La Rochelle, 5ème...
- Nabulio - Sé.B
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Avant de commencer mon récit, je vais bousculer les habitudes en débutant par cette conclusion laconique : J’ai mangé une énorme pizza hier soir avec un gâteau au chocolat.
Je vais faire un peu long, mais c'est mon premier marathon, alors comme dirait Madame Nabulio "C'est ton week-end alors fait ce que tu veux"
Vendredi 26 novembre 2010
Nous arrivons avec madame Nabulio à notre hôtel « Gens de Mer » à La Rochelle vers 19H30. Première petite surprise, les tarifs sont revus à la hausse en raison du marathon et le parking de l’hôtel est payant, toujours en raison de l’évènement. Bon, on très bien accueilli et on sent que le personnel est aux petits soins pour « ses » marathoniens. L’hôtel en est rempli et c’est bien sympa de bavarder avec les uns et les autres. Nous sortons en ville faire une petite visite nocturne et trouvons notre bonheur dans une petite pizzéria. Pizza pour madame Nabulio et pâtes au saumon pour moi-même. Nous retournons à l’hôtel et je mange mon gâteau de riz.
Samedi 27 novembre 2010
Premier coup dur : J’ai très mal au dos au réveil. Pourtant j’ai l’habitude de dormir un peu partout, mais là visiblement ma position n’a pas du être top. Ma femme me rassure et je me prépare pour la petite course « Chauffe Gambettes » prévue le matin à 10H00. Je rejoins mes collègues en bas de l’hôtel 30mn avant et partons de bon cœur pour rendre hommage à Serge Vigot le fondateur du marathon. On nous remet un superbe tee-shirt technique Asics bleu et tout le monde cours avec. Le speaker local parlera du Ruban Bleu tellement il y avait de monde en ce samedi matin pour se dégourdir. Petite ballade à 8.3 km/h de 4 km à travers la vieille ville. Vraiment sympa. Et durant la course je me dit « et dire que ces gens là demain vont courir le marathon ». J’en suis impressionné alors que ne me vient même pas l’idée que je vais le faire aussi. Enfin, on revient au lieu de départ et là, stupeur, je n'ai plus mal au dos mais ma verrue plantaire au pied gauche que j’ai faitsoignée lundi s’est ouverte. J’ai aussi mal que si j’avais une ampoule. Pourtant j’ai fait deux entraînements cette semaine sans rien ressentir. Ca m’inquiète fortement et on rentre à l’hôtel pour la douche. On rejoint ensuite mes collègues pour déjeuner en ville et c’est là que je m’aperçois que La Rochelle pense marathon. On ne voit que ça en ville : écran géant, hauts parleurs diffusant des informations continues alors que les menus proposés par les restaurateurs locaux nous renvoient inéluctablement à la course : Menu marathon par-ci, menu du marathonien par là. Excellent. Donc pour les repas pas de prise de tête. Je passe sur cet excellent déjeuner puis nous partons au village marathon à l’espace Encan (pour ceux qui connaissent). Incroyable. C’est immense et on ne sait plus où donner de la tête. Ma priorité : retirer mon dossard et ne pas succomber aux nombreuses tentations d’achats. Et là surprise, mes prénom et nom sont affichés avec en fond le port de La Rochelle. Il est magnifique. C’est un collector pour le 20ème anniversaire. Photos de rigueur.
Ensuite ballade, sous le soleil (malgré des prévisions alarmistes de Météo France) à La Rochelle. Mon pied gauche me fait horriblement souffrir et je ne pense plus qu’à ça. Je le désinfecte conformément aux directives de mon dermato. Ensuite je retourne seul au village puisque madame Nabulio se fait une petite randonnée. Je rencontre Ninette et son compagnon qui viennent juste d’arriver. Nous faisons une séance photos au sein du village et on fait connaissance. Gilles prends soin d’appeler ses protégés en prenant des nouvelles de Ninette. J’en profite pour faire connaissance avec le coach… par téléphone. Je quitte Ninette et son compagnon qui le coachera durant la course et rentre à l’hôtel.
Le dîner se passe normalement toujours avec un menu marathon pris dans un 3ème restaurant différent où tout le monde mange des pâtes . Je regarde ensuite la bérézina française face à l’Australie et attends la mi-temps pour préparer mes affaires du lendemain. J’ai toujours très mal au pied gauche.
Dimanche 28 novembre 2010
Réveil à 6H30 soit 2H30 avant le départ. Première pensée : mon pied. Je teste et j’ai toujours très mal. Incroyable, la poisse m’aura suivi jusqu’au bout. Il n’y a plus rien à faire maintenant et j’évoque déjà l’idée avec madame Nabulio de prendre le départ et d’arrêter rapidement si je souffre trop. Décidément rien ne me sera épargné. Ensuite deuxième pensée, le temps. Je regarde par la fenêtre et je constate qu’il pleut des trombes d’eau. Ca commence très mal. Je prends mon Gatosport à 07H00 et ensuite une boisson d’attente. Je retrouve mes collègues qui me filent une combinaison jetable blanche avec capuche des services vétérinaires. Je suis ainsi couvert de la tête au pied (extra).
J’entame ensuite la litanie des pansements (suis fragile des pieds) et m’habille. Ce sera corsaire, tee-shirt manches longues et tee-shirt manches courtes par-dessus. Je mets ma belle combinaison blanche jetable et partons tels des zombis vers notre sas de départ. On sent une légère bruine maintenant et je ne pense qu’à mon pied. Il n’y a plus que ça qui compte. Incroyable. Si près du but. Je quitte mes deux collègues qui vont dans le sas des 03H45. Je me retrouve dans celui des plus de 4 heures et tout en fin de peloton. Il n’y a presque personne derrière moi. Mais c’est normal, l’hôtel étant proche on s’est permis d’arriver 20mn avant le départ ce qui évite une trop longue attente. Et là, tout va très vite, j’entends le coup de canon du départ et en profite pour quitter ma combinaison. Le thème de Wagner et un feu d’artifice tiré entre les deux tours accompagnent le départ des 10000 coureurs. Magnifique, magique et émouvant.
Je franchis la ligne de départ officielle 3/4 minutes après (deux départs séparés pour éviter les bouchons. C’est très bien). Ca y est c’est parti.
Et là dès les premiers mètres, j’ai mal à mon pied gauche, je ne pense plus qu’à ça. Je ne vois rien autour de moi. J’aperçois juste madame qui fait des photos. J’entends bien les gens qui applaudissent et nous encouragent et je note même qu’il ne pleut plus alors qu’il fait très froid. Maintenant il faut courir et voir si ça tient, il n’y a pas d’autres solutions. Pour tenter de penser à autre chose je commence à édifier une pseudo stratégie de course durant ces premiers kilomètres. « Allez pour le moment on essaie du 6’ au km et on verra ensuite ». Simple non ? Petit détail mais qui a son importance je cours avec une petite bouteille d’eau si prisée par FredX. Elle me suivra jusqu’au 30ème avant qu’elle ne devienne trop lourde, même vide.
Le premier kilomètre se cours en 6.32’, et les quatre autres se font en moyenne à 5.47’. Et là, ma deuxième pensée est celle-ci : Que va-t-il se passer au 30ème. C’est quoi ce fameux mur dont tout le monde parle ? (notez que le marathon commence juste). Alors pour résumer j’ai mal au pied gauche et je pense déjà que je vais droit au mur. Bref, je zappe volontairement le premier ravitaillement et bois en abondance de façon régulière. Je me force à ralentir pour approcher au maximum des 6’. Je ne veux pas le regretter ensuite et mes temps tournent aux alentours de 5.55’ jusqu’au 10ème. Premier vrai ravitaillement (très bien organisé de la part de la course). Je fais remplir ma petite bouteille et bois de l’eau sucrée tout en prenant mon temps et en marchant. Après tout, je ne suis pas là pour battre un record, mais pour finir mon premier marathon. Je repars, et souffre horriblement du pied gauche, mais ça tient. C’est là que j’ai ma première certitude : si ça a tenu jusqu’au 10ème ça tiendra jusqu’au bout et alors rien ne m’arrêtera, je finirai cette course, j'en ai vu d'autres.
L’ambiance au sein du peloton est vraiment conviviale, les gens discutent, préparent déjà leur fin de course. Certains sont déguisés alors que les orchestres dispersés tout le long de la route font leur œuvre. On voit même des stands solitaires qui proposent des produits locaux aux coureurs. Tout cela nous met du baume au cœur, car une pluie glaciale s’abat sur nous. Elle sera même parfois mêlée à la neige. Elle va durer malheureusement plus d’une heure. Je n’ai pas pris ma casquette, et ma femme ne peut même pas me la proposer. Quelle galère quand même. Tout va mal et pourtant je cours. Après quoi ? Je ne sais même plus mais il faut y aller et je me force toujours à aller doucement. J’arrive au 15ème pour un ravito classique (je fais remplir ma petite bouteille et bois de l’eau sucrée) tout en marchant. Allez, on repart, et comme il y a deux tours à La Rochelle, on voit forcément des panneaux qui annoncent des kilomètres plus lointains comme par exemple celui du 35ème km. Je me dis : « bah dis donc, quand je serai là, mais j’en suis tellement loin encore ». J’ai même l’impression que ce panneau 35ème est inaccessible pour moi. Ca devient presque mythique à mes yeux. Mes pensées n’ont cependant pas variées pour autant : Je pense à ce pied gauche, ou c'est plutôt lui qui me rappelle à l'ordre à chaque foulée, oui car du 1 au 42ème kilomètre chaque foulée du pied gauche sera un calvaire et enfin je pense à ce fameux mur, mais pourquoi au juste, j'en sais rien, peut-être que moi aussi je veux voir, y’a pas de raison…Peut-être la crainte justement de ne pas le voir.
Je vois mon chrono qui m’affiche parfois des temps en 5.39’ ou 5.38’ et je me gronde presque d’aller aussi vite. « Aller plus vite pour quoi ? pour qui ? pour finir à l’agonie ?.Non, alors ralenti encore ». Ce passage est long, car on croise ceux qui passent le semi tandis que toi tu n’es qu’au 16ème et que tu dois faire un interminable tour par le chantier naval, la cité universitaire et les quelques faux plats voire côtes qui les accompagnent et en plus je passe juste devant notre hôtel et son lit douillet. Allez, pas grave, le ravito du 20ème arrive et on reprend les bonnes habitudes : remplissage de bouteille et eau sucrée. Sauf que là, je commence à prendre des morceaux de sucre dans ma poche. Je passe le semi devant un public en délire, je suis trop une star alors que je suis un parfait anonyme « Allez Sébastien ». Bah oui, mon prénom est affiché sur mon dossard, mais c’est cool quand même. C’est la folie dans La Rochelle, il faut voir comment les gens nous encouragent. La montée de l’Alpe d’Huez lors du tour de France n’a plus qu’à bien se tenir. Ensuite juste en passant le 21.1 km (02H07), le premier me dépasse à Mach 2. Je le regarde, admiratif. Un Kenyan (c’est rare non !!!) qui file vers le record de l’épreuve et qui a les cuisses comme j’ai les poignets. Allez, je vois le panneau « 2ème tour » mais je n’en prends pas un coup au moral pour autant. La marche en avant reprend et je me sens très très bien, vraiment. D’ailleurs mes temps descendent un peu jusqu’au 25ème, pas grand grand-chose, certes, mais je suis maintenant régulièrement aux alentours des 5.44’. J’ai toujours autant mal, excusez moi d'insister sur ce point, mais c'est terrible en fait et je me dis que le 30ème approche. Je vais enfin connaître la vérité. Alors je ne m’enflamme pas. Combien de comptes-rendus j’ai pu lire sur ce forum où je voyais, « j’étais super bien et d’un coup le mur ». Ca sert drôlement ces retours d’expérience. Allez ravito du 25ème toujours aussi classique pour moi, avec maintenant la constante de prendre des morceaux de sucre à chaque fois. La pensée du 25ème : « Mais c’est la première fois que je cours autant. Jamais couru plus de 25 km, et je peux encore continuer ». Mais c’est chouette de se dire que j’ai pu courir ces 25 km sans être découragé pour autant et à un rythme régulier sans autre souffrance que ce maudit pied. Bon je continue à être prudent et j’encourage des gens autour de moi qui commencent à s’arrêter, à marcher, à s’étirer. C’est la première fois que je vois ça, mois qui cours régulièrement des 10 km voire quelques fois des semis. On approche le 30ème et ça y est, une grosse sélection est en train de se faire. Je donne l’accolade à certains et prends même le temps de discuter avec pour leur dire que ce n’est pas maintenant qu’il faut flancher et le tout avec un peu d’humour suivant ce qui est inscrit sur le maillot. Le silence qui règne maintenant dans le peloton m'impressionne. La pluie s’est arrêtée et le ciel parait se dégager. Peut-être que cela redonnera du courage à ces malheureux qui n’en peuvent plus. Et pof, c’est le ravito du 30ème. Alors petit arrêt classique, je donne ma bouteille à remplir, mais j’oublie d’enlever le bouchon et je ne vois même pas que la femme ne la remplie pas, je mets au moins 30 secondes à m'en apercevoir, car j'attends sans me pose de questions.. Je m’excuse, j’enlève le bouchon et la remercie sincèrement pour tout le travail fait durant l’épreuve. Bizarre cette impression, car à ce moment-là, je rentre vraiment dans ma course et oublie ce genre de détails. Je reprends de la boisson sucrée et du sucre dans les poches. J’en mange régulièrement d’ailleurs et ça me fait vraiment du bien. Ca y est j’ai passé le fameux et non moins mythique 30ème. Pour moi c’est une grosse victoire. J’en suis vraiment tout content et c’est là que je pense à mes tendons d’Achille. « Mais pourquoi ils ne me font pas mal aujourd’hui. Ce n’est pas normal ». J’en viens à me poser des questions alors que j’ai vraiment mal à mon pied gauche. Je viens de passer un cap, mais je ne réalise toujours pas que je cours un marathon. C’est curieux quand même. Il me faudra attendre de voire un panneau vers le 35ème « Déviation, marathon de La Rochelle » pour me dire, « mais si, je participe bien à cette épreuve, c’est la réalité mon pote ».
Bon passé ce 30ème je deviens presque impatient maintenant d’en découdre, car je me souviens de certaines phrases vues ici (ca fait deux fois quand même que je pense à vous) « Le marathon c’est 30 km d’échauffement, puis 12 km de course ». Et bien alors ? J’en suis maintenant au 31ème, pourquoi ne pas commencer la course maintenant, ça ne va pas si mal que ça. J’en ai déjà fait des 12 km. C’est pas la mort quand même. Allez, c’est décidé je pars, je mets la musique en route et j’aligne quelques temps en 5.22’ de moyenne voire 5.12’pour mon meilleur. Je suis super bien, sincèrement. Je peux accélérer quand je veux et je ne m’en prive pas et je vais continuer à progresser, car je vois que je peux passer sous les 4 heures. Ca va être juste mais c’est jouable. J'oublie tout et je pense à courir vite. Je passe allègrement le 35ème. Trop allègrement d’ailleurs. Il y a quelques kilomètres déjà, j’ai lâché ma bouteille d’eau, et pris dans ma course j’en oublie le ravito du 35ème. Je n’ai plus rien sur moi et ça me contrarie fortement, mais c’est trop tard, je ne peux plus revenir en arrière, c’est trop loin maintenant. J’ai la rage. Mais comment j’ai pu ? alors que j’étais super bien. Et là encore je pense à vous et vos conseils « Prenez chaque ravitaillement, jusqu’au dernier ». Quelle erreur… de débutant. En même temps, j’en suis un aussi. Bon, tant pis il faut faire avec mais je décide de ralentir car j’ai trop peur de défaillir. Et pof, c’est au 37ème que je ressens ce petit manque. Je retombe à 5.49’ alors que la pluie revient à nouveau. C’est trop, J’ai besoin de sucre, je vois plus que ça. Vite…….. J'aperçois des secouristes, je m’arrête et leur demande du sucre. Je veux juste du sucre. Même un morceau. Le gars me dit « Euh, oui. Je crois qu’on en a ». Et là, il n’arrive plus à ouvrir sa trousse de secours. Je m’impatiente vraiment malgré sa bonne volonté. Il fouille - moment interminable - et me dit, non j’ai rien, désolé. Tant pis, je repars. Il m’interpelle. Si si j’en ai. Je reviens vers lui, il me donne un demi-sucre pour finir. J’ai la haine. Pas envers lui, mais envers moi-même. J’ai du ralentir mon rythme tout en perdant un temps fou pour obtenir ce bien qui me semblait le plus précieux du monde. Mais comme par magie, ça me redonne du tonus alors que j’arrive au 40ème. Pas d’erreur cette fois-çi, je sais qu’il ne reste plus que 2.195 km, mais qu’en même temps il reste encore 2.195 km. Alors je m’arrête à nouveau, je bois tranquillement, et mange du sucre avec du pain d’épice et profite pleinement de ce dernier ravito, car le plus dur est fait, alors pas d’imprudence. Je repars tranquillement vers mon destin sans fatigue particulière même si mes derniers 4 derniers kilomètres se font en 6.16’ de moyenne. Mes deux collègues m’encouragent à l’entame du 41ème. J’apprendrai que l’un a fait 3H36’ et que l’autre a abandonné au semi.
Je franchis la ligne en me félicitant intérieurement, mais en pensant encore et encore à mon pied gauche et à l’énorme bévue du 35ème. Cela dit, je n’éprouve aucune émotion particulière à passer la ligne, c’est bête à dire, mais c’est la vérité. Je vois cependant que mes quadriceps ont bien travaillé. On me remet la médaille collector autour du coup (c’est qu’elle est lourde) et les bénévoles me disent « félicitations Sébastien ». C’est peut-être ça qui me fait le plus plaisir. Ensuite on me remet un sac avec plein de surprises et enfin le fameux blouson collector que l’on voit sur toutes les courses de France. Il est magnifique pour cet anniversaire et j'avoue en avoir rêvé. C'est pas grand chose, mais ce blouson j'y tenais tout particulièrement. Même pendant la course j'y ai pensé surtout quand on voit d'autres coureurs l'arborer. Je l'ai même essayer encore ce matin . Je bois un chocolat et maintenant « je veux mes huîtres ». Je repars avec tous mes paquets. On nous a vraiment gâtés. Je file à l’hôtel prendre ma douche. Situé à 20 mn de l’arrivée, ça m’a permis de marcher pour récupérer. Et nous partons bien vite, car on nous annonce la neige sur Tours.
Alors non je n’ai pas connu ce fameux mur ni connu de crampes. Juste un coup de moins bien durant 3 km mais à cause d’un ravitaillement manqué. Je ne peux pas dire que ce soit le « mur », car mis à part mon pied gauche, je me suis toujours senti bien dans les jambes et dans la tête. J’ai perdu 1kg durant le marathon.
Je suis vraiment content d’avoir fait toute la course à l’eau et au sucre. Juste pris du pain d’épice sur la fin. J’avais bien acheté des gels, mais je n’ai pas voulu tenté. Je pense que le gel « coup de fouet » m’aurait fait du bien. A voir pour le prochain en avril à Paris. Aujourd’hui, j’ai juste un peu mal aux quadriceps, mais je suis prêt à aller recourir tellement je suis bien. Mais je m’astreins à un repos forcé pour récupérer aussi de tous mes petits bobos de la saison.
Que ce soit avant ou après, je vous remercie sincèrement pour tous vos petits messages d’encouragements ainsi que de vos conseils. Ca m’a vraiment aidé durant la course comme j’ai pu le dire plus haut. Ce site est une mine d’or empli de conseils utiles et avisés. C’est comme Obélix, on tombe dedans, et on ne peut plus s’en passer. Bravo au concepteur, à ceux qui l’aident et à ceux qui font vivre ce forum par leurs interventions.
Maintenant repos
Une petite vidéo pour vous montrer les conditions (parapluies de sortis, et spectateurs frigorifiés). Ma femme me dira d’ailleurs qu’elle n’a pu faire toutes les photos qu’elle aurait voulu tellement elle avait froid aux mains.
www.dailymotion.com/video/xftwnj_depart-...from=embed&start=128
C'est en revoyant ces images que je me dis que j'ai fait un marathon et que j'en suis ému !
Résultats Barrieras Sébastien
Dossard 8528
Temps réel :04:08:45
Temps officiel 04:11:19
Classement :5968 SEM
Je vais faire un peu long, mais c'est mon premier marathon, alors comme dirait Madame Nabulio "C'est ton week-end alors fait ce que tu veux"
Vendredi 26 novembre 2010
Nous arrivons avec madame Nabulio à notre hôtel « Gens de Mer » à La Rochelle vers 19H30. Première petite surprise, les tarifs sont revus à la hausse en raison du marathon et le parking de l’hôtel est payant, toujours en raison de l’évènement. Bon, on très bien accueilli et on sent que le personnel est aux petits soins pour « ses » marathoniens. L’hôtel en est rempli et c’est bien sympa de bavarder avec les uns et les autres. Nous sortons en ville faire une petite visite nocturne et trouvons notre bonheur dans une petite pizzéria. Pizza pour madame Nabulio et pâtes au saumon pour moi-même. Nous retournons à l’hôtel et je mange mon gâteau de riz.
Samedi 27 novembre 2010
Premier coup dur : J’ai très mal au dos au réveil. Pourtant j’ai l’habitude de dormir un peu partout, mais là visiblement ma position n’a pas du être top. Ma femme me rassure et je me prépare pour la petite course « Chauffe Gambettes » prévue le matin à 10H00. Je rejoins mes collègues en bas de l’hôtel 30mn avant et partons de bon cœur pour rendre hommage à Serge Vigot le fondateur du marathon. On nous remet un superbe tee-shirt technique Asics bleu et tout le monde cours avec. Le speaker local parlera du Ruban Bleu tellement il y avait de monde en ce samedi matin pour se dégourdir. Petite ballade à 8.3 km/h de 4 km à travers la vieille ville. Vraiment sympa. Et durant la course je me dit « et dire que ces gens là demain vont courir le marathon ». J’en suis impressionné alors que ne me vient même pas l’idée que je vais le faire aussi. Enfin, on revient au lieu de départ et là, stupeur, je n'ai plus mal au dos mais ma verrue plantaire au pied gauche que j’ai faitsoignée lundi s’est ouverte. J’ai aussi mal que si j’avais une ampoule. Pourtant j’ai fait deux entraînements cette semaine sans rien ressentir. Ca m’inquiète fortement et on rentre à l’hôtel pour la douche. On rejoint ensuite mes collègues pour déjeuner en ville et c’est là que je m’aperçois que La Rochelle pense marathon. On ne voit que ça en ville : écran géant, hauts parleurs diffusant des informations continues alors que les menus proposés par les restaurateurs locaux nous renvoient inéluctablement à la course : Menu marathon par-ci, menu du marathonien par là. Excellent. Donc pour les repas pas de prise de tête. Je passe sur cet excellent déjeuner puis nous partons au village marathon à l’espace Encan (pour ceux qui connaissent). Incroyable. C’est immense et on ne sait plus où donner de la tête. Ma priorité : retirer mon dossard et ne pas succomber aux nombreuses tentations d’achats. Et là surprise, mes prénom et nom sont affichés avec en fond le port de La Rochelle. Il est magnifique. C’est un collector pour le 20ème anniversaire. Photos de rigueur.
Ensuite ballade, sous le soleil (malgré des prévisions alarmistes de Météo France) à La Rochelle. Mon pied gauche me fait horriblement souffrir et je ne pense plus qu’à ça. Je le désinfecte conformément aux directives de mon dermato. Ensuite je retourne seul au village puisque madame Nabulio se fait une petite randonnée. Je rencontre Ninette et son compagnon qui viennent juste d’arriver. Nous faisons une séance photos au sein du village et on fait connaissance. Gilles prends soin d’appeler ses protégés en prenant des nouvelles de Ninette. J’en profite pour faire connaissance avec le coach… par téléphone. Je quitte Ninette et son compagnon qui le coachera durant la course et rentre à l’hôtel.
Le dîner se passe normalement toujours avec un menu marathon pris dans un 3ème restaurant différent où tout le monde mange des pâtes . Je regarde ensuite la bérézina française face à l’Australie et attends la mi-temps pour préparer mes affaires du lendemain. J’ai toujours très mal au pied gauche.
Dimanche 28 novembre 2010
Réveil à 6H30 soit 2H30 avant le départ. Première pensée : mon pied. Je teste et j’ai toujours très mal. Incroyable, la poisse m’aura suivi jusqu’au bout. Il n’y a plus rien à faire maintenant et j’évoque déjà l’idée avec madame Nabulio de prendre le départ et d’arrêter rapidement si je souffre trop. Décidément rien ne me sera épargné. Ensuite deuxième pensée, le temps. Je regarde par la fenêtre et je constate qu’il pleut des trombes d’eau. Ca commence très mal. Je prends mon Gatosport à 07H00 et ensuite une boisson d’attente. Je retrouve mes collègues qui me filent une combinaison jetable blanche avec capuche des services vétérinaires. Je suis ainsi couvert de la tête au pied (extra).
J’entame ensuite la litanie des pansements (suis fragile des pieds) et m’habille. Ce sera corsaire, tee-shirt manches longues et tee-shirt manches courtes par-dessus. Je mets ma belle combinaison blanche jetable et partons tels des zombis vers notre sas de départ. On sent une légère bruine maintenant et je ne pense qu’à mon pied. Il n’y a plus que ça qui compte. Incroyable. Si près du but. Je quitte mes deux collègues qui vont dans le sas des 03H45. Je me retrouve dans celui des plus de 4 heures et tout en fin de peloton. Il n’y a presque personne derrière moi. Mais c’est normal, l’hôtel étant proche on s’est permis d’arriver 20mn avant le départ ce qui évite une trop longue attente. Et là, tout va très vite, j’entends le coup de canon du départ et en profite pour quitter ma combinaison. Le thème de Wagner et un feu d’artifice tiré entre les deux tours accompagnent le départ des 10000 coureurs. Magnifique, magique et émouvant.
Je franchis la ligne de départ officielle 3/4 minutes après (deux départs séparés pour éviter les bouchons. C’est très bien). Ca y est c’est parti.
Et là dès les premiers mètres, j’ai mal à mon pied gauche, je ne pense plus qu’à ça. Je ne vois rien autour de moi. J’aperçois juste madame qui fait des photos. J’entends bien les gens qui applaudissent et nous encouragent et je note même qu’il ne pleut plus alors qu’il fait très froid. Maintenant il faut courir et voir si ça tient, il n’y a pas d’autres solutions. Pour tenter de penser à autre chose je commence à édifier une pseudo stratégie de course durant ces premiers kilomètres. « Allez pour le moment on essaie du 6’ au km et on verra ensuite ». Simple non ? Petit détail mais qui a son importance je cours avec une petite bouteille d’eau si prisée par FredX. Elle me suivra jusqu’au 30ème avant qu’elle ne devienne trop lourde, même vide.
Le premier kilomètre se cours en 6.32’, et les quatre autres se font en moyenne à 5.47’. Et là, ma deuxième pensée est celle-ci : Que va-t-il se passer au 30ème. C’est quoi ce fameux mur dont tout le monde parle ? (notez que le marathon commence juste). Alors pour résumer j’ai mal au pied gauche et je pense déjà que je vais droit au mur. Bref, je zappe volontairement le premier ravitaillement et bois en abondance de façon régulière. Je me force à ralentir pour approcher au maximum des 6’. Je ne veux pas le regretter ensuite et mes temps tournent aux alentours de 5.55’ jusqu’au 10ème. Premier vrai ravitaillement (très bien organisé de la part de la course). Je fais remplir ma petite bouteille et bois de l’eau sucrée tout en prenant mon temps et en marchant. Après tout, je ne suis pas là pour battre un record, mais pour finir mon premier marathon. Je repars, et souffre horriblement du pied gauche, mais ça tient. C’est là que j’ai ma première certitude : si ça a tenu jusqu’au 10ème ça tiendra jusqu’au bout et alors rien ne m’arrêtera, je finirai cette course, j'en ai vu d'autres.
L’ambiance au sein du peloton est vraiment conviviale, les gens discutent, préparent déjà leur fin de course. Certains sont déguisés alors que les orchestres dispersés tout le long de la route font leur œuvre. On voit même des stands solitaires qui proposent des produits locaux aux coureurs. Tout cela nous met du baume au cœur, car une pluie glaciale s’abat sur nous. Elle sera même parfois mêlée à la neige. Elle va durer malheureusement plus d’une heure. Je n’ai pas pris ma casquette, et ma femme ne peut même pas me la proposer. Quelle galère quand même. Tout va mal et pourtant je cours. Après quoi ? Je ne sais même plus mais il faut y aller et je me force toujours à aller doucement. J’arrive au 15ème pour un ravito classique (je fais remplir ma petite bouteille et bois de l’eau sucrée) tout en marchant. Allez, on repart, et comme il y a deux tours à La Rochelle, on voit forcément des panneaux qui annoncent des kilomètres plus lointains comme par exemple celui du 35ème km. Je me dis : « bah dis donc, quand je serai là, mais j’en suis tellement loin encore ». J’ai même l’impression que ce panneau 35ème est inaccessible pour moi. Ca devient presque mythique à mes yeux. Mes pensées n’ont cependant pas variées pour autant : Je pense à ce pied gauche, ou c'est plutôt lui qui me rappelle à l'ordre à chaque foulée, oui car du 1 au 42ème kilomètre chaque foulée du pied gauche sera un calvaire et enfin je pense à ce fameux mur, mais pourquoi au juste, j'en sais rien, peut-être que moi aussi je veux voir, y’a pas de raison…Peut-être la crainte justement de ne pas le voir.
Je vois mon chrono qui m’affiche parfois des temps en 5.39’ ou 5.38’ et je me gronde presque d’aller aussi vite. « Aller plus vite pour quoi ? pour qui ? pour finir à l’agonie ?.Non, alors ralenti encore ». Ce passage est long, car on croise ceux qui passent le semi tandis que toi tu n’es qu’au 16ème et que tu dois faire un interminable tour par le chantier naval, la cité universitaire et les quelques faux plats voire côtes qui les accompagnent et en plus je passe juste devant notre hôtel et son lit douillet. Allez, pas grave, le ravito du 20ème arrive et on reprend les bonnes habitudes : remplissage de bouteille et eau sucrée. Sauf que là, je commence à prendre des morceaux de sucre dans ma poche. Je passe le semi devant un public en délire, je suis trop une star alors que je suis un parfait anonyme « Allez Sébastien ». Bah oui, mon prénom est affiché sur mon dossard, mais c’est cool quand même. C’est la folie dans La Rochelle, il faut voir comment les gens nous encouragent. La montée de l’Alpe d’Huez lors du tour de France n’a plus qu’à bien se tenir. Ensuite juste en passant le 21.1 km (02H07), le premier me dépasse à Mach 2. Je le regarde, admiratif. Un Kenyan (c’est rare non !!!) qui file vers le record de l’épreuve et qui a les cuisses comme j’ai les poignets. Allez, je vois le panneau « 2ème tour » mais je n’en prends pas un coup au moral pour autant. La marche en avant reprend et je me sens très très bien, vraiment. D’ailleurs mes temps descendent un peu jusqu’au 25ème, pas grand grand-chose, certes, mais je suis maintenant régulièrement aux alentours des 5.44’. J’ai toujours autant mal, excusez moi d'insister sur ce point, mais c'est terrible en fait et je me dis que le 30ème approche. Je vais enfin connaître la vérité. Alors je ne m’enflamme pas. Combien de comptes-rendus j’ai pu lire sur ce forum où je voyais, « j’étais super bien et d’un coup le mur ». Ca sert drôlement ces retours d’expérience. Allez ravito du 25ème toujours aussi classique pour moi, avec maintenant la constante de prendre des morceaux de sucre à chaque fois. La pensée du 25ème : « Mais c’est la première fois que je cours autant. Jamais couru plus de 25 km, et je peux encore continuer ». Mais c’est chouette de se dire que j’ai pu courir ces 25 km sans être découragé pour autant et à un rythme régulier sans autre souffrance que ce maudit pied. Bon je continue à être prudent et j’encourage des gens autour de moi qui commencent à s’arrêter, à marcher, à s’étirer. C’est la première fois que je vois ça, mois qui cours régulièrement des 10 km voire quelques fois des semis. On approche le 30ème et ça y est, une grosse sélection est en train de se faire. Je donne l’accolade à certains et prends même le temps de discuter avec pour leur dire que ce n’est pas maintenant qu’il faut flancher et le tout avec un peu d’humour suivant ce qui est inscrit sur le maillot. Le silence qui règne maintenant dans le peloton m'impressionne. La pluie s’est arrêtée et le ciel parait se dégager. Peut-être que cela redonnera du courage à ces malheureux qui n’en peuvent plus. Et pof, c’est le ravito du 30ème. Alors petit arrêt classique, je donne ma bouteille à remplir, mais j’oublie d’enlever le bouchon et je ne vois même pas que la femme ne la remplie pas, je mets au moins 30 secondes à m'en apercevoir, car j'attends sans me pose de questions.. Je m’excuse, j’enlève le bouchon et la remercie sincèrement pour tout le travail fait durant l’épreuve. Bizarre cette impression, car à ce moment-là, je rentre vraiment dans ma course et oublie ce genre de détails. Je reprends de la boisson sucrée et du sucre dans les poches. J’en mange régulièrement d’ailleurs et ça me fait vraiment du bien. Ca y est j’ai passé le fameux et non moins mythique 30ème. Pour moi c’est une grosse victoire. J’en suis vraiment tout content et c’est là que je pense à mes tendons d’Achille. « Mais pourquoi ils ne me font pas mal aujourd’hui. Ce n’est pas normal ». J’en viens à me poser des questions alors que j’ai vraiment mal à mon pied gauche. Je viens de passer un cap, mais je ne réalise toujours pas que je cours un marathon. C’est curieux quand même. Il me faudra attendre de voire un panneau vers le 35ème « Déviation, marathon de La Rochelle » pour me dire, « mais si, je participe bien à cette épreuve, c’est la réalité mon pote ».
Bon passé ce 30ème je deviens presque impatient maintenant d’en découdre, car je me souviens de certaines phrases vues ici (ca fait deux fois quand même que je pense à vous) « Le marathon c’est 30 km d’échauffement, puis 12 km de course ». Et bien alors ? J’en suis maintenant au 31ème, pourquoi ne pas commencer la course maintenant, ça ne va pas si mal que ça. J’en ai déjà fait des 12 km. C’est pas la mort quand même. Allez, c’est décidé je pars, je mets la musique en route et j’aligne quelques temps en 5.22’ de moyenne voire 5.12’pour mon meilleur. Je suis super bien, sincèrement. Je peux accélérer quand je veux et je ne m’en prive pas et je vais continuer à progresser, car je vois que je peux passer sous les 4 heures. Ca va être juste mais c’est jouable. J'oublie tout et je pense à courir vite. Je passe allègrement le 35ème. Trop allègrement d’ailleurs. Il y a quelques kilomètres déjà, j’ai lâché ma bouteille d’eau, et pris dans ma course j’en oublie le ravito du 35ème. Je n’ai plus rien sur moi et ça me contrarie fortement, mais c’est trop tard, je ne peux plus revenir en arrière, c’est trop loin maintenant. J’ai la rage. Mais comment j’ai pu ? alors que j’étais super bien. Et là encore je pense à vous et vos conseils « Prenez chaque ravitaillement, jusqu’au dernier ». Quelle erreur… de débutant. En même temps, j’en suis un aussi. Bon, tant pis il faut faire avec mais je décide de ralentir car j’ai trop peur de défaillir. Et pof, c’est au 37ème que je ressens ce petit manque. Je retombe à 5.49’ alors que la pluie revient à nouveau. C’est trop, J’ai besoin de sucre, je vois plus que ça. Vite…….. J'aperçois des secouristes, je m’arrête et leur demande du sucre. Je veux juste du sucre. Même un morceau. Le gars me dit « Euh, oui. Je crois qu’on en a ». Et là, il n’arrive plus à ouvrir sa trousse de secours. Je m’impatiente vraiment malgré sa bonne volonté. Il fouille - moment interminable - et me dit, non j’ai rien, désolé. Tant pis, je repars. Il m’interpelle. Si si j’en ai. Je reviens vers lui, il me donne un demi-sucre pour finir. J’ai la haine. Pas envers lui, mais envers moi-même. J’ai du ralentir mon rythme tout en perdant un temps fou pour obtenir ce bien qui me semblait le plus précieux du monde. Mais comme par magie, ça me redonne du tonus alors que j’arrive au 40ème. Pas d’erreur cette fois-çi, je sais qu’il ne reste plus que 2.195 km, mais qu’en même temps il reste encore 2.195 km. Alors je m’arrête à nouveau, je bois tranquillement, et mange du sucre avec du pain d’épice et profite pleinement de ce dernier ravito, car le plus dur est fait, alors pas d’imprudence. Je repars tranquillement vers mon destin sans fatigue particulière même si mes derniers 4 derniers kilomètres se font en 6.16’ de moyenne. Mes deux collègues m’encouragent à l’entame du 41ème. J’apprendrai que l’un a fait 3H36’ et que l’autre a abandonné au semi.
Je franchis la ligne en me félicitant intérieurement, mais en pensant encore et encore à mon pied gauche et à l’énorme bévue du 35ème. Cela dit, je n’éprouve aucune émotion particulière à passer la ligne, c’est bête à dire, mais c’est la vérité. Je vois cependant que mes quadriceps ont bien travaillé. On me remet la médaille collector autour du coup (c’est qu’elle est lourde) et les bénévoles me disent « félicitations Sébastien ». C’est peut-être ça qui me fait le plus plaisir. Ensuite on me remet un sac avec plein de surprises et enfin le fameux blouson collector que l’on voit sur toutes les courses de France. Il est magnifique pour cet anniversaire et j'avoue en avoir rêvé. C'est pas grand chose, mais ce blouson j'y tenais tout particulièrement. Même pendant la course j'y ai pensé surtout quand on voit d'autres coureurs l'arborer. Je l'ai même essayer encore ce matin . Je bois un chocolat et maintenant « je veux mes huîtres ». Je repars avec tous mes paquets. On nous a vraiment gâtés. Je file à l’hôtel prendre ma douche. Situé à 20 mn de l’arrivée, ça m’a permis de marcher pour récupérer. Et nous partons bien vite, car on nous annonce la neige sur Tours.
Alors non je n’ai pas connu ce fameux mur ni connu de crampes. Juste un coup de moins bien durant 3 km mais à cause d’un ravitaillement manqué. Je ne peux pas dire que ce soit le « mur », car mis à part mon pied gauche, je me suis toujours senti bien dans les jambes et dans la tête. J’ai perdu 1kg durant le marathon.
Je suis vraiment content d’avoir fait toute la course à l’eau et au sucre. Juste pris du pain d’épice sur la fin. J’avais bien acheté des gels, mais je n’ai pas voulu tenté. Je pense que le gel « coup de fouet » m’aurait fait du bien. A voir pour le prochain en avril à Paris. Aujourd’hui, j’ai juste un peu mal aux quadriceps, mais je suis prêt à aller recourir tellement je suis bien. Mais je m’astreins à un repos forcé pour récupérer aussi de tous mes petits bobos de la saison.
Que ce soit avant ou après, je vous remercie sincèrement pour tous vos petits messages d’encouragements ainsi que de vos conseils. Ca m’a vraiment aidé durant la course comme j’ai pu le dire plus haut. Ce site est une mine d’or empli de conseils utiles et avisés. C’est comme Obélix, on tombe dedans, et on ne peut plus s’en passer. Bravo au concepteur, à ceux qui l’aident et à ceux qui font vivre ce forum par leurs interventions.
Maintenant repos
Une petite vidéo pour vous montrer les conditions (parapluies de sortis, et spectateurs frigorifiés). Ma femme me dira d’ailleurs qu’elle n’a pu faire toutes les photos qu’elle aurait voulu tellement elle avait froid aux mains.
www.dailymotion.com/video/xftwnj_depart-...from=embed&start=128
C'est en revoyant ces images que je me dis que j'ai fait un marathon et que j'en suis ému !
Résultats Barrieras Sébastien
Dossard 8528
Temps réel :04:08:45
Temps officiel 04:11:19
Classement :5968 SEM
Last Edit:il y a 13 ans 11 mois
par Nabulio - Sé.B
Dernière édition: il y a 13 ans 11 mois par Nabulio - Sé.B.
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- rycker
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BRAVO
J'ai pris un énorme plaisir a lire ton récit et je te félicite pour celui-ci et bien entendu pour [strike]ta course[/strike] ton Marathon .
A force de vous lire,vous les marathoniens, que ce soit votre premier ou votre xéme, ça commence à me donner envie serieusement, mais comme je suis quelqu'un de patient , ça attendra encore un peu .
Une nouvelle fois bravo à toi et bonne récup à présent
J'ai pris un énorme plaisir a lire ton récit et je te félicite pour celui-ci et bien entendu pour [strike]ta course[/strike] ton Marathon .
A force de vous lire,vous les marathoniens, que ce soit votre premier ou votre xéme, ça commence à me donner envie serieusement, mais comme je suis quelqu'un de patient , ça attendra encore un peu .
Une nouvelle fois bravo à toi et bonne récup à présent
par rycker
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- Nabulio - Sé.B
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Merci. Tu as bien raison, j'ai su être patient aussi. Et puis quand tu franchiras le rubicond, prend un beau marathon qui te marquera à jamais
par Nabulio - Sé.B
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- bidoubay
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chapeau nabulio !!! le neo marathonien !!!
très beau CR
"A course atypique, marathon mythique"
repose bien ton pied ...et tout le reste également
très beau CR
"A course atypique, marathon mythique"
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par bidoubay
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- Nabulio - Sé.B
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Et comme dirait quelqu'un que je connais bien :
Congés
Ro dodo
Sieste
Hihihi
Congés
Ro dodo
Sieste
Hihihi
par Nabulio - Sé.B
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- titiplup
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- Gold Boarder
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trés beau récit et félicitation pour ton marathon.
courir un marathon entier malgré cette douleur plantaire c'est admirable, car ça aurait casser le moral de plus d'une personne !!
maintenant soigne correctement cette verrue, et si tu veux des conseils, c'est mon domaine
courir un marathon entier malgré cette douleur plantaire c'est admirable, car ça aurait casser le moral de plus d'une personne !!
maintenant soigne correctement cette verrue, et si tu veux des conseils, c'est mon domaine
par titiplup
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