SEMI DU JOGG'ILES: MON RECORD EXPLOSE !!

LE SEMI DU JOGG’ILES : VIVEMENT LA MISOGYNIE !

Je me suis inscrit au semi du Jogg’îles afin de faire mieux que sur le semi de Lyon (mon premier essai sur la distance) où j’avais réalisé 1h50’02’’.
Je n’ai pas choisi la facilité car en même temps se courent les foulées vénissianes avec un semi sur route alors que le Jogg’îles est une épreuve essentiellement sur chemin de terre dont une grande ou belle partie (c’est selon) se déroule en sous-bois ou en lisière de forêt. D’ailleurs, les organisateurs nous annonceront que plusieurs aménagements ont été réalisés en tout hâte pour rendre le tracé praticable à cause d’inondations qui ont suivi les dernières perturbations climatiques de la nuit dernière. Sachant qu’en plus, il faudra courir 21,210 km jusqu’à l’arrivée, je commence à me demander si je ne vais pas regretter ma décision.
Alors pourquoi ce choix ? me demanderez-vous . C’était l’occasion pour moi de boucler la boucle et de terminer ma saison là où elle avait commencé car c’est ici que j’ai pris part à ma première compétition en novembre 2011 sur le 10km. Pour autant, je n’ai pas abandonné mon objectif des 1h45, chrono qui m’avait nargué à Lyon et tant pis si je suis trop prétentieux. La course, seul juge de paix, en décidera.

Néanmoins, je ne suis pas dans les meilleures dispositions avant le départ. J’ai très mal dormi la nuit précédant la course mais sans trop savoir pourquoi et j’ai trouvé que j’étais quand même fatigué sur les dernières semaines d’entraînement ou j’ai eu du mal à récupérer après des séances intenses.
Les premiers mètres confirment cette impression. J’ai les jambes lourdes et les mollets sont durs. Toutefois, je suis parti dans l’idée de courir à 12km/h et tant que je pourrai le faire, je continuerai à cette allure. Heureusement, ces mauvaises sensations s’estompent rapidement et au fil des kilomètres, je me sens de mieux en mieux. Je n’ai aucun mal à tenir ma vitesse jusqu’au premier ravitaillement même si je m’aperçois qu’en ce début de course, je suis doublé de toute part alors que moi, je ne rattrape personne. J’attrape mes premiers gels et j’essaie de boire tout en courant mais c’est peine perdue, je m’étouffe de nouveau m’obligeant à m’arrêter. En fait, je vais m’arrêter à chaque ravitaillement et selon le logiciel Garmin qui est très intéressant de ce point de vue puisqu’il donne le temps où je suis à l’arrêt, je vais perdre 53 secondes dans cet exercice que je ne maîtrise pas du tout. Si on ajoute les moments où j’ai dû ralentir pour avaler mes gels, c’est au total 1 minute 30 qui sont partis en fumée.

Je repars sur les chapeaux de roue car j’ai gaspillé toute mon avance et j’aborde la deuxième section du parcours de loin la plus difficile. Elle se compose de chemins en sous-bois, boueux par endroits et je n’ai pas vraiment l’habitude de courir dans ces conditions. Je suis d’autant plus inquiet que je souffre de mon premier point de côté consécutif à mon arrêt forcé. Mais ce n’est qu’une alerte : ce point de côté disparait comme il est venu et je me surprends à passer cette portion du semi avec une relative aisance. C’est tellement étonnant que j’imagine que je ne vais pas manquer de le payer sur le final.
Le ravitaillement suivant se fait désirer puisqu’il est placé bizarrement au 13e km. Il reste 7,5 km et je commence à souffrir. C’est à ce moment-là que j’aperçois une concurrente placée à 50 mètres devant moi. Elle me semble courir à 12km/h et je décide donc de me visser sur son allure en refusant catégoriquement de céder le moindre pousse de terrain même si je ne parviens pas à refaire une partie de mon retard. Elle restera en point de mire jusqu’à la fin puisque je terminerai à moins d’une dizaine de mètres derrière elle. Le dernier ravitaillement passé au 17e km, j’ai de plus en plus de mal à soutenir le rythme imposé. C’est à cet instant que je me remémore les paroles de Robin lors du semi de Lyon qui m’avait soufflé que « c’était dommage que j’ai craqué à 5km de l’arrivée alors que cette distance représente seulement une dernière série de 5000m à accomplir ce que j’ai été capable de réaliser à l’entraînement ». C’est fort de ce constat que je m’oblige à ne pas flancher, à ne rien lâcher. Ma joggeuse (c’est beau la misogynie !) est toujours devant moi et je vais puiser dans mes dernières forces pour courir après mon objectif que je suis en train de toucher du doigt. Il reste 3km, 2km et enfin 1000m où je donne le dernier coup de collier nécessaire pour terminer quasiment au sprint malgré le dernier raidillon cent mètres avant l’arrivée. Mais cette fois-ci, je ne suis pas surpris. Il ne m’aura pas.
La ligne d’arrivée franchie, je peux arrêter mon chrono qui se fige à 1h44’34’’ : le contrat est rempli même si je finis sur les rotules en mettant au moins une minute à retrouver mon souffle.
Je peux rendre ma puce fier du devoir accompli même si à cet instant précis, je crois dur comme fer que jamais plus on ne m’y reprendra.
Vivement la coupure car je crois que je l’ai bien mérité.

Bravo, belle explosion de record en effet

Oui bravo surtout avec ces conditions de course!

Ça me donne envie de faire un semi juste pour voir que cela donne sur la distance....

Impeccable ! Belle maîtrise (déjà!) de la distance et des allures qui font déjà envie à pas mal de gens. Que de progrès en un an, sur les allures et sans doute aussi sur le plaisir pris à courir.

Bonne récup, bonne coupure. Oublie un peu la course à pied quelques semaines

Contrat rempli pour cette année et quelle main de maître !
Tiens d'ailleurs tu es à combien en % de FCM moyen sur ta course ?

sinon comme tu l'as bien dis, tu as bien mérité ta coupure annuelle

bravo, beau récit. C'est vrai qu'il y a plein de jolies joggeuses