Ma 6000D "entre plaisir et souffrance"

Petit retour sur le commencement...
Après un marathon du beaujolais éprouvant en novembre 2011, j'arrête de courir complètement pendant plus de deux mois, faute de motivation, d'envie...
Fin Janvier, je prends l'envie de rechausser les baskets pour quelques sorties, et l'envie revient...
Début février, à court de forme, je me sens touché dans mon orgueil de ne pas pouvoir courir dans les côtes !!! Je décide de m'engager dans plusieurs trails régionaux comptant pour un challenge local, et en parallèlle, de m'inscrire à un gros trail cet été, ce sera la 6000D.
Les courses étant programmées, je ne peux plus reculer !!!
La saison commence avec Robin et YMCA au semi de Bourg, un peu dur la reprise, mais l'envie est bien là !!!
S'ensuivent plusieurs trails au cours desquels je vais apprendre à gérer correctement une course à pied

Le week end du 28 juillet arrive à grands pas, les sorties s'enchaînent, la forme arrive, tro tôt ? 12 jours avant le grand rdv, j'ai un coup de fatigue, une infection et les sensations qui baissent Je compte sur la période de repos pour retrouver mes jambes.....et c'est le grand jour !!!

Le dossard est récupéré le vendredi vers 18h, puis c'est préparation des affaires à la résidence et réveil matinal à 4h !!!
En route pour Aime, le stress monte un peu, vais-je être à la hauteur de l évènement ??
Sur le trajet (un copain me descend au départ), je me rend compte que j'ai oublié mon port, je ne pourrai pas appeler Gilles, ni mes accompagnateurs pour leur signaler ma position

J'ai un problème, je n'ai pas réussi à évacuer un trop plein gastrique, et ça me gêne un peu (pour l'instant), tant pis, on verra

6h : le départ est donné dans une ambiance qui donne le frisson, c'est génial. Je suis près de l'arche, dans les 300 premiers. C'est parti, mon premier trail long !!! ça part comme pour un 10 km Je cours à 4'15" env et je me fais doubler
Soit les gars sont super costaud, soit ils partent trop vite !!!
Tant pis, je reste aun train, en attendant les premières côtes, l'objectif est d'arriver ! Je suis alors au moins 400ème
Après 3 bons km, on attaque l'ascension qui est douce au début. Je me cale tout de suite à 80% fcM, et c'est parti ! Je suis mieux que sur le plat Au bout de quelques kilos, des gars sont scotchés et soufflent comme des baleines, c'est fou ça
Je commence une longue remontée, au train, la pente est douce, puis s'accentue sévèrement après Longefoy (1180m). Il faut alors souvent marcher, je suis bien. ça monte et j'aime ça, les gros pourcentages me plaisent . On passe à montalbert 1350m, beaucoup de monde nous encourage, c'est génial !!!

Les rampes sont encore plus fortes en arrivant sur La Plagne, au premier pointage. Après une courte descente nous y voilà ! Le premier ravito est là, je prends rapidement quelques bananes, boit du pepsi et repart ! les gars ne traînent pas alors...


Cette fois on est parti jusqu'à la roche de mio, gros morceau ! et la pluie fait son apparition. Au début, les gars rigolent, "ça va nous rafraîchir", mais très vite plus personne ne parlent, il fait froid, les coupe vent sont de sortie !!! (heureusement que je l'ai pris au dernier moment !!!)
Je suis encore vraiment bien, et je fais monter le cardio à 82% sur la fin ! Une moto assistance nous dit qu'on ne fera pas le glacier à cause du temps , je suis très déçu, car plus le temps passe, mieux je suis !

On arrive alors à la roche de mio, point culminant finalement, et je suis gelé, complètement frigorifié !! Je suis pojté en 85 ème position. Je sens à ce moment que j'ai les jambes pour faire une grosse descente ! Après 3-4 km de descente, on arrive au second ravito, cette fois, je suis mort de froid, la galère va commencer !!! Un bénévoles m'enlève mon coupe vent pour me remplir ma poche à eau. Je me fais rhabillé, je ne peux plus bouger mes doigts, j'ai envie d'en pleurer !!!

Je mangé et bois avant de repartir, mais j'ai perdu du temps
Je me console en me disant que les jambes sont bonnes et que ça va le faire.

D'un coup le soleil refait son apparition (quel enfoiré celui-là). On est au pied de l'arpette !

A ce moment, je ne sais pas si c'est les changements de T°C, mon alimentation foireuse ou autre, mais ventre se tord en mille morceaux, j'ai des crampes intestinales, aïe, aïe, aïe..... va falloir s'arrêter !!! Dès le début de l'ascension, je bifurque dans un renfoncement, et je dois évacuer le trop plein, c'est horrible !!! la guerre comme à la guerre, car ça va devenir un vrai combat !!!
J'attaque le dur de l'arpette (mortel !!!!!!!) désolé pour les mecs de derrière . La diarrhées, l'altitude...... ma tête commence à tourner, j'ai des étourdissements, envie de vomir c'est dur là ! On franchit l'arpette, je suis 96 ème et j'emmène un groupe dans mon sillage (s'il ne m'ont doublé, c'est qu'ils sont cuits )
Dès que je me suis fait badger, je dois retourner me soulager vers le télésiège, je suis tordu en deux de douleurs, le calvaire. J'ai perdu des places dans cette affaire . J'attaque la descente..... glissante...... et j' éclate comme une M...... ah ah ah

Bon, ça descend, mon ventre commence à me laisser tranquille (pour l'instant), les jambes sont franchement bonnes, alors j'essaie d'appuyer un peu
Toutefois j'ai cessé de boire et de manger , plus rien ne passe sous peine de ......

On arrive rapidement (tout est relatif) au 3ème ravito où je peux voir ma femme et mon petit garçon, ça fait du bien !!!
J'ai le mahleur de m'alimenter et de boire....... quelques minutes de descente plus tard, c'est reparti........arrêt dans un talus , je commence à en rire, même si mon bide me fait souffrir atrocement !!!!

La descente est traîte, car il y a des km des remontées à chaque fois !!! on a assez gravi de côtes là, faut que ça roule en descente

Enfin le dernier pointage, il me reste 10km...... le manque d'alimentation et d'hydratation se fait sentir, les forces commencent à me lâcher, le cardio ne peut plus monter, je tape l'hypoglycémie en plus de la diarrhée !!!
Je bois quand même un verre d'eau au ravito, mais irrémédiablement, je dois m'arrêter quelques centaines de mètres après le pointage, j'en peux plus, mon corps n'est plus que souffrance ! Il n'y a que mes jambes, dans les quelles je doutais, qui tiennent la route !!!

Les 10 derniers km ne sont pas très agréables en plus, toboggans en forêt, sans vu, sans lumière !!!

A 6 km de l'arrivée une racine un trop haute, où mes pieds qui ne montent plus assez haut, font que je me retrouve à terre. Une chute assez lourde qui fait mal .Mon genou droit est un peu écorché, et a pris un bon coup !!!)

Allez, c'est la fin accroche-toi. Je n'ai pas réussi la remontée espérée à la roche de mio !!! tant pis, faut finir honorablement !!!

A 500m de la ligne, en rentrant dans le bourg, d'aime, je prends mon petit garçon par la main pour finir ..... mais c'est long, je dois le porter un gars en profite pour me passer à 200 m de la ligne, aucune importance, mais pas cool, je ne l'aurais pas fait, c'est tout ! Je finis vec mon petit garçon, je suis ravi de franchir cette ligne, finalement assez frais niveau physique J'aurai une belle photo

Je franchis la ligne en 100ème position (c'était l'objectif, de rentrer dans les 100) en 6h20 pour 55km
et 3000 m D+.

Après avoir regardé les classements, je me rends compte que je n'étais vraiment pas loin de la 60ème place (10-12 min). Sans cette souffrance gastrique, c'était largement dans mes possibilités du jour. Mon manque d'expérience et mon habitude de partir à la "rach" ne pouvaient pas m'éviter cette galère finalement ! 6-7h d'effort, ça ne s'improvise pas niveau alimentation, j'aurais encore appris un truc.

Pour finir, le arcours n'est pas des plsu plaisant, je pense que je me relancerai bientôt dans un trail long ou un ultra, mais sur un parcours plus sauvage.

Maintenant place à la récup, et merci d'avoir lu tout ce récit (trop long, mais comme cette course !)

bravo fifi,
remarquable compte tenu des circonstances de course
ta marge de progression reste très grande. Ca doit t'encourager dans de nouveaux défis et surtout ne pas "flancher" comme après ton marathon.
Rebondir...toujours

Hé bé je ne pensais pas que ça avait été aussi dur que ça pour toi. Finalement un des plus gros problème en càp c'est le ventre! Plus d'une fois ça a été remarqué!
Je crois que j'aurais abandonné à ta place. Trop dur de vivre ça sur une période bien longue en plus et puis tu ne profites plus du tout de la course.
C'était déjà visible dans les images de Gilles et ce que tu dis le confirme la 6000d n'offre sans doute pas les plus beaux paysages de montagne des trails français. La Plagne l'été c'est pas le plus bel endroit de toute façon. Trop de cables dans tous les sens. (la vallée de Peysey pas loin est par contre fort jolie).
En tout cas bravo pour ta perf encore plus dans ces conditions évidemment.

Bravo Fifi.
Quel courage. Courir une telle course avec le bide en vrac ça doit être assez horrible.
Erreur en haut de la roche de mio ? Pas assez couvert ?
Ca montre que tous les détails doivent être maîtrisés ce qui paraît impossible pour une première expérience sur la distance.
Tu sauras te nourir de cette expérience pour faire encore mieux la prochaine fois.
Je vois d'ailleurs que tu es déja dans l'après. Bravo.
Repose toi bien.

Félicitation pour cette performance.
A te lire, on se dit qu'effectivement, sans les problèmes gastriques tu aurais gagné pas mal de places.
A n'en pas douter tu te rapprocheras rapidement de la tête sur ce genre de courses si tu continues sur cette lancée.

J ai foiré complet mon Alimentation aussi mais j aurai bien aimé avoir tes jambes !!!

C'est vrai qu'hormis la fin de l'ascension et la 1ere partie de la descente, le paysage est moyen (surtout l'interminable partie en sous bois) et je reprocherai qu'il y a trop de bitume
La pluie a gaché pas mal de plaisir (surtout quand on pense au brief météo juste avant le départ, loool ....faut qu'il se recycle monsieur météo !!!)

Tes ratios sont juste impressionnants, Bravo champion !