Belle-île

L’occasion est trop belle, ils se proposent de me ramener je ne me pose même pas la question j’abandonne !!!

Voilà ou démarre Belle-île pour moi, à la fin du raid du Morbihan.
J’ai ressassé maintes et maintes fois ce trail , tantôt me cherchant des excuses ,tantôt reportant la faute sur les autres , la meilleure réponse c’est de remettre ça et d’essayé de ne pas tomber dans les mêmes pièges………

Préparation :
En Fait j’ai enchainé les plans ,Trail de Saumur ,Marathon de Nantes ,Trail d’Angers ,Triathlon Angers avec tout juste une petite semaine de récup après le marathon et idem après le triathlon pour au final effectué un plan spécifique pour ce Trail magnifique

Séances effectuées : 20 sur 21
Nombre total de km : 290.49 km
Volume de travail : 34:49:42
Allure moyenne : 7'11" - 8.34 km/h
Dénivelé total : + 3685 m

Quinze jours avant le départ, un gros doute s’installe, est-ce que j’en ai pas trop fait avec mais sorties longues constitués de 9 semis !!! j’avais fait idem pour le marathon de Nantes et j’avais pris une claque mais bon que voulez-vous , vu que je ne performe pas en course j’essaye de m’amuser pendant les plans et je prends donc beaucoup de plaisir à effectuer des semis à vitesses très modérée , je pense qu’en fait j’avais très peur de devoir abandonner de nouveau ……..

Samedi matin, 10h00, le Palais, c’est le grand jour , je vais enfin savoir .
Et c’est parti, bon on ne va pas courir longtemps car des 600 mètres de course on aborde une montée et déjà on se met à marcher, ça promet !!!!!!
2.5km d’effectués et on aborde les sentiers côtiers, le ciel est couvert mais il fait lourd, on transpire comme des malades, le cardio est déjà bien au dessus de ce que je voulais maintenir Fred n’est pas loin de moi, Sabine aussi, Jérome, Seb Ernest et Matthieu se sont déjà fait la malle depuis bien longtemps.

Tel un couple inséparable, malgré mon désir initial de courir seul dans ma bulle, je me cale avec Fred et on fait une nouvelle fois route ensemble.

1 heure de course, on traverse une plage, on a effectué 8km, pour l’instant tout va bien, on prend des photos tant qu’on y pense.

2 heures de course, il n’y a pas un pet d’air, 15km400 d’effectué, Locmaria se rapproche

CP1 Locmaria 17km 2h17 de course Ravito, il me semble apercevoir Matthieu qui s’apprête à repartir, je suis surpris de le voir ici. on prend une bonne dizaine de minute pour se restaurer , un petit coup de téléphone aux dames pour leur dire que jusque là tout va bien

, moi j’avais prévu de boucler vers 16h30 si tout allait bien et pour l’instant tout roule, je fais le plein du camel que j’ai a moitié vidé, j’invite Fred à en faire de même sachant que le prochain ravito c’est dans 21kms , je crois qu’il ne le fera pas !!
On repart, le paysage est magnifique, les coureurs sont maintenant assez dispersé et chacun à trouvé sa place, on entend le bruit des vagues c’est reposant, enfin façon de parler.

3h00 de course 20.70km Fred me demande si ça va et me fait remarquer que pour être à l’arrivée à 16h00 ça va être juste et je lui réponds que oui tout en précisant que ça se trouve dans 2- 3 bornes il n’en sera peut être plus de même.

Je continue en dévalant les descentes comme un gamin, d’ailleurs j’ai faillit me viander 2-3 fois et mon pied c’est bloqué une fois me faisant mal, grosse frayeur j’ai cru à l’entorse !!
Arrive le 21eme kilo, à l’entrainement je me suis taper pas mal de travail dans des escaliers, j’aurai su ce qui nous attendais sur cette île je me serais entrainé sur des échelles !!!

Descentes trop rapides ? relances trop hâtives? Toujours est il que pendant cette côte j’ai la sensation d’être entrain de sprinter en fait je suis passé dans le rouge un début de crampe sur le muscle juste au dessus du genou droit s’installe, je suis planté au milieu d’une falaise !!! tant bien que mal j’arrive en haut, j’ai faillit vomir , rien ne vas plus , les vieux démons resurgissent , Fred est là , il me pousse à rettrotiner, puisque le terrain le permet , je m’exécute durant 1 ou 2 kilomètres mais je préfère qu’il me laisse et qu’il finisse son aventure seul surtout qu’il y a une barrière horaire au CP 2 à BANGOR à 16h00 , j’ai pas envie d’être son boulet et en plus je vais être franc vouloir encore une fois le suivre je suis sur d’exploser , je n’ai qu’un seul but finir même si je suis hors délai !!

Fred continue donc seul son chemin, de mon côté j’avais prévu ce cas de figure, le même qu’a Vannes, l’épisode des crampes, bon aujourd’hui c’est pas pareil c’est juste le début alors je sors de mon sac un tube d’efferalgan, j’en coupe la moitié, je sors mon verre du sac aspire et recrache l’eau du camel et tout en marchant j’attends qu’il fonde puis absorbe le tout.
Du 24 au 27eme je vais alterner marche et course à pied , je ne cours maintenant plus dans les descentes …4 kilomètres effectué en 50mn je suis dans le dur le moral est au plus bas , je dois finir, je veux finir, je vais finir , du coup plutôt que de penser que c’est difficile je regarde le paysage, c’est toujours magnifique , la douleur s’estompe même si je la sens elle ne s’amplifie pas , je crois que je positive , effet placebo de l’efferalgan ou réél effet ?

J’aperçois alors Fred qui rattrape Matthieu, c’est con mais ça me rebooste , savoir que les autres souffre a ce moment là pour moi ça veut juste dire que je ne suis pas si nul que ça ,je m’arrête prends l’appareil fait un zoom et prend à leur insu les 2 amis en photos

à cet instant j’ai compris que je pouvais revenir sur Matthieu pour faire route ensemble, j’étais loin d’imaginer ce qui allait se passer..
Je vais rattraper Matthieu qui me dit qu’il doit avoir une insolation il pense abandonner et me demande d’y aller , je ne me fais pas prier car je sais à quel point cela peut être plus handicapant qu’autre chose , je file ma route et continue à mon rythme , ma fc à baisser , je me sens désormais mieux , à ma grande surprise (je ne sais plus quand) je rattrape Fred , on refait un bout de chemin , c’est maintenant lui qui est dans le dur , il me demande de filer, au départ je reste puis sans le vouloir tel un robot je file à mon rythme , je me retourne le vois qui souffre mais je sais que si je m’arrête je risque de re craquer à tout moment, je décide donc de continuer seul .

5h00 de course 32 km je regarde mon « road paper maison »il me reste une ou 2 difficultés et 1 heure pour faire 6 km pour être dans les temps au CP2 , c’est maintenant mon objectif principal, arrivé avant 16h00 , mon téléphone sonne mais je n’ai pas le courage de défaire mon camel pour le prendre , j’apprendrais plus tard que c’est Ernest qui était dans le dur , surement à moins de 500 metres de moi mais je ne le savais pas, j’arrive ensuite au bout de cette falaise je suis seul je regarde ce rocher (c’est l’île de Bangor ?? )

et je là j’entends la petite voix dans ma tête : « pas 2 fois , non pas 2 fois, tu vois je te l’avais dis , » je craque 2 trois fois laissant échapper quelques larmes , la fatigue mêler au bonheur , je sais que je n’abandonnerais pas même si mon muscle se raidit régulièrement .

Juste un verre d’eau servit dans des fonds de bouteilles plastique en guise de verre, un sourire , un mot gentil on ne leur à rien demandé , ils ne sont même pas des bénévoles , juste des gens qu’on ne reverra probablement jamais mais qui à cet instant mérite qu’on leur redise Merci , ils ont certainement reboosté plus d’un coureur en détresse.
A ce 2eme ravitos sauvages , on doit être 4 ou 5 , une coureuse demande combien il reste avant Bangor 2 km , vous pouvez y arriver , je regarde ma montre et je dis au groupe , il nous reste 20 minutes, on ne peux pas y arriver on va y arriver, et me voilà entrain de donner le rythme sur 1 km , je peux vous dire qu’ils se sont tous accrocher et à la faveur d’une côtelette, un jeune m’a dis je prends le relais, malheureusement je l’ai laissé filé j’étais du coup un peu juste mais on est tous arrivé à temps au CP2

Cp2 Bangor 5h53mn 38km
J’ai rempli mon camel qui était entièrement vide , repris l’autre moitié de l’efferalgan , mangé un petit bout et téléphoné à ma femme , qui m’annoncera que Sabine et Matthieu avaient ou allaient abandonner , que Ernest n’était pas bien du tout et cherchais désespèrement un peu de réconfort (désolé si j’avais su je t’aurais appelé plus tot), j’ai attendu que Fred arrive pour être rassuré , bon moi j’étais rassuré mais lui dégouté, 2 minutes après la BH , je le laisse vous raconter mais il me semble que le moral était très très bas, ma dernière aide fut de lui apporter un quartier d’orange .
Je me suis donc arrêter une 12aine de minute , avant de repartir j’ai mis ma musique pour la seule et unique fois du parcours, histoire une nouvelle fois d’attirer mon esprit vers autre chose que mon muscle , je voulais courir 900m et marcher 100m comme à l’entrainement mais ma montre m’a lâché , je me suis donc fié au poteau électrique et jusqu'à l’arrivée j’ai doublé sans jamais me faire dépasser , c’était une énorme satisfaction , je me suis même arrêter caresser des chevaux tellement j’étais content de savoir que j’allais y arriver , la seule petite fausse note c’est que cette partie n’avait , en terme de paysage , rien d’extraordinaire .
Reste 500/600 m de descente avant l’arrivée et là QUE DU BONHEUR

J’apprendrais plus tard mon temps, mais aujourd’hui l’objectif n’était point celui-ci ( 7h00mn11s) bon si j’avais su .

Aujourd’hui 48 heures plus tard qu’en reste- il :
Je plane encore, trop heureux, pleins de belles images dans la tête, surement qu’on y reviendra en temps que touristes tellement c’est beau.
Coté physique, mis à part ce muscle au dessus du genou droit, le tendon à la pliure du pied droit et 2 restes d’ampoules et bien nickel , la cuisse gauche va très bien , la droite presque autant.
QUE DU BONHEUR JE VOUS DIS

Sans suivra une petite récup à la piscine

puis de très bon moment d’échange d’après course, de rigolade, de bonne humeur et une soirée bien arrosée mais ça c’est une autre histoire …..


PS : Je voulais aussi présenter mes excuses si notre départ plus rapide que prévu vous à choqué, Quant on laisse les enfants seuls le week-end à la maison, on à toujours très hâte de rentrer (je ne vais pas raconter notre vie mais on eu bien des fois des mauvaises surprises) personne ne nous répondant depuis qu’on s’était levé. (bon au final ils roupillaient tous et comme bons ados-jeunes adultes qui se respectent , les parents c’est pas le 1er de tes soucis !!)
Mille fois désolé

Salut man
Très beau récit en tout cas et je ne ferai pas mieux
Par contre, tu sais maintenant à quoi peut servir un portable ?
À appeler et à être appelé par un galèrien bien seul à certain moment
En tout, effectivement ton doute était palpable et cette fois ci le mental de winner etait au rdv ainsi que les cuisses chargées par les marches d'escaliers pendant la prépa.
Pour l'endurance, ces semis courus à faible allure ont sûrement leur part de vérité.
A une prochaine sûrement, vu qu'on aime ça et de toute façon si ce n'est pas maintenant ce sera jamais.

Coucou Eric,

Merci [strike]bcp [/strike]beaucoup pour ce très beau récit avec plein d'images

J'ai bien "ressenti" (heureusement pas dans mes jambes) toutes les difficultés que tu as rencontré et malgré tout, tu as été jusqu'au bout et même la BH ne t'as pas rattrapée

Maintenant REPOS et récup

A bientôt

Bravo Eric juste énorme comme perf L'entrainement à payer finalement
Je suis sur que tu as pleins d'objectif en tête alors quel sera le prochain ???

Repose toi bien après tous ces enchaînement de plan pour repartir comme il faut

Très beau récit photo Ricker, tu as n'as rien lâché et tu as su savouré ce très beau trail malgré la difficulté du parcours. Un grand respect pour cette force de caractère et d'avoir su rebondir après un échec.

L'essentiel est bien la : QUE DU BONHEUR !

Super récit Éric ! Tu mets la barre haute dis donc !

Pour le dimanche pas de problème ça ne nous a pas choqué du tout !

Bravo à ta belle course et à ta volonté de fer