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CR de la LILO 500km (juin 2021)

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CR de la LILO 500km (juin 2021) a été créé par ynwa

Posted il y a 3 ans 4 mois #517832
CR de la LILO 500km, course pédestre non-stop de 500km entre Lignac et Lodève.

Cette course a été mise en place par et pour certains coureurs qui auraient dû participer à la MiMil’Kil du 20 juin au 26 juin. Mais comme cette dernière a été reportée à deux semaines plus tard, ils se sont retrouvés coincés car ne pouvant déplacer leurs impératifs professionnels ou familiaux. Ainsi est venue l’idée d’organiser quand même cette balade de 500km sur le même parcours. Le suivi en direct était conservé par l’intermédiaire des balises Solustop ainsi que la validité des temps mis par chacun des participants. De mon côté, n’ayant aucun impératif professionnel ou familial, je décidais de courir les deux, la LILO puis la MiMil’Kil.

Une coureuse, huit coureurs et deux athlètes en trottinette, chacun étant assisté par un véhicule, ont pris le départ à 7h du matin à Lignac. Mon accompagnateur-ravitailleur était de nouveau Jean-Paul qui m’avait permis l’an dernier de boucler la Mil’Kil dans d’assez bonnes conditions. On ne change pas une équipe qui gagne, alors nous revoilà parés pour l’aventure.

Première journée : 20 juin.

Le départ a été donné de la place de la Mairie par Gilles Alberty, coureur et, entre autre, organisateur de la Via Iberica. Au premier coup de cloche de l’église qui annonçait 7h, nous nous sommes élancés. Je suis parti avec Alex Forestieri vainqueur à de nombreuses reprises de la MilKil et nous avons passé ensemble la première heure nous menant à la sortie de Chaillac, village où plusieurs d’entre nous avions dormi la veille au soir. A un peu plus de 9km/h, j’étais bien tandis qu’Alex, lui, s’échauffait tranquillement. Il se mit soudain à pleuvoir, moment qui correspondit aussi avec l’arrivée des premiers reliefs. Le temps d’enfiler mon vêtement de pluie, Alex m’avait distancé. Je n’allais plus jamais le revoir. A Beaulieu, km 15, je commençais à être bien trempé, surtout au niveau des chaussures, mais je continuais ma route en espérant une accalmie. J’ai retrouvé le lieu-dit Lareux où nous avions fait une pause l’an dernier lors de la Mil’Kil pour y passer la nuit. Mais là, point d’arrêt de prévu alors je filai vers St-Georges-des-Landes puis St-Sulpice-les-Feuilles (km 25) où je comptais effectuer mon premier arrêt ravitaillement. Comme la pluie avait cessé, j’ai changé de chaussures et de chaussettes pour préserver un maximum mes pieds, j’ai gardé le reste de ma tenue qui, même trempée, ne me perturbait pas.

La route D912 était de plus en plus fréquentée et il fallait rester sur ses gardes car les automobilistes derrière un volant perdent pour beaucoup leur humanité, oublient les fondamentaux du code de la route et deviennent des dangers pour les quelques piétons qui chemineraient sur le côté gauche de la chaussée conformément au code de la route. Un marcheur serait quelque peu respecté, un coureur pas du tout ! En tout cas c’est l’impression donnée quand je suis face à ces tueurs potentiels. Gilbert Codet, l’accompagnateur d’Alexandre, s’était proposé pour assurer le fléchage et à quelques kilomètres de La Souterraine il trouva une route nous faisant éviter 3,2km de cette route parfois dangereuse. Cet itinéraire bis faisait faire 600m de plus et était quelque fois assez vallonné. Se rallonger d’autant en valait-il le coup ?

A La Souterraine, peu après le km 40, j’effectuai une seconde pause ravitaillement constituée de pâtes à la Bolognaise et d’un gâteau de riz au caramel. Je rechargeai aussi mes bouteilles de sirops de fraise et de citron. Au gré de mes arrêts je me retrouvais tantôt avec Jean-Noël Bergère, tantôt avec Fabien Lahoche. De temps à autres nous cheminions ensemble et pouvions discuter brièvement. Mais chacun sait qu’il faut être à sa propre allure et pas à celle des autres, alors nos côtoiements ne duraient jamais très longtemps. Nous allions néanmoins rester « à vue » les uns des autres jusqu’au km 100 où mes deux compagnons de route allaient faire leur pause nocturne.

La météo s’était calmée depuis mon changement de chaussures du km 25 et malgré quelques petites averses le temps était agréable voire chaud par moment. Au lieu-dit Forgeas, ou peu après au km 72, je fis une nouvelle pause pour me restaurer et j’ai pu me remémorer les TranseGaule car je dégustai un hachis parmentier de chez Bolino. En guise de dessert, une banane écrasée – non pas par une voiture mais par Jean-Paul – sucrée. Prochain objectif, passer Bourganeuf (km 86) et commencer la longue montée vers Royère-de-Vassivière (km 108). Jusqu’à Murat, il faisait bien chaud, trouver de l’ombre n’était pas souvent facile malgré de nombreux arbres bordant la route, mais les kilomètres s’accumulaient et je pensais être à Bourganeuf avant 18h. C’était sans compter sur un gros orage que je n’avais pas vu venir car survenant par derrière, le traître ! Le temps de trouver un arbre ou une haie pour me protéger de la pluie, j’étais déjà bien trempé. Heureusement – quoique – j’avais mon poncho dans mon sac à dos, mais le temps de l’enfiler, le tout avec un vent renforcé, ce qui tenait du numéro de cirque, genre clown contorsionniste, puis de découvrir un semblant d’abri, mon sauveur arriva et après un demi-tour se gara sur le bas-côté pour me permettre de m’engouffrer dans le camion et enfin de m’abriter. Je changeai à nouveau de chaussures, remettant celles du matin qui avaient eu le temps de sécher et attendis que ça se calme avant de reprendre la direction du sud. Au niveau météo, les abords de Bourganeuf se ressemblent : l’an dernier à à peine 1km de la ville j’avais déjà essuyé un violent orage avec de fortes précipitations me contraignant à un changement total de tenue. Cette fois encore je me changeai mais uniquement au niveau des chaussettes et des chaussures et j’en profitai pour mettre mon vêtement de pluie quand même plus efficace que le poncho et plus visible aussi. Après ces 40 minutes d’arrêt où j’essayai de me reposer tout en me restaurant, je repartis pour passer la célèbre ville à la tour Zizim et entamer la vingtaine de bornes menant à Royère. Au début, ça grimpait fort, tellement que je préférai marcher sur presque un kilomètre, puis la pente s’adoucit puis devient descente alors je me remis à courir. On se fait toujours une montagne de cette longue, longue, loooongue montée, mais en définitive elle ne monte pas toujours cette route, elle descend parfois ce qui pose le problème de savoir quand ça va réellement monter et comment. Les questions métaphysiques mises de côté, je m’aperçus que le temps passait vite et les bornes s’accumulaient. Au début, Gilles Alberty vint m’encourager, ensuite je fis quelques hectomètres avec Fabien quand ça ne montait pas puis je me mis à courir quand la côte se fit plus présente. Le Breuil (km 93) puis le Compeix (km 100) passé en 13h45’ il n’y avait plus que 8km pour arriver tout en haut. Mes deux acolytes de la journée ayant décidé de bâcher pour passer la nuit, je me retrouvai alors tout seul avec Alex très – trop – loin devant. Donc après un quart d’heure de pause ravitaillement et d’enfilage de la tenue de nuit j’étais prêt à entrer dans la nuit. Je passai un coup de fil chez moi pour donner des nouvelles et me remis à courir. Paradoxalement, à ce moment de la course, la course n’était pas si difficile surtout en côte et quand je suis enfin arrivé à Royère, je savais ce qu’il restait pour aller au moins jusqu’à Faux-la-Montagne (km 121), point minimal à atteindre pour la nuit avec l’ambition éventuellement de pousser jusqu’à Peyrelevade (km 134). La descente vers le lac puis la route le longeant ne me prirent pas trop de temps, j’alternais depuis un bout de temps déjà marche et course et après un ultime ravitaillement je me retrouvai seul, Jean-Paul devant aller se poster à la sortie du village vers le camping ou un peu plus loin vers le pont sur le Dorat. Le début de la remontée vers Faux la Montagne se fit dans le brouillard s’épaississant de plus en plus et avec la frontale j’avais le même problème que lorsqu’on se met en pleins phares en voiture : le mur et une visibilité très réduite. Au fil de l’ascension, la brume se dissipa et j’arrivai enfin à Faux. La traversée du village baignant dans la quiétude de la nuit tombée avait quelque chose d’irréel en ce soir théorique de la fête de la musique. Pas un bruit, il était presque minuit. Je sortis du bourg et eus quelques difficultés à retrouver ma route, n’étant pas certain d’avoir tourné au bon endroit et ne reconnaissant pas grand-chose. J’hésitais mais poursuivais sur la même route, passant devant le camping puis descendant vers le pont. Toujours pas de véhicule en vue alors je continuai jusqu’à le trouver stationné sur le bord de la route, exactement là où nous étions arrêtés l’an dernier. Il était minuit 25, j’avais bouclé ma première partie de course et décidais de dormir là. Le temps de me laver sommairement, de me changer, de grignoter quelque chose et de me coucher, il était presque une heure du matin.

Seconde journée. 21 juin.

Je n’ai pas très bien dormi et je me suis réveillé vers 5h. La seconde journée allait commencer, il fallait être efficace dans la préparation de la tenue : crème sur les pieds, chaussettes propres, nouvelle paire de chaussures, short et maillot à manches longues sous mon vêtement de pluie. Il fallait anticiper la survenue d’un grain. Je pris un petit déjeuner rapide : café noir, bol de lait avec des céréales et un petit pain au lait. A 5h45 je repartis en direction de Peyrelevade que j’aurais aimé atteindre hier soir mais le trop de temps de perdu à cause de la pluie n’avait pu être comblé. A 7h soit après 24h de course, je passai au km 132,5 à l’intersection de la D85 et de la D12 et arrivai peu de temps après à Peyrelevade dont la traversée marquait le début de la montée vers Millevaches. Un quart d’heure à me ravitailler et à modifier ma tenue puis je redémarrai. Je retrouvai dans la côte mes deux compères à trottinette, Gérard et Hervé, qui avaient dormi au camping de Faux que nous avions raté hier soir. Il n’y avait pas beaucoup de véhicules sur cette route mais peu à peu le trafic augmentait, alimenté par le flot des automobilistes partant au travail. Le profil vallonné au début sur le plateau de Millevaches descendait ensuite vers Meymac où j’arrivai vers 11h. Je n’ai pas vu beaucoup de troupeaux lors de ce passage en Corrèze, j’avais aperçu des vaches avant, mais pas mille. On avait décidé avec Jean-Paul de nous arrêter manger un peu après Meymac, ce que nous fîmes au km 40 au lieu-dit Treich. 25’ de pause et je me remis en route passant Combressol, Palisse puis Neuvic. Dans chacun de ces villages, je me ravitaillais sommairement, assurant le minimum vital pour rallier le village suivant. Neuvic était une étape importante pour ma journée car la suite du parcours allait être en descente jusqu’à la Dordogne et le pont de Saint-Projet. Les 7 ou 8 premiers kilomètres après Neuvic n’étaient pas réellement de la descente, plutôt du plat ou du faux plat. De plus il n’y avait pas beaucoup d’ombre et j’attendais avec impatience l’entrée dans les 7 derniers kilomètres de la route en lacets la plupart du temps ombragée.

On s’est arrêtés une vingtaine de minutes, il était à peine 17h, juste avant le pont (km 199) pour se ravitailler et me préparer à la longue remontée vers Mauriac. Dans cette partie, les troupeaux de bovins étaient plus nombreux, des Salers mais aussi parfois des bêtes à lait, vaches noires et blanches. Passage des 200km en 34h15 depuis le départ de Lignac. J’étais en pleine montée et je courais car mes appuis étaient moins douloureux que si j’avais marché. La descente précédente m’avait un peu échauffé les plantes des pieds et endolori les orteils, ça faisait du bien de ne plus ressentir de douleurs en courant. Mauriac, km 209, avec un petit arrêt ravitaillement puis un autre peu avant Anglard-de-Salers (km 217) avant enfin de toucher Salers au km 229. Là, devait se jouer la suite de l’aventure pour cette journée. Jusqu’où pourrais-je ou aimerais-je aller ? Il n’était pas loin de 22h30, j’avais envie de pousser bien au-delà de Fontanges. La descente « à faire pleurer les releveurs » vers Fontanges, je la débutai prudemment car mes pieds étaient bien échauffés et venaient taper le bout de mes chaussures occasionnant quelques douleurs, mais je trouvai néanmoins une allure tranquille. La pluie s’invita, mais les arbres m’en protégeaient jusqu’au moments où ils se firent plus rares puis disparurent me laissant me faire tremper. Avec Jean-Paul on avait prévu un ravitaillement à Fontanges (km 234) et lorsqu’il gara le camion sur le bas côté, nous avons décidé de stopper là pour ce soir si la pluie persistait. Je voulais monter au Legal (km 248), au moins jusqu’au col de St Georges (km 242) mais sans garantie de pouvoir rester sec car la pluie tombait de plus belle. Donc ce fut la fin de cette journée. Total : 112,5km et cumul depuis Lignac 234,5km.

Même rituel qu’hier, toilette rapide, changement de tenue, collation avant de me coucher et de m’endormir assez difficilement car une fois allongé les douleurs un peu partout se réveillèrent. Je réussis à trouver une position « antalgique » pour enfin m’endormir.

Troisième journée : 22 juin.

Réveillé avant l’heure prévue, 4h45 au lieu de 5h15, je me mis rapidement en tenue, pris mon petit déjeuner, le même que la veille et me mis en route. Il était 5h45, il ne pleuvait plus mais le temps était gris. Il ne faisait pas froid et j’avais enfilé mon vêtement de pluie juste par dessus un maillot à manches longues. La route était en léger faux plat montant ce qui constituait une bonne rampe d’échauffement et de lancement sur 4km avant d’attaquer les cols. Je fis une pause technique assez longue avant de reprendre ma route et apercevoir au pied de la montée Nicole, Hervé et sa femme. Gérard avec sa trottinette était déjà parti depuis un bon moment effectuant la montée en marchant, Hervé n’allait pas tarder à le suivre de la même manière alors que moi j’entrepris comme la plupart du temps de courir et de n’avoir recours à la marche que de très rares fois. Je n’ai pas une tête de grimpeur, mais je n’y suis pas manchot non plus. Alors c’était parti pour presque 10km pour atteindre l’altitude de 1231m (bas de montée 725m). J’admirais le paysage et au gré de quelques virages j’apercevais la vallée embrumée. Des prés avec le son des cloches des vaches paissant tranquillement tout en regardant les coureurs passer, des petits bois ou des forêts, au fond, la trace d’un cours d’eau. Le bruit des ruisseaux qui s’écoulaient, celui de petites fontaines ou d’écoulements dans les fossés berçaient ma chevauchée. Le temps était toujours gris, donc pas trop chaud et j’étais bien. Je touchai le Col de St Georges (3,6km en 30’ qui correspondait aussi au passage des 48h de course pour 242km) puis dégustai une petite descente avant de reprendre l’ascension vers le point culminant de cette LILO 500km, le col du Legal situé à 1231m d’altitude (5,8km en 49’). 1h19’ pour cette montée de 9,4km et 500m de dénivelé positif, j’avais fait le taf. Là, un petit ravitaillement et les retrouvailles avec Gérard et sa trottinette puis ce fut la descente vers les cols de Bruel et de la Croix de Chelles suivie de la longue route des crêtes assez bosselée avant une descente sèche sur Aurillac. Le soleil était présent et j’en ressentais les effets tant positifs que négatifs, mais c’était toutefois mieux que de la pluie. Gérard et sa trottinette me dépassa et je ne le reverrai plus avant Lodève. Un peu de vent était le bienvenu, me rafraîchissant quand j’en avais besoin. Je fus quelques hectomètres durant accompagné par un chien (type Border coolie) qui me suivait et voulait jouer. J’eus du mal à m’en débarrasser et dus jouer un peu avec lui en lui jetant un bâton qu’à chaque fois il me rapportait. Mais c’était dangereux pour lui quand des automobiles arrivaient et l’une d’elles s’arrêta constatant que le chien n’était pas le mien. La conductrice eut du mal à l’attraper mais réussit et l’emporta pour le rapporter quelques kilomètres en amont. J’apercevais Aurillac lors de quelques virages et je souhaitais vivement y arriver tôt car cette ville longue à traverser marquait elle aussi un cap dans ma journée de course. Nous fîmes une pause ravitaillement à 11h30, juste à l’entrée de la ville, km274, et ce petit quart d’heure nous permit d’établir un plan de route pour la suite. Je me débrouillerais tout seul jusqu’à Arpajon 6km plus loin pendant que Jean-Paul irait acheter de quoi renflouer le stock de ravitaillement.

Je réussis à traverser la ville sans soucis, le fléchage était très repérable et j’avais déjà emprunté cet itinéraire l’an dernier, certes un peu différent de celui des Transe Gaule. A midi et demie, nous nous retrouvâmes et après une courte remise à niveau des bouteilles je repartais. La portion de route qui suivit fut le moins bon moment de cette aventure. D’abord la montée vers Sénilhès avec des bas-côtés non fauchés et des voitures qui roulaient assez vite me contraignirent à plus souvent marcher qu’à courir. La suite n’était pas meilleure jusqu’à la petite route vers Cabrespine où je recouvrai enfin de la sérénité. L’orage mental était passé. Enfin la tranquillité de la campagne ! Prochain objectif : passer le Lot au km 320. Le passage par les villages ou hameaux aux noms chantants de Prunet, La Feuillade-en-Vézie, Lacapelle-del-Fraisse, Cassaniouze (km 310) me rapprochait inexorablement de mon objectif pour la journée. J’avais passé les 300km en 56h30’. J’avais chaud parfois car le soleil tapait fort quand les nuages disparaissaient. Bientôt la longue descente sur le Lot et son parcours assez ombragé. Je pensais me régaler à dévaler le bitume, mais ce fut plus dur que prévu en raison de mes échauffements plantaires et de mes orteils douloureux. Je ne voulais pas risquer d’attraper des ampoules invalidantes pour le reste de l’épreuve. Quand j’arrivai à Grand-Vabre, juste après le franchissement du Lot, j’étais soulagé d’en avoir fini et je me reposai en me ravitaillant et en changeant de tenue car maintenant l’objectif suivant était d’arriver au moins jusqu’à Marcillac (km 344) pour y passer la nuit. Il restait 23km et la route était plate ou en faux-plat légèrement montant donc il n’y avait pas de difficultés particulières sinon de faire attention aux automobiles et d’éviter de prendre trop de soleil dans le dos car il faisait encore chaud malgré la fin de journée. A 23h10 je suis arrivé à Marcillac où je savourai l’éclairage public car de cheminer à la frontale dans la nuit noire sur des routes parfois en ligne droite ça devenait monotone. Je traversai la ville avant de commencer à escalader le mur qui devait me mener à Rodez par un itinéraire moins périlleux que le plus direct sur lequel j’étais avant. Avant la pause nocturne, je souhaitais m’être débarrassé au moins de cette longue côte en lacets. La fatigue devenant plus forte et mon allure de déplacement pas assez rapide, je décidai de stopper au kilomètre 348 presque sur le plateau qui mènera à Rodez demain. Il était plus tôt que prévu, 23h20, mais j’avais mon compte. Je me couchai une nouvelle fois sans avoir pu prendre de douche mais après avoir fait une toilette complète rapide. Je mangeai un peu avant de me coucher et d’espérer bien dormir.

Quatrième jour : 23 juin.

Le réveil, la mise en tenue, le petit déjeuner et ce fut le moment de repartir : 5h45’. La reprise de la course se fit assez rapidement et la succession de faux-plats jouait en ma faveur car variant mes appuis encore un peu douloureux. Il faisait lourd, mais la grisaille permettait de ne pas subir les rayons du soleil et de chauffer trop vite. Les 72h furent atteintes avec 356km au compteur. Je passai à côté du véhicule où dormaient Hervé et sa femme, la trottinette étant garée à côté. Hervé me rattrapera et me dépassera peu avant le chemin empierré permettant de contourner la D901 trop dangereuse à cette heure de la journée. Je le rattraperai avant la sortie puis sur la piste cyclable il me distancera de manière définitive. Passer Rodez (KM 363) peu avant 8h n’était pas le bon moment, en pleine circulation, mais j’y parvins néanmoins. La suite n’était pas facile et je savais que je n’allais pas du tout apprécier les 10 kilomètres à venir croisant des dizaines de voitures toutes aussi pressées les unes que les autres. « Sont vraiment cons les gens quand ils vont bosser en bagnole !» me répétais-je et souvent je n’avais pas tort. Passé Flavin, ça s’est calmé, il était 9h30 et je me fixai comme objectif d’atteindre le village prochain. A Trémouilles, km 384, à 11h10, je mangeai mon Nième Bolino, j’en avais prévu deux par jour, et je repris mon petit bonhomme de chemin alternant marche et course au gré de mes envies. Continuer à avancer, c’est mieux que de s’arrêter et de gamberger. Les prés et les champs avaient peu a peu évolué depuis la veille, il y avait plus de céréales et de pâtures pour des moutons. Les 400km étaient proches, j’allais les franchir à 13h35 soit après 78h35’ de course. Encore une quinzaine de bornes avant de basculer vers la vallée du Tarn. Les parcs d’éoliennes étaient nombreux et vu l’orientation de ces moulins à vent modernes, mais bruyants, je vis que le vent allait m’être assez souvent favorable. Je franchis le col de Vernhette (1029m, au km 414) peu avant 16h et pris la direction de St-Rome-de-Tarn avec une longue descente qui me faisait mal aux pieds et me contraignit à ralentir mon allure. Du 8km/h en descente, c’est aberrant car ça peut aussi être mon allure en montée. Mais économiser mes pieds et minimiser le risque d’ampoule étaient devenus ma priorité. Jean-Paul m’attendait à l’entrée de St-Rome (km 428) et me prépara à manger. Je dégustai avec voracité un bol de lait avec des céréales ainsi que du pain avec du fromage de Salers, salé à souhait. Nous avons aussi recalé les objectifs avec en guise d’objectif, pour moi, d’arriver au moins à St-Beaulize (km 461) voire Fondamente (km 464). Ainsi ça pourrait permettre d’écourter la nuit et de repartir tôt. Mais à 18h30, quand il reste 36km avant l’objectif soit au bas mot 6h de course, ça paraît difficilement réalisable surtout que le profil vallonné n’allait pas être un véritable allié. Je passai Roquefort peu après 21h puis le col des Aiguières trois-quarts d’heure après et enfin la descente qui suivit terminée, je me retrouvai sur le plat. Les panneaux indiquaient St-Beaulize à 11km et Fondamente à 14km ce qui me parut interminable avant de pouvoir me reposer. Je tentai pourtant d’avancer le plus possible et avec ma frontale je voyais apparaître des yeux d’animaux dans les champs, sans doute des chats en train de chasser, parfois des vaches surprises par mon arrivée et qui se sauvaient en courant. Nous avons tergiversé plusieurs fois avec Jean-Paul avant de prendre la décision de marquer notre arrêt au lieu-dit le Vialaret au km 456. Il n’était que 23h15. Plus que 44km à faire le lendemain. La toilette et le couchage après une petite collation s’effectuèrent sous la présence de nombreuses mouches agressives. Nous étions à côté d’une ferme et d’une étable, alors normal !

Dernier jour, 24 juin.

Lever avant 5h pour un départ à 5h40 et 44 bornes à faire plus sans doute 4 supplémentaires en raison d’une déviation avant Lodève. Je souhaitais mettre moins de 4 jours et 6h, voire moins de 100h alors il n’allait pas falloir musarder en route. Je passai les 96h avec 466km environ, sautai par dessus le col de Pérail (636m) 3km plus loin descendis vers le pont sur l’Orb peu après Le Clapier (km 478). 3,5km de remontée vers Roqueredonde puis 2 jusqu’à la fourche où on indiquait que la D902 était coupée et qu’il fallait passer par la déviation et ses 4,3km de plus à faire. À ce km 484,5 il était 9h55. Jean-Benoît, dans l’optique de la future MiMil’Kil avait demandé s’il y avait un ou des volontaires pour tenter le coup et passer par la route directe, celle avec les travaux. Concertation avec Jean-Paul et je décidai de la prendre. J’interrogeai un conducteur de camion provenant du chantier sur la possibilité ou non de passer pour un piéton et il me répondit par l’affirmative. Je pris donc la route directe, celle prévue dans le road-book. Presque 3km après, je rencontrai le chantier non sans avoir croisé ou été dépassé par des camions bennes. Je vis que la grille était grande ouverte alors j’avançai tranquillement et avisai deux techniciens géomètres sur le fait de pouvoir ou non passer. Ils me répondirent que normalement il aurait dû y avoir un panneau annonçant l’interdiction de passage au public, piétons et cyclistes inclus. La longueur du chantier n’excédait pas 100m et je leur demandai s’il y avait néanmoins la possibilité matérielle de passer. Ils me répondirent que ce n’était pas infaisable, alors en les remerciant je poursuivis ma descente après avoir enjambé la glissière de sécurité et contourné la grille du chantier. Ma descente fut douloureuse, mais elle l’aurait été tout autant si j’avais pris la déviation. Après un coup de fil à JBJ que j’informai de la situation je recourus et profitai à la fois du vent frais, de l’ombre et de la très belle vue sur la Méditerranée. Je parvins au panneau d’entrée de Lodève (km 496) vers 11h35. 4Km en moins de 25’ ça allait être chaud mais je tentai le coup. Je traversai la ville mais profitai de la présence de Jean-Paul pour m’alléger et ne conserver que ma bouteille et mon petit sac à dos avec ma balise. Je passai la ligne d’arrivée en 101h07’42’’ (4 jours 5 heures 7 minutes et 42 secondes) sous quelques applaudissements des personnes présentes dont le propriétaire du camping. Avec Jean-Paul on se congratula, on m’offrit une petite bière et je commençai peu à peu à réaliser que j’avais fini … et que dans moins de 10 jours j’allais remettre ça.

à+Fab
par ynwa
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Réponse de inkonu sur le sujet CR de la LILO 500km (juin 2021)

Posted il y a 3 ans 4 mois #517833
Félicitations
C'est un plaisir de te lire
par inkonu
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Réponse de Patrick57 sur le sujet CR de la LILO 500km (juin 2021)

Posted il y a 3 ans 4 mois #517885
Bravo Fabrice pour cette LILO !!! ... et un grand merci à nouveau pour nous faire partager cette nouvelle aventure ! :woohoo:
Que ça reste dangereux tout de même de courir dans ces conditions ...

A l'heure qu'il est tu dois être dans la MiMil’Kil ... alors bonne route à toi !!:cheer:
par Patrick57
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