Ecotrail de Sommand (20 km, 1400 m+)

Quatre semaines après le Tour du Mont-Blanc, et deux semaines avant mon dernier gros objectif de l’année, il est temps de se tester un peu sur ce trail de prépa, au cœur de ma Haute-Savoie natale. Je n’ai pas fait grand-chose depuis le TMB, mis à part quelques séances de CaP, un peu de rando, et des séances de squash et de badminton. Surtout, j’ai l’impression que j’accumule les petits pépins physiques : une petite douleur type contracture au mollet gauche, qui est ensuite descendue au niveau du talon d’Achille, et un début d’aponévrosite plantaire à droite. J’essaie de gérer tout ça du mieux que je peux, tout en maintenant un niveau de forme acceptable.

En ce dimanche, c’est donc ma seule « grosse » sortie trail, et je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Ce qui est sûr, c’est qu’il fait froid : 5°C quand je me lève à 6h du mat’. Et j’ai la brillante idée d’arrivée sur le parking à 7h, soit 1h30 avant le départ de la course. 1h30 pour aller chercher mon dossard et prendre le café offert par l’organisation, je devrai y arriver… Finalement, ça passe assez vite ; en plus je tombe sur quelques connaissances d’antan, et c’est ainsi l’occasion de reprendre des nouvelles. Pas d’objectif particulier aujourd’hui, si ce n’est de ne pas me griller, et de ne surtout pas me blesser. Et un chrono entre 3h et 3h30 sera amplement suffisant.



Vérification des sacs, briefing de l’orga, et me voilà parti avec 360 acolytes. Et ça part vite ! J’avais oublié ce que c’était !! Surtout, après beaucoup de sorties longues cet été, j’ai du mal à retrouver le goût de m’arracher. Je me fais un peu violence sur les premières pentes, sur des sentiers suffisamment larges pour étaler le peloton et éviter les bouchons. Sous la Pointe de Peyret, premier sommet à atteindre, nous passons sur un monotrace, que nous suivrons sur une superbe crête. A droite, la vallée, prise dans le brouillard. A gauche, le soleil qui se lève au-dessus des montagnes. Et loin devant, le Mont-Blanc. Avec les mecs autours de moi, on se dit que rien que pour profiter de cette vue, ça vaut le peine d’être venus ! Par contre, le rythme est rapide sur cette crête bosselée, j’aurais dû partir plus doucement pour être plus tranquille.

Après pile-poil une heure de course, je rencontre mon père, venu m’encourager sur le point culminant : la Pointe de la Couennasse (ne me demandez pas d’où vient ce nom…). Je discute trente secondes, puis bascule dans une descente de presque 5 kilomètres, humide et très technique. Je glisse sur une pierre et finis sur les fesses ; plus de peur que de mal, c’est un avertissement sans frais mais il faut être très vigilant. Je passe le point de contrôle intermédiaire avec la seconde féminine. C’est clair, je suis parti trop vite ! Et puis cette descente m’a fait mal aux quadris. Pas bon pour les Aiguilles Rouges, où il faudra avaler plus de 4000 m- !

En fond de vallée, le soleil tape déjà fort, ce qui contraste avec le début frigorifique. Arrivé au ravitaillement, je suis obligé de vider mon sac : le tuyau de ma poche à eau s’est plié et je n’ai quasiment rien pu boire sur cette première moitié de parcours. Bien m’en a pris, j’avais mis un fond d’eau dans mes deux bidons, en cas de problème. Un bout de fromage avec un gâteau salé, un verre de coca, une barre énergétique maison, et je repars cinq minutes plus tard.

Par la suite, nous enchainons plusieurs petites bosses qui nous font prendre progressivement de l’altitude. Il fait bien chaud maintenant, surtout sur ces larges sentiers où les pierres réfléchissent les rayons du soleil. Au lac de Roy, plusieurs membres de la tribu familiale m’attendent. Trente secondes de pauses pour échanger quelques mots, je les retrouverai pour pique-niquer après l’arrivée.

C’est enfin la dernière montée vers le col de Sommand. Comme souvent, je double pas mal sur cette deuxième partie. Plus surprenant, je suis même assez rapide dans la descente finale, puisque je grappille encore quelques places. Je finis tout seul ; il reste moins de 50m de plat, je vois la deuxième féminine qui en termine juste devant moi (elle ne s’est pas arrêtée au ravito) quand j’entends subitement quelqu’un qui se rapproche derrière moi. Visiblement, le lascar veut sprinter pour me griller la politesse sur la ligne. Alors j’en profite pour donner une petite information à tous ceux qui débutent le trail : il est d’usage de ne pas sprinter en trail !!! Au lieu de ça, si vous rattraper quelqu’un à quelques encablures du drapeau à damier, félicitez le pour la course, échanger vos impressions sur le parcours, sur vos objectifs, etc, et passez la ligne ensemble. Ça n’a aucun intérêt de gratter une place sur la fin (vous aviez qu’à aller plus vite pendant la course !!), c’est bien plus conviviale de finir ensemble, et si vous tombez sur un gars sympa, il se peut même qu’il vous paie un coup à l’arrivée… Bref, revenons à l’emballage final. Pas de chance pour lui, j’ai généralement un bon finish, et j’arrive à accélérer pour le maintenir derrière moi. Car autant je ne sprinte pas pour doubler un concurrent sur la fin, autant ça me fout les glandes qu’on me fasse ce coup de Trafalgar !!

Je franchis la ligne d’arrivée en 2h50’. C’est mieux que ce que je visais, mais cela ne me satisfait pas pour autant. Au contraire, j’aurais dû le faire plus lentement, pour avoir un effort plus adapté à ma course dans deux semaines. Sans trop souffrir, je n’ai pas eu de sensations extra aujourd’hui. Il faut espérer être plus en forme à la fin du mois. Si la météo pouvait être la même, là par contre je suis preneur ! Au classement, je finis 118e sur 360. Sinon, l’aponévrose plantaire n’a visiblement pas apprécié cette course et me le fait savoir. Va falloir bien étirer et glacer pendant les quinze jours à venir.

Dans le sas d’arrivée, je rencontre un pote d’enfance. On échange quelques mots, puis décidons que, pour optimiser la récupération, il est important de s’offrir une sacrosainte bière !

Un grand merci pour cette très belle course aux organisateurs et à tous les bénévoles, souriants et sympathiques. Sans eux, ces courses à taille humaine n’existeraient pas. L’année prochaine, je me frotterai peut-être au parcours de 50 km…

ça c'est ce que j'appelle un trail 1400m+

Sympa ton CR.

Pour la vue avec le brouillard et le mont blanc, pas de pohtos? , pour connaître un peu le coin en hiver au ski, c'est vrai que c'est un endroit splendide!

Sur les usages du trail , c'est véridique qu'il ne faut pas sprinter à la fin?
Sais-tu où peut-on trouver le code de bonne conduite du trail?

Je voudrais débuter dans cette pratique mais dans les plaines d'iles de France , point de crête , ni de vue splendide..
Ce qui me fait peur c'est de me perdre , ne pas trouver le tracer de la course..

taek78run écrit:

ça c'est ce que j'appelle un trail 1400m+

En fait, l'organisateur annonce 1400 m+, mais ça doit plutôt se situer entre 1200 et 1300 m+, à vue de Garmin...

Pour la vue avec le brouillard et le mont blanc, pas de pohtos? , pour connaître un peu le coin en hiver au ski, c'est vrai que c'est un endroit splendide!

Non, je ne me suis pas arrêté pour prendre de photos. Faut que je récupère celles de mes accompagnateurs ce weekend. Je les mettrai sur Picasa si y'en a des biens...

Sur les usages du trail , c'est véridique qu'il ne faut pas sprinter à la fin?
Sais-tu où peut-on trouver le code de bonne conduite du trail?

Je ne pense pas qu'il existe un code de bonne conduite du trail ! Pour le sprint final, c'est juste par expérience, suite à des discussions avec d'autres traileurs ou des choses que j'ai lu sur des blogs de gens bien meilleurs que moi !! Après, c'est sûr que plus la course est courte, plus les participants vont arriver groupés. Sur une course nature de 10 bornes, j'imagine qu'un sprint est inévitable. Mais quand tu arrives à deux dans les derniers mètres après plusieurs heures de courses, c'est quand même plus sympa de franchir la ligne ensemble que de se tirer la bourre pour rien. Perso, finir 118e ou 119e sur cette course, ça changera pas ma vie !!

Dans le même genre d'idée, aucun "code de bonne conduite" ne t'impose d'aider un traileur en galère dans le énième col de ta course. Mais l'usage veut que l'entraide soit une chose importante en trail. Si le mec est vraiment à bout, alors tu te dois de l'aider, quitte à sacrifier ta course. Après, c'est peut-être mon côté montagnard qui ressort. Ou tout simplement le fait que j'ai de plus en plus de mal à courir au milieu de plusieurs centaines de personnes !! Peut-être que d'autres coureurs du site auront un avis différents sur la question et que c'est moi qui vit dans un monde de bisounours, auquel cas ça m'intéresse de savoir.

Xav écrit:

Perso, finir 118e ou 119e sur cette course, ça changera pas ma vie !!

Tu as clairement raison sur des longs trail ça me paraît évident!

Dans le même genre d'idée, aucun "code de bonne conduite" ne t'impose d'aider un traileur en galère dans le énième col de ta course. Mais l'usage veut que l'entraide soit une chose importante en trail. Si le mec est vraiment à bout, alors tu te dois de l'aider, quitte à sacrifier ta course. Après, c'est peut-être mon côté montagnard qui ressort. Ou tout simplement le fait que j'ai de plus en plus de mal à courir au milieu de plusieurs centaines de personnes !! Peut-être que d'autres coureurs du site auront un avis différents sur la question et que c'est moi qui vit dans un monde de bisounours, auquel cas ça m'intéresse de savoir.

Effectivement j'avais cru comprendre que le trail c'est l'entraide dans la galère car on évolue dans un milieu hostile quand même et le fait de respecter la nature, ne pas jeter les gels d'efforts au sol mais les mettre dans une poubelle qu'on a sur soit.

Tu ne vis pas dans un monde de bisounours mais tu sembles participer à des trails de montagne plus exigeant! Pour avoir lu des CR de trails en île de FRance, parfois on parle de bousculade, de mecs fonçant droit dans les ronces pour éviter des bouchons et gagner quelques secondes, je trouve ça limite et point dans la mentalité de cette pratique!
Après c'est la capital c'est rempli de c.n

D'accord avec toi Xav'.
Ca peut se discuter sur une très courte distance, une course nature nerveuse où le peloton est dense mais à partir de 2h de course, l'esprit n'est plus le même.
On court souvent seul et, trouver un coureur et échanger avec lui est très sympa. C'est ce qui fait la différence avec la route et la course au chrono absolu.
L'objectif est différent. Tu te fiches de perdre 30s.
J'ai beaucoup apprécié l'ambiance et la solidarité notamment sur cluny-charnay où un coureur m'a proposé spontannément de partager ses fruits secs parce que j'étais un peu cuit.
Sur l'Yzeuraid on a trouvé 2 gars complètement plantés, on les a dépanné en solide. C'est naturel et ça contribue au bon déroulement de la course pour tous. On court ensemble.
Quand tu arrives à 50m de la ligne après 2h50 de crapahute et qu'on te fait le sprint, c'est moche.
Je crois que c'est Fifi qui a dit après avoir refusé de sprinter : "j'ai peut être perdu une place mais j'ai gagné un ami".


Au passage je te félicite pour ce joli trail. Tu sembles tenir une belle forme.
Tu vas récupérer sans problème, tu as 2 semaines pour ça.
Soigne toi.

tout a fait d'accord, jamais sprinté sur un trail

d'ailleur on le vois un peu sur ma vidéo de la 6000D, je termine plus vite que le mec devant mais je me freine pour franchir la ligne juste après lui ...
mais ça vient naturellement je trouve, t'en voit simplement pas l'utilité

Belle course sinon ....Recupère bien car deja avec 3500mD- à la 6000D, j'avais fini avec des quadri très très dur ...par contre peu de traces ensuite.

bonne récup à toi xav !!!