Suivi Piotr1

Bon petit rafraîchissement du topo de la situation du moment actuel.
Après avoir découvert le maquis corse sous une pluie bien fraîche j’ai pris conscience de mes prétentions excessives.
Une seule sortie de 8km dans la montagne a monter et descendre en glissant m’a fait comprendre que je ne serai pas joli à voir après 43 km.
Et comme j’ai attrapé un coup de froid j’ai modifié mon inscription pour le 23km, avec 1200 m de dénivelle quand même.
Une vrai lopette, je sais bien...
Je dois devenir raisonnable avec l’âge. Quelle horreur !

Faut pas te faire mal comme ça

ça sera toujours mieux que rien

Course finie, j’en ai pris plein les yeux et plein les jambes aussi !
Départ sous les yeux de Napoléon sur la place d’austerlitz avec la musique d’ ABBA dans les esgourdes a plein régime .
Soleil garanti 100% pur maquis , le ciel bleu comme la mer qui miroite en toile de fond.
Je sais que je ne suis pas le seul normand mais j’ai beau ouvrir l’oreille j’entends bien les accents corses mais pas trop de clameurs viking.
Départ donné à l’heure, on s’élance à l’assaut de la première montée en paquet groupé.
Je double un peu, pas mal de trailers commencent à marcher.
Je me sens bien, malgré ma crève, mon torticolis et mon bas du dos bloqué.
(Petite aparté pour les propriétaires de gîtes: oubliez les bois de lit quand on a un lit d’1,90m...dormir en chien de fusil quand on fait plus de 1,90m c’est atroce , à chaque vacances je me retrouve bloqué du dos)
Ca sent là myrte et le genévrier les cailloux roulent sous les pieds et c’est méchamment velu niveau dénivellé.
Je déroule mais je monte vite dans les tours, 85, puis 90% FCM.
Je fini par me mettre dans la roue d’une féminine et je surveille mes pieds mal chaussé (toujours pas de chaussures de trail, faut vraiment que j’investisse)

Euh du coup, ça a dit quoi la course ?

Une seconde chef,
Je suis toujours en Corse, donc je prend le temps de savourer une ou deux petites Pietra !
Donc je reprend: une fois passé la première vrai difficulté (500m de dénivellé) une descente bien technique à suivi, pas moyen de la faire en mode prédateur tellement c’était pas large.
Ma gazelle lièvre s’envole pourtant loin devant parce que les autres coureurs la laissent passer. Galanterie oblige. (Elle descendait vraiment bien)
Une fois passé les 10 km il y a eu 2 km moins pentu ou j’ai pu accélérer un peu. J’ai remonté pas mal de monde (dont mon ex lièvre) et je fini par aborder la deuxième et avant dernière patate avec un Corse devant moi. José qu’il s'appelait. Sympa comme tout et presque un guide touristique !
J’ai appris le nom de toute les bosses (et oublié presque aussitôt quel bourricot je fais).
Une fois passé le haut je me méfiais du profil et le gars José me lance : »si tu as les jambes vas-y il n’y a plus que le dernier mur avant Ajaccio ! »
J’hesite un peu Et puis je pars en le remerciant.
Je me régale dans la descente (en manquant le gauffrer deux fois quand même)
Et j’arrive au pied de la descente la plus longue quand j’entends des pas derrière moi.
C’est José !
Il me passe en me disant : »accroche toi il reste la montée des chasseurs »
Mais voilà, je sens que j’ai plus du tout de jus...
Je rampe littéralement dans le mur qui mérite bien son nom.
Je suis obligé de m’aider des mains pour grimper !
Je me fait doubler par 7 ou 8 gars et enfin j’arrive en haut.
Un verre d’eau bien utile et je redescend en vitesse vers la ligne d’arrivée 2,5km plus bas.
Je passe la ligne heureux , avec une acclamation de mes filles et ma douce.
80 eme sur 369 arrivés
3h04 officiel, 3h02 a ma montre.
Pietra a l’arrivée !
Organisation extra, super convivial et pas de loupé dans le parcours.
Je repars avec un beau maillot Salomon , un paquet de gâteaux corses et encore une Pietra.
Hospitalité fabuleuse auquel je ne m’attendais pas...

Bravo Pierre pour ce trail et ton sympathique récit !!
C'était du pur bonheur visiblement !!