb35
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Réponse de Seb35 sur le sujet Re: fin de saison en beaujolais (semi)
Posted il y a 12 ans 6 jours #200783
Tu es un peu déçu par ton chrono, mais bon l'avantage c'est que ça te laisse plus de marges pour la prochaine fois ! Si tu trouves un semi bien roulant, ça risque d'aller très très vite...
En attendant repose-toi bien et encore bravo pour ce chrono qui ferait rêver plus d'un coureur (et moi le premier) !
A un dernier truc : sympa ta conclusion ! Même si je n'ai vraiment ressenti cette union entre le corps et l'esprit (chez moi c'est plutôt le corps qui prend le dessus sur l'esprit), c'est très joli !
En attendant repose-toi bien et encore bravo pour ce chrono qui ferait rêver plus d'un coureur (et moi le premier) !
A un dernier truc : sympa ta conclusion ! Même si je n'ai vraiment ressenti cette union entre le corps et l'esprit (chez moi c'est plutôt le corps qui prend le dessus sur l'esprit), c'est très joli !
par Seb35
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- deru84
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Réponse de deru84 sur le sujet Re: fin de saison en beaujolais (semi)
Posted il y a 12 ans 6 jours #200786
Bravo quand même pour ce très joli chrono
par deru84
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- astro
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Réponse de astro sur le sujet Re: fin de saison en beaujolais (semi)
Posted il y a 12 ans 6 jours #200796
Salut robin. Merci pour ce beau récit j'ai pris plaisir de le lire. Surtout le début oú tu décris ton année et une préparation sans blessure. Je m'y reconnaît un peu cette année. C'est vrai que sans blessure on progresse bcp.
Je suis certain que l'année prochaine tu dépassera tes objectif et te souhait une année comme 2012 sans blessure!
Encore une fois bravo
Je suis certain que l'année prochaine tu dépassera tes objectif et te souhait une année comme 2012 sans blessure!
Encore une fois bravo
par astro
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