Les Templiers : Monna Lisa .... que dire ?
- bouchon78
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Les Templiers : Monna Lisa .... que dire ? a été créé par bouchon78
Posted il y a 9 ans 3 semaines #390661
MAGIQUE, il n'y a pas d'autres mots.
je n'ai pas l'habitude de faire de CR mais là je ne peux pas m'en empecher. C'est la 1 ère fois que je me lançais sur cette distance, et sur dénivelé, c'était l'inconnu, mais bizarrement peu voir pas d'appréhension. peut etre un peu d'inconscience ?
Alors j'ai envie de partager, merci à ceux qui auront le courage d'aller jusqu'au bout, je crois que c'est un peu long
Avant la course
Tout commence jeudi matin, lever 5h du mat. Toutes nos affaires sont prêtes, nous avons tout bien préparé la veille, comme de bons élève . Départ à 5h45, direction Millau. Nous sommes un groupe de 5, 3 sur l’Intégrale le vendredi et 2 sur la Monna Lisa le samedi. Trajet sans difficulté, pas de circulation, l'ambiance dans la voiture est au beau fixe, nous avons la patate et une grosse envie d'en découdre avec nos courses respectives.
Le vendredi debout 5h du mat, je suis chauffeur et supporter avec ma copine (nous ne courons que le lendemain). Une superbe journée d’encouragements, de support, de hurlement nous attend. Je sais que la journée sera chargée et d’après nos coureurs, bien qu’ils soient ravis d’avoir des supporters, ils pensent que la veille d’une course ce n’est pas très raisonnable de se dépenser comme ça. Ils ont certainement raison, mais c’est tellement bien, tellement bon pour le moral et cette impression de partager la course avec eux …. Non franchement je ne regrette rien et tanpis pour demain.
Samedi : Monna Lisa – 28 km 1060D+/1030D-
Je n’ai pas très bien dormi, mon petit mari non plus, l’intégrale a laissé des traces.
Le départ étant à 11h45, cela nous laisse le temps de petit déjeuner tranquillement.
Départ à 11h de l’hôtel pour nous rendre sur le site du départ. Nous rejoignons nos 3 copines. Les 2 qui ont couru l’intégrale sont peu cassées mais ont la banane. Nous nous installons dans le SAS, échauffement sur place, on saute, on fait des montées de genoux et on bugle … surtout . Je suis ravie d’être là, je sais que cela ne sera pas facile, l’absence de bonne préparation et la fatigue accumulée ne vont pas rendre les choses faciles mais je m’en moque, j’ai décidé de me faire une course plaisir et quand la fatigue arrivera ou la souffrance ou les crampes que sais-je, on verra. J’ai bien mémorisé le parcours, le dénivelé ; je sais où sont les difficultés. C’est la première fois que je me lance sur cette distance en trail, je ne suis jamais allée au-delà de 23km et encore pas avec un tel dénivelé. J’ai repris tous les trails que j’avais faits et essayé d’extrapoler. Il semble que 5h soit raisonnable, mais le finir est mon 1er objectif, et en moins de 5h le 2d. Mon rêve secret 4h30, mais cela voudrait dire plus de 6km/h et avec le profil de course, il faudrait que je coure « assez » vite sur les portions vallonnées, donc je n’y crois pas trop et je ne veux pas me mettre la pression.
Comme dab 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 et PAN il est 11h50 ça y est le départ est donné, c’est parti. On marche jusqu’à l’arche de départ, ça bouchonne un peu mais rien d’étonnant. Ca crie de partout, on ne sait pas si ce sont les coureurs ou les supporters qui font le plus de bruit mais c’est magique.
Ma copine de course est plus rapide que moi, je l’ai vraiment constaté lors des qqes entrainements avec elle. Je sais que je ne dois pas essayer de la suivre au risque de me griller.
Les 2 premiers kms sont en léger faux plat montant, nous papotons en courant, les jambes ont l’air d’aller mais mon camel bag me gêne, j’ai mis 2l d’eau, je n’aurais pas dû je le sens et ça me pèse. Nous allons arriver à la première difficulté la montée vers le Causse Noir, petit coup d’œil sur le Garmin, aie aie aie nous sommes à 10.5 km/h c’est beaucoup trop rapide. Je voulais me servir des 2 premiers kilos pour m’échauffer, je n’avais pas prévu de les faire à cette allure, je signale à ma copine de course que je vais ralentir, petit tape dans le dos, gros sourire et elle s’envole . Que sa bonne humeur est communicative !
Nous voilà arrivés en bas de cette fameuse bosse des Templiers (terrible mais large pour fluidifier le peloton comme y disent). Comme je manque de km dans les jambes et que je n’ai fait que très peu de travail de côtes, ma stratégie de course est assez simple : marcher dans les montées, courir sur le plat, et si possible dans les descentes (je constaterai plus tard que c’est finalement bien difficile). Nous sommes partis pour 2km à 8% suivis de 1.5 km à 22% (oui oui vous avez bien lu : 22%). Pas grand-chose à dire, je me concentre pour avoir un pas régulier, bien respirer/souffler et ne pas trop me pencher en avant. J’appuie bien sur les quadris avec les mains pour essayer de les soulager. Sur la première partie de la montée ça passe assez bien, mais sur la 2de partie, le chemin est beaucoup plus accidenté, pierres, racines, rochers et devers empêche le pas régulier. Au bout de 50mn de montée nous sommes enfin arrivés en haut. Petit coup d’œil à la montre, je suis en avance sur le temps de passage prévu … cool.
Nous arrivons sur une longue piste sablonneuse, sur le profil ça avait l’air assez plat mais en fait c’est vallonné, ça tourne, ça monte et ça descend, pas beaucoup à chaque fois mais suffisamment pour casser le rythme. Je continue mon petit bonhomme de chemin en pensant à ma copine qui doit être loin devant moi quand d’un seul coup je la vois me doubler. Elle ne s’était même pas rendu compte qu’elle me dépassait. Je suis surprise de la voir, je ne me souviens pas de l’avoir dépassée, en fait elle a fait une halte technique. Ceci explique cela. Elle veut m’emmener avec elle, mais non non je m’en tiens à ma feuille de route, la route est encore longue jusqu’à l’arrivée il reste encore 20km ! Je la laisse donc partir, et je me remets dans ma petite bulle, toujours aussi ravie d’être là.
Je commence à bien récupérer de la montée, je suis confiante pour la suite.
KM13 un signaleur m’informe que le ravito est dans 400m. Je sais que le fan club sera là. Je tourne et oui, au détour du chemin je vois 3 bouilles hilares qui crient des encouragements tonitruants. Je vais jusqu’au ravito, je bois 1 verre d’eau et je retourne sur mes pas pour aller leur dire qqes mots. Là je me fais gentiment incendier : « mais qu’est-ce que tu fais c’est de l’autre côté, allez file », mais non moi j’ai envie de les voir, de leur parler et puis je n’arrive pas à attraper ma pompote dans mon sac. Mon petit mari vient à mon secours, les 2 autres me boostent, me pressent de repartir mais : « eh …. On n’est pas aux pièces, c’est un trail ». Les gens autour de nous se marrent, comme nous 4. Je me sens bien, toujours dans mon état de ravissement (qui se détériorera qqes kms plus loin) et je prends mon temps. Bon il faut repartir, cela fait 2mn que je suis là et il reste encore 15km, et comme j’apprends que ma copine est passée avec seulement 3mn d’avance sur moi ça me booste. Avec mon allure de sénateur, me voilà repartie.
Dans 2km c’est LA descente (2km à + de 16%). Je trottine, je discute avec une coureuse qui est comme moi V2, on plaisante et comme elle court à la même vitesse nous restons ensemble.
KM14 : j’arrive enfin en haut de la descente pour tomber nez à nez avec ma copine de course qui se débat avec ses bâtons. Tiens finalement, je n’ai pas tant trainé que ça ! Je calcule rapidement, et je m’aperçois que j’ai plus + de 20minutes d’avance sur mes prévisions. Elle me dit : « tu m’attends », bah bien sur quelle question. Le signaleur nous dit de faire attention dans la descente, il y a eu 2 blessés par chute. Oups ça refroidit un peu, mais il vaut mieux le savoir pour faire attention.
Je passe devant, j’ai peur de tomber et de m’embrocher sur ses bâtons ! J’aborde la descente, je me retrouve derrière un groupe qui ne va pas à mon rythme mais pas possible de doubler. Je ronge mon frein et je finis par trouver un endroit, et ils me laissent très gentiment passer. Tout déroule bien, ça passe super bien et je me fais vraiment plaisir dans cette descente.
KM16 : on arrive en bas, 200m de plat, petit virage à droite et direct la dernière grosse difficulté : on prend 300m de D+ en 1.8 km, aie aie ça va piquer. Faut prendre son mal en patience et grimper, pas d’autre solution. Eh bien je confirme ça pique, je suis montée doucement à 3km/h mais plutôt contente car j’avais prévu de monter à 2.5 km/h, c’est toujours ça de gagné.
KM 17.8 Ca y est nous avons fait le plus dur. Ca c'est fait, nous arrivons sur un faux plat montant en corniche avec une bien jolie vue. Je décide de marcher un peu pour récupérer et profiter du moment, c’est dommage le temps est nuageux cela gâche un peu le paysage. Bon assez trainé, je repars en trottinant, ma copine est derrière moi, et je veux absolument arriver avant elle au ravito. Comme elle est passée avant moi au ravito précédent, notre fan club s’attend à la voir devant, je veux les surprendre en arrivant en 1er. Elle me dira après, qu’elle c’était le contraire, elle voulait absolument me rattraper. De la saine émulation, qui tire tout le monde vers le haut, trop top.
KM 19 c’est le ravito, le fan club est là et je suis …. devant . Je suis fière de moi (ça ne mange pas de pain ). J’ai récupéré de la montée, et je suis encore assez fraiche, je soigne ma foulée, j’accélère un peu, je veux les impressionner. Je vois bien la surprise sur leurs têtes YEHHHHHHH, c’est qui la warrior ?
Ce sont ces petites victoires qui donnent la pêche. Je file au ravito, je sais qu’il me faut boire et manger, il y a encore 9km avec quelques petits raidillons, mais surtout les 3,5km de descente bien technique. Je prends mon temps, mais je n’arrive pas à manger, mon estomac refuse toute nourriture solide. Je prends donc 2 coca. Je vois ma copine de course arriver, elle se ravitaille alors je l’attends et nous papotons. Nous avons un bel esprit d’équipe. Nous repartons ensemble.
Là je commets une erreur, la suivre sur le plat. Nous sommes à plus de 10km/h mais à ce stade de la course c’est trop rapide pour moi, je ne peux pas suivre. Je lâche au bout de 1km et lui dit de ne pas m’attendre et de filer. Entre le KM21 et le KM 22, j’ai un coup de moins bien, je dois marcher de temps en temps, et j’ai un peu la tête qui tourne. Je m’assois pour boire, un monsieur s’arrêtera d’ailleurs pour me demander si tout va bien. Oui … oui, j’avais juste soif, je ne lui dit pas que j’ai la tête qui tourne un peu. Je sais que je risque de manquer de sucre, mais je n’y peux plus rien. A ce moment-là, je prends un peu peur aussi parce que je vais rentrer dans l’inconnu, je ne suis jamais allée aussi loin en trail. Et si j’avais atteint ma limite ? Je sais que ma prépa n’a pas été correcte, et que je manque de kilomètres. C’est fou comme en l’espace de 2kms, on passe d’un bon état à un état fatigué. Je me motive, je suis en avance sur mes prévisions, et finalement je n’ai mal nul part …. Même pas mal . C’est juste un petit coup de moins bien, alors je repars.
KM 22 on rentre sur un faux plat montant (env 3%) pendant un peu plus de 2kms qui nous amenera gentiment à la grotte du hibou. Je trottine et petit à petit, je récupère. Un petit raidillon, et en haut le fan club est là, comme ça fait du bien. On m’annonce que ma copine est juste 150m devant moi, mais je ne l’entends pas ou je ne percute pas. Dommage si j’avais entendu j’aurais accéléré. Il reste une dernière montée pour arriver à la grotte du hibou, puis après c’est la descente sur MILLAU 3.5 km de descente à 16%. J’espère que les quadris vont répondre présents. Je calcule rapidement et j’ai encore pris un peu d’avance sur mes prévisions. Si je tiens le rythme je devrais pouvoir passer sous 4h30. La montée vers la grotte est un peu dure, à ce stade je ne suis plus très sure d’avoir envie de la voir cette fameuse grotte . On peut pas contourner ? le fait de savoir que c’est la dernière ça aide. On traverse cette mythique Grotte, dans le noir (attention à ne pas se vautrer) et on ressort de l’autre côté. Euh … il est où le chemin !!!!
Le signaleur répond « oui je sais les 300 premiers mètres sont un peu difficiles » Ah bon j’avais pas remarqué On a le droit à quelques marches, un peu hautes pour mes petites jambes . Allez ma fille c’est la dernière ligne droite …. Euh je veux dire descente. Nous sommes à un peu plus de 24 km de course, je vais finirrrrrrrrr
Je m’accroche pendant 2 km à une jeune femme qui court à la même vitesse, puis le chemin s’élargit et je décide de lui passer devant. Je sens que j’ai encore un peu de jambes et que je peux aller plus vite. Coup d’œil sur la montre, merde elle est éteinte, complètement déchargée mais je ne sais pas depuis quand, c’est pas grave. Un signaleur me dit qu’il ne reste plus qu’un gros kilomètre, alors j’accélère et je donne tout ce qu’il me reste (je ferai les 1.5 km restants à plus de 11km/h km/h). Ca descend, c’est raide mais le chemin est large, j’entends le speaker qui beugle dans son micro, alors je fonce, enfin je fonce pour moi
A 200 m de l’arrivée, des marches, même en descente, pour finir je peux vous dire que c’est dur, mais je fais attention à ne pas tomber. 1 virage, encore une volée de marche, encore 1 virage et je vois au bout le fan club qui hurle des encouragements mais je vois aussi que ça monte ! Je ne vais pas craquer à 100 m de l’arrivée, je serre les dents, et à ce moment je sens que j’ai un sursaut d’énergie, c’est magique. Je me sens invincible , je suis une warrior, je suis FINISHER.
Le dernier virage, et la pente se durcit, mais je m’en fous, je n’ai plus d’yeux que pour l’arche : elle est là, cette fameuse arche des templiers. Je vais faire partie des coureurs qui la franchissent. Le public encourage à fond et vous donne des ailes. Je franchis la ligne en 4h28’10’’. Ma copine est là qui m’attend et c’est elle qui me donne mon chrono, je n’y crois pas, je lui demande si elle en est sure et elle m’amène devant un grand écran où les noms et les temps des finishers s’affichent. Oui ..oui c’est bien moi, 4h28’10’’. Je suis tellement contente et la cerise sur le gâteau, moi qui pensais finir assez loin derrière elle, au moins 15/20’’, je ne finis que 2’ derrière. Ah si j’avais entendu le fan club j’aurais accéléré pour la rattraper .
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout. J'y retourne l'année prochaine mais pour ..... le marathon des causses ou celui du Larzac.
Je veux revivre ça !!!!
je n'ai pas l'habitude de faire de CR mais là je ne peux pas m'en empecher. C'est la 1 ère fois que je me lançais sur cette distance, et sur dénivelé, c'était l'inconnu, mais bizarrement peu voir pas d'appréhension. peut etre un peu d'inconscience ?
Alors j'ai envie de partager, merci à ceux qui auront le courage d'aller jusqu'au bout, je crois que c'est un peu long
Avant la course
Tout commence jeudi matin, lever 5h du mat. Toutes nos affaires sont prêtes, nous avons tout bien préparé la veille, comme de bons élève . Départ à 5h45, direction Millau. Nous sommes un groupe de 5, 3 sur l’Intégrale le vendredi et 2 sur la Monna Lisa le samedi. Trajet sans difficulté, pas de circulation, l'ambiance dans la voiture est au beau fixe, nous avons la patate et une grosse envie d'en découdre avec nos courses respectives.
Le vendredi debout 5h du mat, je suis chauffeur et supporter avec ma copine (nous ne courons que le lendemain). Une superbe journée d’encouragements, de support, de hurlement nous attend. Je sais que la journée sera chargée et d’après nos coureurs, bien qu’ils soient ravis d’avoir des supporters, ils pensent que la veille d’une course ce n’est pas très raisonnable de se dépenser comme ça. Ils ont certainement raison, mais c’est tellement bien, tellement bon pour le moral et cette impression de partager la course avec eux …. Non franchement je ne regrette rien et tanpis pour demain.
Samedi : Monna Lisa – 28 km 1060D+/1030D-
Je n’ai pas très bien dormi, mon petit mari non plus, l’intégrale a laissé des traces.
Le départ étant à 11h45, cela nous laisse le temps de petit déjeuner tranquillement.
Départ à 11h de l’hôtel pour nous rendre sur le site du départ. Nous rejoignons nos 3 copines. Les 2 qui ont couru l’intégrale sont peu cassées mais ont la banane. Nous nous installons dans le SAS, échauffement sur place, on saute, on fait des montées de genoux et on bugle … surtout . Je suis ravie d’être là, je sais que cela ne sera pas facile, l’absence de bonne préparation et la fatigue accumulée ne vont pas rendre les choses faciles mais je m’en moque, j’ai décidé de me faire une course plaisir et quand la fatigue arrivera ou la souffrance ou les crampes que sais-je, on verra. J’ai bien mémorisé le parcours, le dénivelé ; je sais où sont les difficultés. C’est la première fois que je me lance sur cette distance en trail, je ne suis jamais allée au-delà de 23km et encore pas avec un tel dénivelé. J’ai repris tous les trails que j’avais faits et essayé d’extrapoler. Il semble que 5h soit raisonnable, mais le finir est mon 1er objectif, et en moins de 5h le 2d. Mon rêve secret 4h30, mais cela voudrait dire plus de 6km/h et avec le profil de course, il faudrait que je coure « assez » vite sur les portions vallonnées, donc je n’y crois pas trop et je ne veux pas me mettre la pression.
Comme dab 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 et PAN il est 11h50 ça y est le départ est donné, c’est parti. On marche jusqu’à l’arche de départ, ça bouchonne un peu mais rien d’étonnant. Ca crie de partout, on ne sait pas si ce sont les coureurs ou les supporters qui font le plus de bruit mais c’est magique.
Ma copine de course est plus rapide que moi, je l’ai vraiment constaté lors des qqes entrainements avec elle. Je sais que je ne dois pas essayer de la suivre au risque de me griller.
Les 2 premiers kms sont en léger faux plat montant, nous papotons en courant, les jambes ont l’air d’aller mais mon camel bag me gêne, j’ai mis 2l d’eau, je n’aurais pas dû je le sens et ça me pèse. Nous allons arriver à la première difficulté la montée vers le Causse Noir, petit coup d’œil sur le Garmin, aie aie aie nous sommes à 10.5 km/h c’est beaucoup trop rapide. Je voulais me servir des 2 premiers kilos pour m’échauffer, je n’avais pas prévu de les faire à cette allure, je signale à ma copine de course que je vais ralentir, petit tape dans le dos, gros sourire et elle s’envole . Que sa bonne humeur est communicative !
Nous voilà arrivés en bas de cette fameuse bosse des Templiers (terrible mais large pour fluidifier le peloton comme y disent). Comme je manque de km dans les jambes et que je n’ai fait que très peu de travail de côtes, ma stratégie de course est assez simple : marcher dans les montées, courir sur le plat, et si possible dans les descentes (je constaterai plus tard que c’est finalement bien difficile). Nous sommes partis pour 2km à 8% suivis de 1.5 km à 22% (oui oui vous avez bien lu : 22%). Pas grand-chose à dire, je me concentre pour avoir un pas régulier, bien respirer/souffler et ne pas trop me pencher en avant. J’appuie bien sur les quadris avec les mains pour essayer de les soulager. Sur la première partie de la montée ça passe assez bien, mais sur la 2de partie, le chemin est beaucoup plus accidenté, pierres, racines, rochers et devers empêche le pas régulier. Au bout de 50mn de montée nous sommes enfin arrivés en haut. Petit coup d’œil à la montre, je suis en avance sur le temps de passage prévu … cool.
Nous arrivons sur une longue piste sablonneuse, sur le profil ça avait l’air assez plat mais en fait c’est vallonné, ça tourne, ça monte et ça descend, pas beaucoup à chaque fois mais suffisamment pour casser le rythme. Je continue mon petit bonhomme de chemin en pensant à ma copine qui doit être loin devant moi quand d’un seul coup je la vois me doubler. Elle ne s’était même pas rendu compte qu’elle me dépassait. Je suis surprise de la voir, je ne me souviens pas de l’avoir dépassée, en fait elle a fait une halte technique. Ceci explique cela. Elle veut m’emmener avec elle, mais non non je m’en tiens à ma feuille de route, la route est encore longue jusqu’à l’arrivée il reste encore 20km ! Je la laisse donc partir, et je me remets dans ma petite bulle, toujours aussi ravie d’être là.
Je commence à bien récupérer de la montée, je suis confiante pour la suite.
KM13 un signaleur m’informe que le ravito est dans 400m. Je sais que le fan club sera là. Je tourne et oui, au détour du chemin je vois 3 bouilles hilares qui crient des encouragements tonitruants. Je vais jusqu’au ravito, je bois 1 verre d’eau et je retourne sur mes pas pour aller leur dire qqes mots. Là je me fais gentiment incendier : « mais qu’est-ce que tu fais c’est de l’autre côté, allez file », mais non moi j’ai envie de les voir, de leur parler et puis je n’arrive pas à attraper ma pompote dans mon sac. Mon petit mari vient à mon secours, les 2 autres me boostent, me pressent de repartir mais : « eh …. On n’est pas aux pièces, c’est un trail ». Les gens autour de nous se marrent, comme nous 4. Je me sens bien, toujours dans mon état de ravissement (qui se détériorera qqes kms plus loin) et je prends mon temps. Bon il faut repartir, cela fait 2mn que je suis là et il reste encore 15km, et comme j’apprends que ma copine est passée avec seulement 3mn d’avance sur moi ça me booste. Avec mon allure de sénateur, me voilà repartie.
Dans 2km c’est LA descente (2km à + de 16%). Je trottine, je discute avec une coureuse qui est comme moi V2, on plaisante et comme elle court à la même vitesse nous restons ensemble.
KM14 : j’arrive enfin en haut de la descente pour tomber nez à nez avec ma copine de course qui se débat avec ses bâtons. Tiens finalement, je n’ai pas tant trainé que ça ! Je calcule rapidement, et je m’aperçois que j’ai plus + de 20minutes d’avance sur mes prévisions. Elle me dit : « tu m’attends », bah bien sur quelle question. Le signaleur nous dit de faire attention dans la descente, il y a eu 2 blessés par chute. Oups ça refroidit un peu, mais il vaut mieux le savoir pour faire attention.
Je passe devant, j’ai peur de tomber et de m’embrocher sur ses bâtons ! J’aborde la descente, je me retrouve derrière un groupe qui ne va pas à mon rythme mais pas possible de doubler. Je ronge mon frein et je finis par trouver un endroit, et ils me laissent très gentiment passer. Tout déroule bien, ça passe super bien et je me fais vraiment plaisir dans cette descente.
KM16 : on arrive en bas, 200m de plat, petit virage à droite et direct la dernière grosse difficulté : on prend 300m de D+ en 1.8 km, aie aie ça va piquer. Faut prendre son mal en patience et grimper, pas d’autre solution. Eh bien je confirme ça pique, je suis montée doucement à 3km/h mais plutôt contente car j’avais prévu de monter à 2.5 km/h, c’est toujours ça de gagné.
KM 17.8 Ca y est nous avons fait le plus dur. Ca c'est fait, nous arrivons sur un faux plat montant en corniche avec une bien jolie vue. Je décide de marcher un peu pour récupérer et profiter du moment, c’est dommage le temps est nuageux cela gâche un peu le paysage. Bon assez trainé, je repars en trottinant, ma copine est derrière moi, et je veux absolument arriver avant elle au ravito. Comme elle est passée avant moi au ravito précédent, notre fan club s’attend à la voir devant, je veux les surprendre en arrivant en 1er. Elle me dira après, qu’elle c’était le contraire, elle voulait absolument me rattraper. De la saine émulation, qui tire tout le monde vers le haut, trop top.
KM 19 c’est le ravito, le fan club est là et je suis …. devant . Je suis fière de moi (ça ne mange pas de pain ). J’ai récupéré de la montée, et je suis encore assez fraiche, je soigne ma foulée, j’accélère un peu, je veux les impressionner. Je vois bien la surprise sur leurs têtes YEHHHHHHH, c’est qui la warrior ?
Ce sont ces petites victoires qui donnent la pêche. Je file au ravito, je sais qu’il me faut boire et manger, il y a encore 9km avec quelques petits raidillons, mais surtout les 3,5km de descente bien technique. Je prends mon temps, mais je n’arrive pas à manger, mon estomac refuse toute nourriture solide. Je prends donc 2 coca. Je vois ma copine de course arriver, elle se ravitaille alors je l’attends et nous papotons. Nous avons un bel esprit d’équipe. Nous repartons ensemble.
Là je commets une erreur, la suivre sur le plat. Nous sommes à plus de 10km/h mais à ce stade de la course c’est trop rapide pour moi, je ne peux pas suivre. Je lâche au bout de 1km et lui dit de ne pas m’attendre et de filer. Entre le KM21 et le KM 22, j’ai un coup de moins bien, je dois marcher de temps en temps, et j’ai un peu la tête qui tourne. Je m’assois pour boire, un monsieur s’arrêtera d’ailleurs pour me demander si tout va bien. Oui … oui, j’avais juste soif, je ne lui dit pas que j’ai la tête qui tourne un peu. Je sais que je risque de manquer de sucre, mais je n’y peux plus rien. A ce moment-là, je prends un peu peur aussi parce que je vais rentrer dans l’inconnu, je ne suis jamais allée aussi loin en trail. Et si j’avais atteint ma limite ? Je sais que ma prépa n’a pas été correcte, et que je manque de kilomètres. C’est fou comme en l’espace de 2kms, on passe d’un bon état à un état fatigué. Je me motive, je suis en avance sur mes prévisions, et finalement je n’ai mal nul part …. Même pas mal . C’est juste un petit coup de moins bien, alors je repars.
KM 22 on rentre sur un faux plat montant (env 3%) pendant un peu plus de 2kms qui nous amenera gentiment à la grotte du hibou. Je trottine et petit à petit, je récupère. Un petit raidillon, et en haut le fan club est là, comme ça fait du bien. On m’annonce que ma copine est juste 150m devant moi, mais je ne l’entends pas ou je ne percute pas. Dommage si j’avais entendu j’aurais accéléré. Il reste une dernière montée pour arriver à la grotte du hibou, puis après c’est la descente sur MILLAU 3.5 km de descente à 16%. J’espère que les quadris vont répondre présents. Je calcule rapidement et j’ai encore pris un peu d’avance sur mes prévisions. Si je tiens le rythme je devrais pouvoir passer sous 4h30. La montée vers la grotte est un peu dure, à ce stade je ne suis plus très sure d’avoir envie de la voir cette fameuse grotte . On peut pas contourner ? le fait de savoir que c’est la dernière ça aide. On traverse cette mythique Grotte, dans le noir (attention à ne pas se vautrer) et on ressort de l’autre côté. Euh … il est où le chemin !!!!
Le signaleur répond « oui je sais les 300 premiers mètres sont un peu difficiles » Ah bon j’avais pas remarqué On a le droit à quelques marches, un peu hautes pour mes petites jambes . Allez ma fille c’est la dernière ligne droite …. Euh je veux dire descente. Nous sommes à un peu plus de 24 km de course, je vais finirrrrrrrrr
Je m’accroche pendant 2 km à une jeune femme qui court à la même vitesse, puis le chemin s’élargit et je décide de lui passer devant. Je sens que j’ai encore un peu de jambes et que je peux aller plus vite. Coup d’œil sur la montre, merde elle est éteinte, complètement déchargée mais je ne sais pas depuis quand, c’est pas grave. Un signaleur me dit qu’il ne reste plus qu’un gros kilomètre, alors j’accélère et je donne tout ce qu’il me reste (je ferai les 1.5 km restants à plus de 11km/h km/h). Ca descend, c’est raide mais le chemin est large, j’entends le speaker qui beugle dans son micro, alors je fonce, enfin je fonce pour moi
A 200 m de l’arrivée, des marches, même en descente, pour finir je peux vous dire que c’est dur, mais je fais attention à ne pas tomber. 1 virage, encore une volée de marche, encore 1 virage et je vois au bout le fan club qui hurle des encouragements mais je vois aussi que ça monte ! Je ne vais pas craquer à 100 m de l’arrivée, je serre les dents, et à ce moment je sens que j’ai un sursaut d’énergie, c’est magique. Je me sens invincible , je suis une warrior, je suis FINISHER.
Le dernier virage, et la pente se durcit, mais je m’en fous, je n’ai plus d’yeux que pour l’arche : elle est là, cette fameuse arche des templiers. Je vais faire partie des coureurs qui la franchissent. Le public encourage à fond et vous donne des ailes. Je franchis la ligne en 4h28’10’’. Ma copine est là qui m’attend et c’est elle qui me donne mon chrono, je n’y crois pas, je lui demande si elle en est sure et elle m’amène devant un grand écran où les noms et les temps des finishers s’affichent. Oui ..oui c’est bien moi, 4h28’10’’. Je suis tellement contente et la cerise sur le gâteau, moi qui pensais finir assez loin derrière elle, au moins 15/20’’, je ne finis que 2’ derrière. Ah si j’avais entendu le fan club j’aurais accéléré pour la rattraper .
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout. J'y retourne l'année prochaine mais pour ..... le marathon des causses ou celui du Larzac.
Je veux revivre ça !!!!
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Réponse de jeanmarc sur le sujet Les Templiers : Monna Lisa .... que dire ?
Posted il y a 9 ans 3 semaines #390666tes derniers 200 metres m ont donner la chair de poule ( le reste est tres bien aussi )
tu as su gerer cette course d une main de maitre bravo
pour une course sans trop e prepa tu as assurer un max
bravo aussi a la copine
par jeanmarc
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Réponse de Jen37 sur le sujet Les Templiers : Monna Lisa .... que dire ?
Posted il y a 9 ans 3 semaines #390695
Bravo à toi!!!
Ton CR est merveilleux, merci de partager toute cette emotion
Enorme ton chrono, tu as de quoi être très très fière
Ton CR est merveilleux, merci de partager toute cette emotion
Enorme ton chrono, tu as de quoi être très très fière
par Jen37
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Réponse de Kodama sur le sujet Les Templiers : Monna Lisa .... que dire ?
Posted il y a 9 ans 3 semaines #390707
Chouette compte rendu et chouette course !
Tu m'as presque donné envie de m'y essayer !!
Tu m'as presque donné envie de m'y essayer !!
par Kodama
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Réponse de Seb35 sur le sujet Les Templiers : Monna Lisa .... que dire ?
Posted il y a 9 ans 3 semaines #390708
J'aime l'expression "état de ravissement", j'aime ton CR, merci...
Et surtout BRAVO pour la perf' !
Et surtout BRAVO pour la perf' !
par Seb35
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Réponse de Kharaez sur le sujet Les Templiers : Monna Lisa .... que dire ?
Posted il y a 9 ans 3 semaines #390714
C'est effectivement très raconté, merci beaucoup d'avoir pris le temps d'écrire ce CR.
Et surtout, bravo pour la course !
Et surtout, bravo pour la course !
par Kharaez
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