Semi marathon de lyon

Garé au parking souterrain de la presqu’ile de Lyon une bonne heure avant le départ, une BMW noire serie 1 se gare à coté de moi . La femme seule en sort en tenue de running s’apprêtant à rejoindre l’air libre pour se rapprocher de la place Bellecour ou va démarrer le semi-marathon de Lyon 2013. Etrange sensation que de me retrouver garé dans ce parking souterrain ou les runnners lyonnais ont pris possession de ces places souterraines. Je dispose sur la plage arriere de ma voiture trois gels jaunes que je consommerai avant le départ. Il paraît qu’il faut une heure pour les assimiler.

A l’image de la femme à la BMW noire je remonte à la surface. La rue de la République piétonne, une plus grandes artères de la presqu’ile de Lyon fait converger les coureurs vers le départ. L’arche de départ se situe sur la rue du coté droit de la place bellecour.
L’année derniere j’ai assisté à l’arrivée du marathon d’un pote qui s’effectuait à cet endroit. Cette image d’arrivée tronquera un peu ma fin de course.

Je décide de ne pas m’échauffer …(J’avais entendu que Fleury Di Nallo, un ancien joueur de football professionnel ne s’échauffait jamais avant un match) Mais c’est surtout que je suis à une demi-heure du départ et qu’ il y a beaucoup trop de mondes… Je m’étais inscrit dans les blocs bleus c’est à dire objectif semi 1h45.Je sens que les blocs ne seront pas respectés.
Je me retrouve dans le bloc jaune objectif marathon 3h30…. Donc dans un bloc plus capé que le mien. Il n’y a aucune ouverture possible de part et d’autre de cette rue pour alimenter les blocs. Pire un grand grillage coté Place Bellecour court tout le long de la rue qui accueille les concurrents. Plusieurs types afin de rejoindre leur bloc escaladent cette fine barrière métallique, celle ci commence à osciller dangereusement manœuvre assez périlleuse. Cela me rappelle les matins ou rentrant de boite il fallait escalader le portail de chez mes parents quand j’avais plus mes clés. On est à moins d’une demi-heure du départ et seulement maintenant les meneurs d’allures font leur apparition en se faufilant.

Mon meneur d’allure bleu est loin derrière moi. Le Maire de Lyon intervient : - L’année prochaine je veux 40 000 personnes dit il … Ok mais il faudra revoir la copie pour les blocs de départ.

Mais il est 9 heures maintenant au grand clocher de la place antonin Poncet qui se situait aux trois quarts derrière moi. A ma droite un type n’a pas de dossard. Je trouve ca moyen de s’immiscer dans ces courses sans payer.

Ca y est c’est le départ je vois que ca bouge au loin et nous commençons à marcher … Paradoxalement ca se décante très vite … Je suis sous l’arche peu de temps après la déclaration du départ. Nous traversons déjà la Saône, quel pur bonheur de courir dans les rues de Lyon, la ville nous appartient. Nous filons le long des quais de Saône, endroits nocturnes des boites de nuits, des pubs, des voitures BMW série 5 garées en double file. Mais ce matin c’est nous qui sommes les rois de ce bitume. Honnêtement depuis 6 semaines j’ai suivi un plan : une sortie en endurance, une sortie fractionné et une sortie longue qui était agrémenté de 5 minutes à allure 10 km. J’étais à 1h49 au semi de Genève. Je voulais battre ce temps. Début mai après le semi j’ai pris une grosse tendinite. Je n’ai pas couru en juin ni en juillet mais j’ai fait pas mal de vélo de route. En aout je me suis remis à courir en évitant des sorties trop longues.

Mais bon revenons à la course, je me sens bien même si je suis parti trop vite comme d’habitude en tous les cas par rapport à mes ambitions. Mon 1er kilo est à 4m33S. Tout est mélangé au run in lyon les gens du 10, du semi, du marathon.
Les quais de Saône se poursuivent et c’est toujours le lieu de sorties nocturnes lyonnaises. Mon 2 eme kilo est en 4m47 après l’euphorie du départ.

Un peu avant le 3 eme kilo nous retraversons par un autre pont la saone ou je suis à nouveau plus vite à 4m34. Tout va bien je me sens en rythme. Ma gestion de course voulait que je maintienne l’allure au 15 eme kilo voir accelerer car je pense qu’a geneve j’ai été trop linéaire au 15 eme.

Au 4 eme kilo nous allons abandonner les quais de saone pour rentrer plus a l’interieur de la presqu’ile , je suis à 4m48. J’ai du rab de temps comme le mercredi quand on était au bahut et qu’il y avait du rab de frites… car je me suis fixé 5m au kilo sur ce marathon pour essayer les 1h45.En ce qui concerne les frites j’ai arrêté depuis longtemps. A 48 ans je dois faire gaffe à ce que je mange.
Je suis à 75k pour 1m81 mais j’ai lu dans un magazine de running que 1kg de trop par rapport à son poids de forme pouvait faire perdre 10 minutes sur un marathon. Ca peut faire frémir.

Un peu avant le 5 eme kilometre nous traversons la place des terreaux , une des plus belles places de Lyon, déjà un nombre important de personnes sont la pour nous applaudir. Nous allons vite nous retrouver de l’autre coté de la presqu’ile c’est à dire coté Rhone.

Au 5 eme et 6 eme je suis respectivement à 4m53 et 4m52. Il faut franchir un autre pont pour se retrouver coté Rhone. Ce pont est assez large, je me retrouve à l’exterieur du virage lorsque les 10 et le semi se séparent ; il faut que je me rabatte assez rapidement pour ne pas me laisser embringuer dans les flots des runners du 10KM qui ne prendront pas le même chemin. J’y parviens quant même et nous dirigeons vers une portion sur les berges du Rhône que je connais bien car je viens les weekend m’entrainer seul. Ca change aussi des sorties clubs. C’est toujours plat et rectiligne c’est vraiment le relief que je préfère.

Au 7 eme à 5m02. Au 8 eme à 5m13. Nous allons à l’extrémité de la ville toujours sur les berges du rhone. Le circuit à ce moment fait un aller retour c’est à dire que nous apercevons maintenant les concurrents en avance qui font le retour du circuit toujours sur ces berges. Dans quelques minutes nous prendrons leur position pour laisser la place encore à d’autres coureurs. Cela produit un long serpentin humain comme si un dieu hautain manipulait un chapelet entre ses doigts.

Au 10 eme kilo je suis à 5m01, je sens que nous allons rentrer dans le parc de la tete d’or et la aussi pas mal de mondes , des banderoles s’agitent….

Je me dis aussi que mon meneur d’allure ne m’a toujours pas rattrapé. Bon signe.
Mais Le dieu Hautain remet ca avec son chapelet : plusieurs allers retours dans le parc du 11 au 16 km , ca devient dur , je pense à ma foulée , a ma respiration , à un point de coté mais hyper lointain. Du 12 au 16km je vais osciller entre 5m07 et 5m14. Je respecte ma stratégie d’essayer absolument a ce moment de maintenir l’allure et j’y réussis pas trop mal au 16 eme kilo je suis à 5m07.

Au 17 eme Kilo à 4m51s nous sommes enfin sorti du Parc de la tete d’or pour parcourir ou plutot courir sur le boulevard des Belges , l’avenue la plus cossue de Lyon. Des applaudissements gratifiants le long du boulevard. Nous redescendons une ultime fois sur les berges du rhone. C’est a ce moment que j’aperçois le drapeau bleu de mon meneur d’allure qui arrive à ma hauteur mais il ne tarde pas à me doubler. Des concurrents sont satellisés autour de lui. L’ambiance à l’air conviviale … Un peu comme un open bar ambulant. Il arrivera lui en 1h45 pile je suppose. Un meneur d’allure vous lui collez un rencart il arrivera toujours a l’heure…

Le 19 eme en 5m11 est dur pour la remontée des berges et l’enchainement du pont pour terminer sur la rue de la République ou l’ambiance devient grisante.

Beaucoup de monde sur les 1500 derniers metres , la rue de la république se déroule de manière fluide mon allure s’accélère dans cette clameur : 4m44 au 21 km. Des gens présents tout au long de la rue. Une personne a scandé mon prénom.. je claque mon sprint comme dans ces jeux videos ou l’on utilise cette bonbonne d’hydrogene qui propulse votre engin mais trop tot pensant que la ligne d’arrivée était au même endroit que le départ. Ce super pouvoir de jeux video ne dure qu’un temps je finis tant bien que mal sur la ligne d’arrivee sans apport d’hydrogene comme un film téléchargé sur internet ou le son est en décalage par rapport aux images.

Mais je suis content en voyant s’afficher mon temps sur le tableau digital car j’ai battu mon record du semi de Geneve. Je finis en 1h47 ,12s. Je savoure intérieurement ce moment car c’est difficile de se battre contre le temps, de grapiller des minutes. Si je regarde ma Garmin , je finis à l’allure de 4m58s. Un collegue de club inscrit aussi sur le semi me confirme donc qu’il y avait presque 500m de plus. Ca me paraît assez fou une telle difference… Cela vient des virages pris trop a l’exterieur me semble t il ? Ce doit etre pire sur le marathon de Paris alors on finit à 45 km …. ??? Quoiqu’il en soit j’ai tres envie de m’inscrire pour le MDP 2014.