Berlin ou l'heure de gloire !
- Kharaez
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Me voici de retour de Berlin avec en tête plein de souvenirs, liés ou non à la course. Notamment, il y a une heure absolument incroyable durant le marathon.
Mais remontons un peu le temps pour donner un peu le contexte. Je suis un peu « maudit » sur le marathon. En 2015, à Paris, après un mur pris au 34è, des douleurs musculaires abdominales au 39è me forcent à marcher pendant les 3 derniers kilomètres. C’est un souvenir assez terrible que celui d’entendre les spectateurs m’encourager à recourir mais en être tout à fait incapable... En 2016, toujours à Paris, c’est l’heure de la revanche : une prépa à 4 séances gros volume à laquelle j’ajoute une ou deux séances hebdomadaires de renfo, le tout avec une hygiène de vie assez sévère en terme d’alimentation et d’abstinence alcoolique. Tout ça pour que 200m après le départ, ces mêmes douleurs abdominales réapparaissent... Et clignotant au 30è. L’échec est encore plus dur à avaler, surtout que je ne comprends pas d’où vient cette gêne si ce n’est du stress lié à la pression que je me suis mis !
La confiance revient un peu en juin avec un gros RP sur semi et derrière il temps de s’attaquer à la préparation du marathon de Berlin. Suite à Paris, je n’ai pas très envie, je dois le reconnaitre, mais bon, je suis inscrit depuis plus d’un an, donc quand faut y aller, faut y aller...
J’aborde la préparation un peu différemment : le programme de course à pied est le même, mais plus de renfo (j’ai simplement pas envie) et je ne refuse plus une bière ou un verre de vin (avec même une très grosse cuite le samedi précédant le week end berlinois...).
La fin du plan est également un peu perturbé par les travaux puis le déménagement dans notre nouvel appartement (j’aurais raté deux sorties)
Et pour couronner le tout, un mal de gorge se déclenche trois jours avant l’épreuve et le nez se bouche complètement le lendemain. J’ai la crève !
Bref, heureusement qu’on part en Allemagne à 10 collègues et qu’on rigole dès l’aéroport, parce que le moral n’est pas au beau fixe de mon côté ! Mais d’un autre côté, cela me met dans un état d’esprit assez détendu, je n’ai plus de pression liée à l’accomplissement d’un résultat devenu inatteignable (3h15)...
Avec tout ça, je ne sais pas trop sur quelle allure partir, surtout que je ne suis pas dans le sas dans lequel je pensais être. En effet, à l’inscription, on donne le temps record et son objectif, et je me suis retrouvé dans le sas 3h30-3h50 correspondant à mon record.
En attendant, on part récupérer nos dossards à l’expo running. Je suis hyper impressionné, l’organisation est super bien rodée, il n’y a pas d’attente. On peut arriver à n’importe quel « guichet » et les bénévoles impriment le dossard à la demande, tout en activant la puce...
Dimanche matin, le réveil sonne à 6h, c’est la 4è nuit pourrie d’affilée, je suis fatigué... La salle du petit déjeuner dans l’hôtel regorge de coureurs. Je passe avec envie devant les pancakes, ce sera pour le lendemain !
Quelques photos plus tard, je me retrouve dans le sas sous le soleil. Je discute avec les collègues et à 9h15 le départ des élites est donné. Encore une fois, l’organisation est top, en 30 minutes, tout le monde est parti (à Paris, il faut une heure) !
Dans ma part je passe la ligne 14 minutes après Bekele et ses potes. Je pars assez tranquillement, surtout parce que je ne peux pas faire autrement, la plupart des gens de mon sas sont sur des bases moins rapides. Ce n’est pas bien grave, vu que je ne sais toujours pas bien comment courir ! Je m’arrête un peu après le premier kilomètre pour faire le dernier pipi et ainsi être sûr que cela ne me dérangera plus après. La promenade dans le Tiergarten est super sympa et on arrive doucement à la fin du bloc de 5 km
5km en 0:23:27" : 4'41"/km - FCMoy 141 (79%), FCMax 170 (95%) un ptit bug cardio…
0,1km en 0:00:29" : 4'51""/km - FCMoy 143 (80%), FCMax 144 (80%)
Me voici déjà au premier ravito. Je le savais déjà, mais ça a tout de même le don de m’énerver (c’est l’un des deux points négatifs de ce marathon), l’eau est servie en gobelet et non en bouteille. Tant pis, je ne vais rien y changer, faut juste anticiper la prise de solide. Donc avant d’arriver sur les tables, j’ingère ma demi barre énergétique fruitée ( www.overstims.com/BARRE-FRUITEE-boite pour ceux que cela intéresse), j’attrape un verre, je ralentis à peine, évidemment il y a beaucoup de perte, mais cela suffit à faire passer le côté très sucré de la barre.
Ces 5 premiers kilomètres m’ont mis en jambe et je décide de repasser sur l’allure travaillée à l’entrainement, donc les 5 suivants devront être fait en 23’. Cela est à présent possible, le flot des coureurs s’est fluidifié. Le kilomètre 7 est marqué par ZE faux plat montant de la course et encore, rien de monstrueux. Il y a du monde partout et très régulièrement, des groupes de musique ou des fanfares jouent pour encourager les courageux. Après le deuxième ravitaillement, je passe au 10 kilomètres. Une autre différence avec Paris, c’est qu’à partir de ce moment, les ravitaillements en eau sont situés tous les 2.5 km, et ça, j’aime ! Ca contrebalance l’inconvénient des gobelets !
5km en 0:23:00" : 4'35"/km - FCMoy 144 (80%), FCMax 147 (82%)
0,05km en 0:00:13" : 4'24"/km - FCMoy 144 (80%), FCMax 145 (81%)
Ça fait un peu plus que 23’ pour les 5 km, mais je suis loin de m’en formaliser, je profite de la course plus qu’autre chose. Je tape dans les mains des enfants, j’applaudis ou lève le pouce les gens qui font de la musique. Pour l’instant c’est une belle balade dominicale ! On ne passe pas très loin de l’Alexander Platz et de sa tour de la télévision puis dans la Karl Marx Allee, témoin de l’ex-Berlin Est et son architecture assez austère très « RDA ». C’est d’autant plus flagrant que le reste de la ville a complètement changé et s’est beaucoup modernisé depuis la dernière fois que j’étais venu. C’était à l’occasion d’un voyage de classe en fin de première en 1998 et Berlin était alors complètement en travaux !
Les kilomètres continuent à défiler et le point chronométrique du km 15 livre son verdict :
5km en 0:23:10" : 4'38"/km - FCMoy 142 (79%), FCMax 146 (82%)
0,04km en 0:00:14" : 5'20"/km - FCMoy 141 (79%), FCMax 142 (79%)
Je continue à traverser les différents quartiers de Berlin : Neukölln, Kreuzberg... Un peu comme à New York, la ville a beaucoup de visages, les décors changent beaucoup avec les quartiers. A ce stade du récit, je me rends compte que j’écris beaucoup sur le décor et très peu sur les sensations. C’est somme toute assez logique, puisque ça va bien, et comme ça va bien, toute cette première partie est l’ « échauffement ». Le passage au km 20 montre une petite accélération que je crois assez involontaire...
5km en 0:22:47" : 4'33"/km - FCMoy 145 (81%), FCMax 150 (84%)
0,06km en 0:00:16" : 4'23"/km - FCMoy 147 (82%), FCMax 148 (83%)
Peu après, je passe sous l’arche du semi, c’est la première fois que je regarde le temps global, et cela me donne 1h38’30’’. J’avais jusque-là eu l’impression d’être très loin de mes allures d’entrainement, d’être vraiment en mode promenade et je réalise à ce moment que je suis sur les bases de 3h17. C’est assez vertigineux...
Je ne fais le lien qu’en écrivant ces lignes, mais peut être que ça m’a remis un peu de pression du résultat car, un peu plus loin, les prémices de mes fameuses douleurs abdominales apparaissent... On est au kilomètre 24 et je me dis que c’est trop tôt et que, décidemment, je suis maudit... Je repense alors à ce que m’a dit mon amoureuse avant que je parte : « Si tu as mal, tu t’arrêtes, tu reprends ton souffle et tu repars ». Je n’ai pas grand-chose à perdre à essayer, sauf que dans un premier temps, je tente de ne pas m’arrêter, juste de bien respirer, profondément. Et le phénomène qui avait pourri mes deux premiers marathons passe en 500 mètres... Incroyable... Il est vrai que je respire mal, car pas assez, quand je fais du sport, on me l’a déjà dit !
Cela m’amène au 25è kilomètre.
5km en 0:23:11" : 4'38"/km - FCMoy 147 (82%), FCMax 153 (85%)
0,06km en 0:00:17" : 4'54"/km - FCMoy 142 (79%), FCMax 144 (80%)
Et là commence une heure hors du temps... A partir du moment où la gêne est passée, j’entre dans un état d’euphorie inconnu jusqu’ici. A l’inverse de la première partie du marathon, je ne saurais plus décrire le décor, je ne vois plus rien qui ne soit pas sur la route, j’entre dans une bulle. Il y a dû y avoir une grosse libération d’endorphine, parce que les pensées positives se sont enchaînées... Mon amoureuse, la famille, un truc à la con qui m’a fait rire la veille ou il y a 5 ans... Certaines font couler quelques larmes, mais on ne peut pas parler de tristesse. Pendant ce temps, les jambes tournent toutes seules !
Quand mon esprit revient à la course, c’est pour me visualiser à l’arrivée en ayant maintenu l’allure jusqu’au bout !
Passage au 30è
5km en 0:23:06" : 4'37""/km - FCMoy 148 (83%), FCMax 154 (86%)
0,07km en 0:00:19" : 4'30"/km - FCMoy 148 (83%), FCMax 149 (83%)
Passage au 35è (bloc de 5 km le plus rapide. Si celle-là, on me l’avait raconté avant la course, j’aurais bien ri...)
5km en 0:22:43" : 4'32"/km - FCMoy 153 (85%), FCMax 156 (87%)
0,06km en 0:00:19" : 4'51"/km - FCMoy 154 (86%), FCMax 154 (86%)
Je n’arrête pas de me dire que ça va être bientôt la guerre, mais ça reste « facile » ! 36... 37... 38... Je me mets à rêver d’un negative split grâce à la relative lenteur du premier tronçon de course...
Et tout à coup, quelque part entre les panneaux 39 et 40, plus rien… Plus d’essence... Je commence à voir des étoiles et ressens un début d’envie de vomir, je m’arrête net, puis je marche quelque pas pour reprendre mes esprits. Je me dis intérieurement que non, cette fois-ci, je ne marcherai pas. Cette fois-ci, je n’ai pas de douleur insupportable au ventre, j’ai « juste » mal aux jambes. Et ça, c’est normal. Alors non, je ne marcherai pas. Même si ça ne va pas vite, je vais courir ! Et je passe le 40è en trottant...
5km en 0:24:19" : 4'51"/km - FCMoy 151 (84%), FCMax 156 (87%)
0,05km en 0:00:24" : 7'41"/km - FCMoy 139 (78%), FCMax 141 (79%)
Les deux derniers kilomètres sont faits au ralenti, je regarde surtout mes chaussures parce qu’on me dépasse de toute part. Pendant 39 km, je n’ai fait que doubler et là, c’est clairement le contraire... C’est long... Et cette porte de Brandebourg qui n’apparait jamais... Si ! Ça y est, on a tourné à gauche dans Unter den Linden, la porte est là, à 7 ou 800m, mais que c’est long d’y arriver... Je la passe et là on peut voir l’arche « Ziel ». Pendant ces 300 mètres, je profite de l’instant, la foule est très dense et assez bruyante, quel moment incroyable !
2,13km en 0:12:45" : 5'58"/km - FCMoy 139 (78%), FCMax 142 (79%)
Je passe donc la ligne en 3h20’56”, pas vraiment déçu d’être au-dessus des 3h20, mais plutôt content d’être sous les 3h21...
Et surtout, même si les trois derniers kilos ont été compliqués, quel pied pendant une heure !
Comme déjà écrit, l’orga est plutôt bien huilée, il y a juste deux choses pas terribles : les gobelets et le fait que le Tshirt de finisher soit payant. A 140€ l’inscription, c’est un tout petit peu mesquin...
Mais ça reste globalement un très chouette terrain de jeu et ça restera mon premier marathon couru
Mais remontons un peu le temps pour donner un peu le contexte. Je suis un peu « maudit » sur le marathon. En 2015, à Paris, après un mur pris au 34è, des douleurs musculaires abdominales au 39è me forcent à marcher pendant les 3 derniers kilomètres. C’est un souvenir assez terrible que celui d’entendre les spectateurs m’encourager à recourir mais en être tout à fait incapable... En 2016, toujours à Paris, c’est l’heure de la revanche : une prépa à 4 séances gros volume à laquelle j’ajoute une ou deux séances hebdomadaires de renfo, le tout avec une hygiène de vie assez sévère en terme d’alimentation et d’abstinence alcoolique. Tout ça pour que 200m après le départ, ces mêmes douleurs abdominales réapparaissent... Et clignotant au 30è. L’échec est encore plus dur à avaler, surtout que je ne comprends pas d’où vient cette gêne si ce n’est du stress lié à la pression que je me suis mis !
La confiance revient un peu en juin avec un gros RP sur semi et derrière il temps de s’attaquer à la préparation du marathon de Berlin. Suite à Paris, je n’ai pas très envie, je dois le reconnaitre, mais bon, je suis inscrit depuis plus d’un an, donc quand faut y aller, faut y aller...
J’aborde la préparation un peu différemment : le programme de course à pied est le même, mais plus de renfo (j’ai simplement pas envie) et je ne refuse plus une bière ou un verre de vin (avec même une très grosse cuite le samedi précédant le week end berlinois...).
La fin du plan est également un peu perturbé par les travaux puis le déménagement dans notre nouvel appartement (j’aurais raté deux sorties)
Et pour couronner le tout, un mal de gorge se déclenche trois jours avant l’épreuve et le nez se bouche complètement le lendemain. J’ai la crève !
Bref, heureusement qu’on part en Allemagne à 10 collègues et qu’on rigole dès l’aéroport, parce que le moral n’est pas au beau fixe de mon côté ! Mais d’un autre côté, cela me met dans un état d’esprit assez détendu, je n’ai plus de pression liée à l’accomplissement d’un résultat devenu inatteignable (3h15)...
Avec tout ça, je ne sais pas trop sur quelle allure partir, surtout que je ne suis pas dans le sas dans lequel je pensais être. En effet, à l’inscription, on donne le temps record et son objectif, et je me suis retrouvé dans le sas 3h30-3h50 correspondant à mon record.
En attendant, on part récupérer nos dossards à l’expo running. Je suis hyper impressionné, l’organisation est super bien rodée, il n’y a pas d’attente. On peut arriver à n’importe quel « guichet » et les bénévoles impriment le dossard à la demande, tout en activant la puce...
Dimanche matin, le réveil sonne à 6h, c’est la 4è nuit pourrie d’affilée, je suis fatigué... La salle du petit déjeuner dans l’hôtel regorge de coureurs. Je passe avec envie devant les pancakes, ce sera pour le lendemain !
Quelques photos plus tard, je me retrouve dans le sas sous le soleil. Je discute avec les collègues et à 9h15 le départ des élites est donné. Encore une fois, l’organisation est top, en 30 minutes, tout le monde est parti (à Paris, il faut une heure) !
Dans ma part je passe la ligne 14 minutes après Bekele et ses potes. Je pars assez tranquillement, surtout parce que je ne peux pas faire autrement, la plupart des gens de mon sas sont sur des bases moins rapides. Ce n’est pas bien grave, vu que je ne sais toujours pas bien comment courir ! Je m’arrête un peu après le premier kilomètre pour faire le dernier pipi et ainsi être sûr que cela ne me dérangera plus après. La promenade dans le Tiergarten est super sympa et on arrive doucement à la fin du bloc de 5 km
5km en 0:23:27" : 4'41"/km - FCMoy 141 (79%), FCMax 170 (95%) un ptit bug cardio…
0,1km en 0:00:29" : 4'51""/km - FCMoy 143 (80%), FCMax 144 (80%)
Me voici déjà au premier ravito. Je le savais déjà, mais ça a tout de même le don de m’énerver (c’est l’un des deux points négatifs de ce marathon), l’eau est servie en gobelet et non en bouteille. Tant pis, je ne vais rien y changer, faut juste anticiper la prise de solide. Donc avant d’arriver sur les tables, j’ingère ma demi barre énergétique fruitée ( www.overstims.com/BARRE-FRUITEE-boite pour ceux que cela intéresse), j’attrape un verre, je ralentis à peine, évidemment il y a beaucoup de perte, mais cela suffit à faire passer le côté très sucré de la barre.
Ces 5 premiers kilomètres m’ont mis en jambe et je décide de repasser sur l’allure travaillée à l’entrainement, donc les 5 suivants devront être fait en 23’. Cela est à présent possible, le flot des coureurs s’est fluidifié. Le kilomètre 7 est marqué par ZE faux plat montant de la course et encore, rien de monstrueux. Il y a du monde partout et très régulièrement, des groupes de musique ou des fanfares jouent pour encourager les courageux. Après le deuxième ravitaillement, je passe au 10 kilomètres. Une autre différence avec Paris, c’est qu’à partir de ce moment, les ravitaillements en eau sont situés tous les 2.5 km, et ça, j’aime ! Ca contrebalance l’inconvénient des gobelets !
5km en 0:23:00" : 4'35"/km - FCMoy 144 (80%), FCMax 147 (82%)
0,05km en 0:00:13" : 4'24"/km - FCMoy 144 (80%), FCMax 145 (81%)
Ça fait un peu plus que 23’ pour les 5 km, mais je suis loin de m’en formaliser, je profite de la course plus qu’autre chose. Je tape dans les mains des enfants, j’applaudis ou lève le pouce les gens qui font de la musique. Pour l’instant c’est une belle balade dominicale ! On ne passe pas très loin de l’Alexander Platz et de sa tour de la télévision puis dans la Karl Marx Allee, témoin de l’ex-Berlin Est et son architecture assez austère très « RDA ». C’est d’autant plus flagrant que le reste de la ville a complètement changé et s’est beaucoup modernisé depuis la dernière fois que j’étais venu. C’était à l’occasion d’un voyage de classe en fin de première en 1998 et Berlin était alors complètement en travaux !
Les kilomètres continuent à défiler et le point chronométrique du km 15 livre son verdict :
5km en 0:23:10" : 4'38"/km - FCMoy 142 (79%), FCMax 146 (82%)
0,04km en 0:00:14" : 5'20"/km - FCMoy 141 (79%), FCMax 142 (79%)
Je continue à traverser les différents quartiers de Berlin : Neukölln, Kreuzberg... Un peu comme à New York, la ville a beaucoup de visages, les décors changent beaucoup avec les quartiers. A ce stade du récit, je me rends compte que j’écris beaucoup sur le décor et très peu sur les sensations. C’est somme toute assez logique, puisque ça va bien, et comme ça va bien, toute cette première partie est l’ « échauffement ». Le passage au km 20 montre une petite accélération que je crois assez involontaire...
5km en 0:22:47" : 4'33"/km - FCMoy 145 (81%), FCMax 150 (84%)
0,06km en 0:00:16" : 4'23"/km - FCMoy 147 (82%), FCMax 148 (83%)
Peu après, je passe sous l’arche du semi, c’est la première fois que je regarde le temps global, et cela me donne 1h38’30’’. J’avais jusque-là eu l’impression d’être très loin de mes allures d’entrainement, d’être vraiment en mode promenade et je réalise à ce moment que je suis sur les bases de 3h17. C’est assez vertigineux...
Je ne fais le lien qu’en écrivant ces lignes, mais peut être que ça m’a remis un peu de pression du résultat car, un peu plus loin, les prémices de mes fameuses douleurs abdominales apparaissent... On est au kilomètre 24 et je me dis que c’est trop tôt et que, décidemment, je suis maudit... Je repense alors à ce que m’a dit mon amoureuse avant que je parte : « Si tu as mal, tu t’arrêtes, tu reprends ton souffle et tu repars ». Je n’ai pas grand-chose à perdre à essayer, sauf que dans un premier temps, je tente de ne pas m’arrêter, juste de bien respirer, profondément. Et le phénomène qui avait pourri mes deux premiers marathons passe en 500 mètres... Incroyable... Il est vrai que je respire mal, car pas assez, quand je fais du sport, on me l’a déjà dit !
Cela m’amène au 25è kilomètre.
5km en 0:23:11" : 4'38"/km - FCMoy 147 (82%), FCMax 153 (85%)
0,06km en 0:00:17" : 4'54"/km - FCMoy 142 (79%), FCMax 144 (80%)
Et là commence une heure hors du temps... A partir du moment où la gêne est passée, j’entre dans un état d’euphorie inconnu jusqu’ici. A l’inverse de la première partie du marathon, je ne saurais plus décrire le décor, je ne vois plus rien qui ne soit pas sur la route, j’entre dans une bulle. Il y a dû y avoir une grosse libération d’endorphine, parce que les pensées positives se sont enchaînées... Mon amoureuse, la famille, un truc à la con qui m’a fait rire la veille ou il y a 5 ans... Certaines font couler quelques larmes, mais on ne peut pas parler de tristesse. Pendant ce temps, les jambes tournent toutes seules !
Quand mon esprit revient à la course, c’est pour me visualiser à l’arrivée en ayant maintenu l’allure jusqu’au bout !
Passage au 30è
5km en 0:23:06" : 4'37""/km - FCMoy 148 (83%), FCMax 154 (86%)
0,07km en 0:00:19" : 4'30"/km - FCMoy 148 (83%), FCMax 149 (83%)
Passage au 35è (bloc de 5 km le plus rapide. Si celle-là, on me l’avait raconté avant la course, j’aurais bien ri...)
5km en 0:22:43" : 4'32"/km - FCMoy 153 (85%), FCMax 156 (87%)
0,06km en 0:00:19" : 4'51"/km - FCMoy 154 (86%), FCMax 154 (86%)
Je n’arrête pas de me dire que ça va être bientôt la guerre, mais ça reste « facile » ! 36... 37... 38... Je me mets à rêver d’un negative split grâce à la relative lenteur du premier tronçon de course...
Et tout à coup, quelque part entre les panneaux 39 et 40, plus rien… Plus d’essence... Je commence à voir des étoiles et ressens un début d’envie de vomir, je m’arrête net, puis je marche quelque pas pour reprendre mes esprits. Je me dis intérieurement que non, cette fois-ci, je ne marcherai pas. Cette fois-ci, je n’ai pas de douleur insupportable au ventre, j’ai « juste » mal aux jambes. Et ça, c’est normal. Alors non, je ne marcherai pas. Même si ça ne va pas vite, je vais courir ! Et je passe le 40è en trottant...
5km en 0:24:19" : 4'51"/km - FCMoy 151 (84%), FCMax 156 (87%)
0,05km en 0:00:24" : 7'41"/km - FCMoy 139 (78%), FCMax 141 (79%)
Les deux derniers kilomètres sont faits au ralenti, je regarde surtout mes chaussures parce qu’on me dépasse de toute part. Pendant 39 km, je n’ai fait que doubler et là, c’est clairement le contraire... C’est long... Et cette porte de Brandebourg qui n’apparait jamais... Si ! Ça y est, on a tourné à gauche dans Unter den Linden, la porte est là, à 7 ou 800m, mais que c’est long d’y arriver... Je la passe et là on peut voir l’arche « Ziel ». Pendant ces 300 mètres, je profite de l’instant, la foule est très dense et assez bruyante, quel moment incroyable !
2,13km en 0:12:45" : 5'58"/km - FCMoy 139 (78%), FCMax 142 (79%)
Je passe donc la ligne en 3h20’56”, pas vraiment déçu d’être au-dessus des 3h20, mais plutôt content d’être sous les 3h21...
Et surtout, même si les trois derniers kilos ont été compliqués, quel pied pendant une heure !
Comme déjà écrit, l’orga est plutôt bien huilée, il y a juste deux choses pas terribles : les gobelets et le fait que le Tshirt de finisher soit payant. A 140€ l’inscription, c’est un tout petit peu mesquin...
Mais ça reste globalement un très chouette terrain de jeu et ça restera mon premier marathon couru
par Kharaez
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- dule66
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- Golden runner's
- Messages : 4432
- Remerciements reçus 774
Merci pour ce super CR !
Et bravo pour cette belle course !
ça m'a mis la chair de poule
Comme quoi il se passe tellement de choses dans la tête, c'est fou !! Finalement, il ne te faut pas un poil de pression, toi, cool cool et tout va bien Heureusement pour toi, le mur (à Berlin y'a encore un mur....) est arrivé bien tardivement !!
Suis bien contente pour toi, c'est un très joli résultat, une bien belle aventure !!
Bravo !!
Et bravo pour cette belle course !
ça m'a mis la chair de poule
Comme quoi il se passe tellement de choses dans la tête, c'est fou !! Finalement, il ne te faut pas un poil de pression, toi, cool cool et tout va bien Heureusement pour toi, le mur (à Berlin y'a encore un mur....) est arrivé bien tardivement !!
Suis bien contente pour toi, c'est un très joli résultat, une bien belle aventure !!
Bravo !!
par dule66
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- Kodama
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- Remerciements reçus 223
Bravo pour ton marathon !
Tu m'as presque donné envie d'en faire un avec ton moment hors du temps !
Tu m'as presque donné envie d'en faire un avec ton moment hors du temps !
par Kodama
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- kamoulox69
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- Remerciements reçus 553
Merci pour le CR et content que tu aies pu aller au bout (j'avais été très déçu pour toi à Paris)
J'ai bien aimé le moment d'euphorie (j'appelle ça une "enflammade" ) ... très instructif
J'ai bien aimé le moment d'euphorie (j'appelle ça une "enflammade" ) ... très instructif
par kamoulox69
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- Judas68fr
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- Messages : 2076
- Remerciements reçus 448
merci pour le CR Khara! Effectivement, c'est rigolo cette heure d'euphorie que tu as vécu! Surement les endorphines en effet!
En tout cas felicitations pour ton premier marathon effectué dans de bonnes conditions! Pour le muret à la fin, fallait bien que tu t'en prennes un, juste pour que tu puisse l'avoir vécu une fois et mettre ça derrière toi!
Une question sur l'alimentation: tu ne t'es alimenté qu'une seule fois? (la barre de céréales dont tu parles) Ca pourrait pas venir de ça ton coup de mou sur les 3 derniers km?
Sub 3h21 c'est une marque deja bien sympa, c'est deja bien plus coherent avec l'ensemble de tes résultats!
Tu as quoi en ligne de mire maintenant? (Apres la recuperation bien sur!)
En tout cas felicitations pour ton premier marathon effectué dans de bonnes conditions! Pour le muret à la fin, fallait bien que tu t'en prennes un, juste pour que tu puisse l'avoir vécu une fois et mettre ça derrière toi!
Une question sur l'alimentation: tu ne t'es alimenté qu'une seule fois? (la barre de céréales dont tu parles) Ca pourrait pas venir de ça ton coup de mou sur les 3 derniers km?
Sub 3h21 c'est une marque deja bien sympa, c'est deja bien plus coherent avec l'ensemble de tes résultats!
Tu as quoi en ligne de mire maintenant? (Apres la recuperation bien sur!)
par Judas68fr
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- secalex
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- Remerciements reçus 1203
Un grand bravo à toi pour cette très jolie marque.
Très content que tu aies pu enfin obtenir une marque significative sur la distance reine.
Merci pour le CR et récupère bien.
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par secalex
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