BLAGNAC, maintenant ou jamais !

Comment dire....
J'ai démarré la course à pieds presque par hasard
Et surtout, très doucement
D'ailleurs, je suis l'escargot de service....

En mars 2013, première course, 10 km, 1h08.
Et puis, des kilomètres et de nombreux chemins plus loin, encore la même distance en 1h02
C'est qu'elle parait énorme cette frontière de l'heure !!
ça parait rien 2 minutes, mais dans ce sport, c'est gigantesque !!

Calculs savants : il s'agit de courir à une allure de moins de 6' au kilomètre pour parvenir à l'objectif : 10 kms en moins d'une heure....
Désespoir... J'ai cru longtemps que pour moi, eh bien, c'était impossible...
J'ai testé sur de petites courses, l'allure de moins de 6' au kilo est une allure difficile à tenir pour moi, surtout plus de 6 kms....

Un club catalan sympa,, un entraineur (belge) intransigeant, des copines avec le même objectif que moi, des potes "flèches et fusées" qui m'encouragent, un forum sympa et réactif, ma vieille tête de mule personnelle, ce sont les ingrédients qui, tous mélangés, ont fait que, eh bien, je me suis acharnée, bien décidée à y arriver, à la faire tomber cette heure symbolique ! Parce que j'ai beau dire que je me fiche du chrono, que je ne suis pas une championne, que je cours pour le plaisir et picétout, eh bien quand même, j'ai ma fierté....

L'heure doit tomber ce dimanche 8 mars, à BLAGNAC, en compagnie du club, sur ce 10 ultra roulant choisi par le coach décidé à "faire tomber les records" de ses sportifs. (j'ai failli dire athlètes,....)

Une préparation posée par Gérard, mon coach belge/catalan et suivie par le fouet de Gérard....
De la VMA tous les mercredis soirs, mais ça vous le savez, et j'ai pas chomé
Des course "préparatoires" aussi, pour pimenter le tout....

Et dimanche 8 mars, 9h, je retrouve le cub à Blagnac, où l'on récupère les dossards
Nous sommes sur le parking d'un centre commercial immense, il fait grand soleil, température frisquette, mais pas de vent (ça c'est le pied !!)... Beaucoup de monde (1700 participants rien que pour le 10 ! et autant pour le semi qui démarre à 10h30 !) mais de l'espace pour s'échauffer.... Je commence à trottiner avec Audrey, qui a le même objectif que moi (mais pas le même âge...) ; et puis Gérard vient nous donner ses consignes : "essayez de rester ensemble jusque km 5 ; il faut le passer en 27 mn, après vous faites votre course, à vous de voir.... il faut rester à 5'45 sur l'allure jusqu'au 5 !"

Vieux stress, pression qui monte....
Audrey, Caroline, et moi même visons ce moins de 1h, toutes les 3. On est solidaires. On a le stress. On se met au coude à coude pour le départ, nous sommes au beau milieu du groupe des coureurs, .... et c'est parti....
1700 personnes qui démarrent, ça fait du monde, c'est impressionnant, et il y a des supporters partout, des photographes, de la musique,.... ambiance....
Je me cale le MP3 dans les oreilles, je veux me concentrer.
Quelques foulées, la montre indique 5'40, allez, c'est parti....

C'est de la route, c'est large, on peut courir correctement, ça double un peu partout, ça discute aussi, ça rigole, ...
Caroline a les sourcils froncés, elle est concentrée, Audrey démarre un peu vite, mais je sais qu'elle gère, elle sourit, elle a l'air bien. J'avance, premier kilo qui passe comme de rien, en 5'45, c'est bon, 2è kilo pareil, je suis rassurée, je me sens bien, mal nulle part, les jambes opérationnelles, le souffle nickel, ....
Je ne regarde pas grand chose en courant, si ce n'est les gens autour de moi, la route, j'avance, mon truc c'est surtout surtout rester calée à la même allure, rester entre 5'45/5'50, et picétout,

Km 3 et 4 je reste très proche des copines, et je me sens bien, pas de souci
Km5, c'est bon, je le passe en 28' environ, je sais que je suis dans les temps
Il y a là le ravito, mais je ne m'arrête pas, pas d'arrêt possible là, non non, toutes les secondes sont importantes !!
Et là, un des coureurs de notre club, ami de Caro, qui court avec nous et "fait le lièvre" nous prend un gobelet, qu'il passe à Caro, et puis à moi, et court rejoindre Audrey..... Trop bien le copain !!! Je peux donc boire une gorgée d'eau, ça fait du bien, parce que mine de rien, il fait chaud !!

km6, ça commence à tirer, et je commence à me mettre le stress, je compte combien de temps il me reste, et je m'engueule intérieurement, non mais, arrête de calculer, tu cours toujours comme ça, t'écoutes ta musique, et c'est bon !!

km7, je passe la borne, et je me dis que encore 3, allez allez, .... là ça tire, ça souffle, je regarde ma montre, je la surveille, elle a tendance à baisser de rythme cette montre, attention, ne rien lacher !!! Je pense fort à ceux qui m'attendent à l'arrivée, je pense à vous, le forum, qu'est ce que je vais raconter si je n'y arrive pas ????? Trop la honte, c'est pas possible,......
Je ne vois pas le km8
Mais le km9, oui,
On revient sur le centre commercial, je sais que c'est bientôt fini.... Mais je sais aussi que mon rythme baisse, j'ai du mal à relancer, comme si mes pieds collaient à la route On passe sous un pont, ça descend, mais forcément ça remonte et là mon rythme en prend pour son grade.....
Autour de moi j'ai l'impression qu'on accélère (ou bien je ralentis ?... )
Je sais que j'y suis presque, je ne veux plus regarder la montre, j'ai trop peur des mauvaises nouvelles, il y a du monde qui nous entourent et nous encouragent, allez allez, pétard, j'en pleurerais, je lance tout ce que je peux en énergie, je vois le boudin bleu, allez, je passe........
J'arrête mon chrono et... j'ose pas regarder
Mon cousin Philippe apparait tout près de moi, il crie "Bravo !!! ça y'est !! Tu l'as fait !!!"
Sans dèc ?...
Je regarde, et je vois... 58 !!!!

Ouaiaiaiaiaiai......

Extase.

Voilà la preuve que c'est fait pour de vrai connect.garmin.com/modern/activity/714547856/share/0?lang=fr

Merci à vous tous,
Vous y êtes pour beaucoup
Grâce à vos conseils et encouragements !
Vive les endorphines et la solidarité de la CàP !!!

Encore bravo Odile.

Une superbe performance.

Manque plus que le sub 2h sur semi pour Bordeaux.

Bravo !

Félicitations !!

Bravo !!!!!!

Je sais ce que c'est de passer sous cette barre symbolique.
C'est dur, c'est du travail mais quelle fierté d'y arriver ! Tu peux être fière de toi.

Et merci pour ce compte rendu.
Quand je lis tes relances à la fin ou tu as l'impression de piocher et de ralentir, j'ai trop l'impression de revivre mes fins de courses. Il faut vraiment être costaud dans la tête à ces moments là pour continuer à relancer et ne pas s'arrêter.

Par contre quelques secondes pour s'hydrater un peu au ravito ça peu t'aider à moins galérer à la fin. Heureusement que tu avais un équipier bien intentionné.

Merci pour ce CR bien sympathique !
J'avais les jambes lourdes avec toi sur les deux derniers kilomètres !

Bravo !