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Le Tour du Golfe du Morbihan à ma façon.

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Le Tour du Golfe du Morbihan à ma façon. a été créé par ynwa

Posted il y a 3 ans 5 mois #517734
Petit compte-rendu du Tour du Golfe "à ma sauce" des 10 et 11 juin.
Depuis le temps que je voulais me faire le Tour du Golfe du Morbihan en solo et sans assistance, la « fenêtre de tir » est survenue la semaine du 7 au 13 juin.
J’avais programmé de courir en deux étapes les jeudi 10 et vendredi 11 en partant de Locmariaquer pour rejoindre Port-Navalo en essayant de suivre le plus possible les sentiers côtiers et en évitant les bifurcations pour rejoindre les bases de vie du Grand Raid qui ajoutent des kilomètres.
Premier jour : Locmariaquer – Vannes. (86km théoriques)
Second jour : Vannes Port-Navalo. (89km théoriques)
Bien sûr, j’avais un point de chute, à Sarzeau chez ma sœur et mon beau frère qui avaient accepté de m’héberger. J’y suis arrivé le mercredi soir pour y passer la nuit et j’avais prévu de prendre ma voiture pour aller la déposer à la gare SNCF de Vannes puis de prendre le train pour Auray et ensuite de monter dans un car jusqu’à Saint-Philibert, au lieu-dit Le Chat Noir à la sortie de Crac’h.
C’était là que devait commencer mon périple. Tout d’abord, il me fallut courir jusqu’à la Pointe de Kerpenhir, véritable point de départ du Tour du Golfe, qui fait face à mon point d’arrivée du lendemain soir (Port-Navalo). Je voulais faire court pour y arriver et j’ai dû prendre la route D781 puis une piste cyclable jusqu’à Locmariaquer que je contournais pour retrouver la route du bord de mer et passer à Kerpenhir. J’avais déjà plus de 8km à cet endroit. Il me restait donc à rejoindre le GR34 puis à retourner vers Crac’h et Auray. Le GR suivait la côte pendant quelques kilomètres avant de s’en éloigner et de passer en pleine campagne jusqu’à Crac’h, au km19,5 puis Auray que j’ai décidé de rallier en prenant des portions de route me faisant éviter quelques hectomètres afin de ne pas être contraint par la barrière horaire que je m’étais fixée : je voulais être à Vannes avant 19h30 pour retourner à Sarzeau en voiture avant 20h. L’hospitalité a du bon, mais il ne fallait pas que j’exagère non plus.
Jusqu’à Saint-Goustan je pris des rues dans Auray sans suivre le GR et passai sur le pont de la rivière d’Auray au km 27,5 ; ça avait bien été au niveau course et ravitaillement que je n’avais pas trop entamé. Après, je savais à quoi m’attendre et décidai de repousser un peu le moment de manger un de mes sandwiches emportés dans mon sac à dos. Sur mes 3 litres de boisson, je n’avais touché qu’à 1 litre et il me restait donc de la marge sachant qu’au Bono il y aurait possibilité de trouver un commerce pour refaire le plein.
Donc déjà plus de 3h de course et là le chemin allait devenir de plus en plus technique. Finis les sentiers damés et les routes goudronnées sans beaucoup de dénivelé. Mon allure allait de ce fait baisser considérablement car j’optai pour une alternance course-marche selon les portions d’escaliers ou de petites côtes avec des racines ou des cailloux au sol.
Au Bono, km 32,5 environ, je ne trouvais pas de point d’eau et une fois sur le port, je n’avais pas envie de remonter dans le bourg pour acheter de quoi boire et manger. J’attendrais un peu pour manger, je souhaitais tailler la route le plus possible avant que la chaleur ne vienne me freiner. Il y avait encore de belles portions ombragées, il fallait en profiter.
Je parvins à Mériadec sur la commune de Baden où je pris tout mon temps en marchant afin de manger mon premier sandwich suivi d’une banane. Le marathon était franchi en environ 5h et je savais que la suite du GR n’était pas facile : très escarpée, très technique, très frustrante, car les occasions de regarder le paysage étaient si nombreuses que je ne pourrais pas en profiter au risque de buter dans une racine ou une pierre. Au détour d’un virage, je prenais néanmoins quelques secondes pour souffler et admirer la côte et le Golfe mais il fallait repartir. Je voulais passer à Larmor-Baden pour acheter de quoi boire dans l’épicerie du bourg ; c’était donc mon prochain objectif : au km 50 environ.
Après être passé par la pointe de Locmiquel puis par l’anse du même nom le long de la mer, je montais directement dans le bourg en évitant la pointe du Berchis, trop technique et chronophage. Mon arrêt d’une dizaine de minutes pour acheter à boire et grignoter mes derniers sandwiches me décida à aller au plus court pour arriver à Port-Blanc. Km 56,5 il me restait une trentaine de bornes pour Vannes et comme il était environ 16h il ne fallait pas que je mollisse d’autant que mes pieds chauffaient et me faisaient un peu mal sans compter les brûlures des frottements du short et des morsures du soleil contre lequel je ne m’étais pas assez protégé. Le Moustoir (km 62), Arradon (km 68 à Penboc’h), malgré de superbes points de vue sur l’Île aux Moines et sur l’Île d’Arz, le sentier côtier était peu agréable, vallonné, avec escaliers et autres portions de plage, des remontées sur la route puis des retours sur le GR, des promeneurs un peu plus nombreux qu’il fallait croiser sur les étroits sentiers, tous ces paramètres me décidèrent à faire une halte à l’accueil d’un camping où je refis le plein de boissons et optai pour une fin plus directe escamotant toute la partie face à Port-Anna et Conleau. Je courus sur la route directe pour atteindre Campen et le Pont du Vincin (km 73). La suite me mena sur le parcours du Marathon de Vannes en sens inverse. La population croisée jusqu’ici était plutôt composée de randonneurs dans mes âges, voire un peu plus et sur ces dix derniers kilomètres, ce fut une majorité de coureurs et cyclistes que je rencontrai. Je ne fis pas le tour de la presqu’île de Conleau pour prendre le long du port de Vannes. Il y avait du monde en terrasse, il faisait chaud, ça m’a rappelé les différentes fois où je suis venu courir le Raid ou l’Ultra Marin. La fin, 2km pour retourner à la gare fut longue car je me suis un peu égaré à suivre les boulevards où il n’y avait pas d’indication pour la gare.
J’y arrivai quand même au bout de près de 11h30 de voyage et environ 83km.
Il était 20h, j’appelai ma famille pour l’informer que je serai là un peu plus tard que prévu.
Une bonne douche, quelques bières et un repas plus tard, je suis allé me coucher non sans avoir au préalable tout préparé pour ma seconde journée.
Second épisode.
Lever 4h30, je n’arrivais plus à dormir, préparatifs, petit-déjeuner puis en route pour le parking du cinéma de Port-Navalo où je devais prendre un car (à 6h35) en direction de Vannes où l’arrivée était prévue pour 7h30.
Mes premières foulées me rassurèrent, et je calais mon allure sur un tempo plus lent que celui de la veille. Il était une heure plus tôt, il y avait déjà du soleil mais aussi beaucoup d’ombre. Jusqu’à Séné, km 10, je me rappelais que le parcours était assez roulant puis aussi jusqu’à Port-Anna que j’atteignis en 1h40 environ (km 14). La suite était moins roulante, le sentier côtier étant sinueux, jonché d’obstacles, d’escaliers, de racines, de rochers, de passages très étroits entre la haie et les clôtures des propriétés. La mer était haute, les points de vue très agréables, la température encore acceptable. Je passai à Montsarrac km 24 après près de 2 heures de course et c’est là que je m’aperçus que j’avais oublié mon sens de l’orientation : je me suis rallongé en effectuant le néanmoins très joli tour de la Garenne, ça faisait 1500m pas prévus sur ma feuille de route. Je retrouvai le GR et pris ma première collation identique à celle d’hier, à savoir un sandwich et une banane. Une dame fort sympathique me dépanna en eau quand je lui demandai où se trouvait le point d’eau le plus proche : il n’y en avait pas !
Le parcours qui suivit fut pratiquement toujours à l’ombre jusqu’à St Léonard et le fléchage était assez bien visible. Courir plein Nord, on a le soleil dans le dos, une fois le pont franchi le cap fut mis au Sud-Est et le soleil s’est retrouvé de face sur une longue portion non ombragée. Il faisait chaud et mon salut devait venir de mon passage à Noyalo. Oui, mais second moment d’égarement une fois l’échangeur de Theix franchi : je suivis le GR mais ne voulus pas aller jusque dans le bourg alors au moment de tourner pour retrouver la route de Noyalo il se produisit ce qu’il devait se produire, je pris à gauche au lieu de prendre à droite. Le temps de m’en rendre compte, j’avais déjà fait 1km puis encore un autre pour me reperdre et puis encore plusieurs hectomètres avant de me remettre dans le droit chemin. Quel âne ! J’avais pourtant la carte au fond du sac à dos mais qui dit fond dit arrêt, farfouillage et perte de temps. Trop nul le Fab sur ce coup là et une grosse demie heure de perdue ajoutée au jardinage du matin, j’en étais à avoir perdu mon heure « solaire » d’avance sur la veille. Alors, Le Hézo et Saint-Armel allaient en faire les frais et moi aussi car je ne profiterais donc pas des beaux paysages qu’on peut y admirer. Je pris la route de Noyalo, puis longeai la D780 jusqu’à Saint-Colombier où j’arrivai après 52km et presque 7h de « voyage ». Je demandai de l’eau dans un restaurant qui ne servait plus de boissons, licence oblige, mais qui me dépanna quand même gratuitement. Je téléphonai à ma sœur pour lui indiquer que compte tenu de mes égarements j’allais passer chez elle me ravitailler, n’ayant pratiquement rien trouvé avant. Une heure plus tard, après avoir réussi à longer la côte, je remplis mes bouteilles et me restaurai tout en me rafraîchissant et je repris mon périple. 15h40, il y avait encore des bornes à faire (35 au bas mot) et j’optai à nouveau pour une réduction de la longueur de ma sortie longue en allant directement de Sarzeau (km 59) au Logeo (km 65) par la route, me privant une nouvelle fois de superbes vues sur le Golfe. Le Net (km 67), puis Bernon (km 77), je faisais tout pour arriver avant 19h à Port-Navalo, un moindre mal compte tenu des circonstances. Je me fis la côte presque en intégralité mises à par les pointes du Monteno et de Bilgroix où je savais qu’il y aurait des portions de plage risquées avec la marée haute et sans doute les nombreuses personnes bronzant sur les plages et dans les criques. Je finis mon tour après 11h24’ pour 82,2km en étant moins marqué que la veille mais un peu désabusé de m’être si souvent égaré.
Au total, sur les 175km environ prévus au départ, je n’aurai fait que 165km malgré les portions à rallonge mais en coupant plusieurs fois l’itinéraire initial.
Mais ce fut une belle expérience qui montre bien que toute assistance est bienvenue et qu’à défaut d’en avoir une, il faut tout porter sur soi qui plus est lorsque beaucoup des zones empruntées ne sont pas pourvues de commerces ou de points d’eau.
à+ynwa
par ynwa
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Réponse de Patrick57 sur le sujet Le Tour du Golfe du Morbihan à ma façon.

Posted il y a 3 ans 5 mois #517741
Merci Fabrice pour ce récit (... toujours aussi détaillé, j'en reste impressionné !) et bravo pour avoir osé faire ce périple en solo et en devant gérer ton assistance "toi-même" ! :woohoo:
par Patrick57
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Réponse de inkonu sur le sujet Le Tour du Golfe du Morbihan à ma façon.

Posted il y a 3 ans 5 mois #517743
Jolie c'est 2 jours, bien organisé et le récit est énorme.
Tu prends des notes peut-être oral ?
Bravo
par inkonu
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Réponse de ynwa sur le sujet Le Tour du Golfe du Morbihan à ma façon.

Posted il y a 3 ans 5 mois #517744

inkonu écrit: Jolie c'est 2 jours, bien organisé et le récit est énorme.
Tu prends des notes peut-être oral ?
Bravo

Merci.
Je ne prends pas de notes, mais je connais tellement la région que les souvenirs ne s'effacent pas. Bon, il m'est arrivé de perdre un peu de ma lucidité d'où mes erreurs de parcours. Je n'ai jamais essayé le dictaphone mais ça peut être une piste pour raconter certaines petites anecdotes de ces presque 24h à courir (sur deux jours).
Mon Garmin me raconte tout une fois la séance enregistrée, d'où la précision de certaines données chiffrées. Mais un GPS de ce type n'est pas non plus totalement fiable et peut minimiser une portion de parcours ou au contraire la rendre plus longue qu'elle ne le fut en réalité.
Last Edit:il y a 3 ans 5 mois par ynwa
Dernière édition: il y a 3 ans 5 mois par ynwa.

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