Au Coeur et au Mental...
- Jen37
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Coucou:kiss:
Voici mon petit compte rendu du Raidlight Vendée Trail (45KM - 700 D+).
Pour une fois, je ne peux pas dire que c’est LA course qui me faisait rêver.. Après de trop long mois d’arrêt en raison d’une vilaine entorse mal diagnostiquée et prise en charge très tardivement, l’année 2017 s’annonçait blanche.
Avec la reprise de la CAP au mois de juin, je commence à me chercher un objectif pour la fin d’année. Je ne veux pas courir après un chrono, besoin de prendre juste du plaisir sur du long j’élimine donc les routes sur route. Les templiers me font de l’oeil, mais je ne serai pas prête non plus pour du long ou semi long en montagne…
Et puis par hasard, je découvre le Raidlight Vendée trail. Le teaser est hyper sympas, on y voit deux gars s’amuser à travers bois en terrain bien plat, on partira à 15H30 donc la course se fera moitié de jour et moitié de nuit. C’est donc décidé, je ferais le 44KM.
Ca me semble pas incohérent, j’ai déjà des fais 33Km en course nature..c’est donc un bon petit défi d’accroître la distance sur ce type de terrain…J’étais bien bien loin d’imaginer le parcours qui nous attendait.
Par contre, peu d’info voir pas d’info..c’est un trail encore récent et c’est la première édition proposant une longue distance. Va falloir faire avec, mais surtout anticiper sur la préparation du sac…
La préparation :
La prépa se passe franchement à la perfection. De très bonnes sensations tout au long, avec quelques dossards le dimanche histoire de varier les plaisirs.
En milieu de prépa, je me cale un bon gros week-end choc : 12KM en nocturne le samedi soir puis 28km le lendemain. Une petite victoire le samedi soir me fera un bien fou, confirmant la forme du moment. Ca me permettra de courir le 28KM le lendemain avec la fatigue physique. Je suis rentré dans le dur dès le 6ème km, ce qui me fera 22KM à parcourir dans la douleur... Avec le recul, aucun regret..je n’aurais probablement pas fini ma course hier soir sans cette expérience..
En parallèle de la course à pied, je peaufine mon plan nutritionnel. Durant mes longs mois d’arrêt, j’ai totalement changé mon alimentation perdant 10kg en arrêt total de sport. Depuis juin je maintiens mon poids qui semble être mon poids de forme. Par le passé j’ai toujours rencontré des gros soucis d’estomac et d’intestins pendant les longues courses, je compte bien y remédier..
L’avant-course :
On arrive en Vendée 3jours avant le jour J hébergés comme des rois par ma belle famille. On profite des plages pour se reposer. Un vrai bonheur!!!..D’autant que la météo est juste magnifique.
Le grand jour :
Mon sac est minutieusement préparé, sachant, après avoir demandé l’info à l’organisation, que le ravito ne serait qu’au 30ème km, j’ai emmené : 3L d’eau, 1 banane, du pain d’épices, du chocolat noir 85%, 2 tranches de comté, 2 tranches de grison, 2 pom’potes et des noix de cajou.
J’emmène également des chaussettes au cas où le sable rentre trop dans mes chaussures (enfin sur le plan on est censé avoir envie 4KM de sable), ma genouillère pour le genou droit, la chevilliere pour la cheville gauche, un coupe pluie et une lampe de secours.
Nous arrivons sur le lieu de course 1h30 avant le départ. C’est juste parfait. Cela nous laisse le temps de retirer les dossards tranquillement, visiter les toilettes deux trois fois.. de rencontrer Manu qui fera le deux fois 12km avec Ben. Ben prend lui le temps de bien s’échauffer..
Peu avant le départ je discute avec un homme squelette…très sympas mais mon stress va monter d’un coup..
Depuis quelques jours déjà j’ai des petits doutes : 700M de D+ ? en Vendée?..on à un équivalent chez nous à Bourgueuil..en version 28KM que j’ai terminé tant bien que mal en 5H15 il y’a deux ans..Il me dit des choses du genre « Vous allez voir que chez nous c’est pas plat » « On vous a réservé de belles côtes.. » « Bon, les 6 premiers km sont faciles »..c’est pas que je me dégonfle..mais pas loin quand même.
Nous voilà dans le SAS..je laisse Ben et Manu devant et part me faufiler en queue de peloton..les minutes s’écoulent et je me sens comme une vachette qu’on oblige à rentrer dans une arène… je veux plus y aller… mais c’est trop tard, le décompte des secondes commencent..les émotions se mélangent… et c’est parti!!!…
Un dernier coucou à ma belle famille qui va nous attendre là pendant quelques heures et je prends mon petit rythme de croisière.
Au bout de quelques minutes un coureur, Patrick, vient me faire la causette, c’est hyper sympas. Comme nous sommes partis en même temps que les coureurs du 12km, les rythmes sont très différents, on identifie assez vite les coureurs du 43km en peloton avec nos gros sacs chargés sur le dos.
L’ambiance est à l’amusement, mais le terrain nous rend un peu dubitatif : le chemin devant nous est hyper vallonné, pas assez pour devoir marcher les côtes mais assez pour fatiguer puisque nous sommes sans cesse dans la relance, d’autant plus que le sol est bien sablonneux.
Je finis par avancer sans Patrick, et trouve un autre coureur qui semble avoir le rythme qui me convient. La seule différence est qu’il pousse en côte et ralenti en descente, mais dans l’ensemble je le talonne, et il me permet de tempérer l’allure sur les parties plus roulante. Lièvre bien sympas donc du 4ème au 8ème Km. En plus il me signale tous les petits dangers au sol. Fidèle à mon plan alimentaire, je mange un bout de chocolat noir au 5ème km, j’ai pas spécialement faim mais quelle belle gourmandise…Bien que tout jusque là se passe bien, une soudaine envie de faire un tour dans les buissons se fait ressentir. J’hésite un peu, mais bon, tant pis, au revoir le lièvre et bonjour les buissons…
5ème au 10ème KM :
Je repars donc et voit Patrick au loin. Le parcours est de plus en plus compliqué, les bosses de sables deviennent des dunes, puis des talus à grimper à 4 pattes!!.. Je rejoins Patrick petit à petit, et nous finissons par philosopher ensemble, bien que l’inquiétude nous gagne légèrement… « Non, on va pas avoir ça tout au long du parcours » ?…
Petit à petit on commence à rattraper les coureurs du 12KM partis trop vite, certains sans eau sont à la peine..contrairement à mes habitudes je ne joue pas les Saint Bernard, je risque que d’avoir besoin de mon eau. Sur un talus à 4 pattes, on se retrouve avec une V4 dont je suis admirative..
Nous continuons notre petit chemin entre montées et descentes tout en encourageant les coureurs du 12..
10ème au 15KM :
En fait j’avais rien compris ( ) au parcours…sur le 43km les 12 premiers km sont ceux du parcours du 12…ce qui nous refait carrément reposer dans le stade. Quel bonheur d’entendre la voix de Ben et la famille!!! Je cherche Manu du regard mais ne le voit pas.. Patrick rassure tout le monde en leur disant « Je prends soin d’elle »..Après cette bouffée d’oxygène nous repartons en espérant une suite de parcours plus roulante.. c’est beau d’espérer..
Au 13ème KM, voilà des buissons forts sympas que je ne connais pas.. je vais devoir me séparer de mon compagnon de route..ça ne me plaît pas car je sais bien qu’il n’a pas grand monde derrière et que je risque de me retrouver seule.. mais bon, pas le choix..
Je repars donc..je ne vois plus personne devant, ni derrière…dans la mesure où le suiveur en VTT n’est pas là, je suppose qu’il y’a encore du monde derrière.
Tout se passe bien, le soleil semble déjà pas être loin de se coucher, je profite de la vue à travers les arbres..
15ème au 20ème :
Ca démarre avec un morceau de pain d’épices…quel bon choix!!!
Petit passage moins sympathique dans la course, nous traversons des campings, et au final toujours pas de partie roulante pour récupérer un peu les jambes. Bien que je sois concentrée sur les rubalises, je finis par me perdre…je me retrouve face à 3 chemins, mais aucune trace de rubalise. j’ai le réflexe d’appeler voir si il y’a quelqu’un mais aucune réponse..alors je fais demi tour jusqu’au dernier signaleur.. j’étais sur le bon chemin.. grrrrr!!! Faut prendre le chemin de gauche mais le marquage à été enlevé. J’avoue mon agacement à ce moment là et des petits doutes s’installe.. Je vais chercher mon réconfort auprès d’un buisson…encore..
Une fois le chemin trouvé, nous y voilà..les dunes en bord de plage.
Alors que la météo était plutôt clémente depuis le départ, le vent à décidé de se lever, pile là, en pleine difficulté.. On aperçoit la mer de temps en temps, ça me fait oublier quelque temps la difficulté du parcours et je m’échappe peu à peu dans mes pensées.. Ca se passe plutôt correctement. J’arrive au 20ème plutôt bien, un peu de fatigue au niveau des cuisses et fessiers, mais vu le parcours ça me semble plutôt normal..
20ème au 25ème KM :
Cette fois c’est comté enroulé de viande de grison au menu , c’est bon et franchement bienvenu..Et puis…une ombre au tableau se pointe..
Je vois le VTTiste arriver derrière moi (ah?? je suis dernière ??..en même temps je n’ai plus vu un seul coureur depuis le 13ème KM)..
Il arrive donc et me dit « Vous allez finir » …je regarde ma montre, allure moyenne 6’59 ça me paraît pas déconnant. Je lui répond que oui aucun soucis, j’y vais à mon rythme..et puis y’a pas de BH?? il me répond « Vous êtes la dernière fille, on aurait dû mettre des BH, il y en a encore 12 derrière ».. Je vous laisse imaginer ma colère.. Tout en me parlant, il m’a fait prendre le mauvais chemin, me revoilà à faire demi-tour pour reprendre la bonne voix..
Il part devant vers le prochain poste de signaleur, je le vois à hauteur d’un autre coureur..qui abandonne..en passant je l’entend se plaindre au téléphone et répéter ce que j’ai dit « Ils disent qu’ils le feront à leur rythme..bla blabla.. ».
Je décolère pas, désolée mais si ils voulaient que des champions fallait le dire!! Ils auraient aussi pu donner plus d’indication sur le type de parcours..beaucoup se se senti piégés. Si il y’a bien un truc dont j’ai horreur c’est qu’on tente de me gâcher mon plaisir..
J’essais de balayer tout ça, et fini par décider que quoi qu’il arrive, même si on m’ôte mon dossard, je suis venu courir 43km et je vais les courir quitte à les finir seule sur plan plage!!!….
Je me re-concentre donc sur ma course, droit devant.
La nuit tombe et je m’enfonce petit à petit dans la forêt…je sens que ça va être hyper sympas. L’impression de démarrer une nouvelle course. Nous recommençons à grimper sérieusement tout en enchaînant les bosses les bosses et les bosses…le tout, toujours dans le sable bien sûre
Les jambes s’alourdissent petit à petit…et puis j’entend un bruit familier derrière moi..le VTT est revenu à mes trousses (il est censé fermer la course, donc se trouver avec les derniers et non avec moi)..ça me colle un peu la pression, et je ne tiens pas à lui montrer le moindre signe de faiblesse, qui pourrait signer mon arrêt de course.
25ème au 30ème KM :
On se laisse pas aller, un pom’pote et on y va!!!..La pluie, le vent et le froid ont décider de m’accompagner un peu
A chaque signaleur que nous croisons, les phrases de mon VTT sont les suivantes « Il en reste plus d’une dizaine derrière, ne tardez pas à fermer et partir, les autres finirons avec le marquage en peinture »…Et bah..j’ai mal au coeur pour ceux qui sont derrière..On continue la ballade en forêt avec des bons gros talus, contente d’entendre mon VTTiste en baver..
Il commence à partir devant..et là, grosse sueur froide!!!!…Il y’a un homme, là, tout seul dans un recoin avec une capuche. Il fait deux fois ma corpulence, ne dit pas un mot. Je cherche le VTTiste du regard, qui s’est finalement arrêté, lui non plus n’est pas rassuré.
A partir de là, ce mec que je considérais comme le poison de ma course sera mon garde du corps..et ça me convient plutôt bien..
A partir de là, on papote un peu et ça devient nettement plus sympas… Et puis une petite lueur me ravie, je vois deux coureurs devant en train de marcher, ils reprennent la course quand ils me voient mais au moins je vois quelqu’un et ça fait plaisir!!
Je vois le kilométrage sur la montre et réalise qu’on s’approche enfin de la plage.. je l’attendais tellement ce passage.. Je m’étais visualisé la faire au coucher du soleil, le temps clair et pas de vent.. A la place, ce fût nuit, pluie et vent!!!
Situation dantesque, une grande première!!! C’est de loin le passage préféré de la course, les signaleurs nous indiquent que nous devons courir au bord de l’eau..chaque pas s’enfoncent, c’est juste l’horreur. Je réalise que j’irai plus vite en marchant, mais je veux rejoindre les coureurs qui sont là..à 20m.. sauf qu’ils se retournent, me voient et repartent en courant.. Merde, je savais pas que j’étais si effrayante
Je finis par les rejoindre, tout sourire, essais d’engager la discussion « Ca va? c’est dur hein ? ».. L’un qui répond « Nan ça va ça va » Mouais..et ils repartent en courant.. Peut-être mon haleine ? faut dire que je viens de manger du comté..
Je profite donc de ma plage en solo et me met à penser à ces courses qui me font tant rêver..à ce moment là je commence à être dans le dur (28km), et pourtant, je me mets à rêver d'autres courses.. L’Euphorie sûrement..
A la sortie de la plage, les signalées félicitent en me disant que pas mal de coureurs sont passés par le bitume en haut de la plage et ont donc triches...
Une fois finis les 2KM de plage, nous revoilà dans les dunes histoire de fatiguer un peu plus les jambes..Je m’attarde un peu à visiter le coin..encore J’ai perdu les deux autres coureurs..par contre je vois mon VTT qui m’attend à la sortie des dunes…
Le Ravito pointe son nez à 29,5km…je m’y arrête…il y’a du Coca et des oranges..pas d’eau!!! Il me reste 1L pour 13km, ça va le faire..
On me demande si je veux quelque chose, il y’a les deux coureurs, je répond que j’ai tout ce qu’il me faut dans mon sac en détaillant bien aliment par aliment..Fallait voir la tête envieuse des deux loustics.. Je suis donc repartie fièrement, seule dans le noir…pensant que le VTT allait rester avec eux..
30ème au 35èmeKM :
Je sais qu’on va commencer à rentrer dans le vif du sujet. J’envoi un SMS à ceux qui m’attendent et pense tellement à eux. J’ai presque envie de m’excuser d’être si lente à les savoir dans le froid et la pluie.
J’attaque la banane en me disant « Aller, 1km = 1 morceau de banane ».. Un morceau, deux morceau, trois…banane finie!!..J’ai fais 300m.. Moment où je réalise donc que ça va être très long cette fin de course.
Je traverse une route et une bénévole me dit « Oulala mais vous avez pas peur de partir seule en forêt », moi avec mon éternelle sourire « Non non ».. Je prends le talus et au bout de quelques mètres..ha bah si j’ai peur. J’entend un bruit familier derrière moi, c’est mon VTT et me voilà soulagée j’avoue!!
A partir de là, je vais commencer à partir dans mes pensées, le VTT m’annonce de grosses difficultés, mais je lui répond en rigolant qu’on est là pour ça.
Une vieille douleur à la cuisse gauche apparaît. Ca devient de plus en plus dur. Malgré tout, je continue d’avancer et me permet de relancer dès que l’occasion se présente. Je ne pense qu’au 35ème km, accrocher ce fichu 35, les douleurs s’installent de plus en plus, c’est long..J’ai l’impression de courir vite pendant un bon moment et voit 32,3km sur ma montre.. c’est long mais faut s’accrocher. Je sais que j’ai déjà finis des courses en ayant bien plus souffert, aucune raison de ne pas y arriver..
33, 34, 35 je m’accroche à toutes les plus belles pensées que je peux avoir, la ligne d’arriver, un arbre, ce vieil homme au MontBlanc qui à terminé des étapes de fou au bout de ses limites..ça passe ça passe…
35ème au 40èmeKM :
Ca y’est, on y est, on va pouvoir décompter les derniers KM.
Le terrain est toujours aussi compliqué, encore des raidillons ensablés à monter à genou, mais ils sont fous les gars qui ont pondus ce parcours ?..
Je me rend compte que nous sommes de nouveau sur le parcours du 12km, à partir de là, je ne fais plus de pause, je cours je cours et je cours. Ma récompense sera au 40ème, quand j’enverrais un SMS à la famille qui m’attend. J’y pense avec émotions.. Et puis par moment je débloque un peu en pensant à la douleur qui m’attend quand je vais m’arrêter!!! Nan mais ça va pas?? Mauvaise idée:laugh:
Ca défile, et ma bonne humeur est présente plus que tout
J’entend une ambiance de fou, il y’a tout un groupe avec de la musique, lumière, ambiance de fou!!Je me dirige vers eux et mon VTT me remet dans le bon chemin..j’ai une boucle de 3km avant des les rejoindre!!!…Haaaa noooooon!!! Mais je sais que quand on va les rejoindre ça sentira la fin!!.
Le bruit s’éloigne peu à peu..On tombe sur une demoiselle avec les secouristes en train de se faire soigner la cheville, c’est finit pour elle..à 5KM de l’arrivée.. Ca me rappel qu’il faut que je reste vigilante..
Et puis une douleur toute nouvelle apparaît, à la limite de hurler. Je la connaît pas cette douleur, ça sent pas bon du tout ça. Le VTT me demande si j’ai une crampe, je lui répond que non, je lui dit juste que ça me tire les cuisses, il me reste 3KM, ça va le faire..
40ème KM - Arrivée :
A pile 40km j’envoi le SMS magique.. entre temps j’ai reçu pleins de messages, je me laisse gagner quelque peu par mes émotions, seule, le VTT étant resté quelque temps avec le signaleur.
Et puis, je tombe sur l’homme squelette, le fameux du début. Il est là, à accompagner la dernière du 25km en marchant. Que c’est sympas de les croiser. La dame est extrêmement émue, mais elle finira j’en ai la certitude..
Revoilà le bruit et l’ambiance folle, haha c’est bon de les entendre, de les voir, de rigoler avec eux. Ils forment une haie d’honneur…direction…heu.. c’est quoi cette côté ?..mais ils sont malade, on en veut plus là!!! Les cuisses hurlent, la douleur au niveau du fémur est atroce, l’impression que mon muscle se déchire à chaque contraction. Je fini par en rire toute seule, pense à Ben, la famille, les amis, on lâche pas!!!
Arrivée là haut, je relance.. Je me fie pas trop au kilométrage, je me suis perdu 2fois, plus le fait que les distances soient en générale hasardeuses en trail.. J’ai bien fait!!..
Mon VTT revient, il me dit « Aller encore deux cotes » moi « deux??? » « oui » Haaaaaaa!!!!
Je vous parle même pas des descentes.. mes muscles ne me tiennent plus, je m’accroche aux racines.
Je me rend compte qu’il me reste un pom pote et un carré de chocolat..je vais m’empresser de les finir, ce serait dommage d’avoir porté tout ça pour rien quand même!!..
Dans tout ça, on avance, on avance, et puis enfin…un ultime signaleur « aller, vous grimpez, tout de suite à droite, puis à gauche, 300m et vous êtes arrivée »..
Je m’exécute sans broncher
Je monte, je tourne, c’est loin le bout de chemin, je rigole avec mon VTT, et le remercie de m’avoir accompagné tout du long.. On arrive au bout..
Virage à gauche, j’entend une voix plus que familière…je comprend rien à ce qu’on me dit mais on continue de me crier dessus.. C’est l’homme, il est là au bout.. Tellement heureuse de le voir..Il me cause mais j’ai la tête complètement ailleurs, je suis juste heureuse. Je vois la famille, et même Manu est resté pour attendre mon arrivée..
Impossible d’accélerer pour la fin, je profite. Ca m’avait tellement manqué cette euphorie de fin de course, partager ça avec Ben et pour la toute première fois la famille..Y’a pas meilleur moment.
Petit coup d’oeil au chrono..pour la première fois, je me moque totalement du temps, je veux juste profiter de l’instant, profiter d’avoir la chance de pouvoir courir les courses qui me font envie.
Stop,
Fini…et je ne pense qu’à repartir malgré la douleur qui me coucherait presque par terre.
Si j’avais quelque chose à changer dans cette course ou prépa de course ? Rien..
Tout ce que j’avais testé en amont, nutrition, tenue, sparadrap aux pieds pour éviter les ampoules, tout à fonctionné. Seulement était surprise par la difficulté du parcours..mais qui m’a permis d’encore apprendre, confirmer que l’envie est belle est bien toujours présente.
Et ce que je ne changerais pour rien au monde… L’entourage, amis de prêts ou de loin, Corine ma collègue qui m’accompagne le midi, la famille.. Je n’ai jamais reçu autant de messages que ce soit avant, pendant ou après…Merci à tous, pour vos encouragements, vos conseils.. Vous avez été ma force hier soir quand j’étais seule au milieu des dunes…
Au delà de ça, je suis loin de faire partie des meilleurs (je finis 4eme en partant de la fin), mais je m’en moque, tant pis le chrono, tant pis le classement. Chacun fait avec ses armes..moi j’ai couru avec tout mon coeur..
L’histoire du Vtt montre qu’il ne faut jamais laisser qui que ce soit vous faire croire qu’on est incapable de faire quelque chose. Croire en soi et envers ceux qui nous soutiennent..le reste…
Aujourd’hui, la démarche est assez fun…une douleur sur le côté du fémur et un craquement douloureux à chaque pas. On va laisser quelques jours reposer tout ça..et on avisera.
RDV j’espère en septembre 2018, puisque la décision est prise… ce sera, si l’année se passe bien les 100km de Millau…
PS :
Concernant les derniers de coures, les 2 loustics sont arrivés 7min après moi, ils ont accepté l’arrivée de 2 autres personnes jusqu’à 6H10 de course et ont ensuite débalisé laissant les derniers seuls…
Petite vidéo de l'arrivée pour ceux qui n'ont pas FB
Voici mon petit compte rendu du Raidlight Vendée Trail (45KM - 700 D+).
Pour une fois, je ne peux pas dire que c’est LA course qui me faisait rêver.. Après de trop long mois d’arrêt en raison d’une vilaine entorse mal diagnostiquée et prise en charge très tardivement, l’année 2017 s’annonçait blanche.
Avec la reprise de la CAP au mois de juin, je commence à me chercher un objectif pour la fin d’année. Je ne veux pas courir après un chrono, besoin de prendre juste du plaisir sur du long j’élimine donc les routes sur route. Les templiers me font de l’oeil, mais je ne serai pas prête non plus pour du long ou semi long en montagne…
Et puis par hasard, je découvre le Raidlight Vendée trail. Le teaser est hyper sympas, on y voit deux gars s’amuser à travers bois en terrain bien plat, on partira à 15H30 donc la course se fera moitié de jour et moitié de nuit. C’est donc décidé, je ferais le 44KM.
Ca me semble pas incohérent, j’ai déjà des fais 33Km en course nature..c’est donc un bon petit défi d’accroître la distance sur ce type de terrain…J’étais bien bien loin d’imaginer le parcours qui nous attendait.
Par contre, peu d’info voir pas d’info..c’est un trail encore récent et c’est la première édition proposant une longue distance. Va falloir faire avec, mais surtout anticiper sur la préparation du sac…
La préparation :
La prépa se passe franchement à la perfection. De très bonnes sensations tout au long, avec quelques dossards le dimanche histoire de varier les plaisirs.
En milieu de prépa, je me cale un bon gros week-end choc : 12KM en nocturne le samedi soir puis 28km le lendemain. Une petite victoire le samedi soir me fera un bien fou, confirmant la forme du moment. Ca me permettra de courir le 28KM le lendemain avec la fatigue physique. Je suis rentré dans le dur dès le 6ème km, ce qui me fera 22KM à parcourir dans la douleur... Avec le recul, aucun regret..je n’aurais probablement pas fini ma course hier soir sans cette expérience..
En parallèle de la course à pied, je peaufine mon plan nutritionnel. Durant mes longs mois d’arrêt, j’ai totalement changé mon alimentation perdant 10kg en arrêt total de sport. Depuis juin je maintiens mon poids qui semble être mon poids de forme. Par le passé j’ai toujours rencontré des gros soucis d’estomac et d’intestins pendant les longues courses, je compte bien y remédier..
L’avant-course :
On arrive en Vendée 3jours avant le jour J hébergés comme des rois par ma belle famille. On profite des plages pour se reposer. Un vrai bonheur!!!..D’autant que la météo est juste magnifique.
Le grand jour :
Mon sac est minutieusement préparé, sachant, après avoir demandé l’info à l’organisation, que le ravito ne serait qu’au 30ème km, j’ai emmené : 3L d’eau, 1 banane, du pain d’épices, du chocolat noir 85%, 2 tranches de comté, 2 tranches de grison, 2 pom’potes et des noix de cajou.
J’emmène également des chaussettes au cas où le sable rentre trop dans mes chaussures (enfin sur le plan on est censé avoir envie 4KM de sable), ma genouillère pour le genou droit, la chevilliere pour la cheville gauche, un coupe pluie et une lampe de secours.
Nous arrivons sur le lieu de course 1h30 avant le départ. C’est juste parfait. Cela nous laisse le temps de retirer les dossards tranquillement, visiter les toilettes deux trois fois.. de rencontrer Manu qui fera le deux fois 12km avec Ben. Ben prend lui le temps de bien s’échauffer..
Peu avant le départ je discute avec un homme squelette…très sympas mais mon stress va monter d’un coup..
Depuis quelques jours déjà j’ai des petits doutes : 700M de D+ ? en Vendée?..on à un équivalent chez nous à Bourgueuil..en version 28KM que j’ai terminé tant bien que mal en 5H15 il y’a deux ans..Il me dit des choses du genre « Vous allez voir que chez nous c’est pas plat » « On vous a réservé de belles côtes.. » « Bon, les 6 premiers km sont faciles »..c’est pas que je me dégonfle..mais pas loin quand même.
Nous voilà dans le SAS..je laisse Ben et Manu devant et part me faufiler en queue de peloton..les minutes s’écoulent et je me sens comme une vachette qu’on oblige à rentrer dans une arène… je veux plus y aller… mais c’est trop tard, le décompte des secondes commencent..les émotions se mélangent… et c’est parti!!!…
Un dernier coucou à ma belle famille qui va nous attendre là pendant quelques heures et je prends mon petit rythme de croisière.
Au bout de quelques minutes un coureur, Patrick, vient me faire la causette, c’est hyper sympas. Comme nous sommes partis en même temps que les coureurs du 12km, les rythmes sont très différents, on identifie assez vite les coureurs du 43km en peloton avec nos gros sacs chargés sur le dos.
L’ambiance est à l’amusement, mais le terrain nous rend un peu dubitatif : le chemin devant nous est hyper vallonné, pas assez pour devoir marcher les côtes mais assez pour fatiguer puisque nous sommes sans cesse dans la relance, d’autant plus que le sol est bien sablonneux.
Je finis par avancer sans Patrick, et trouve un autre coureur qui semble avoir le rythme qui me convient. La seule différence est qu’il pousse en côte et ralenti en descente, mais dans l’ensemble je le talonne, et il me permet de tempérer l’allure sur les parties plus roulante. Lièvre bien sympas donc du 4ème au 8ème Km. En plus il me signale tous les petits dangers au sol. Fidèle à mon plan alimentaire, je mange un bout de chocolat noir au 5ème km, j’ai pas spécialement faim mais quelle belle gourmandise…Bien que tout jusque là se passe bien, une soudaine envie de faire un tour dans les buissons se fait ressentir. J’hésite un peu, mais bon, tant pis, au revoir le lièvre et bonjour les buissons…
5ème au 10ème KM :
Je repars donc et voit Patrick au loin. Le parcours est de plus en plus compliqué, les bosses de sables deviennent des dunes, puis des talus à grimper à 4 pattes!!.. Je rejoins Patrick petit à petit, et nous finissons par philosopher ensemble, bien que l’inquiétude nous gagne légèrement… « Non, on va pas avoir ça tout au long du parcours » ?…
Petit à petit on commence à rattraper les coureurs du 12KM partis trop vite, certains sans eau sont à la peine..contrairement à mes habitudes je ne joue pas les Saint Bernard, je risque que d’avoir besoin de mon eau. Sur un talus à 4 pattes, on se retrouve avec une V4 dont je suis admirative..
Nous continuons notre petit chemin entre montées et descentes tout en encourageant les coureurs du 12..
10ème au 15KM :
En fait j’avais rien compris ( ) au parcours…sur le 43km les 12 premiers km sont ceux du parcours du 12…ce qui nous refait carrément reposer dans le stade. Quel bonheur d’entendre la voix de Ben et la famille!!! Je cherche Manu du regard mais ne le voit pas.. Patrick rassure tout le monde en leur disant « Je prends soin d’elle »..Après cette bouffée d’oxygène nous repartons en espérant une suite de parcours plus roulante.. c’est beau d’espérer..
Au 13ème KM, voilà des buissons forts sympas que je ne connais pas.. je vais devoir me séparer de mon compagnon de route..ça ne me plaît pas car je sais bien qu’il n’a pas grand monde derrière et que je risque de me retrouver seule.. mais bon, pas le choix..
Je repars donc..je ne vois plus personne devant, ni derrière…dans la mesure où le suiveur en VTT n’est pas là, je suppose qu’il y’a encore du monde derrière.
Tout se passe bien, le soleil semble déjà pas être loin de se coucher, je profite de la vue à travers les arbres..
15ème au 20ème :
Ca démarre avec un morceau de pain d’épices…quel bon choix!!!
Petit passage moins sympathique dans la course, nous traversons des campings, et au final toujours pas de partie roulante pour récupérer un peu les jambes. Bien que je sois concentrée sur les rubalises, je finis par me perdre…je me retrouve face à 3 chemins, mais aucune trace de rubalise. j’ai le réflexe d’appeler voir si il y’a quelqu’un mais aucune réponse..alors je fais demi tour jusqu’au dernier signaleur.. j’étais sur le bon chemin.. grrrrr!!! Faut prendre le chemin de gauche mais le marquage à été enlevé. J’avoue mon agacement à ce moment là et des petits doutes s’installe.. Je vais chercher mon réconfort auprès d’un buisson…encore..
Une fois le chemin trouvé, nous y voilà..les dunes en bord de plage.
Alors que la météo était plutôt clémente depuis le départ, le vent à décidé de se lever, pile là, en pleine difficulté.. On aperçoit la mer de temps en temps, ça me fait oublier quelque temps la difficulté du parcours et je m’échappe peu à peu dans mes pensées.. Ca se passe plutôt correctement. J’arrive au 20ème plutôt bien, un peu de fatigue au niveau des cuisses et fessiers, mais vu le parcours ça me semble plutôt normal..
20ème au 25ème KM :
Cette fois c’est comté enroulé de viande de grison au menu , c’est bon et franchement bienvenu..Et puis…une ombre au tableau se pointe..
Je vois le VTTiste arriver derrière moi (ah?? je suis dernière ??..en même temps je n’ai plus vu un seul coureur depuis le 13ème KM)..
Il arrive donc et me dit « Vous allez finir » …je regarde ma montre, allure moyenne 6’59 ça me paraît pas déconnant. Je lui répond que oui aucun soucis, j’y vais à mon rythme..et puis y’a pas de BH?? il me répond « Vous êtes la dernière fille, on aurait dû mettre des BH, il y en a encore 12 derrière ».. Je vous laisse imaginer ma colère.. Tout en me parlant, il m’a fait prendre le mauvais chemin, me revoilà à faire demi-tour pour reprendre la bonne voix..
Il part devant vers le prochain poste de signaleur, je le vois à hauteur d’un autre coureur..qui abandonne..en passant je l’entend se plaindre au téléphone et répéter ce que j’ai dit « Ils disent qu’ils le feront à leur rythme..bla blabla.. ».
Je décolère pas, désolée mais si ils voulaient que des champions fallait le dire!! Ils auraient aussi pu donner plus d’indication sur le type de parcours..beaucoup se se senti piégés. Si il y’a bien un truc dont j’ai horreur c’est qu’on tente de me gâcher mon plaisir..
J’essais de balayer tout ça, et fini par décider que quoi qu’il arrive, même si on m’ôte mon dossard, je suis venu courir 43km et je vais les courir quitte à les finir seule sur plan plage!!!….
Je me re-concentre donc sur ma course, droit devant.
La nuit tombe et je m’enfonce petit à petit dans la forêt…je sens que ça va être hyper sympas. L’impression de démarrer une nouvelle course. Nous recommençons à grimper sérieusement tout en enchaînant les bosses les bosses et les bosses…le tout, toujours dans le sable bien sûre
Les jambes s’alourdissent petit à petit…et puis j’entend un bruit familier derrière moi..le VTT est revenu à mes trousses (il est censé fermer la course, donc se trouver avec les derniers et non avec moi)..ça me colle un peu la pression, et je ne tiens pas à lui montrer le moindre signe de faiblesse, qui pourrait signer mon arrêt de course.
25ème au 30ème KM :
On se laisse pas aller, un pom’pote et on y va!!!..La pluie, le vent et le froid ont décider de m’accompagner un peu
A chaque signaleur que nous croisons, les phrases de mon VTT sont les suivantes « Il en reste plus d’une dizaine derrière, ne tardez pas à fermer et partir, les autres finirons avec le marquage en peinture »…Et bah..j’ai mal au coeur pour ceux qui sont derrière..On continue la ballade en forêt avec des bons gros talus, contente d’entendre mon VTTiste en baver..
Il commence à partir devant..et là, grosse sueur froide!!!!…Il y’a un homme, là, tout seul dans un recoin avec une capuche. Il fait deux fois ma corpulence, ne dit pas un mot. Je cherche le VTTiste du regard, qui s’est finalement arrêté, lui non plus n’est pas rassuré.
A partir de là, ce mec que je considérais comme le poison de ma course sera mon garde du corps..et ça me convient plutôt bien..
A partir de là, on papote un peu et ça devient nettement plus sympas… Et puis une petite lueur me ravie, je vois deux coureurs devant en train de marcher, ils reprennent la course quand ils me voient mais au moins je vois quelqu’un et ça fait plaisir!!
Je vois le kilométrage sur la montre et réalise qu’on s’approche enfin de la plage.. je l’attendais tellement ce passage.. Je m’étais visualisé la faire au coucher du soleil, le temps clair et pas de vent.. A la place, ce fût nuit, pluie et vent!!!
Situation dantesque, une grande première!!! C’est de loin le passage préféré de la course, les signaleurs nous indiquent que nous devons courir au bord de l’eau..chaque pas s’enfoncent, c’est juste l’horreur. Je réalise que j’irai plus vite en marchant, mais je veux rejoindre les coureurs qui sont là..à 20m.. sauf qu’ils se retournent, me voient et repartent en courant.. Merde, je savais pas que j’étais si effrayante
Je finis par les rejoindre, tout sourire, essais d’engager la discussion « Ca va? c’est dur hein ? ».. L’un qui répond « Nan ça va ça va » Mouais..et ils repartent en courant.. Peut-être mon haleine ? faut dire que je viens de manger du comté..
Je profite donc de ma plage en solo et me met à penser à ces courses qui me font tant rêver..à ce moment là je commence à être dans le dur (28km), et pourtant, je me mets à rêver d'autres courses.. L’Euphorie sûrement..
A la sortie de la plage, les signalées félicitent en me disant que pas mal de coureurs sont passés par le bitume en haut de la plage et ont donc triches...
Une fois finis les 2KM de plage, nous revoilà dans les dunes histoire de fatiguer un peu plus les jambes..Je m’attarde un peu à visiter le coin..encore J’ai perdu les deux autres coureurs..par contre je vois mon VTT qui m’attend à la sortie des dunes…
Le Ravito pointe son nez à 29,5km…je m’y arrête…il y’a du Coca et des oranges..pas d’eau!!! Il me reste 1L pour 13km, ça va le faire..
On me demande si je veux quelque chose, il y’a les deux coureurs, je répond que j’ai tout ce qu’il me faut dans mon sac en détaillant bien aliment par aliment..Fallait voir la tête envieuse des deux loustics.. Je suis donc repartie fièrement, seule dans le noir…pensant que le VTT allait rester avec eux..
30ème au 35èmeKM :
Je sais qu’on va commencer à rentrer dans le vif du sujet. J’envoi un SMS à ceux qui m’attendent et pense tellement à eux. J’ai presque envie de m’excuser d’être si lente à les savoir dans le froid et la pluie.
J’attaque la banane en me disant « Aller, 1km = 1 morceau de banane ».. Un morceau, deux morceau, trois…banane finie!!..J’ai fais 300m.. Moment où je réalise donc que ça va être très long cette fin de course.
Je traverse une route et une bénévole me dit « Oulala mais vous avez pas peur de partir seule en forêt », moi avec mon éternelle sourire « Non non ».. Je prends le talus et au bout de quelques mètres..ha bah si j’ai peur. J’entend un bruit familier derrière moi, c’est mon VTT et me voilà soulagée j’avoue!!
A partir de là, je vais commencer à partir dans mes pensées, le VTT m’annonce de grosses difficultés, mais je lui répond en rigolant qu’on est là pour ça.
Une vieille douleur à la cuisse gauche apparaît. Ca devient de plus en plus dur. Malgré tout, je continue d’avancer et me permet de relancer dès que l’occasion se présente. Je ne pense qu’au 35ème km, accrocher ce fichu 35, les douleurs s’installent de plus en plus, c’est long..J’ai l’impression de courir vite pendant un bon moment et voit 32,3km sur ma montre.. c’est long mais faut s’accrocher. Je sais que j’ai déjà finis des courses en ayant bien plus souffert, aucune raison de ne pas y arriver..
33, 34, 35 je m’accroche à toutes les plus belles pensées que je peux avoir, la ligne d’arriver, un arbre, ce vieil homme au MontBlanc qui à terminé des étapes de fou au bout de ses limites..ça passe ça passe…
35ème au 40èmeKM :
Ca y’est, on y est, on va pouvoir décompter les derniers KM.
Le terrain est toujours aussi compliqué, encore des raidillons ensablés à monter à genou, mais ils sont fous les gars qui ont pondus ce parcours ?..
Je me rend compte que nous sommes de nouveau sur le parcours du 12km, à partir de là, je ne fais plus de pause, je cours je cours et je cours. Ma récompense sera au 40ème, quand j’enverrais un SMS à la famille qui m’attend. J’y pense avec émotions.. Et puis par moment je débloque un peu en pensant à la douleur qui m’attend quand je vais m’arrêter!!! Nan mais ça va pas?? Mauvaise idée:laugh:
Ca défile, et ma bonne humeur est présente plus que tout
J’entend une ambiance de fou, il y’a tout un groupe avec de la musique, lumière, ambiance de fou!!Je me dirige vers eux et mon VTT me remet dans le bon chemin..j’ai une boucle de 3km avant des les rejoindre!!!…Haaaa noooooon!!! Mais je sais que quand on va les rejoindre ça sentira la fin!!.
Le bruit s’éloigne peu à peu..On tombe sur une demoiselle avec les secouristes en train de se faire soigner la cheville, c’est finit pour elle..à 5KM de l’arrivée.. Ca me rappel qu’il faut que je reste vigilante..
Et puis une douleur toute nouvelle apparaît, à la limite de hurler. Je la connaît pas cette douleur, ça sent pas bon du tout ça. Le VTT me demande si j’ai une crampe, je lui répond que non, je lui dit juste que ça me tire les cuisses, il me reste 3KM, ça va le faire..
40ème KM - Arrivée :
A pile 40km j’envoi le SMS magique.. entre temps j’ai reçu pleins de messages, je me laisse gagner quelque peu par mes émotions, seule, le VTT étant resté quelque temps avec le signaleur.
Et puis, je tombe sur l’homme squelette, le fameux du début. Il est là, à accompagner la dernière du 25km en marchant. Que c’est sympas de les croiser. La dame est extrêmement émue, mais elle finira j’en ai la certitude..
Revoilà le bruit et l’ambiance folle, haha c’est bon de les entendre, de les voir, de rigoler avec eux. Ils forment une haie d’honneur…direction…heu.. c’est quoi cette côté ?..mais ils sont malade, on en veut plus là!!! Les cuisses hurlent, la douleur au niveau du fémur est atroce, l’impression que mon muscle se déchire à chaque contraction. Je fini par en rire toute seule, pense à Ben, la famille, les amis, on lâche pas!!!
Arrivée là haut, je relance.. Je me fie pas trop au kilométrage, je me suis perdu 2fois, plus le fait que les distances soient en générale hasardeuses en trail.. J’ai bien fait!!..
Mon VTT revient, il me dit « Aller encore deux cotes » moi « deux??? » « oui » Haaaaaaa!!!!
Je vous parle même pas des descentes.. mes muscles ne me tiennent plus, je m’accroche aux racines.
Je me rend compte qu’il me reste un pom pote et un carré de chocolat..je vais m’empresser de les finir, ce serait dommage d’avoir porté tout ça pour rien quand même!!..
Dans tout ça, on avance, on avance, et puis enfin…un ultime signaleur « aller, vous grimpez, tout de suite à droite, puis à gauche, 300m et vous êtes arrivée »..
Je m’exécute sans broncher
Je monte, je tourne, c’est loin le bout de chemin, je rigole avec mon VTT, et le remercie de m’avoir accompagné tout du long.. On arrive au bout..
Virage à gauche, j’entend une voix plus que familière…je comprend rien à ce qu’on me dit mais on continue de me crier dessus.. C’est l’homme, il est là au bout.. Tellement heureuse de le voir..Il me cause mais j’ai la tête complètement ailleurs, je suis juste heureuse. Je vois la famille, et même Manu est resté pour attendre mon arrivée..
Impossible d’accélerer pour la fin, je profite. Ca m’avait tellement manqué cette euphorie de fin de course, partager ça avec Ben et pour la toute première fois la famille..Y’a pas meilleur moment.
Petit coup d’oeil au chrono..pour la première fois, je me moque totalement du temps, je veux juste profiter de l’instant, profiter d’avoir la chance de pouvoir courir les courses qui me font envie.
Stop,
Fini…et je ne pense qu’à repartir malgré la douleur qui me coucherait presque par terre.
Si j’avais quelque chose à changer dans cette course ou prépa de course ? Rien..
Tout ce que j’avais testé en amont, nutrition, tenue, sparadrap aux pieds pour éviter les ampoules, tout à fonctionné. Seulement était surprise par la difficulté du parcours..mais qui m’a permis d’encore apprendre, confirmer que l’envie est belle est bien toujours présente.
Et ce que je ne changerais pour rien au monde… L’entourage, amis de prêts ou de loin, Corine ma collègue qui m’accompagne le midi, la famille.. Je n’ai jamais reçu autant de messages que ce soit avant, pendant ou après…Merci à tous, pour vos encouragements, vos conseils.. Vous avez été ma force hier soir quand j’étais seule au milieu des dunes…
Au delà de ça, je suis loin de faire partie des meilleurs (je finis 4eme en partant de la fin), mais je m’en moque, tant pis le chrono, tant pis le classement. Chacun fait avec ses armes..moi j’ai couru avec tout mon coeur..
L’histoire du Vtt montre qu’il ne faut jamais laisser qui que ce soit vous faire croire qu’on est incapable de faire quelque chose. Croire en soi et envers ceux qui nous soutiennent..le reste…
Aujourd’hui, la démarche est assez fun…une douleur sur le côté du fémur et un craquement douloureux à chaque pas. On va laisser quelques jours reposer tout ça..et on avisera.
RDV j’espère en septembre 2018, puisque la décision est prise… ce sera, si l’année se passe bien les 100km de Millau…
PS :
Concernant les derniers de coures, les 2 loustics sont arrivés 7min après moi, ils ont accepté l’arrivée de 2 autres personnes jusqu’à 6H10 de course et ont ensuite débalisé laissant les derniers seuls…
Petite vidéo de l'arrivée pour ceux qui n'ont pas FB
Last Edit:il y a 7 ans 2 semaines
par Jen37
Dernière édition: il y a 7 ans 2 semaines par Jen37.
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Un très grand bravo.
Le bonheur est proportionnel à la difficulté...
Je trouve que tu manges beaucoup, trop peut-être ???
Et qu'est ce que tu fais comme pause ???
Le bonheur est proportionnel à la difficulté...
Je trouve que tu manges beaucoup, trop peut-être ???
Et qu'est ce que tu fais comme pause ???
par OLF
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- Karo
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Bravo Jen c'est un régal de te lire, c'est vrai que l'attitude du vttiste au départ n'est pas très cool et plutôt demotivant mais il a été vraiment sympa de t'accompagner par la suite, ça devait être rassurant. ...
Reposes toi bien et soignes toi aussi
Gros à vous deux et encore bravo pour ta course
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Gros à vous deux et encore bravo pour ta course
par Karo
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- Jen37
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Olf : pour une fois j'ai pas eu de douleurs intestinales ni estomac..
Passé le 30ème j'avais faim de manière modéré et j'ai donc fini mon sac.. Si j'avais pas mangé autant je pense que j'aurais flanché
Niveau pause, c'est un peu le soucis quand on est en serre file. Les pauses toilette m'ont permis de faire des pauses, les gros talus aussi car obligé de marcher.. Sinon..non pas de pause on m'aurait probablement sortie de course
Karo: merci...
Passé le 30ème j'avais faim de manière modéré et j'ai donc fini mon sac.. Si j'avais pas mangé autant je pense que j'aurais flanché
Niveau pause, c'est un peu le soucis quand on est en serre file. Les pauses toilette m'ont permis de faire des pauses, les gros talus aussi car obligé de marcher.. Sinon..non pas de pause on m'aurait probablement sortie de course
Karo: merci...
par Jen37
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- Patrick57
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Bravo Jen pour avoir été au bout de ce trail bien compliqué visiblement !
Bravo au VTTiste pour t'avoir accompagnée, même si son attitude était plus que limite au début.
Je trouve que l'organisation est un peu limite, notamment pour les ravitos et pour leur attitude envers les derniers (débaliser avant même le passage des derniers et les laisser se débrouiller, c'est loin, très loin même de l'esprit trail notamment ! )
Merci de nous avoir fait revivre ce trail au travers de ton superbe récit !
Bonne récup et prends le temps de bien soigner les bobos
Bravo au VTTiste pour t'avoir accompagnée, même si son attitude était plus que limite au début.
Je trouve que l'organisation est un peu limite, notamment pour les ravitos et pour leur attitude envers les derniers (débaliser avant même le passage des derniers et les laisser se débrouiller, c'est loin, très loin même de l'esprit trail notamment ! )
Merci de nous avoir fait revivre ce trail au travers de ton superbe récit !
Bonne récup et prends le temps de bien soigner les bobos
par Patrick57
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- manooweb
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Ah oué quand même
Encore bravo !!
Je devais être coincé à la consigne pour récupérer mes affaires pour me mettre au chaud et du coup je t'es raté à ton passage pour t'encourager.
Ils ont mis 3 plombes à trouver mon sac, ils s'étaient trompés sur mon numéro de dossard
Encore bravo !!
Je devais être coincé à la consigne pour récupérer mes affaires pour me mettre au chaud et du coup je t'es raté à ton passage pour t'encourager.
Ils ont mis 3 plombes à trouver mon sac, ils s'étaient trompés sur mon numéro de dossard
par manooweb
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