mon deuxième marathon: Vincennes
- sabine
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salut les coureurs
ce marathon là a une saveur particulière, je suis vraiment très angoissée de prendre le départ après l'abandon à Paris; je suis pourtant motivée; j’ai surtout axé mes efforts sur le mental, c'est là où ça ne doit pas flancher; comme pour mon premier marathon, je me prépare donc à souffrir et à surmonter cette douleur, en ne la laissant pas instiller subrepticement le doute en moi. J'y travaille donc, je m'y prépare peu à peu. Ceci dit il y a encore la place pour les questions: quel temps fera t il? je vais mettre quoi? je vais y aller comment? C'est tout moi quoi, là aussi je dois m'y faire car mon pire ennemi, c’est moi-même, j’en suis consciente, ça aide.
Tout au long de la semaine, je mets les affaires de côté, réalise un pense bête, coche au fur et à mesure, ça tombe bien, je suis en vacances
Je commettrai tout de même quelques erreurs idiotes, que j'aurais pu éviter, vous comprendrez plus tard. Je pensais ne pas laisser de place à l'improvisation, tout prévoir sans commettre aucune erreur, hmm Sabine, il y a encore à faire de ce côté là!
Allez vendredi, J-2, les bagages sont prêts, je n'ai rien oublié, départ pour le TGV. Le voyage commence bien : on entre dans notre wagon, et là, oh surprise, il est rempli de petits monstres de 5 à 7 ans qui reviennent de colo, c'est incroyable, ça crie, ça court, on voit des sacs, des revues qui volent dans tout le compartiment, on se croirait à la guerre des boutons. Bon bon bon, on se calme, faut faire avec. Incroyable voyage : on passera 1 heure avec une bande de gamins tout autour à nous raconter blagues, devinettes, jeux en tous genres et comme je suis bon public c’est assez marrant. Pour la petite histoire certains me prennent pour Valérie Lemercier (hmm). Il y a une petite fille qui me demande d’ailleurs mon métier, je lui dis que je travaille dans un collège avec des enfants un peu plus grands : « oh mais tu dois être une maîtresse rigolote » euh joker.
Reconcentrons nous sur le marathon, je vous passe les deux jours où nous avons marché, marché, marché : samedi 15h je n’en peux plus, j’ai tellement mal aux jambes, on décide alors de stopper tout, de se faire un ciné, pâtes et dodo, c’est plus sage (désolée les amis de vous avoir fait faux bond au rdv de samedi, mais j’étais out).
Je mets le réveil pour 6h30 (heure d’hiver), mais mon téléphone a fait sa mauvaise tête et n’a pas changé d’heure, donc en fait, une fois ma douche prise je me suis rendue compte qu’il était 5h30 grrrrrrrrrrr , me recouche les cheveux mouillés pour 1h de plus. Vous vous êtes déjà couchés les cheveux mouillés ????
6h30 cette fois, petit dej, suis vraiment stressée, ça a du mal à passer mais je dois me forcer un peu à manger pain complet, miel, produit laitier et fruits, café.
Puis je me prépare doucement, je suis raisonnable et j’opte pour short et T shirt de la team, tant pis pour les genoux !
Comme il n’y a pas de métro jusqu’à Vincennes, je prends le bus qui va d’ailleurs bien plus vite (jamais pris le bus moi, la campagnarde à Paris hihi).
Arrivée au point de RDV où je rencontre Christophe, Edyta, Laurent puis Elina et Jean-Luc ainsi que le fils de ce dernier pour qui c’est le 1er marathon. Moment très convivial comme à chaque fois que les membres de la Team se rencontrent et cela permet de décompresser.
Allez le départ est donné : 2’ pour franchir la ligne et c’est parti.
Sur les 3 1ers km, je panique un peu, sensations pas top, mais je sais que j’ai besoin de 30’ pour être bien, les jambes m’inquiètent en revanche, punaise pourquoi j’ai marché autant. Mais peu à peu je me sens mieux, je trouve rapidement mon rythme, tout va bien, je suis rassurée. Je trouve sur mon chemin Elina et Jean Luc qui m’encouragent comme il se doit, ça fait du bien, merci à eux !
Pour les ravitos, j’ai une stratégie que je reverrai rapidement, je ne m’arrête pas au 1er décide de m’arrêter tout les 7 km, histoire de décompter mon marathon en 6 tranches au lieu de 8. Mais je me rends vite compte que c’est stupide, je perds du temps à remplir mes gourdes à chaque fois, donc je décide de revoir la stratégie dés le km15, en plus c’est étrange, et ça ne m’arrive jamais d’habitude, j’ai soif, toujours soif !
Très mauvaise surpris au 3ème ravito donc : plus d’eau !! euh là je m’échauffe un peu quand même, ce n’est pas normal, comme je suis assez têtue et qu’en plus je dois absolument boire : mes gourdes sont vides, et je ne me vois pas ne pas boire sur les 5 prochains km, je m’arrête à une maison où je vois une dame par la fenêtre pour qu’elle me remplisse ma gourde ; je pensais qu’elle me prendrait les gourdes par la fenêtre, mais non, elle sort, calmement, lentement, ça m’énerveeeeeeeeeee, et me remplira gentiment mes deux gourdes au robinet du jardin !
Bon j’ai perdu du temps, pas grave, c’est mieux que mourir de soif.
On repart, je croise à nouveau JL et Elina, qui hurlent mon nom, ça me fait rire et ça fait du bien !
Peu de temps après, une coureuse en mauvaise posture, grave crise d’asthme et je sais ce que c’est mais là quand même ça fait peur ; c’est quand même incroyable que personne ne lui vienne en aide, allez je m’arrête à nouveau, lui demande de s’asseoir, lui explique comment respirer, et interpelle des passants pour qu’ils s’occupent d’elle, ce qu’ils feront sérieusement, je leur demande de la couvir et d’appeler le 15 si ça ne passe pas rapidement, la dame est déjà tout blanche ; je repars soulagée mais encore des minutes qui s’égrènent, pas grave là encore, moi je suis en bonne forme.
J’arrive au km 20, et là encore pas d’eau, ah non hein, c’est pas possible, bon personne ne dit rien, les bénévoles me disent qu’ils ne sont que des bénévoles, pas très sympas d’ailleurs, heureusement il me reste une gourde pleine, et je trouverai plus loin un hangar d’avirons où j’irai les remplir.
Km 21 en 2h08 temps réel, ma garmin m’annonce un peu moins mais en calculant le temps de passage au départ plus les arrêts divers, je reste quand même dans mes temps. 4h15 je te tiens, 4h20 au pire, ça va.
A partir de ce moment là, erreur ou pas je n’en sais rien, je décide de rester sur les sensations et de ne plus regarder ma montre car j’ai tendance à vouloir rattraper le temps perdu et j’ai peur de la payer cher sur le second semi, qui, je le sais, sera difficile. Donc je trace tranquillement, les sensations sont toujours bonnes et mon objectif à présent est le km30 que je dois absolument franchir dans de bonnes conditions.
Ravito du km 25 qui en fait sera bien après le 25ème et que je chercherai un bon moment, punaise où est il, c’est troublant car je vois les coureurs sur l’autre rive de la Marne, mais je ne vois pas le ravito qui était en fait caché derrière le pont, je m’arrête donc pour vider ma gourde, tant pis, j’ai trop soif, je prends bien mes gels tous les 5km, (ça ne durera pas), je peste contre moi-même qui n’ai pas bien regardé sur le plan les endroits de ravitaillement, je pensais qu’ils se trouvaient comme d’habitude tous les 5 km : erreur !
Ah enfin le voilà , et je ne m’attendais bêtement pas à découvrir que là encore, pour la troisième fois consécutive, il n’y a plus d’eau, non là c’est trop, ce n’est pas tellement dans mon habitude (enfin un peu quand même) mais bénévoles ou pas, j’explose, je ne comprends pas comment ce genre de choses peut arriver, nous courons tout de même un marathon et quand une bénévole fort désagréable me répond qu’elle n’y peut rien, que je dois m’en prendre aux autres coureurs qui ont trop bu et n’ont pas pensé aux suivants (je rêve), ah non là je me fâche vraiment, et pars très très énervée, comment peut on en arriver là au 21ème siècle, bon sang, ils ont bien des portables, en plus ils auraient pu penser à prendre quelques bouteilles et les remplir dans le café d’en face ou chez des particuliers. M****, m****, m*****. Ce qui m’énerve encore plus c’est de constater que les autres coureurs ne bronchent pas. Ils va peut être falloir d’indigner un peu plus comme le souligne si justement monsieur Stéfan Hessel.
Bref, je repars avec une FC de plus de 90% !
Quelques mètres plus loin, je croise la Croix Rouge, ils m’annoncent qu’à 200 mètres ils ont ouvert une borne incendie, merci à eux.
Allez je dois me calmer, là encore je perds bêtement de précieuses secondes.
Je repars avec l’idée de franchir ce km 30. J’ai dans la tête le km27 où j’ai abandonné à Paris, ça n’arrivera pas, le physique tient bien le coup, en plus je reste tranquille puisque le meneur d’allure 4h15 ne m’a toujours pas dépassée : je me rendrai compte plus tard qu’il n’y avait pas de meneur d’allure 4h15, on me le confirmera à l’arrivée, j’ai donc couru 40 km en pensant qu’il était toujours derrière moi ! Encore une erreur grossière.
Le km 30 approche, il y a le pont de Joinville à franchir deux fois, je détesterai ce pont qui m’a fait mal aux jambes, ça commence à être douloureux, je me forcerai à ce moment là à occuper mon esprit pour éviter qu’il ne se focalise sur la douleur aux quadris . Cela fonctionnera assez bien.
Km 30 enfn, il ne me reste plus que 12km, je vais le finir ce marathon, c’est sûr, mais j’ai quand même à l’esprit le fameux mur, donc vigilance, il faut bien gérer l’effort jusqu’à la fin . Je vais encore une fois chercher le ravito qui n’est pas au km 30, qui ne sera pas au 35 non plus d’ailleurs mais je ne me fais plus d’illusions sur la qualité fort médiocre de l’organisation. Dés que j’en ai l’occasion, je remplis mes gourdes (dans un café, puis j’irai même au culot en demandant à un passant avec une bouteille d’eau de bien vouloir m’en céder un peu), même si j’aurai la bonne surprise de trouver de l’eau aux deux derniers ravitaillements, ce qui me fait encore m’arrêter, trop souvent quand même à mon goût.
Là nous arrivons à l’hippodrome, je n’avais pas vu non plus que nous rentrions carrément à l’intérieur, quelle sensation étrange, ça me met un coup sur la tête quand je vois les coureurs de l’autre côté, il nous faut faire le tour de cette vaste étendue de rien, de vide et de silence, c’est effrayant, allez baisse la tête et avance, en mettant un pied devant l’autre, il reste 10km seulement, et le meneur d’allure n’est toujours pas là, tu pourras toujours te caler sur lui en temps voulu.
J’ai trouvé un truc sympa pour occuper mon esprit, je me visualise un trajet d’entraînement que j’ai l’habitude de prendre, tel fossé, tel croisement, ça fonctionne bien.
On sort de l’hippodrome, et arrivons bientôt dans la forêt de Vincennes, que j’aime beaucoup, qui me rappelle ma forêt d’entraînement. Ca va toujours pas trop mal, mes cuisses m’inquiètent, je m’arrête un peu pour étirer, je n’arrive plus à supporter les gels, au bord de l’écœurement, je prends une banane qui me fera la conversation pendant plusieurs mètres, je ne dois plus rien manger. Mais allez il reste 8km, 7 , 6, depuis le 30ème, je dépasse beaucoup beaucoup de monde et ça me fait du bien au moral, je n’arrête pas de dépasser, des gens qui souffrent, qui marchent, qui boitent, qui sont partis bien trop vite ou ont négligé la distance.
Km 40 ça fait du bien, quand même je suis étonnée de n’avoir toujours pas vu le meneur d’allure, je décide de vérifier mon temps et là coup de bambou, je suis déjà à bien plus de 4h autant dire adieu les 4h15, je ne comprends pas, mais qu’est ce que j’ai fichu bon sang, il faut limiter la casse, alors je sers les dents et j’accélère comme je peux sur les deux derniers qui seront longs mais longs.
Je franchirai la ligne en 4h23 sur garmin mais qui n’est pas fiable puisqu’elle ne décompte pas les arrêts ; je reçois un sms de l’organisation qui m’annonce 4h29 moins les deux minutes pour franchir la ligne de départ 4h27 donc, contente d’être arrivée mais déçue de ce chrono : course très bizarre dont je dois tirer pas mal d’enseignements.
Je prends connaissance ce matin des temps de passage et c’est n’importe quoi.
Ceci dit, j’ai encore franchi cette ligne dans de bonnes conditions, là est le principal, mais j’ai à nouveau envie de retenter, j’aime beaucoup cette distance qui permet d’apprendre beaucoup de soi même.
Merci à tous pur vos encouragements et pour avoir eu la patience de me lire hihi
Un grand merci à Chéri pour sa disponibilité, sa patience et son aide précieuse .
ce marathon là a une saveur particulière, je suis vraiment très angoissée de prendre le départ après l'abandon à Paris; je suis pourtant motivée; j’ai surtout axé mes efforts sur le mental, c'est là où ça ne doit pas flancher; comme pour mon premier marathon, je me prépare donc à souffrir et à surmonter cette douleur, en ne la laissant pas instiller subrepticement le doute en moi. J'y travaille donc, je m'y prépare peu à peu. Ceci dit il y a encore la place pour les questions: quel temps fera t il? je vais mettre quoi? je vais y aller comment? C'est tout moi quoi, là aussi je dois m'y faire car mon pire ennemi, c’est moi-même, j’en suis consciente, ça aide.
Tout au long de la semaine, je mets les affaires de côté, réalise un pense bête, coche au fur et à mesure, ça tombe bien, je suis en vacances
Je commettrai tout de même quelques erreurs idiotes, que j'aurais pu éviter, vous comprendrez plus tard. Je pensais ne pas laisser de place à l'improvisation, tout prévoir sans commettre aucune erreur, hmm Sabine, il y a encore à faire de ce côté là!
Allez vendredi, J-2, les bagages sont prêts, je n'ai rien oublié, départ pour le TGV. Le voyage commence bien : on entre dans notre wagon, et là, oh surprise, il est rempli de petits monstres de 5 à 7 ans qui reviennent de colo, c'est incroyable, ça crie, ça court, on voit des sacs, des revues qui volent dans tout le compartiment, on se croirait à la guerre des boutons. Bon bon bon, on se calme, faut faire avec. Incroyable voyage : on passera 1 heure avec une bande de gamins tout autour à nous raconter blagues, devinettes, jeux en tous genres et comme je suis bon public c’est assez marrant. Pour la petite histoire certains me prennent pour Valérie Lemercier (hmm). Il y a une petite fille qui me demande d’ailleurs mon métier, je lui dis que je travaille dans un collège avec des enfants un peu plus grands : « oh mais tu dois être une maîtresse rigolote » euh joker.
Reconcentrons nous sur le marathon, je vous passe les deux jours où nous avons marché, marché, marché : samedi 15h je n’en peux plus, j’ai tellement mal aux jambes, on décide alors de stopper tout, de se faire un ciné, pâtes et dodo, c’est plus sage (désolée les amis de vous avoir fait faux bond au rdv de samedi, mais j’étais out).
Je mets le réveil pour 6h30 (heure d’hiver), mais mon téléphone a fait sa mauvaise tête et n’a pas changé d’heure, donc en fait, une fois ma douche prise je me suis rendue compte qu’il était 5h30 grrrrrrrrrrr , me recouche les cheveux mouillés pour 1h de plus. Vous vous êtes déjà couchés les cheveux mouillés ????
6h30 cette fois, petit dej, suis vraiment stressée, ça a du mal à passer mais je dois me forcer un peu à manger pain complet, miel, produit laitier et fruits, café.
Puis je me prépare doucement, je suis raisonnable et j’opte pour short et T shirt de la team, tant pis pour les genoux !
Comme il n’y a pas de métro jusqu’à Vincennes, je prends le bus qui va d’ailleurs bien plus vite (jamais pris le bus moi, la campagnarde à Paris hihi).
Arrivée au point de RDV où je rencontre Christophe, Edyta, Laurent puis Elina et Jean-Luc ainsi que le fils de ce dernier pour qui c’est le 1er marathon. Moment très convivial comme à chaque fois que les membres de la Team se rencontrent et cela permet de décompresser.
Allez le départ est donné : 2’ pour franchir la ligne et c’est parti.
Sur les 3 1ers km, je panique un peu, sensations pas top, mais je sais que j’ai besoin de 30’ pour être bien, les jambes m’inquiètent en revanche, punaise pourquoi j’ai marché autant. Mais peu à peu je me sens mieux, je trouve rapidement mon rythme, tout va bien, je suis rassurée. Je trouve sur mon chemin Elina et Jean Luc qui m’encouragent comme il se doit, ça fait du bien, merci à eux !
Pour les ravitos, j’ai une stratégie que je reverrai rapidement, je ne m’arrête pas au 1er décide de m’arrêter tout les 7 km, histoire de décompter mon marathon en 6 tranches au lieu de 8. Mais je me rends vite compte que c’est stupide, je perds du temps à remplir mes gourdes à chaque fois, donc je décide de revoir la stratégie dés le km15, en plus c’est étrange, et ça ne m’arrive jamais d’habitude, j’ai soif, toujours soif !
Très mauvaise surpris au 3ème ravito donc : plus d’eau !! euh là je m’échauffe un peu quand même, ce n’est pas normal, comme je suis assez têtue et qu’en plus je dois absolument boire : mes gourdes sont vides, et je ne me vois pas ne pas boire sur les 5 prochains km, je m’arrête à une maison où je vois une dame par la fenêtre pour qu’elle me remplisse ma gourde ; je pensais qu’elle me prendrait les gourdes par la fenêtre, mais non, elle sort, calmement, lentement, ça m’énerveeeeeeeeeee, et me remplira gentiment mes deux gourdes au robinet du jardin !
Bon j’ai perdu du temps, pas grave, c’est mieux que mourir de soif.
On repart, je croise à nouveau JL et Elina, qui hurlent mon nom, ça me fait rire et ça fait du bien !
Peu de temps après, une coureuse en mauvaise posture, grave crise d’asthme et je sais ce que c’est mais là quand même ça fait peur ; c’est quand même incroyable que personne ne lui vienne en aide, allez je m’arrête à nouveau, lui demande de s’asseoir, lui explique comment respirer, et interpelle des passants pour qu’ils s’occupent d’elle, ce qu’ils feront sérieusement, je leur demande de la couvir et d’appeler le 15 si ça ne passe pas rapidement, la dame est déjà tout blanche ; je repars soulagée mais encore des minutes qui s’égrènent, pas grave là encore, moi je suis en bonne forme.
J’arrive au km 20, et là encore pas d’eau, ah non hein, c’est pas possible, bon personne ne dit rien, les bénévoles me disent qu’ils ne sont que des bénévoles, pas très sympas d’ailleurs, heureusement il me reste une gourde pleine, et je trouverai plus loin un hangar d’avirons où j’irai les remplir.
Km 21 en 2h08 temps réel, ma garmin m’annonce un peu moins mais en calculant le temps de passage au départ plus les arrêts divers, je reste quand même dans mes temps. 4h15 je te tiens, 4h20 au pire, ça va.
A partir de ce moment là, erreur ou pas je n’en sais rien, je décide de rester sur les sensations et de ne plus regarder ma montre car j’ai tendance à vouloir rattraper le temps perdu et j’ai peur de la payer cher sur le second semi, qui, je le sais, sera difficile. Donc je trace tranquillement, les sensations sont toujours bonnes et mon objectif à présent est le km30 que je dois absolument franchir dans de bonnes conditions.
Ravito du km 25 qui en fait sera bien après le 25ème et que je chercherai un bon moment, punaise où est il, c’est troublant car je vois les coureurs sur l’autre rive de la Marne, mais je ne vois pas le ravito qui était en fait caché derrière le pont, je m’arrête donc pour vider ma gourde, tant pis, j’ai trop soif, je prends bien mes gels tous les 5km, (ça ne durera pas), je peste contre moi-même qui n’ai pas bien regardé sur le plan les endroits de ravitaillement, je pensais qu’ils se trouvaient comme d’habitude tous les 5 km : erreur !
Ah enfin le voilà , et je ne m’attendais bêtement pas à découvrir que là encore, pour la troisième fois consécutive, il n’y a plus d’eau, non là c’est trop, ce n’est pas tellement dans mon habitude (enfin un peu quand même) mais bénévoles ou pas, j’explose, je ne comprends pas comment ce genre de choses peut arriver, nous courons tout de même un marathon et quand une bénévole fort désagréable me répond qu’elle n’y peut rien, que je dois m’en prendre aux autres coureurs qui ont trop bu et n’ont pas pensé aux suivants (je rêve), ah non là je me fâche vraiment, et pars très très énervée, comment peut on en arriver là au 21ème siècle, bon sang, ils ont bien des portables, en plus ils auraient pu penser à prendre quelques bouteilles et les remplir dans le café d’en face ou chez des particuliers. M****, m****, m*****. Ce qui m’énerve encore plus c’est de constater que les autres coureurs ne bronchent pas. Ils va peut être falloir d’indigner un peu plus comme le souligne si justement monsieur Stéfan Hessel.
Bref, je repars avec une FC de plus de 90% !
Quelques mètres plus loin, je croise la Croix Rouge, ils m’annoncent qu’à 200 mètres ils ont ouvert une borne incendie, merci à eux.
Allez je dois me calmer, là encore je perds bêtement de précieuses secondes.
Je repars avec l’idée de franchir ce km 30. J’ai dans la tête le km27 où j’ai abandonné à Paris, ça n’arrivera pas, le physique tient bien le coup, en plus je reste tranquille puisque le meneur d’allure 4h15 ne m’a toujours pas dépassée : je me rendrai compte plus tard qu’il n’y avait pas de meneur d’allure 4h15, on me le confirmera à l’arrivée, j’ai donc couru 40 km en pensant qu’il était toujours derrière moi ! Encore une erreur grossière.
Le km 30 approche, il y a le pont de Joinville à franchir deux fois, je détesterai ce pont qui m’a fait mal aux jambes, ça commence à être douloureux, je me forcerai à ce moment là à occuper mon esprit pour éviter qu’il ne se focalise sur la douleur aux quadris . Cela fonctionnera assez bien.
Km 30 enfn, il ne me reste plus que 12km, je vais le finir ce marathon, c’est sûr, mais j’ai quand même à l’esprit le fameux mur, donc vigilance, il faut bien gérer l’effort jusqu’à la fin . Je vais encore une fois chercher le ravito qui n’est pas au km 30, qui ne sera pas au 35 non plus d’ailleurs mais je ne me fais plus d’illusions sur la qualité fort médiocre de l’organisation. Dés que j’en ai l’occasion, je remplis mes gourdes (dans un café, puis j’irai même au culot en demandant à un passant avec une bouteille d’eau de bien vouloir m’en céder un peu), même si j’aurai la bonne surprise de trouver de l’eau aux deux derniers ravitaillements, ce qui me fait encore m’arrêter, trop souvent quand même à mon goût.
Là nous arrivons à l’hippodrome, je n’avais pas vu non plus que nous rentrions carrément à l’intérieur, quelle sensation étrange, ça me met un coup sur la tête quand je vois les coureurs de l’autre côté, il nous faut faire le tour de cette vaste étendue de rien, de vide et de silence, c’est effrayant, allez baisse la tête et avance, en mettant un pied devant l’autre, il reste 10km seulement, et le meneur d’allure n’est toujours pas là, tu pourras toujours te caler sur lui en temps voulu.
J’ai trouvé un truc sympa pour occuper mon esprit, je me visualise un trajet d’entraînement que j’ai l’habitude de prendre, tel fossé, tel croisement, ça fonctionne bien.
On sort de l’hippodrome, et arrivons bientôt dans la forêt de Vincennes, que j’aime beaucoup, qui me rappelle ma forêt d’entraînement. Ca va toujours pas trop mal, mes cuisses m’inquiètent, je m’arrête un peu pour étirer, je n’arrive plus à supporter les gels, au bord de l’écœurement, je prends une banane qui me fera la conversation pendant plusieurs mètres, je ne dois plus rien manger. Mais allez il reste 8km, 7 , 6, depuis le 30ème, je dépasse beaucoup beaucoup de monde et ça me fait du bien au moral, je n’arrête pas de dépasser, des gens qui souffrent, qui marchent, qui boitent, qui sont partis bien trop vite ou ont négligé la distance.
Km 40 ça fait du bien, quand même je suis étonnée de n’avoir toujours pas vu le meneur d’allure, je décide de vérifier mon temps et là coup de bambou, je suis déjà à bien plus de 4h autant dire adieu les 4h15, je ne comprends pas, mais qu’est ce que j’ai fichu bon sang, il faut limiter la casse, alors je sers les dents et j’accélère comme je peux sur les deux derniers qui seront longs mais longs.
Je franchirai la ligne en 4h23 sur garmin mais qui n’est pas fiable puisqu’elle ne décompte pas les arrêts ; je reçois un sms de l’organisation qui m’annonce 4h29 moins les deux minutes pour franchir la ligne de départ 4h27 donc, contente d’être arrivée mais déçue de ce chrono : course très bizarre dont je dois tirer pas mal d’enseignements.
Je prends connaissance ce matin des temps de passage et c’est n’importe quoi.
Ceci dit, j’ai encore franchi cette ligne dans de bonnes conditions, là est le principal, mais j’ai à nouveau envie de retenter, j’aime beaucoup cette distance qui permet d’apprendre beaucoup de soi même.
Merci à tous pur vos encouragements et pour avoir eu la patience de me lire hihi
Un grand merci à Chéri pour sa disponibilité, sa patience et son aide précieuse .
par sabine
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- gilles84 [Dum Spiro Spero]
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Réponse de gilles84 [Dum Spiro Spero] sur le sujet Re: mon deuxième marathon: Vincennes
Posted il y a 13 ans 3 semaines #129913
oh p***** , quelle aventure encore !
Décidement, jamais tu ne courira un marathon dans des conditions "normales" toi
Bravo pour ta réactivité sur les ravitos, je crois que j'aurai fait un meurtre je crois ....un marathon que je ne courirai pas c'est sur ...
Bravo à toi et bonne récup
ps : demain c'est férié
Décidement, jamais tu ne courira un marathon dans des conditions "normales" toi
Bravo pour ta réactivité sur les ravitos, je crois que j'aurai fait un meurtre je crois ....un marathon que je ne courirai pas c'est sur ...
Bravo à toi et bonne récup
ps : demain c'est férié
Last Edit:il y a 13 ans 3 semaines
par gilles84 [Dum Spiro Spero]
Dernière édition: il y a 13 ans 3 semaines par gilles84 [Dum Spiro Spero].
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- bat
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Réponse de bat sur le sujet Re: mon deuxième marathon: Vincennes
Posted il y a 13 ans 3 semaines #129915
Un grand bravo pour cette course bien gérée malgré la pauvre organisation (ça donne pas envie de participer...)
Faudra que tu fasses un marathon bien organisé où tu ne dois t'arréter tous les 5km
Bonne continuation, parce que continuation il y aura
Faudra que tu fasses un marathon bien organisé où tu ne dois t'arréter tous les 5km
Bonne continuation, parce que continuation il y aura
par bat
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- FredX
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Réponse de FredX sur le sujet Re: mon deuxième marathon: Vincennes
Posted il y a 13 ans 3 semaines #129917
Toujours une aventure tes marathons !!
Ne pas avoir d'eau sur les ravitos c'est vraiment limite et tous ces gens qui ne ralent pas, moi aussi ça m'énerve !!!
On se demande finalement à quoi servent les frais d'inscription élevés s'ils ne sont pas capables de prévoir juste de l'eau aux ravitaillements...
Au final, je ne sais pas si Paris est vraiment le meilleur endroit pour courir, il n'y a pas vraiment le respect du coureur... Je me rappelle de l'arrivée du semi de paris...grrrrr....
Bon ceci dit, tu l'as fait !! Tu as effacé ce satané MDP ! Et tu as encore de la marge de progression ! Elle est pas belle la vie ???
Ne pas avoir d'eau sur les ravitos c'est vraiment limite et tous ces gens qui ne ralent pas, moi aussi ça m'énerve !!!
On se demande finalement à quoi servent les frais d'inscription élevés s'ils ne sont pas capables de prévoir juste de l'eau aux ravitaillements...
Au final, je ne sais pas si Paris est vraiment le meilleur endroit pour courir, il n'y a pas vraiment le respect du coureur... Je me rappelle de l'arrivée du semi de paris...grrrrr....
Bon ceci dit, tu l'as fait !! Tu as effacé ce satané MDP ! Et tu as encore de la marge de progression ! Elle est pas belle la vie ???
par FredX
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- finette
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Réponse de finette sur le sujet Re: mon deuxième marathon: Vincennes
Posted il y a 13 ans 3 semaines #129927
Wahou!
Super CR!
Ne sois pas déçue de ton temps.
Tu as fait quelque chose d'une grande valeur: tu t'es arrêtée pour venir en aide à quelqu'un. Tu peux en être fière!
De plus cette obligation de te débrouiller pour trouver de l'eau ne t'a vraiment pas aidé!
Comment est ce possible de ne plus avoir d'eau à un Marathon???
Un grand BRAVO à toi.
Bonne récupération et à bientôt pour de nouvelles aventures!
Super CR!
Ne sois pas déçue de ton temps.
Tu as fait quelque chose d'une grande valeur: tu t'es arrêtée pour venir en aide à quelqu'un. Tu peux en être fière!
De plus cette obligation de te débrouiller pour trouver de l'eau ne t'a vraiment pas aidé!
Comment est ce possible de ne plus avoir d'eau à un Marathon???
Un grand BRAVO à toi.
Bonne récupération et à bientôt pour de nouvelles aventures!
par finette
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- Ymeguira
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Réponse de Ymeguira sur le sujet Re: mon deuxième marathon: Vincennes
Posted il y a 13 ans 3 semaines #129933
Pfiou Sabine!!!
Un grand bravo pour plusieurs choses:
Deja pour avoir fini un marathon, et c'est déjà un petit exploit...
Ensuite pour l'avoir finis dans un état qui me semble assez frais tout de même, sans avoir flanché et avec un mental d'acier. J'ai pensé en te lisant que tu avais parfaitement raison, et qu'on négligeait souvent la préparation mentale lors de la prépa. (en tout cas c'est mon cas...) Merci pour ton experience donc!
Ensuite pour ne pas avoir tué un des bénévoles au ravitos!! C'est vraiment inadmissible, limite inconscient et dangereux de ne pas avoir prévu assez d'eau pour tout le monde sérieusement!
Un grand bravo pour ton temps qui est quand même plus qu'honorable!
Sportivement,
Un grand bravo pour plusieurs choses:
Deja pour avoir fini un marathon, et c'est déjà un petit exploit...
Ensuite pour l'avoir finis dans un état qui me semble assez frais tout de même, sans avoir flanché et avec un mental d'acier. J'ai pensé en te lisant que tu avais parfaitement raison, et qu'on négligeait souvent la préparation mentale lors de la prépa. (en tout cas c'est mon cas...) Merci pour ton experience donc!
Ensuite pour ne pas avoir tué un des bénévoles au ravitos!! C'est vraiment inadmissible, limite inconscient et dangereux de ne pas avoir prévu assez d'eau pour tout le monde sérieusement!
Un grand bravo pour ton temps qui est quand même plus qu'honorable!
Sportivement,
Last Edit:il y a 13 ans 3 semaines
par Ymeguira
Dernière édition: il y a 13 ans 3 semaines par Ymeguira.
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