Marathon Nice-Cannes 2016
- lebull
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Une préparation de 11 semaines (4 sorties par semaines) pour un deuxième marathon cette année, après celui de Paris en avril, couru en 4h23. Avant d'entamer mon plan à proprement parlé, j'ai effectué un premier travail de "foncier" avec des sorties courtes de 5, puis 8 puis 10 km. En août j'ai profité de vacances au col de Valouse dans la Drôme pour travailler les côtes et augmenter la charge kilométrique. Puis vint le plan d'entrainement à partir de septembre qui s'est bien déroulé, avec quelques aménagements du fait d'un emploi du temps professionnel et familial chargé.
Nous y voilà donc en ce dimanche 13 novembre. En raison des événements survenus à Nice le 14 juillet, ainsi que la date anniversaire des drames parisiens, le parcours a été modifié. Je me rends donc en navette-bus à l'Allianz Riviera Arena vers 6h30 pour un départ prévu à 8h00. Il y a une bonne ambiance dans l'attente, il fait nuit et particulièrement froid. Je suis là à attendre avec tous ces coureurs venu du monde entier (allemands, suisses, danois, anglais, américains etc.) dans mon petit short fendu les jambes frigorifiées. Il est temps d'enlever le sweat shirt que j'aurai volontiers gardé une heure de plus, mais je le troc contre mon sac poubelle pour regagner le sas des 3h30. Mon objectif est de courir le marathon en moins de 4h avec l'ambition de faire 3h45. Je me place dans le sas 3h30 par choix, pour anticiper un départ un peu lent de ma part,les impondérables etc. Après une attente qui me paraît toujours aussi interminable malgré la bonne volonté du speaker, l'éternel Dominique Chauvellier se vantant de ses derniers chronos, un discours de C. Estrosi et surprise, une Marseillaise balancée à fond dans la sono avec tout le monde qui se met à chanter, on se serait cru aux J.O. petite pensée au passage pour mes amis victimes des attentats du Bataclan le départ est donné. Au bout de 2km première pause pipi, j'y crois pas. Bref, je pars sur un bon rythme, mon bracelet d'allure (3h45) au poignet, j'y vais plutôt doucement. La première partie du parcours n'est faite que de boucles, lacets, aller-retour parfois dans les résidences pavillonnaires, parfois les grandes routes, quelques faux-plats, en fait je ne comprends rien au parcours, je suis bêtement le peloton. Puis tout se dégage et l'on rejoint le bord de mer. Arrêt pipi (encore ??) à hauteur de Cagnes-sur-mer. Tout se passe bien, les km passent, 10e, 15e, je suis dans les temps je rejoins (je ne sais plus quand) le meneur d'allure des 3h45 qui tourne un poil plus vite que le rythme, mais ca me convient parfaitement, le type est particulièrement sympa en plus. Une coureuse de Tours me fait la causette sur plusieurs km, ce qui permet de penser à autre chose qu'à la course, on passe le semi tranquille, je n'y fait même pas attention. Les ravitaillements sont bien doté, je prends à l'arraché en alternance banane, orange, sucre et toujours un gobelet d'eau, que je renverse forcément en partie sur moi. Un coureur me balancera d'ailleurs son gobelet en pleine poire alors qu'il visait la poubelle J'ai fait à nouveau le choix de ne partir sans rien, ni gel, ni bidon, rien. J en'aime pas m'encombrer et je test le marathon avec uniquement les ravitos pour voir si ça fonctionne. L'avantage du marathon de Nice étant qu'il y a des ravitos en eau et épongeage tous les 2,5 km. Aucun risuqe de déshydratation, en principe. Tout va bien jusqu'au 30e, toujours dans la foulée du meneur, malgré un passage en côte au 28e assez rude. Puis soudainement la cata. Suite à un encombrement à un ravito je dois m'arrêter pour prendre un verre d'eau; et là ma jambe gauche au niveau du genou, jusqu'au tibia me lance une douleur dingue et inconnue. Je ne peux plus poser le pied au sol tant la douleur est insupportable. Je vois le meneur partir au loin, je regrette déjà de m'être arrêter, moi qui est pour principe de ne jamais m'arrêter, ni marcher. Qu'à cela ne tienne, je ne vais pas tergiverser, alors je reprends dans la douleur en trottinant en espérant que le muscle, les ligaments se réchauffent, tout rentre dans la normale au bout d'un ou deux km mais rebelote au ravito suivant en pire. Bon je me ménage mentalement, je respire un grand coup et je repars en trottinant, avec en arrière pensée que du négatif : et si je m'étais éclater un muscle ? impossible, un ligament ? impossible, m**de j'ai quoi ? ce passage à vide augmente sans doute le stress et je fatigue, les réserves se sont épuisées et là la galère commence, je cours de travers, la bouche ouverte, je râle, ma moyenne chute dangereusement, impossible de relancer la machine, je désespère, je me fais doubler non stop, je parviens tant bien que mal à me ressaisir sur quelques hectomètres avant de m'effondrer à nouveau. Je vois des gens au sol, j'en vois d'autre qui se tiennent subitement une jambe en hurlant, j'ai peur de défaillir, je me répète les dates de naissances de mes enfants, mon nom, je pense à mes parents, disparus, à tous mes entraînements, je ressuscite peu à peu. Je tire alors parti des conseils que se prodiguent certains coureurs entre-eux, ceux qui crient "on ne lâche rien!", "c'est maintenant que ça se joue", "faut pas lâcher maintenant", ils se parlent entre eux mais je le prends pour moi, je ne sais même plus à quel km je suis, je sais juste que ma moyenne a dégringoler, que j'aurai pu finir en 3h45 mais que c'est foutu. Alors le plan B : finir en moins de 4h, et sur le dernier ravito en boisson, je prends une rasade de coca (à moitié sur le t-shirt) et une gorgée d'eau, je balance le gobelet de rage (il se renverse sur mon entre jambe, la classe) et je pars... en sprint. Je crois qu'à ce niveau je n'étais plus moi-même, je voyais la piste d'athlétisme, mes fractionnés de dingue où j'implosais. Je regarde ma montre je suis sous les 5mn par km, alors je ne lâche plus, je double, ça me gonfle l'orgueil, je me force à ne pas réfléchir juste foncer pour en finir et psychologiquement ça me booste, je me répète "fonce sinon tu regretteras de ne pas l'avoir tenté", 800 m un gars hurle derrière moi "c'est deux tours de pistes les gars", puis rapidement un autre dit : "plus que 300 m" je visualise mon autre piste d'athlétisme, celle de 300 m, facile me force-je à penser... J'approche du tapis bleu et j'harangue la foule avec les bras pour que le public se réveille, et ça se met à hurler et applaudir soudainement, et là c'est fantastique, j'entends crier mon nom, je prends mon pied (c'est le cas de le dire et je passe la ligne en 3h56. Je l'ai fait. Je titube, je suis défoncé, mais c'est génial. La douleur à la jambe gauche revient mais je m'en contrefout, c'est fini, je suis fier. Moi qui suis rapidement déçu de ne pas atteindre le meilleur des objectifs, je me contenterai de cet "exploit" personnel. J'améliore d'une demi-heure mon temps sur marathon. Mon deuxième de l'année. A part les 10 derniers km tout s'est merveilleusement bien passé, c'est bon signe pour l'avenir.
Nous y voilà donc en ce dimanche 13 novembre. En raison des événements survenus à Nice le 14 juillet, ainsi que la date anniversaire des drames parisiens, le parcours a été modifié. Je me rends donc en navette-bus à l'Allianz Riviera Arena vers 6h30 pour un départ prévu à 8h00. Il y a une bonne ambiance dans l'attente, il fait nuit et particulièrement froid. Je suis là à attendre avec tous ces coureurs venu du monde entier (allemands, suisses, danois, anglais, américains etc.) dans mon petit short fendu les jambes frigorifiées. Il est temps d'enlever le sweat shirt que j'aurai volontiers gardé une heure de plus, mais je le troc contre mon sac poubelle pour regagner le sas des 3h30. Mon objectif est de courir le marathon en moins de 4h avec l'ambition de faire 3h45. Je me place dans le sas 3h30 par choix, pour anticiper un départ un peu lent de ma part,les impondérables etc. Après une attente qui me paraît toujours aussi interminable malgré la bonne volonté du speaker, l'éternel Dominique Chauvellier se vantant de ses derniers chronos, un discours de C. Estrosi et surprise, une Marseillaise balancée à fond dans la sono avec tout le monde qui se met à chanter, on se serait cru aux J.O. petite pensée au passage pour mes amis victimes des attentats du Bataclan le départ est donné. Au bout de 2km première pause pipi, j'y crois pas. Bref, je pars sur un bon rythme, mon bracelet d'allure (3h45) au poignet, j'y vais plutôt doucement. La première partie du parcours n'est faite que de boucles, lacets, aller-retour parfois dans les résidences pavillonnaires, parfois les grandes routes, quelques faux-plats, en fait je ne comprends rien au parcours, je suis bêtement le peloton. Puis tout se dégage et l'on rejoint le bord de mer. Arrêt pipi (encore ??) à hauteur de Cagnes-sur-mer. Tout se passe bien, les km passent, 10e, 15e, je suis dans les temps je rejoins (je ne sais plus quand) le meneur d'allure des 3h45 qui tourne un poil plus vite que le rythme, mais ca me convient parfaitement, le type est particulièrement sympa en plus. Une coureuse de Tours me fait la causette sur plusieurs km, ce qui permet de penser à autre chose qu'à la course, on passe le semi tranquille, je n'y fait même pas attention. Les ravitaillements sont bien doté, je prends à l'arraché en alternance banane, orange, sucre et toujours un gobelet d'eau, que je renverse forcément en partie sur moi. Un coureur me balancera d'ailleurs son gobelet en pleine poire alors qu'il visait la poubelle J'ai fait à nouveau le choix de ne partir sans rien, ni gel, ni bidon, rien. J en'aime pas m'encombrer et je test le marathon avec uniquement les ravitos pour voir si ça fonctionne. L'avantage du marathon de Nice étant qu'il y a des ravitos en eau et épongeage tous les 2,5 km. Aucun risuqe de déshydratation, en principe. Tout va bien jusqu'au 30e, toujours dans la foulée du meneur, malgré un passage en côte au 28e assez rude. Puis soudainement la cata. Suite à un encombrement à un ravito je dois m'arrêter pour prendre un verre d'eau; et là ma jambe gauche au niveau du genou, jusqu'au tibia me lance une douleur dingue et inconnue. Je ne peux plus poser le pied au sol tant la douleur est insupportable. Je vois le meneur partir au loin, je regrette déjà de m'être arrêter, moi qui est pour principe de ne jamais m'arrêter, ni marcher. Qu'à cela ne tienne, je ne vais pas tergiverser, alors je reprends dans la douleur en trottinant en espérant que le muscle, les ligaments se réchauffent, tout rentre dans la normale au bout d'un ou deux km mais rebelote au ravito suivant en pire. Bon je me ménage mentalement, je respire un grand coup et je repars en trottinant, avec en arrière pensée que du négatif : et si je m'étais éclater un muscle ? impossible, un ligament ? impossible, m**de j'ai quoi ? ce passage à vide augmente sans doute le stress et je fatigue, les réserves se sont épuisées et là la galère commence, je cours de travers, la bouche ouverte, je râle, ma moyenne chute dangereusement, impossible de relancer la machine, je désespère, je me fais doubler non stop, je parviens tant bien que mal à me ressaisir sur quelques hectomètres avant de m'effondrer à nouveau. Je vois des gens au sol, j'en vois d'autre qui se tiennent subitement une jambe en hurlant, j'ai peur de défaillir, je me répète les dates de naissances de mes enfants, mon nom, je pense à mes parents, disparus, à tous mes entraînements, je ressuscite peu à peu. Je tire alors parti des conseils que se prodiguent certains coureurs entre-eux, ceux qui crient "on ne lâche rien!", "c'est maintenant que ça se joue", "faut pas lâcher maintenant", ils se parlent entre eux mais je le prends pour moi, je ne sais même plus à quel km je suis, je sais juste que ma moyenne a dégringoler, que j'aurai pu finir en 3h45 mais que c'est foutu. Alors le plan B : finir en moins de 4h, et sur le dernier ravito en boisson, je prends une rasade de coca (à moitié sur le t-shirt) et une gorgée d'eau, je balance le gobelet de rage (il se renverse sur mon entre jambe, la classe) et je pars... en sprint. Je crois qu'à ce niveau je n'étais plus moi-même, je voyais la piste d'athlétisme, mes fractionnés de dingue où j'implosais. Je regarde ma montre je suis sous les 5mn par km, alors je ne lâche plus, je double, ça me gonfle l'orgueil, je me force à ne pas réfléchir juste foncer pour en finir et psychologiquement ça me booste, je me répète "fonce sinon tu regretteras de ne pas l'avoir tenté", 800 m un gars hurle derrière moi "c'est deux tours de pistes les gars", puis rapidement un autre dit : "plus que 300 m" je visualise mon autre piste d'athlétisme, celle de 300 m, facile me force-je à penser... J'approche du tapis bleu et j'harangue la foule avec les bras pour que le public se réveille, et ça se met à hurler et applaudir soudainement, et là c'est fantastique, j'entends crier mon nom, je prends mon pied (c'est le cas de le dire et je passe la ligne en 3h56. Je l'ai fait. Je titube, je suis défoncé, mais c'est génial. La douleur à la jambe gauche revient mais je m'en contrefout, c'est fini, je suis fier. Moi qui suis rapidement déçu de ne pas atteindre le meilleur des objectifs, je me contenterai de cet "exploit" personnel. J'améliore d'une demi-heure mon temps sur marathon. Mon deuxième de l'année. A part les 10 derniers km tout s'est merveilleusement bien passé, c'est bon signe pour l'avenir.
par lebull
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- celtics06
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Félicitations,
Tu as réussi à passer sous les 4h malgré tout, belle amélioration.
Sinon j’ai pas du te louper de beaucoup, j’ai vu Slim arriver, mais pas un fou haranguant la foule
Tu as réussi à passer sous les 4h malgré tout, belle amélioration.
Sinon j’ai pas du te louper de beaucoup, j’ai vu Slim arriver, mais pas un fou haranguant la foule
par celtics06
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- lebull
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Merci !
C'est dommage d'avoir raté ce moment ridicule, je crois que j'étais en phase pétage de plombs !!! Pourtant j'avais soigner mon look avec un bandeau éponge bleu-blanc-rouge (assorti à la marseillaise du début de course )
Ça m'aurait fait plaisir de vous rencontrer "en vrai". C'est d'autant plus dommage pour Slim qu'on était apparemment pas loin l'un de l'autre, je suis sûr que ça m'aurait aidé de courir avec quelqu'un à partir du 30e.
C'est dommage d'avoir raté ce moment ridicule, je crois que j'étais en phase pétage de plombs !!! Pourtant j'avais soigner mon look avec un bandeau éponge bleu-blanc-rouge (assorti à la marseillaise du début de course )
Ça m'aurait fait plaisir de vous rencontrer "en vrai". C'est d'autant plus dommage pour Slim qu'on était apparemment pas loin l'un de l'autre, je suis sûr que ça m'aurait aidé de courir avec quelqu'un à partir du 30e.
par lebull
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- celtics06
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- Gold Boarder
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Oui je pense que tu étais juste une vingtaine de secondes derriere lui pendant pas mal de temps.
par celtics06
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- Ernest FP
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- Golden runner's
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salut à toi et félicitation aussi pour ton sub4h.
Déjà tu as mis une grosse claque à ton rp et je pense qu'en gérant bien ta programmation annuelle, en analysant cette course, la cible va être atteinte la prochaine fois.
Déjà tu as mis une grosse claque à ton rp et je pense qu'en gérant bien ta programmation annuelle, en analysant cette course, la cible va être atteinte la prochaine fois.
par Ernest FP
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- undead
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un grand bravo à toi pour ce joli marathon même si les 10 derniers kms ont été durs
on sent cette "fierté" (non mal placé bien sur) d'être aller au bout et avec un joli chrono
avec slim vous n'étiez pas loin c'est clair (vers le semi non?)
on sent cette "fierté" (non mal placé bien sur) d'être aller au bout et avec un joli chrono
avec slim vous n'étiez pas loin c'est clair (vers le semi non?)
par undead
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