Marathon de Vannes
- lebull
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Récit de mon 4ème marathon depuis 2016, après Paris, Nice-Cannes et re-Paris, c'est en terre bretonne que mes pieds fouleront les 42,195 km et plus précisément à Vannes.
L'entrainement a débuté doucement en juillet après une prépa depuis le mois de mai principalement occupée par des footings divers, ponctués de courses de 10 km jusqu'au début du mois de juillet. Le premier semestre fut encourageant puisque j'y ai battu mais RP de marathon et de 10 km. Le véritable plan a débuté début août. Déjà la fatigue pointait son nez, entre surcharge de travail (mon métier, physique), une sciatique réapparue de nulle part sans prévenir, la chaleur des mois de juin-juillet, diverses turpitudes de la vie quotidienne, bref ce n'est pas au mieux que j'entamais ce plan. Je fis l'impasse sur quelques sorties longues et semaines intenses toujours à cause du boulot ainsi que l'inévitable accident : une contracture aux ischio qui m'a stoppée pendant une semaine en septembre et qui maintiendra un doute jusqu'au jour j. Mais quand on veut y aller, rien n'arrête le coureur... Parti sur l'envie de battre à nouveau mon record sur marathon (3h53), je me raisonnai semaine après semaine quant à la tactique à choisir. Fini le départ en fanfare, place à l'attente et à l'accélération crescendo. Je choisissais donc de me forcer, à chaque entrainement, à démarrer par un rythme volontairement lent, ce qui était très frustrant et très dur à suivre. Au début pas forcément : avec la chaleur et la fatigue, la première sortie longue fut un réel labeur, aussi au bout 1h15 de course je m'arrêtai pour marcher avant de repartir pour une vingtaine de minutes. Cela ne m'étais jamais arrivé. L'entrainement s'est donc, pendant 12 semaines, déroulé dans une demi-envie, finalement je prenais mon pied lors des sorties en fractionné 1' rapide 1' lent, que je finissais harassé de fatigue mais heureux, quelque soit le rythme rapide que j'arrivais à imprimer. Celui-ci n'aura fait que progresser doucement mais surement jusqu'à atteindre le 17km/h lors du dernier fractionné 10 jours avant l'épreuve.
En parallèle de l'entrainement j'ai encore passé mon temps chez le kiné pour soigner une aponévrosite plantaire... dont le pic de douleur fut atteint la veille du marathon (sans pour autant m'inquiéter, je vis depuis deux ans avec cette chère inflammation de l'aponévrose).
Je pris donc le train le samedi pour Vannes. Le trajet se passe en face d'un couple de marathoniens qui mangent des amandes et des noix ponctués de boisson énergétique. Je les retrouverai d'ailleurs à l'hôtel. La journée est très chaude et ensoleillée. Après avoir reçu mon sac marathon (t-shirt, dossard) à la réception de l'hôtel, ce qui est très pratique, je me décide cependant à me rendre au village marathon, histoire de prendre la température et me mettre dans l'ambiance. Les gens me semblent tous sympathiques, on me fait même un dépistage du diabète ! Je rentre ensuite à l'hôtel et me décide pour une petite sortie de 50 mn pour voir un peu le début du parcours et prendre l'air du golfe. Je crains une course extrêmement chaude pour le dimanche... Retour à l'hôtel, douche et en route pour la pasta party.
De longues table sont installées au Restaurant du vieux port qui accueille le rituel dernier dîner d'avant course. Ambiance sympa, orchestre de musiciens locaux. J'échange avec mes voisins mais la fatigue me pousse à rentrer rapidement dès la fin du repas. Inutile de résister, autant aller se coucher.
Dimanche de course.
Après un bon petit déjeuner -décidément cet hôtel fait bien les choses- c'est parti pour la ligne de départ. Petit coup d'oeil au ciel : il est couvert, ce qui me fait hésiter à emmener mes lunettes de soleil, mais les prévisions étaient formelles, soleil et grosse chaleur. Sur le chemin je croise une bande de joyeux drilles, l'un deux portant un faux cul nu rigolo et une jolie perruque jaune.
Il y a une sacré ambiance sur cette ligne de départ. Les sas sont figurés à quelques mètres les uns des autres, il n'y a pas beaucoup de monde certes, mais les coureurs sont tous dans les jardins contre les remparts, à courir dans les allées. Vision sympathique depuis la rue F. Decker mais presque inquiétante : pourquoi courent-ils tous autant alors que 42 km les attendent..? Peut être qu'il s'agit des coureurs des 10km, ou duo, ou entreprises qui s'échauffent. Il y a beaucoup de coureurs déguisés en tout cas : Jesus, bunny, fauve bleu, coccinelle...
Apres une heure d'attente et deux feux d'artifices (celui du 10km et celui du marathon), c'est parti, sous une ambiance musicale rock, avec speaker et applaudissement, un peu comme si on partait tous en voyage. Les meneurs sont un peu mélangés mais rapidement les trains se mettent en place. Je parcours ainsi les 4 premiers km à un rythme inégal avant de me caler avec les 3h45. J'ai opte pour un démarrage lent donc je les laisse filer -mais pas trop-. Beaucoup de coureurs s'inquiètent du rythme trop rapide mais je pense qu'ils accélèrent juste après les ravitos. Très bons ravitos d'ailleurs, avec tout ce qu'il faut, et des bénévoles très aimables. La traversée du village d'Arcal est phénoménale : c'est tout le village qui porte la marinière et applaudit en une haie d'honneur immense, ouverte par un pirate barbu, armé et braillard encourageant d'un check tous les coureurs tandis qu'un autre village propose crêpes et soupe au potiron, dans une atmosphère ultra conviviale qui donne vraiment le sourire. Le marathon se passe particulièrement bien. Je suis très concentré sur le parcours qui alterne chemin côtier, route en terre, avec cailloux, boue, racines, route bitumée, bord de mer, campagne, passages silencieux, passages animés. Le seul véritable inconvénient du parcours est l'étroitesse de certaines zones. On a vite fait d'être bousculé, ou poussé sur le bord du chemin, et il n'est pas rare de marcher sur un pied et vice versa. Au 18e km je me retrouve au ravitaillement, les doigts plein de sucre et décide de me rincer les doigts. Sauf que les verres que l'on me tend sont plein de glucose, donc je fais demi-tour pour chercher un verre d'eau et là je me prend les coureurs et réalisé que je me rajoute de la distance : on ne fait pas demi tour sur un marathon voyons ! J'abandonne l'idée de me rincer les doigts et repars. Et là horreur, les meneurs sont très loin au bout d'un faux plat. Je décide alors de sprinter pour les rattraper (14,5km/h au 18e c'est pure folie pour la suite). Je recolle donc rapidement mais il va falloir que je sois plus vigilant pour la suite.
Le premier semi passe rapidement et c'est parti pour un second tour. Il y a un changement de meneur, Chloé prend sa flamme et accompagne Vincent. Meneurs joyeux qui surveillent bien leur rythme, encouragent et conseillent les marathoniens autour d'eux. Ils sont vraiment bien et mettent en confiance. Arrive le 30e km. Toujours pas de baisse de régime, pas de souffrance, pas d'essoufflement. Je me connais l'inquiétude tourne toujours autour du 35e. Vincent le meneur me dit qu'en principe tout devrai bien se passer, qu'il ne faut plus penser a la course mais regarder autour de soit et profiter. Il n'a pas tord, je discute avec d'autres coureurs. Au 37e mon voisin lâche subitement. Je tente de l'encourager à ne surtout pas lâcher maintenant, mais il insiste sobrement par un "je n'ai plus les jambes", je le quitte et accélèrent de nouveau. Finalement la baisse de régime arrive lors d'une énième relance au 39e. Je décide de lever le pied, j'ai un coup de mou. Je cours toujours mais mon rythme a baissé. Je cogite et n'arrive plus à calculer mon temps, j'ai le sentiment que c'est foutu et que je n'y arriverai pas en moins de 4h00, ce qui me décourage.. Je passe le 40e et me souviens de mes ambitions : au 40e tu lâches les chevaux même si tu es vidé, tu n'as pas le droit de baisser les bras avec une course aussi idéalement menée. Je sais que justement je ne suis pas cuit. La détresse de certain me pousse à me relancer, je veux absolument finir en beauté quitte à m'écrouler. Je n'aurai pas de regrets. Alors j'accélère, j'attaque cette côte dont je ne me souviens pas la longueur, je rate les panneaux d'affichages des derniers km tant la concentration est intense, un type demande combien il reste, une coureuse lui répond 500m ou 1km.. Ce n'est pas pareil me dis-je. Alors je continue et enfin je le vois. Le stade. L'entrée se fait dans un virage sous les acclamations du public, ambiance très "étape du tour de France". En entrant dans le stade je ne comprends pas bien où est l'arrivée, il y a en effet trois arches qui se succèdent espacées de plusieurs longueurs. Alors je fonce, je me suis quand même énormément entrainé sur piste finalement ! L'arche avec le chrono est là, le speaker lance mon nom et prénom, je ne quitte pas les seconde qui s'égrènent mon chrono 3h48'18" (temps officiel), je savoure les applaudissements en approchant de la ligne, lève les bras au ciel, puis lève les yeux au ciel, c'est merveilleux car inespéré et je sais que c'est fini aussi. Je continue cependant de courir jusqu'à la dernière arche puis relâche enfin mon effort. Je marche en chancelant quelque peu et me dirige immédiatement sur les deux meneurs, Chloé et Vincent, pour leur serrer chaleureusement la main et les remercier. Mon temps sera de 3h47'56". Un truc de dingue. Aucune douleur, pas de mur, un coup de fatigue au 39e, puis une relance au 40e, c'est mon meilleur marathon à tous les niveaux. Je croise les coureurs de la pasta party de la veille, un bref échange, puis je récupère une bouteille d'eau, bois un breizh cola pour le réconfort et je vais chercher ma galette saucisse pour me régénérer. Une fois assis à une grande table en bois, je mange complètement épuisé. Il faut savourer l'instant. Puis, le froid aidant -je n'ai pas pris de change- je retourne à l'hôtel pour y prendre une douche (qui avait gardé mon sac et laissé l'accès à deux salles de bain avec serviettes. La classe). Merci à la famille du coureur m'ayant ramené en voiture jusqu'à l'hôtel, c'était particulièrement bienvenu !
La douche me fait un bien fou, en sortant j'interroge un coureur assis par terre qui attend son tour de douche et me dit qu'il a abandonné suite à une blessure. Difficile de réconforter quelqu'un sans sortir les classiques inepties ou maladresses. J'essaye quand même de le conseiller pour le pousser de l'avant mais je ne voudrais pour rien au monde vivre ça. J'espère qu'il se remettra mais je n'en doute pas, il avait l'air d'en vouloir.
Voilà un récit un peu long mais cette course marque une nouvelle étape, avec un vrai chrono dans le sens d'une course menée de A à Z avec stratégie, un record amélioré de plus de 5 mn à la clé, ça parait infime probablement mais pas pour moi. Je passe sous les 3h50, m'approche des 3h45. C'est une belle récompense pour tous ces efforts, tous ces sacrifices, cette abnégation, les railleries et petit commentaires de certains collègues qui me voyaient revenir presque tous les midi de mon entrainement, mais je l'ai fait. Merci à celles et ceux qui m'ont supportés. Merci pour le beau t-shirt, la belle médaille et la galette saucisse !! Bravo Vannes !
L'entrainement a débuté doucement en juillet après une prépa depuis le mois de mai principalement occupée par des footings divers, ponctués de courses de 10 km jusqu'au début du mois de juillet. Le premier semestre fut encourageant puisque j'y ai battu mais RP de marathon et de 10 km. Le véritable plan a débuté début août. Déjà la fatigue pointait son nez, entre surcharge de travail (mon métier, physique), une sciatique réapparue de nulle part sans prévenir, la chaleur des mois de juin-juillet, diverses turpitudes de la vie quotidienne, bref ce n'est pas au mieux que j'entamais ce plan. Je fis l'impasse sur quelques sorties longues et semaines intenses toujours à cause du boulot ainsi que l'inévitable accident : une contracture aux ischio qui m'a stoppée pendant une semaine en septembre et qui maintiendra un doute jusqu'au jour j. Mais quand on veut y aller, rien n'arrête le coureur... Parti sur l'envie de battre à nouveau mon record sur marathon (3h53), je me raisonnai semaine après semaine quant à la tactique à choisir. Fini le départ en fanfare, place à l'attente et à l'accélération crescendo. Je choisissais donc de me forcer, à chaque entrainement, à démarrer par un rythme volontairement lent, ce qui était très frustrant et très dur à suivre. Au début pas forcément : avec la chaleur et la fatigue, la première sortie longue fut un réel labeur, aussi au bout 1h15 de course je m'arrêtai pour marcher avant de repartir pour une vingtaine de minutes. Cela ne m'étais jamais arrivé. L'entrainement s'est donc, pendant 12 semaines, déroulé dans une demi-envie, finalement je prenais mon pied lors des sorties en fractionné 1' rapide 1' lent, que je finissais harassé de fatigue mais heureux, quelque soit le rythme rapide que j'arrivais à imprimer. Celui-ci n'aura fait que progresser doucement mais surement jusqu'à atteindre le 17km/h lors du dernier fractionné 10 jours avant l'épreuve.
En parallèle de l'entrainement j'ai encore passé mon temps chez le kiné pour soigner une aponévrosite plantaire... dont le pic de douleur fut atteint la veille du marathon (sans pour autant m'inquiéter, je vis depuis deux ans avec cette chère inflammation de l'aponévrose).
Je pris donc le train le samedi pour Vannes. Le trajet se passe en face d'un couple de marathoniens qui mangent des amandes et des noix ponctués de boisson énergétique. Je les retrouverai d'ailleurs à l'hôtel. La journée est très chaude et ensoleillée. Après avoir reçu mon sac marathon (t-shirt, dossard) à la réception de l'hôtel, ce qui est très pratique, je me décide cependant à me rendre au village marathon, histoire de prendre la température et me mettre dans l'ambiance. Les gens me semblent tous sympathiques, on me fait même un dépistage du diabète ! Je rentre ensuite à l'hôtel et me décide pour une petite sortie de 50 mn pour voir un peu le début du parcours et prendre l'air du golfe. Je crains une course extrêmement chaude pour le dimanche... Retour à l'hôtel, douche et en route pour la pasta party.
De longues table sont installées au Restaurant du vieux port qui accueille le rituel dernier dîner d'avant course. Ambiance sympa, orchestre de musiciens locaux. J'échange avec mes voisins mais la fatigue me pousse à rentrer rapidement dès la fin du repas. Inutile de résister, autant aller se coucher.
Dimanche de course.
Après un bon petit déjeuner -décidément cet hôtel fait bien les choses- c'est parti pour la ligne de départ. Petit coup d'oeil au ciel : il est couvert, ce qui me fait hésiter à emmener mes lunettes de soleil, mais les prévisions étaient formelles, soleil et grosse chaleur. Sur le chemin je croise une bande de joyeux drilles, l'un deux portant un faux cul nu rigolo et une jolie perruque jaune.
Il y a une sacré ambiance sur cette ligne de départ. Les sas sont figurés à quelques mètres les uns des autres, il n'y a pas beaucoup de monde certes, mais les coureurs sont tous dans les jardins contre les remparts, à courir dans les allées. Vision sympathique depuis la rue F. Decker mais presque inquiétante : pourquoi courent-ils tous autant alors que 42 km les attendent..? Peut être qu'il s'agit des coureurs des 10km, ou duo, ou entreprises qui s'échauffent. Il y a beaucoup de coureurs déguisés en tout cas : Jesus, bunny, fauve bleu, coccinelle...
Apres une heure d'attente et deux feux d'artifices (celui du 10km et celui du marathon), c'est parti, sous une ambiance musicale rock, avec speaker et applaudissement, un peu comme si on partait tous en voyage. Les meneurs sont un peu mélangés mais rapidement les trains se mettent en place. Je parcours ainsi les 4 premiers km à un rythme inégal avant de me caler avec les 3h45. J'ai opte pour un démarrage lent donc je les laisse filer -mais pas trop-. Beaucoup de coureurs s'inquiètent du rythme trop rapide mais je pense qu'ils accélèrent juste après les ravitos. Très bons ravitos d'ailleurs, avec tout ce qu'il faut, et des bénévoles très aimables. La traversée du village d'Arcal est phénoménale : c'est tout le village qui porte la marinière et applaudit en une haie d'honneur immense, ouverte par un pirate barbu, armé et braillard encourageant d'un check tous les coureurs tandis qu'un autre village propose crêpes et soupe au potiron, dans une atmosphère ultra conviviale qui donne vraiment le sourire. Le marathon se passe particulièrement bien. Je suis très concentré sur le parcours qui alterne chemin côtier, route en terre, avec cailloux, boue, racines, route bitumée, bord de mer, campagne, passages silencieux, passages animés. Le seul véritable inconvénient du parcours est l'étroitesse de certaines zones. On a vite fait d'être bousculé, ou poussé sur le bord du chemin, et il n'est pas rare de marcher sur un pied et vice versa. Au 18e km je me retrouve au ravitaillement, les doigts plein de sucre et décide de me rincer les doigts. Sauf que les verres que l'on me tend sont plein de glucose, donc je fais demi-tour pour chercher un verre d'eau et là je me prend les coureurs et réalisé que je me rajoute de la distance : on ne fait pas demi tour sur un marathon voyons ! J'abandonne l'idée de me rincer les doigts et repars. Et là horreur, les meneurs sont très loin au bout d'un faux plat. Je décide alors de sprinter pour les rattraper (14,5km/h au 18e c'est pure folie pour la suite). Je recolle donc rapidement mais il va falloir que je sois plus vigilant pour la suite.
Le premier semi passe rapidement et c'est parti pour un second tour. Il y a un changement de meneur, Chloé prend sa flamme et accompagne Vincent. Meneurs joyeux qui surveillent bien leur rythme, encouragent et conseillent les marathoniens autour d'eux. Ils sont vraiment bien et mettent en confiance. Arrive le 30e km. Toujours pas de baisse de régime, pas de souffrance, pas d'essoufflement. Je me connais l'inquiétude tourne toujours autour du 35e. Vincent le meneur me dit qu'en principe tout devrai bien se passer, qu'il ne faut plus penser a la course mais regarder autour de soit et profiter. Il n'a pas tord, je discute avec d'autres coureurs. Au 37e mon voisin lâche subitement. Je tente de l'encourager à ne surtout pas lâcher maintenant, mais il insiste sobrement par un "je n'ai plus les jambes", je le quitte et accélèrent de nouveau. Finalement la baisse de régime arrive lors d'une énième relance au 39e. Je décide de lever le pied, j'ai un coup de mou. Je cours toujours mais mon rythme a baissé. Je cogite et n'arrive plus à calculer mon temps, j'ai le sentiment que c'est foutu et que je n'y arriverai pas en moins de 4h00, ce qui me décourage.. Je passe le 40e et me souviens de mes ambitions : au 40e tu lâches les chevaux même si tu es vidé, tu n'as pas le droit de baisser les bras avec une course aussi idéalement menée. Je sais que justement je ne suis pas cuit. La détresse de certain me pousse à me relancer, je veux absolument finir en beauté quitte à m'écrouler. Je n'aurai pas de regrets. Alors j'accélère, j'attaque cette côte dont je ne me souviens pas la longueur, je rate les panneaux d'affichages des derniers km tant la concentration est intense, un type demande combien il reste, une coureuse lui répond 500m ou 1km.. Ce n'est pas pareil me dis-je. Alors je continue et enfin je le vois. Le stade. L'entrée se fait dans un virage sous les acclamations du public, ambiance très "étape du tour de France". En entrant dans le stade je ne comprends pas bien où est l'arrivée, il y a en effet trois arches qui se succèdent espacées de plusieurs longueurs. Alors je fonce, je me suis quand même énormément entrainé sur piste finalement ! L'arche avec le chrono est là, le speaker lance mon nom et prénom, je ne quitte pas les seconde qui s'égrènent mon chrono 3h48'18" (temps officiel), je savoure les applaudissements en approchant de la ligne, lève les bras au ciel, puis lève les yeux au ciel, c'est merveilleux car inespéré et je sais que c'est fini aussi. Je continue cependant de courir jusqu'à la dernière arche puis relâche enfin mon effort. Je marche en chancelant quelque peu et me dirige immédiatement sur les deux meneurs, Chloé et Vincent, pour leur serrer chaleureusement la main et les remercier. Mon temps sera de 3h47'56". Un truc de dingue. Aucune douleur, pas de mur, un coup de fatigue au 39e, puis une relance au 40e, c'est mon meilleur marathon à tous les niveaux. Je croise les coureurs de la pasta party de la veille, un bref échange, puis je récupère une bouteille d'eau, bois un breizh cola pour le réconfort et je vais chercher ma galette saucisse pour me régénérer. Une fois assis à une grande table en bois, je mange complètement épuisé. Il faut savourer l'instant. Puis, le froid aidant -je n'ai pas pris de change- je retourne à l'hôtel pour y prendre une douche (qui avait gardé mon sac et laissé l'accès à deux salles de bain avec serviettes. La classe). Merci à la famille du coureur m'ayant ramené en voiture jusqu'à l'hôtel, c'était particulièrement bienvenu !
La douche me fait un bien fou, en sortant j'interroge un coureur assis par terre qui attend son tour de douche et me dit qu'il a abandonné suite à une blessure. Difficile de réconforter quelqu'un sans sortir les classiques inepties ou maladresses. J'essaye quand même de le conseiller pour le pousser de l'avant mais je ne voudrais pour rien au monde vivre ça. J'espère qu'il se remettra mais je n'en doute pas, il avait l'air d'en vouloir.
Voilà un récit un peu long mais cette course marque une nouvelle étape, avec un vrai chrono dans le sens d'une course menée de A à Z avec stratégie, un record amélioré de plus de 5 mn à la clé, ça parait infime probablement mais pas pour moi. Je passe sous les 3h50, m'approche des 3h45. C'est une belle récompense pour tous ces efforts, tous ces sacrifices, cette abnégation, les railleries et petit commentaires de certains collègues qui me voyaient revenir presque tous les midi de mon entrainement, mais je l'ai fait. Merci à celles et ceux qui m'ont supportés. Merci pour le beau t-shirt, la belle médaille et la galette saucisse !! Bravo Vannes !
par lebull
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- joelDi
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Bravo pour ton RP malgré une prépa un peu chahutée.
par joelDi
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- Cyril27
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Un beau chrono et un RP en prime. Que demande le peuple? Félicitation à toi!
par Cyril27
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- OLF
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- Patrick57
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Superbe !!!
J'ai eu peur lorsque je lisais que tu avais sprinté au 18ème pour rattraper le meneur d'allure ! Je pensais que tu allais le payer plus tard, mais non !
Belle récompense de tes sacrifices et pépins physiques que tu as dû subir peu de temps encore avant la course.
Bravo pour ta course et félicitations pour ce RP !!
Et un grand merci pour ton superbe récit !!
Bonne suite de récup !
J'ai eu peur lorsque je lisais que tu avais sprinté au 18ème pour rattraper le meneur d'allure ! Je pensais que tu allais le payer plus tard, mais non !
Belle récompense de tes sacrifices et pépins physiques que tu as dû subir peu de temps encore avant la course.
Bravo pour ta course et félicitations pour ce RP !!
Et un grand merci pour ton superbe récit !!
Bonne suite de récup !
par Patrick57
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- Vince1987
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Une prépa compliquée, un parcours qui n'a pas l'air facile...et pourtant, tu fait un RP, avec du plaisir et une bonne gestion de course !
Comme dit par Cyril, que demande le peuple ?
Bravo
Comme dit par Cyril, que demande le peuple ?
Bravo
par Vince1987
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