Biscatrail 32 km
Bonjour à vous tous,
Pas facile de résumer ce trail de 32 km dans les dunes de biscarosse si ce n’est que j’ai passé 3H30 à tourner, monter, tourner, descendre, tourner, courir mais aussi un peu tourner et marcher….
Ci-joint un lien donnant une idée du circuit et du profil d’une course parfaitement organisée :
www.openrunner.com/index.php?id=781240
Tout d’abord pour moi le but était de bien gérer cette distance en essayant d’être frais le plus longtemps possible en prévision d’objectifs plus long en distance et durée. Gestion tout autant physique que mental, l’idée consistant à tester cette démarche de « saucissonner » mentalement la distance par tranches de 10 km. Par ailleurs après la dure épreuve des cailloux de bidarrai (voir mon post de juillet sur le marathon du pays basque) c’était un bon moyen de découvrir le sable et finir cette année de trail en beauté. Donc pas d’objectif chronométrique, l’idée étant de faire une belle sortie longue un peu physique et de prendre un max de plaisir.
La course commence la veille avec la montée d’une petite excitation. Elle s’est poursuivi la nuit qui aura été agitée, une de mes filles souffrant d’une otite décide de finir sa nuit dans le lit à côté de sa maman et donc je la termine sur le canapé. Bref, sur le coup des 6H je suis sur les nerfs sans avoir pris de café : ça promet.
L’avantage de l’histoire, c’est qu’à 7H je suis prêt et c’est parti pour 1H de transport, direction Biscarosse. Température au matin -3° mais un ciel plein d’étoiles qui présage d’une belle journée ensoleillée. Arrivée à 8H10 pour un départ à 9H30, bref j’ai le temps d’aller récupérer le dossard, voir l’océan et boire un café dans ce qui est une ville fantôme à cette période de l’année…
9H, il est temps d’aller se préparer, des gars s’échauffent depuis 30 minutes… De mon côté, je trottine 5 minutes avant le départ car je n’ai pas chaud. Je décide de partir avec cuissard long, maillot manche courte avec manchettes rétractables. Le coupe vent restera dans le sac à dos au cas où. Choix globalement judicieux.
9H25, briefing du capitaine (et oui c’est organisé par les pompiers de paris et l’armée de terre…) puis départ parmi les derniers, direction la plage. Environ 2,5 km de sable assez dur le long de l’océan. C’est joli avec une file de 180 coureurs : j’ai rarement l’occasion de voir les premiers pendant 10 minutes…. Des gens se chambrent, l’un va d’ailleurs faire trempette dans l’eau aidé par ses équipiers….
Sortie de la plage via une première dune puis petit chemin goudronné qui va durer un gros km. Un gars chambre à nouveau en lançant un « c’est quoi ce trail ! » Un autre lui répond : « tu feras moins le malin dans un moment ! ». C’est cette ambiance que je viens chercher et pour l’instant je ne suis pas dessus…
Fin du goudron, on ne le reverra quasiment plus et c’est le début d’un premier pare-feu tout en montée, une longue langue de sable bien large pour que les véhicules incendies puissent passer. Autant dire que c’est défoncé et bien mou la dedans. Le volume sonore du gars précédent a plutôt baissé…
Et puis comme dit en introduction, on fait du vire-vire, ça monte, ça descend, ça tourne et retourne. Je côtoie deux, trois trailers avec qui je me trouve généralement sur les autres épreuves : je suis donc à ma place. La première heure de course arrive vite : une discussion s’engage sur notre vitesse que certains trouvent un peu rapide pour eux. Pour ma part, je suis parti sur des bases raisonnables et je ne suis pas trop inquiet. La première tranche du saucisson se termine (le 1er 10 km se fera en 1H03). Puis arrive une descente technique mais rapide et c’est le premier ravito avec un arrêt d’une ou deux minutes pour boire un verre de coca.
Le sable devient plus lourd. J’ai un peu de mal à redémarrer. Je laisse partir le groupe d’une dizaine avec qui j’étais avant le ravito puis petit à petit les sensations reviennent et je recolle après 2 nouvelles dunes. On arrive ensuite au dessus du lac de Sanguinet où le point de vue est réellement magnifique. On n’en profite pas, car on a alors la descente la plus technique du circuit dans des escaliers cachés par le sable : un peu casse-gueule. Ca remonte sec juste derrière et on n’entend plus grand monde parler. Je reste comme cela dans ce groupe pendant 2-3 km en prenant soin de bien m’alimenter et de gérer tranquillement mon effort. Ce sera vraiment un moment agréable.
On arrive au 15-16ème km, les montées s’enchaînent, jamais longues, mais souvent raide et je sens que c’est dur autour de moi. Je suis mon train-train et me détache naturellement de ce groupe que je ne reverrai plus. Ca monte et ça descend, je récupère les « cadavres » qui commencent à tomber : manifestement ils ont mal géré leur affaire et c’est maintenant que la « vraie » sortie commence.
Pour ma part, je vais bien, c’est euphorisant. J’ai connu cette sensation dans le passé sur le vélo et cela m’inquiète car souvent c’est signe de grosse détresse par la suite. C’est le moment où il faut bien penser à s’alimenter et boire tout en appréciant surfer sur cette vague fragile qui peut être très éphémère. Et ça continue, du sable mou, parfois un peu dure. J’en ai pleins les chaussures, mais il faut faire avec.
Second ravitaillement où je m’arrête à nouveau 2 minutes. Et là encore, j’ai du mal à redémarrer et ça devient un peu plus dur physiquement. Second 10 km en 1H07. Je continue de doubler des gens un peu à la dérive. Un s’accroche et on fera du yoyo jusqu’à la fin. Arrive la dernière grosse dune suivi de 1km de descente et on retrouve le circuit du 17 km. C’est à ce moment que l’on trouve un bon mur qui me fera penser pendant 1 à 2 minutes à l’irubela du mois de Juillet…. Ce sera 100 à 200m un peu piquant pour les cuisses. S’en suit des faux plats descendants. Je ne suis pas trop bien, mais mieux que d’autres qui marchent et en ont pleins les pattes de ce sable.
On arrive progressivement comme cela dans les 5 derniers km qui seront loin d’être les plus simples. On se prend un gros km de dunes contre la plage. Comme 400 de nos copains ont labouré l’aire de jeux avant nous, c’est impossible de courir la dedans : on butte tous dessus (ou plutôt dedans) et c’est un peu galère de contourner ces dunes sans jamais voir la plage et l’océan que l’on entend juste derrière.
Enfin on sort de ce bourbier et on arrive sur la plage pour refaire la ligne droite du départ en sens inverse. Cette fois-ci on voit biscarosse au loin tout droit et on se prend une grosse claque! D’un point de vue psychologique ce n’est pas simple de ne pas se voir avancer : au final je préfère quand ça tourne à n’en plus finir…. Bref 2,5 km comme cela en ligne droite, océan à droite, dunes à gauche : c’est long. D’autres n’en peuvent plus et marchent. Arrive enfin la dernière petite dune qui nous conduit sur la dernière ligne droite d’arrivée en 3H30 et une cinquantaine de seconde avec encore une certaine fraîcheur physique. Le premier est arrivé depuis 1H ! Je me retrouve à une 106ème place pour 179 arrivants.
Bilan positif : pas de douleurs, bonne gestion de l’effort malgré un entraînement pas vraiment dédié: c’est intéressant pour les futures plus longues distances des mois à venir. C’est la première fois où je me sens bien le lendemain : le sable c’est éprouvant mais pas traumatisant d’un point de vue musculaire.
Par ailleurs, malgré les 3H30 je n’ai pas vu le temps passé. Saucissonner l’épreuve par pas de 10km permet de mieux appréhender la distance et le temps.
Mon inquiétude pour la suite reste l’alimentation après 3H00 d’effort. Comme à Bidarrai, j’ai du mal à manger à partir de cette durée. Je ne sais pas encore comment travailler cet aspect. Une réponse peut être la prochaine fois qui pourrait bien avoir lieu à Lalinde en Dordogne début mars avec son trail de 50 km….
Merci de m’avoir lu,
Bonnes fêtes de fin d’année,
Franck.
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