Trail 50Km Toulouse 28/130 ... 4h43:53

CR 1er Trail Toulouse métropole 01/12/2013.

Tout d’abord, commençons par le commencement. Je n’avais jamais couru plus de 22 Km quand j’ai décidé de me lancer dans cette aventure.

Je ne sais pas pourquoi cette idée m’est venue mais quoi qu’il en soit, j’avais envie de finir l’année par un trail. L’organisateur proposait deux distances, 15Km ou 50Km.
Après vérification du profil des deux parcours, je me suis rendu compte que le 15Km ressemblait plus à un « cross » qu’à un trail. Le dénivelé était inexistant.
Je me suis donc dirigé naturellement vers le 50 Km sachant que le défit allait être de taille.

Mon entrainement c’est alors accès sur de l’endurance fondamentale essentiellement et quelques sorties au seuil. J’ai proscrit toute séance de VMA après m’être fait mal à la cuisse gauche. Blessure que je trainerai tout le long de ma préparation et qui me laissera tranquille deux semaines avant le départ.

Voici le bilan de ma préparation :

Séances effectuées : 22 sur 23
Nombre total de km : 259.02 km
Nombre total de km VTT : 101.06 km
Volume de travail VTT : 03:56:07
Volume de travail (hors VTT) : 25:49:32
Allure moyenne : 5'58" - 10.03 km/h
Dénivelé total : + 4635 m

J’ai surtout travaillé sur des terrains vallonnés et en montagne les weekend.
La plus grosse particularité de mon plan consiste à l’introduction de séances de VTT. J’ai essentiellement travaillé en puissance quand je sortais le vélo.
Je ne sais pas si c’est une des clefs de ma réussite mais dans tous les cas je pense que sa m’a tout de même apporté un vrai plus.


Passons maintenant à la course.

Dimanche 1er décembre, après une bonne nuit de sommeil, je me lève trois heures avant le départ pour manger un plat de pates agrémentées d’un thé et de quelques céréales.

Direction le lieu de la course.
Enfin c’est ce que j’espérais car en fait je me suis légèrement trompé d’endroit … je m’en suis rapidement aperçu car je me suis retrouvé au Toulouse Game Show … entouré de joyeux lurons déguisés en militaires et autres personnages de l’héroïc fantaisie.

Je fini par trouver le bon hall et récupérer mon dossard.

J’en profite pour discuter avec quelques collègues dont certains ont déjà fait du long. Quand je leur annonce que c’est la première fois que je vais courir plus de 25 km ils me regardent assez bizarrement comme si je m’étais en effet trompé de hall … et quand je leur annonce que je compte faire les 50 bornes en 5h00, là ils commencent à me dire qu’ils pensent mettre 6h00 … Étrangement la seule chose qui me dérange c’est que j’ai donné rendez vous à mon épouse et mes enfants dans 5h00 et que je n’ai pas envie de les faire attendre une heure de plus.


L’organisateur nous fait son discours d’avant départ et nous donne les dernières recommandations d’usage. Je me rends compte que nous ne sommes pas très nombreux et ça c’est vraiment un point très positif pour moi qui déteste la foule.

Le départ donné, tout le monde s’élance assez rapidement, voir très rapidement pour les premiers. Moi je laisse filer , j’ai 50 Km à tenir et je n’ai pas l’intention de me mettre en sur régime dés le départ. Tous mes collègues partent sur un rythme élevé d’environ 4’30 au Km moi j’avais décidé de me caller à 5’30 mais je me rends vite compte que je fais du 5’ au km et que je suis très bien.

Le début du parcours est pratiquement plat, nous longeons la Garonne, le sol est très boueux. Il faut choisir assez méticuleusement ses appuis pour ne pas trop glisser et perdre beaucoup d’énergie. Si nous étions partis une bonne heure avant le sol aurait été plus dur car il avait bien gelé durant la nuit. J’aurai surement préféré.

Quoi qu’il en soit c’est agréable, la ville s’éveille, du haut des murs bordant le fleuve, quelques personnes nous encourage. Des pécheurs sont déjà sur leurs barques et quelques sportifs ont sorti leurs avirons pour leur séance matinale. La luminosité est superbe, le dégel est en cours et des milliers de petits cristaux de glace reflètent les rayons du soleil. Le vent n’est pas très fort mais on le ressent en raison des températures très basses.

Au bout de 10 km je croise un de mes collègues qui souffre du genou. Il ne sait pas encore s’il va abandonner. Je m’arrête quelques mètres pour discuter avec lui. Finalement il repart très lentement. Je l’abandonne et rattrape un autre coureur d’un certain âge. J’en profite pour me caler à sa vitesse et discuter avec lui pendant deux ou trois Km.
Finalement, au passage d’un single je reprends mon rythme de 5’ au Km. Je me sens toujours bien après 16Km. Je profite de chaque ravitaillement pour manger et refaire le plein de mes flask 500ml.

Un ami m’a fait la surprise de venir m’encourager . C’est super sympa de sa part et ça me procure un regain de moral. Je vais en avoir besoin car j’attaque la partie la moins sympa du parcours. Quand je dis la moins sympa, je reste polie car franchement faire 15Km sur du béton entre un parapet et un bord de Garonne en friche et sans point de vue … sans compter le vent de face et de longues lignes droites … vous l’aurez compris je n’ai pas aimé cette zone.

Heureusement, je fini par arriver au 31eme Km et là, je retrouve ce que j’aime dans le trail, c'est-à-dire la nature et les montées descentes. Enfin la partie vallonnée !!!

Je suis étrangement bien, je ne souffre pas encore beaucoup même si j’ai les mollets assez dur. Merci les 15 bornes sur le béton …
Mon rythme reste finalement très correct et j’arrive à rester au dessus de 10Km/h même en montée. Je ne marche que très rarement et surtout je commence à reprendre pas mal de coureurs. Je reçois un appel de mon épouse qui me demande où je suis. Je regarde mon chrono et je me rends compte que j’ai déconnecté le GPS … sans m’en rendre compte. Quoi qu’il en soit je suis en avance sur mes prévisions. Si je ne craque pas, je devrais arriver avant les 5 h00 que je m’étais fixé mais rien n’est encore fait.

Arrivé au 40eme Km l’ascension est pratiquement terminée, j’ai repris tous mes collègues sauf un qui, je l’apprendrais plus tard, a fait la course en tête avec les premier sur les 30 premiers Km. Ils avaient une moyenne de 4’10 au Km … un autre monde.

Je croise alors un jeune coureur qui semblait au plus mal, il faut dire qu’il était en short et en t-shirt alors que nous nous trouvions sur un plateau balayé par un vent glacial. Je discute quelques mètres avec lui, il semblait limite mais encore lucide. Nous n’étions plus qu’à quelques dizaines de mètres du ravito que je lui ai fortement suggéré de regagner au plus vite. Un bénévole le prendra en charge et l’accompagnera jusqu’au ravito.

Je profite de ce dernier ravito pour manger chaud. Au final j’aurai laissé filer 7 minutes mais je ne les regretterai pas. La fin du parcours est encore long, il reste pas mal de descentes et encore quelques passages bien techniques. J’ai les mollets qui tirent de plus en plus mais à part ça tout va bien.

J’enchaîne les descentes suffisamment vite pour doubler plusieurs groupes de coureurs qui tentent de s’accrocher mais lâchent au bout de quelques mètres.
Je n'ai pas le sentiment de forcer et j'apprécie la fin de parcours.
Je sais qu’il reste une partie plate de trois Km avant l’arrivée, je risque d’avoir du mal car ce n’est pas mon point fort alors je me lâche et profite de chaque partie technique pour me faire plaisir et faire se que je fais de mieux.

A 2 km de l’arrivée je vois devant moi un de mes collègues que j’avais doublé et qui ne m’avait jamais redoublé … je le rattrape et lui demande comment il a fait pour se retrouver là. Il m’explique qu’il c’est trompé de parcours. Peu importe il va m’accompagner jusqu’à l’arrivée et nous franchirons la ligne en même temps.

Avant de passer la ligne beaucoup de choses se bousculent dans ma tête, je repense aux épreuves terribles que nous avons traversées ces derniers jours.
Cette ligne d’arrivée franchie, je retrouve mes enfants et mon épouse. Je les serre très fort contre moi et je remercie intérieurement ceux qui ne sont pas là mais qui m’ont porté jusqu’à cette ligne d’arrivée. Beaucoup d’émotion mais pas de larmes.


Mon chrono est anecdotique, 4h43’ pour 50Km et environs 750 m de D+.
Ce n’est pas non plus mon classement qui est important même si je fini 28eme sur 130 coureurs. Ce qui compte c’est d’être allé au bout, d’avoir su gérer cette course et d’avoir pu courir d’un bout à l’autre.
Je garderai surement un souvenir impérissable de cette aventure.
Les jours qui suivirent ce « trail » je n’ai souffert que des mollets. Aucune douleur aux cuisses à mon grand étonnement.


Ce que je retiens de cette aventure :

- Rien n’est impossible si on se prépare et que l’on a de la volonté
- Mes mollets c’est de la M…e
- J’en veux toujours plus.
- Mes mollets c’est de la M…e … je crois que je l’ai déjà dit
- Vivement la saison prochaine
- Mes mollets c’est de la M…e … un point c’est tout

en te lisant, on a une impression de facilité, tu as bien su gérer ta course a ton rythme mais tu l'as conserver du début à la fin et ce n'est pas facile de trouver l’équilibre.
Quoi dire de plus, super temps, super classement de quoi finir la fin d'année avec le sourire.

Je te rejoins aussi sur le VTT, ce fut aussi une clé de ma réussite et je continuerai l'entrainement croisé dorénavant.

Félicitation encore pour ce très beau chrono , à te lire on a vraiment l'impression que tu es facile avec une allure loin d'être lente , que je qualifie de rapide 10km/h quand même
Apparemment tu n'as eu aucun problème d'alimentation, tu avais pris de la boisson énergétique ou tu as pris seulement de l'eau et ce que tu trouvais au ravitaillement ?

Tu as surement trouvé le bon entraînement VTT+CAP

Impressionnant ces vitesses, et Bravo pour ton classement

Merci pour vos commentaires.

taek78run écrit:

Apparemment tu n'as eu aucun problème d'alimentation, tu avais pris de la boisson énergétique ou tu as pris seulement de l'eau et ce que tu trouvais au ravitaillement ?

J'avais pris de la boisson énergétique pour les premiers Km, 2x 500 ml.
J'avais prévu de boire les 500 premier Ml avant le premier ravitaillement puis remplir uniquement avec de l'eau. Ensuite, je buvais de l'eau et parfois un peu de boisson énergétique.
Au final j'aurai bue 1litre de boisson énergétique et 2l d'eau.

J'avais aussi pris trois gels que je prenais avant les ravitaillements.
Lors des ravitaillements, je prenais du salé et du sucré en quantité raisonnable mais tout de même en me forçant un peu car je ne voulais pas tomber à cours de carburant.
J'ai pris mon temps à chaque ravitaillements. C'est du temps perdu si l'on regarde le chrono mais c'est du temps de gagné si on n'a pas de défaillances.

Je pense que ce protocole a bien fonctionné pour moi.

Bravo Fabien!! quelle course!! le tout avec peu d'expérience sur du long

ça a semblé facile quand on te lit mais tu avais rondement bien préparé ta course et tu étais sur de toi

je pense que tes séances avec tes kilomètres verticaux ont du aussi te préparer pour faire ces 50Kms sans trop souffrir sauf de tes put!ù de mollets

merci pour ton CR très agréable à lire, tu es resté très lucide pendant ta course au vu des détails, bravo !!

bon repos!!

Ps: et tes collègues, ils te reparlent??