Le médoc à sec
- luc33
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Voici juste une semaine on me proposait un dossard pour 'LE' Médoc le samedi 8 septembre.
Une connaissance blessée ne pouvait plus y aller et me proposait de découvrir ce marathon annoncé si différent.
Un petit moment de réflexion :
Le contre : après une préparation marathon de janvier à mars puis de semi-marathon en mai juin récompensées par deux records personnels (de justesse mais dans des conditions extérieures pas propices), je m'étais laisser aller à un été reposant avec 6 semaines de très faible charge en course à pieds (1,5 sortie pour 18 kilomètres en moyenne, mais avec des activités estivales en plus) et seulement depuis le 20 aout je m'étais retrouvé sur-motivé à enchaîner deux semaines à 4 sorties et 50 kilomètres.
En bref je n'avais pas de préparation potable pour aller faire un marathon au pied levé
Le pour : enfin connaître ce marathon dont on entend tellement parler, je me pense en forme et les 2 semaines à 50 Kms sont passées comme des lettres à la poste. La météo indique un beau temps frais à beau et je n'ai rien de prévu samedi
Le calcul est vite fait, je réduis à un mini jogging le mardi ma semaine pré-marathon pour avoir de la fraicheur, j'essaye d'avoir des réserves de glycogènes en ordre de bataille, je dors aussi bien que possible et après avoir bataillé avec madame pour la rassurer que ce n'était pas une pure folie, me voilà à accepter de prendre le départ mais en mode très touriste : pas d'objectif, aucune envie d'aller chercher un temps au prix d'une blessure et honnêtement une légère apprehension teinté d'humilité à me lancer comme ça au départ d'un 5 em marathon.
Me voilà samedi 9 septembre au petit matin dans le TER entre Bordeaux et Pauillac, entouré de clowns, d'acrobates, de forains, de danseuses, de canards jaunes, de barbe à papa équipés de running aux pieds le thème est la fête foraine.
J'ai trouvé moi-même une grande combi en lycra dans le thème que je porte au dessus d'un t-shirt de course.
Je fini ma nutrition avec application,refais mes lacets et rejoins les consignes. En y faisant la queue entourés de centaines de déguisés j'en croise certains dossard accroché au thorax et Heine*en à la main ... le ton est donné
9H30 le départ est donné au presque 8000 coureurs présents et aux chars dans une joyeuse ambiance de carnaval. Arrivé sur le tard je suis en fond de peloton et je n'ai pas d'autre choix que de suivre le rythme ultra relax des premiers kilomètres en ville, ses ralentissements, ses chants et bientôt les premiers ravito : vin rouge à droite, mini-chocolatine à gauche .. une première pour moi et je m'accorde la mini choco avec plaisir que je déguste en commençant à partir dans les vignes.
Premier 10 kilomètres rythmés par des passages dans des chateaux, des paysages superbes, majoritairement sur route et sous un très beau soleil. Je bois (de l'eau), je prends des photos, je rigole, je papote, c'est un beau samedi matin. Un temps de passage un peu au dessus de l'heure me confirme déjà que je ne ferais pas un temps.
Second 10 kilomètres : on a enfin de l'espace pour courir les différences de rythmes étant énorme entre tête de course, bon sportif, gentil touriste comme moi, débutant et complets rigolos qui ne sont là que pour le festif. Le soleil plombe déjà, on passe les 25°C et les zones d'ombres sont comptées. le déguisement n'est plus qu'une grosse éponge imbibée, je bois beaucoup d'eau, grignote et marche aux ravito mais je sens que ca va être plus compliqué la deuxième moitié.
Là encore 10 km en 1 heure.
Troisième 10 kilomètre : ca commence par un bon casse patte : en sortie de ravito une grosse descente même pas reposante puis ça remonte forcément et là ca m'use et je sens le corps plus chaud et le cardio qui grimpe quand il faut relancer. Au 25em je pense tardivement à enlever mon t-shirt liquide pour ne garder que la combi-déguisement tout aussi liquide et commence à me dire que la fin va être longue.
au 26em commencent quelques montées et avec les mollets qui tient je choisis le confort de marcher les parties trop dure pour moi aujourd'hui. Même avec ce bref répits les crampes pointent le bout de leur nez entre le 28em et le 30em m'obligeant là aussi à ralentir le rythme pour ne pas les déclencher. Ce troisième 10 kilomètre est fini en 1h10 environ et je sais que la ligne est encore loin !
Quatrième dizaine : juste après avoir aspergé mes mollets et ingéré banane et coca mes yeux tombent sur des tables de massages au 31em kilomètre, à l'ombre de grand platanes et je n'écoute que mes petits muscles : hop 7 minutes de massages pour requinquer les mollets, refroidir le corps et juste profiter du lieu du moment (merci au chateau Le Crock)
Le redémarrage est plus facile mais après à peine 1.5 km je ressens déjà pointer les crampes et reprends mon alternance de course, de trottinage et de marche pour éviter la vraie douleurs.
J'en profite pour partager des moments de course avec d'autres coureurs plus ou moins dans le même état physique et m'accord mes deux premières lampées de grand cru, difficiles à apprécier tant la bouche est sèche en dépit des litres d'eau bus.
Après le 36em c'est encore plus lents, les portions courues raccourcissant au fur et à mesure, et je me fais à l'idée de finir pour le plaisir très très tranquillement en profitant des paysages, des rencontres et des ravitaillements.
Ces 10 kilomètres demanderont 1h15 environ et la dernière ligne droite qu'il me reste me semble interminable.
Les mythiques huîtres, entrecôtes et glaces font très plaisir et absorbent la deception de ne plus avoir les muscles aptes à courir, je peaufine mon bronzage en marchant d'un pas actif mais les moindre tentatives de courses tétanisent les deux jambes
Je me préserve pour un mini finish et je reprends les 300 derniers mètres en serrant fort les dents et avec une démarche pas jolies pour aller passer la ligne d'arrivée tant attendue !
Le résultat final est 15/20 minutes au dessus de ce que je pensais, j'avais surestimé mes capacités en arrivant sans préparation.
J'en garde quand même un très bon souvenir car me sachant léger en préparation j'avais assimilé l'idée de le faire tranquillement pour le plaisir et ca m'a permit sur le dernier tiers de la distance de profiter plus des animations, paysages, ravito, dégustations
Après remise des cadeaux de 'vendangeur du marathon des chateaux du Médoc' je me refais une santé sous la tente de ravitaillement d'arrivée qui est le plus beau que j'ai vu de ma courte experience de course. Merci les organisateurs pour ces bières, rillettes, jambon, oeufs, fruits qui m'ont remis d'aplomb avant la douche et un tour aux soins-massage
Bilan d'après course : une mini ampoule à la main (porteuse de bouteille) et à un orteil, une légère tension à une cheville passée dans les heures suivantes et zéro courbatures. Le vélo dimanche et le jogging lundi sont passés avec plaisirs. (merci les massages du 31 et 42em kilomètres)
Donc un marathon plaisir, véritable spectacle continu que j'ai couru avec la forme du jour et sans me faire mal. J'aurais surement du partir directement sans t-shirt voire j'aurais du trouver un déguisement plus léger et perméable. J'ai bu l'équivalent de 5 litres d'eau et coca pendant la course sans que ma vessie ne me presse .. jusqu'au soir après quelques bières supplémentaires et encore beaucoup d'eau ...
En cadeau bonus : de belles marques de bronzage ridicules sur les épaules et à la montre
La spéciale dédicace au top 20 du jour qui ont fait la même distance presque deux fois plus vite, comment font-ils/elles ? et dédicaces à ceux qui avaient des déguisements encore plus chauds que le mien (hein dark vador et ton masque)
Je referais surement ce marathon un jour, avec une préparation normale pour le faire plus facilement ou avec plus d’arrêts dégustations
Une connaissance blessée ne pouvait plus y aller et me proposait de découvrir ce marathon annoncé si différent.
Un petit moment de réflexion :
Le contre : après une préparation marathon de janvier à mars puis de semi-marathon en mai juin récompensées par deux records personnels (de justesse mais dans des conditions extérieures pas propices), je m'étais laisser aller à un été reposant avec 6 semaines de très faible charge en course à pieds (1,5 sortie pour 18 kilomètres en moyenne, mais avec des activités estivales en plus) et seulement depuis le 20 aout je m'étais retrouvé sur-motivé à enchaîner deux semaines à 4 sorties et 50 kilomètres.
En bref je n'avais pas de préparation potable pour aller faire un marathon au pied levé
Le pour : enfin connaître ce marathon dont on entend tellement parler, je me pense en forme et les 2 semaines à 50 Kms sont passées comme des lettres à la poste. La météo indique un beau temps frais à beau et je n'ai rien de prévu samedi
Le calcul est vite fait, je réduis à un mini jogging le mardi ma semaine pré-marathon pour avoir de la fraicheur, j'essaye d'avoir des réserves de glycogènes en ordre de bataille, je dors aussi bien que possible et après avoir bataillé avec madame pour la rassurer que ce n'était pas une pure folie, me voilà à accepter de prendre le départ mais en mode très touriste : pas d'objectif, aucune envie d'aller chercher un temps au prix d'une blessure et honnêtement une légère apprehension teinté d'humilité à me lancer comme ça au départ d'un 5 em marathon.
Me voilà samedi 9 septembre au petit matin dans le TER entre Bordeaux et Pauillac, entouré de clowns, d'acrobates, de forains, de danseuses, de canards jaunes, de barbe à papa équipés de running aux pieds le thème est la fête foraine.
J'ai trouvé moi-même une grande combi en lycra dans le thème que je porte au dessus d'un t-shirt de course.
Je fini ma nutrition avec application,refais mes lacets et rejoins les consignes. En y faisant la queue entourés de centaines de déguisés j'en croise certains dossard accroché au thorax et Heine*en à la main ... le ton est donné
9H30 le départ est donné au presque 8000 coureurs présents et aux chars dans une joyeuse ambiance de carnaval. Arrivé sur le tard je suis en fond de peloton et je n'ai pas d'autre choix que de suivre le rythme ultra relax des premiers kilomètres en ville, ses ralentissements, ses chants et bientôt les premiers ravito : vin rouge à droite, mini-chocolatine à gauche .. une première pour moi et je m'accorde la mini choco avec plaisir que je déguste en commençant à partir dans les vignes.
Premier 10 kilomètres rythmés par des passages dans des chateaux, des paysages superbes, majoritairement sur route et sous un très beau soleil. Je bois (de l'eau), je prends des photos, je rigole, je papote, c'est un beau samedi matin. Un temps de passage un peu au dessus de l'heure me confirme déjà que je ne ferais pas un temps.
Second 10 kilomètres : on a enfin de l'espace pour courir les différences de rythmes étant énorme entre tête de course, bon sportif, gentil touriste comme moi, débutant et complets rigolos qui ne sont là que pour le festif. Le soleil plombe déjà, on passe les 25°C et les zones d'ombres sont comptées. le déguisement n'est plus qu'une grosse éponge imbibée, je bois beaucoup d'eau, grignote et marche aux ravito mais je sens que ca va être plus compliqué la deuxième moitié.
Là encore 10 km en 1 heure.
Troisième 10 kilomètre : ca commence par un bon casse patte : en sortie de ravito une grosse descente même pas reposante puis ça remonte forcément et là ca m'use et je sens le corps plus chaud et le cardio qui grimpe quand il faut relancer. Au 25em je pense tardivement à enlever mon t-shirt liquide pour ne garder que la combi-déguisement tout aussi liquide et commence à me dire que la fin va être longue.
au 26em commencent quelques montées et avec les mollets qui tient je choisis le confort de marcher les parties trop dure pour moi aujourd'hui. Même avec ce bref répits les crampes pointent le bout de leur nez entre le 28em et le 30em m'obligeant là aussi à ralentir le rythme pour ne pas les déclencher. Ce troisième 10 kilomètre est fini en 1h10 environ et je sais que la ligne est encore loin !
Quatrième dizaine : juste après avoir aspergé mes mollets et ingéré banane et coca mes yeux tombent sur des tables de massages au 31em kilomètre, à l'ombre de grand platanes et je n'écoute que mes petits muscles : hop 7 minutes de massages pour requinquer les mollets, refroidir le corps et juste profiter du lieu du moment (merci au chateau Le Crock)
Le redémarrage est plus facile mais après à peine 1.5 km je ressens déjà pointer les crampes et reprends mon alternance de course, de trottinage et de marche pour éviter la vraie douleurs.
J'en profite pour partager des moments de course avec d'autres coureurs plus ou moins dans le même état physique et m'accord mes deux premières lampées de grand cru, difficiles à apprécier tant la bouche est sèche en dépit des litres d'eau bus.
Après le 36em c'est encore plus lents, les portions courues raccourcissant au fur et à mesure, et je me fais à l'idée de finir pour le plaisir très très tranquillement en profitant des paysages, des rencontres et des ravitaillements.
Ces 10 kilomètres demanderont 1h15 environ et la dernière ligne droite qu'il me reste me semble interminable.
Les mythiques huîtres, entrecôtes et glaces font très plaisir et absorbent la deception de ne plus avoir les muscles aptes à courir, je peaufine mon bronzage en marchant d'un pas actif mais les moindre tentatives de courses tétanisent les deux jambes
Je me préserve pour un mini finish et je reprends les 300 derniers mètres en serrant fort les dents et avec une démarche pas jolies pour aller passer la ligne d'arrivée tant attendue !
Le résultat final est 15/20 minutes au dessus de ce que je pensais, j'avais surestimé mes capacités en arrivant sans préparation.
J'en garde quand même un très bon souvenir car me sachant léger en préparation j'avais assimilé l'idée de le faire tranquillement pour le plaisir et ca m'a permit sur le dernier tiers de la distance de profiter plus des animations, paysages, ravito, dégustations
Après remise des cadeaux de 'vendangeur du marathon des chateaux du Médoc' je me refais une santé sous la tente de ravitaillement d'arrivée qui est le plus beau que j'ai vu de ma courte experience de course. Merci les organisateurs pour ces bières, rillettes, jambon, oeufs, fruits qui m'ont remis d'aplomb avant la douche et un tour aux soins-massage
Bilan d'après course : une mini ampoule à la main (porteuse de bouteille) et à un orteil, une légère tension à une cheville passée dans les heures suivantes et zéro courbatures. Le vélo dimanche et le jogging lundi sont passés avec plaisirs. (merci les massages du 31 et 42em kilomètres)
Donc un marathon plaisir, véritable spectacle continu que j'ai couru avec la forme du jour et sans me faire mal. J'aurais surement du partir directement sans t-shirt voire j'aurais du trouver un déguisement plus léger et perméable. J'ai bu l'équivalent de 5 litres d'eau et coca pendant la course sans que ma vessie ne me presse .. jusqu'au soir après quelques bières supplémentaires et encore beaucoup d'eau ...
En cadeau bonus : de belles marques de bronzage ridicules sur les épaules et à la montre
La spéciale dédicace au top 20 du jour qui ont fait la même distance presque deux fois plus vite, comment font-ils/elles ? et dédicaces à ceux qui avaient des déguisements encore plus chauds que le mien (hein dark vador et ton masque)
Je referais surement ce marathon un jour, avec une préparation normale pour le faire plus facilement ou avec plus d’arrêts dégustations
par luc33
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- joelDi
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Et bien, même si c'était avec l'idée de le faire uniquement en mode plaisir, se lancer dans un marathon avec une prépa quasi nulle, il faut oser. Tu l'as fait sans terminer traumatisé, bravo à toi et merci pour ce CR qui sort de l'ordinaire.
par joelDi
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- luc33
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Merci c’etait un hasard que je me presente sur cette course et le physique etait usé apres le 30em ...
donc les preparations sont biens utiles
Là je me tate à essayer de battre mon record sur 10 km et passer la barre des 45 minutes, un autre vhallenge tout aussi fou pour moi
donc les preparations sont biens utiles
Là je me tate à essayer de battre mon record sur 10 km et passer la barre des 45 minutes, un autre vhallenge tout aussi fou pour moi
par luc33
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- Patrick57
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Bravo Luc pour avoir osé, tenté et réussi à aller au bout de ce marathon un peu spécial !!
C'était pas évident, mais tu t'en sors bien au final. Et en plus tu as pu profiter un peu des ravitos "originaux"
Merci pour ce sympathique récit !
C'était pas évident, mais tu t'en sors bien au final. Et en plus tu as pu profiter un peu des ravitos "originaux"
Merci pour ce sympathique récit !
par Patrick57
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