traversée du jura en courant
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Dans les cartons de mes projets de voyages itinérants, traînait la traversée du Jura en VTT.
J'ai découvert le Jura l'hiver il y a quelques années, en ski de fond. Traverser le jura en skating cette année là entre Noël et le jour de l'an fut une révélation : quelle belle région ! Quel accueil ! Quels paysages ! L'hiver on se croirait en suède ou au canada (du moins cela fait penser aux images d’épinal que l'on a de ces endroits sous la neige). Je m'étais promis d'y revenir. Et puis le manque de temps, d'autres projets, la vie... Vous connaissez tous ça par cœur.
Et voilà que Guéna (ccap) et deux autres amis projettent de réaliser cette traversée VTT pour l'été 2013. Ils me proposent. Banco je dis mais je vous suivrai en courant... Rire général.
Depuis 2 ans, j'ai redécouvert le bonheur et l'immense liberté que représente le fait de courir, je ne compte pas m'en priver dans le jura. Une règle : le moins d'artifice technique possible. Et puis, il faut l'avouer, je suis nul en vélo et plus coriace en cap.
Je fais évoluer là un concept d'itinérance que j'ai déjà maintes fois testé mais en étant plus chargés (tente...) et en marchant (vite toutefois) dans les pyrénées et les alpes. L'objectif est ici réellement de courir partout et tout le temps.
Cette GTJ sera mon deuxième objectif trail de la saison après le TGV début juillet dont je me suis heureusement bien remis.
Le projet est bloqué, je cale mes étapes sur celles des amis vttistes en raccourcissant quand je peux , en rallongeant parfois pour le plaisir... Mon trajet est un savant mix entre la gtj vtt, la gtj à pied et le GR5. On partirai de Montbéliard pour arriver à Culoz, 300 km plus au sud. 7 jours sont prévus. J'en ferai 6 en m'arrêtant de manière assez logique au pied des derniers sommets du jura que sont les crêts de la neige et de l'eau, dans le creux de Bellegarde. Une belle bambée de 6 jours, 320 km et 9500 m de D+.
Sur le plan pratique, hébergement en demi pension en gîte ou petit hôtel de campagne. Très peu d'affaires de rechange (je lave) et les copains me prennent 750 g chacun. Ils sont 2 en vtt soit 1,5 kg que je ne porte pas, 1,5 kg sur le dos + l'eau et un peu de bouffe. Après coup, sur les 1,5 kg laissés aux vttistes, je peux enlever 1 kg à mon avis sur ce type de terrain pas trop rude en été. Donc, ce genre de projet est réalisable sans assistance.
Jour1 : Voujeaucourt-trevillers - 43km- 1450 m D+, 5h44
Départ de bon matin de chez Guéna près de besançon. Direction une gare de campagne pour rejoindre le départ près de montbéliard. Déjà 4 km pour s'échauffer et les vélos déjà en carafe !? Tout ça n'est pas très sérieux messieurs...
Cette fois c'est parti, on quitte la gare, on se perd déjà avec les VTT que je vois s'éloigner sur la route, trop faciles alors qu'en cap, déjà, je ressens la dureté du goudron, et les premières petites côtes casse pattes des collines naissantes. Je me dis que ça va être rude de faire 50 bornes chaque jour. Trop tard, c'est parti maintenant …
Allez, une fois chaud ça va mieux. J'arrive à Mandeure au dessus d'une ancien amphithéâtre romain bluffant, en pleine campagne.
Le tracé se fait ensuite sur sentiers forts agréables entre prés, forêts et belvédères au dessus du doubs.
Oups les vélos se sont arrêtés admirer le paysage à un belvédère aménagé. Ils me voient arriver après 10 km un peu étonné que je sois déjà là. On va plus vite en vélo mais on a tendance à faire plus de pauses...voilà l'explication. Piqués au vif, ils repartent devant me souhaitant bonne route. C'est sympa comme ça de se recroiser dans la journée.
Je parcours les crêtes en sous bois. Superbe. Les passages dans les pâturages sont aménagés pour les randonneurs et nul besoin de s'arrêter pour franchir les clôtures, tout est prévu et accueillant.
Première rude descente vers le doubs. A découvert il fait très très chaud. J'adopte un rythme cool mais je cours presque tout le temps. Du goudron, assez régulièrement; le jura est une vieille chaîne de montagne, usée et habitée !
Le relief est casse patte. De nouveau une montée, un long plateau et une redescente sur le doubs à St Hypollyte. Déjà 34km. Il me reste une longue remontée de nouveau sur un plateau. Au lieu d'emprunter un long chemin forestier idéal pour le vélo, je me laisse tenter par un balisage local. Sentier non visible sur ma carte au 50 000ème. Allez, va, il part dans la bonne direction, ça doit bien le faire. Il est pas large, à moitié bouffé par la végétation luxuriante. Je me fais dévorer par les taons. Je ne traine pas et boucle l'étape vers 14h passées.
Les copains doivent déjà être dans la piaule, douchés et tout.
Bin non me dit la dame de l'hôtel, aucun vélo n'est arrivé. En fait je les ai doublé dans la descente sur st hypollyte (trajet vtt et cap un peu différents) et ils s'y sont arrêtés pour se baigner !
Rires jaunes du vttiste arrivant 1h et demi plus tard !!!
Jour2 : Trevillers-Morteau – 57,2 km – 1290m D+ - 7h45
Grosse étape. Peu de D+ de prévu car je serai beaucoup dans les gorges du Doubs mais le relief est cassant et peu roulant sur les bords de rivière où il faut souvent enjamber rochers et racines, remonter pour redescendre , zigzaguer...
Comme chaque jour, je démarre 1h avant les cyclistes un gros petit déjeuners dans le ventre. Ensuite je mange très peu. Certains jours je me contente d'un abricot sec . Pour le plaisir et pour faire marrer Guéna que cette partie de mon récit met dans tous ses états.
Par contre le soir les enfants, faut enlever vos doigts de la table ; tout peut arriver !
Bref, je suis parti, le ventre est plein et les jambes sont lourdes, le rythme pitoyable. Je ne suis pas réveillé et me dis que les 60km du jour vont être interminables. Mais comme hier, une fois aux bords du Doubs après 10km laborieux en petit état de forme, je suis réveillé et j'ai digéré.
Le parcours le long du Doubs est alors un véritable bonheur.
Le terrain est technique mais magnifique. Très bucolique, on trouve campeurs et pêcheurs. Historique aussi, on passe devant d'anciens sites industriels du XIXème, d'avant l'électrification où moulins, verreries et autres usines nécessitant de l'énergie étaient forcément le long des cours d'eau. Il ne reste plus grand chose de tout cela bien sûr. J'improvise mon trajet au fil des rencontres de locaux qui me conseillent plutôt tel ou tel chemin pour gagner quelques km et parce que c'est joli disent-ils. En effet, le petit raccourci dit « du chamois », très raide est un bonheur à courir à la descente sur le lit de feuilles d'une hêtraie. Bruit feutré de mes pas, température agréable, petit air frais montant de la rivière : ce périple dans le jura s'annonce enthousiasmant...
Toutes les bonnes choses ont une fin, j'étais en bas, sur le plat et à l'ombre, il me faut maintenant remonter sur le plateau. C'est tout droit dans la pente et en plein soleil. Rude.
Je n'ai plus d'eau. Direction, les habitations. Un petit vieux est assis sur son banc devant chez lui, façon corses dans asterix. On discute un moment, il me donne de l'eau et me voilà reparti pour l'une des plus belle section de cette GTJ. 10 km de plateau au milieu des pâturages ininterrompus : 18 franchissements de clôture, une sente à peine visible dans l'herbe, les vaches au loin. Que du bonheur. Aujourd'hui encore, mon rythme est régulier et immuable : je trottine.
Descente sur Morteau un peu longue et rude. L'orage menace, je suis content d'arriver tôt. Je devance là encore les vélos qui se sont fait quelques km en plus ce matin. Longue étape qui est bien passée mais je me demande comment enchainer sur la même demain.
Jour3 : Morteau-Les fourgs – 51,5 km – 1620 m d+ - 6h28
La journée est annoncée dégueulasse. Il a plut tout la nuit à verse et j'ai prévu aujourd'hui une première moitié d'étape cool puis une séance d'entrainement consistant à relancer dans chaque bosse et à faire la dernière montée de 300m D+ à bloc après 45 bornes ! Ça va être coton....
Cette traversée est un projet en soi, du pur plaisir mais j'essaye de l'intégrer dans un entrainement trail plus global pour terminer la saison début septembre par un ultra si tout va bien , sans pépin physique d'ici là.
C'est parti. Le ciel est gris, très gris mais il ne pleut pas. Petites routes accidentées de la campagne jurassienne, de la forêt, quelques prés mouillés à traverser (les pieds sont déjà trempés), des fermes, des scieres, des vaches.
Et maintenant le brouillard et la pluie qui commence à tomber si dru que je dois m'arrêter pour mettre ma gore-tex. La pluie ne va pas cesser de la journée, il pleut des trombes d'eau, mes semelles se vrillent dans la chaussures tant elles sont gorgées d'eau, me faisant des échauffements au pied forts dangereux pour la suite du périple. Je confonds allégrement chemins et cours d'eau. Tout déborde, dévale, c'est le déluge.
Je me vautre 2 fois à la descente, l'une en tentant d'éviter un fil électrique que je n'avais pas vu, une autre fois à cause du coup classique dit « de la racine ».
Dans tout ce bazar, seules les vaches sont stoïques et ne semblent pas voir qu'il pleut bordel de merde ! Réagissez les vaches, il vous tombe des piscines sur le dos là, meuglez, faites quelques choses !!!
Et bien malgré tout ça, ce fut clairement une journée inoubliable. J'avais des jambes de feu et sous
la pluie j'ai relancé, sous la pluie je me suis arrêté pour soigner mes pieds. Et toujours les jambes ont répondu. Je fais une dernière montée en terminant à 11 km/h. J'arrive en haut exténué mais heureux. Je viens de vivre quelques heures « compte-triple », des sensations de bien être physique, de communion avec mon corps, de liberté grisantes.
C'était génial et j'arrive à l'étape mouillé comme un rat.
Mais quel accueil dans cette chambre d'hôte ! on m'improvise un petit repas de midi avec des produits locaux (du saucisson au comté en passant par le vin rouge). Quoi ? Vous êtes venu en courant de Morteau ? Sous cette pluie ? Mais attendez, on va vous offrir un petit repas pour vous remettre. Vous prendrez un café ?
Le top !
Et pendant ce temps, les vélos pédalent encore . le pied je vous dis
Jour4 : Les fourgs – Chappelle des bois – 55,3 km - 1430 m D+ - 7h06
Aujourd'hui au programme, outre une longue étape, un sommet (le fameux mont d'or), j'ai au programme d'entrainement de relancer dans toutes les bosses dès le début de l'étape...Après échauffement toutefois.
Je pars la fleur au fusil. Vu la journée d'hier, il n peut rien m'arriver, je suis indéstructible, je suis fabriqué en titane doublé de carbone, je n'ai plus besoin de manger. Je suis un robot.
Allez, zou, je fais le détour de la première montagne pour aller voir le sapin élu président de la commune des fourgs. Un sacré mastard et 250 ans d'âge, qui devait déjà présenter un tronc respectable à la révolution française.
J'adore les arbres, ils sont immobiles mais on sent une poussée de vie en les regardant, en les touchant. Un arbre c'est énorme et c'est le symbole même de la patience, du temps qui passe, des petits pas ajoutés les uns aux autres qui vous mènent au bout du monde ou à l'obtention d'un tronc de 3m de diamètre et d'un fut de 42m de haut !
Le jura est un pays d'arbres. J'adore le Jura
Pour l'heure je relance et relance encore. Entendons nous bien, je fais pas une course,mon rythme moyen reste cool mais je fais monter le cœur dans les petites bossent plus raides de 50m qui se présentent dans une montée et j'allonge la foulée sur le plat en faisant des séries de 1 ou 2 min en fartlek. C'est ça, je fais 5h de fartlek aujourd'hui.
Comme chaque jour, je suis parti avant les VTT alors je leur laisse des petits messages en branches ou en cailloux. Bon, ils ne les voient souvent pas mais l'idée m'amuse. C'est une sorte de land-art !
La montée au mont d'or est désespérante, c'est un champ de mine, des travaux de canalisation de haut en bas pour les canons à neige de l'hiver, des sentiers déviés, je manque me perdre et retrouve ces endroits massacrés que j'avais tant croiser en traversant les alpes, en particulier dans les dolomites. J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer sur le TGV sur l'industrie du ski de piste. Mon récit n'est pas une tribune non plus, et puis vous allez être 20 à le lire mais tout de même il y a dissymétrie dans l'impact de ces 2 activités (trail et ski de piste). Le skieur l'hiver, le marcheur l'été, ne verra jamais trace de mon passage. Mais moi l'été, me sont imposés les traces des activités hivernales. Et elles ne sont pas petites ces traces là en terme de paysage et de fond sonore !
Je prétends qu'une autre économie de la montagne est possible. Je referme la parenthèse .
Du sommet du mont d'or jusqu'à Mouthe, une longue descente très agréable en alpage. Je retrouve les terrains où je fais du ski de fond l'hiver (activité qui emprunte les chemins existants pour d'autres activités, exploitation du bois et circulation...
Mouthe- 35 ème km.
Et là, le mur du marathon !
Pareil.
Je suis de paille ; monté sur deux chamalos. Je suis un robot sans pile, agard.
Je n'ai plus de jus.
Le reste de l'étape va être physiquement et moralement difficile. Encore 20 bornes avec de trop longs plats. En plus je reconnais certains chemins où l'hiver je glisse peinards à 20 km/h. Et de nouveau cette leçon d'humilité que vous apporte presque chaque jour la course à pied.
J'arrive finalement à chapelle des bois. Direction l'épicerie où je me prépare un gueuleton de midi énorme.
Les vélos arrivent à peine un poil après moi. L'étape a été cool pour eux, pas trop dure. Ça m'achève le moral.
Comment je vais repartir demain pour ce qui s'annonce la plus longue de mes étapes, plus de 60 km ?
Jour5 : Chapelle des bois – La pesse – 61,2 km – 1650 m D+ - 7h33
Comme souvent dans les gîtes, personne n'est levé à 6h30, pas même les gérants. Je demande chaque soir la possibilité de me débrouiller seul pour le déjeuner. On trouve toujours un arrangement (micro ondes, bouilloires, thermos,..). Je suis seul dans la grande salle à manger. Je déjeune, le moral dans les chaussettes. L'étape qui m'attend est énorme avec de très très longs plats vallonnés, la pluie d'il y a deux jours à ruinée mes semelles et mes chaussettes et hier, en plus de la fatigue, j'ai amorcé des ampoules au talon, ou plutôt une sorte de talonnade dont je ne sais ce qu'elle va devenir aujourd'hui.
Je démarre. Je suis lourd à l'échauffement mais j'adopte une stratégie course longue ; je ne pense pas trop, je soigne mon moral en raisonnant par étape. Je vais déjà aller aux rousses me payer un café, 20km. Ensuite la fôret du massacre que je connais par cœur de l'hiver, arrivée sur Lajoux, 20km. Et il restera alors 20 km, on y arrivera bien !
Ça tombe bien, le programme du jour à l'entrainement est je trottine avec les jambes mais toute la journée sur le plat comme en montée je pousse sur les bâtons comme en ski de fond. Endroit idéal, efficacité réelle sur du long... et triceps en compote le soir.
Les rousses. Un café. Je trouve à acheter chaussettes et nouvelles semelles. Je revis, un problème de moins. Le moral remonte en flèche.
Je monte le massacre très vite et j'aborde la traversée de la combe à la chèvre qui est un endroit extraordinaire l'hiver. C'est différent l'été et c'est pas mal non plus, même si bien sûr ça ressemble beaucoup à tout ce que j'ai déjà vu sur les 200 km précédents. Charme de l'hiver et des combes neigeuses inviolées...
Téléphone !
Guéna.
Il abandonne la GTJ VTT aux rousses. Tendinite au genou, il en peu plus de douleur ;
Quelle déception !
Pour lui, avant tout.
Il me demande ce que je fais ? Je continue pardi ! Avec ou sans mes affaires que portaient mes 2 compères. Thomas est partie en chasse derrière moi pour tenter de me rattraper et décider de ce qu'il fait. Je l'attends à Lajoux. Il arrête lui aussi, ne voulant pas pédaler seul. Je récupère le minimum d'affaire et je repars pour mes 20 derniers km, le moral à bloc. Je suis en titane, je suis un robot ….
Bon j'arrive à l'étape bien bien crevé pour un robot.
Demain sera mon dernier jour. Je change les plans initiaux. Je devais suivre le trajet des VTT plus roulant, qui évitait le point culminant du jura au crêt de la neige, trop typé montagne pour que ce soit passable en vélo. Un problème avec le dernier hébergement finit de me convaincre : je vais aller sur le crêt de la neige et terminer à Bellegarde après une crête hallucinante de plus 25 km ! Enorme.
Jour6 : La pesse – Bellegarde – 49,7 km - 2150 m D+- 7h33
Journée énorme en effet !
Beaucoup plus typée montagne.
C'est très roulant jusqu'à Lelex où je me pose 5 min pour un café en discutant avec le tenancier qui va sur ses 94 ans !!! et qui regarde avec intérêt mes bâtons très légers pour quand il va marcher en fond de vallée tous les dimanches.
Le programme du jour est simple : faire une montée sèche du crêt de la neige et finir comme je peux.
800m de D+ où je mets pas mal de puissance.
L'arrivée au sommet est magique.
La visibilité est énorme, la vue sur le mont blanc, le lac Léman imprenable. J'ai bien fait de faire le détour.
Je vais avoir ce panorama sous les yeux pendant les 28 km de crêtes interminables. C'était vraiment très très beau (je recommande cette ballade) mais l'intégralité des crêtes sans eau en une fois, c'est difficile. Vous voyez le bout du bout de la crête là bas ? Non ? Bah pourtant c'est là bas que je vais . La fin me paraîtra très longue sous la chaleur de début aôut...
La descente de 1500m de D- sur bellegarde est longue mais je la savoure, je viens de boucler un projet un peu improvisé sur un coup de tête. Un beau projet de trail en off pour lequel je crois être davantage fait que pour la compétition (on a plus le temps d'admirer et d'en profiter tout de même). Je renouvelerai l'expérience évidemment. Où ? Quand ? Avec qui ? Tout est ouvert...
Allez les coureurs, prenez une carte, tracez un beau parcours et partez en courant, que dis-je, volez vers de purs instants de bonheur (et quelques uns de souffrance...)
J'ai découvert le Jura l'hiver il y a quelques années, en ski de fond. Traverser le jura en skating cette année là entre Noël et le jour de l'an fut une révélation : quelle belle région ! Quel accueil ! Quels paysages ! L'hiver on se croirait en suède ou au canada (du moins cela fait penser aux images d’épinal que l'on a de ces endroits sous la neige). Je m'étais promis d'y revenir. Et puis le manque de temps, d'autres projets, la vie... Vous connaissez tous ça par cœur.
Et voilà que Guéna (ccap) et deux autres amis projettent de réaliser cette traversée VTT pour l'été 2013. Ils me proposent. Banco je dis mais je vous suivrai en courant... Rire général.
Depuis 2 ans, j'ai redécouvert le bonheur et l'immense liberté que représente le fait de courir, je ne compte pas m'en priver dans le jura. Une règle : le moins d'artifice technique possible. Et puis, il faut l'avouer, je suis nul en vélo et plus coriace en cap.
Je fais évoluer là un concept d'itinérance que j'ai déjà maintes fois testé mais en étant plus chargés (tente...) et en marchant (vite toutefois) dans les pyrénées et les alpes. L'objectif est ici réellement de courir partout et tout le temps.
Cette GTJ sera mon deuxième objectif trail de la saison après le TGV début juillet dont je me suis heureusement bien remis.
Le projet est bloqué, je cale mes étapes sur celles des amis vttistes en raccourcissant quand je peux , en rallongeant parfois pour le plaisir... Mon trajet est un savant mix entre la gtj vtt, la gtj à pied et le GR5. On partirai de Montbéliard pour arriver à Culoz, 300 km plus au sud. 7 jours sont prévus. J'en ferai 6 en m'arrêtant de manière assez logique au pied des derniers sommets du jura que sont les crêts de la neige et de l'eau, dans le creux de Bellegarde. Une belle bambée de 6 jours, 320 km et 9500 m de D+.
Sur le plan pratique, hébergement en demi pension en gîte ou petit hôtel de campagne. Très peu d'affaires de rechange (je lave) et les copains me prennent 750 g chacun. Ils sont 2 en vtt soit 1,5 kg que je ne porte pas, 1,5 kg sur le dos + l'eau et un peu de bouffe. Après coup, sur les 1,5 kg laissés aux vttistes, je peux enlever 1 kg à mon avis sur ce type de terrain pas trop rude en été. Donc, ce genre de projet est réalisable sans assistance.
Jour1 : Voujeaucourt-trevillers - 43km- 1450 m D+, 5h44
Départ de bon matin de chez Guéna près de besançon. Direction une gare de campagne pour rejoindre le départ près de montbéliard. Déjà 4 km pour s'échauffer et les vélos déjà en carafe !? Tout ça n'est pas très sérieux messieurs...
Cette fois c'est parti, on quitte la gare, on se perd déjà avec les VTT que je vois s'éloigner sur la route, trop faciles alors qu'en cap, déjà, je ressens la dureté du goudron, et les premières petites côtes casse pattes des collines naissantes. Je me dis que ça va être rude de faire 50 bornes chaque jour. Trop tard, c'est parti maintenant …
Allez, une fois chaud ça va mieux. J'arrive à Mandeure au dessus d'une ancien amphithéâtre romain bluffant, en pleine campagne.
Le tracé se fait ensuite sur sentiers forts agréables entre prés, forêts et belvédères au dessus du doubs.
Oups les vélos se sont arrêtés admirer le paysage à un belvédère aménagé. Ils me voient arriver après 10 km un peu étonné que je sois déjà là. On va plus vite en vélo mais on a tendance à faire plus de pauses...voilà l'explication. Piqués au vif, ils repartent devant me souhaitant bonne route. C'est sympa comme ça de se recroiser dans la journée.
Je parcours les crêtes en sous bois. Superbe. Les passages dans les pâturages sont aménagés pour les randonneurs et nul besoin de s'arrêter pour franchir les clôtures, tout est prévu et accueillant.
Première rude descente vers le doubs. A découvert il fait très très chaud. J'adopte un rythme cool mais je cours presque tout le temps. Du goudron, assez régulièrement; le jura est une vieille chaîne de montagne, usée et habitée !
Le relief est casse patte. De nouveau une montée, un long plateau et une redescente sur le doubs à St Hypollyte. Déjà 34km. Il me reste une longue remontée de nouveau sur un plateau. Au lieu d'emprunter un long chemin forestier idéal pour le vélo, je me laisse tenter par un balisage local. Sentier non visible sur ma carte au 50 000ème. Allez, va, il part dans la bonne direction, ça doit bien le faire. Il est pas large, à moitié bouffé par la végétation luxuriante. Je me fais dévorer par les taons. Je ne traine pas et boucle l'étape vers 14h passées.
Les copains doivent déjà être dans la piaule, douchés et tout.
Bin non me dit la dame de l'hôtel, aucun vélo n'est arrivé. En fait je les ai doublé dans la descente sur st hypollyte (trajet vtt et cap un peu différents) et ils s'y sont arrêtés pour se baigner !
Rires jaunes du vttiste arrivant 1h et demi plus tard !!!
Jour2 : Trevillers-Morteau – 57,2 km – 1290m D+ - 7h45
Grosse étape. Peu de D+ de prévu car je serai beaucoup dans les gorges du Doubs mais le relief est cassant et peu roulant sur les bords de rivière où il faut souvent enjamber rochers et racines, remonter pour redescendre , zigzaguer...
Comme chaque jour, je démarre 1h avant les cyclistes un gros petit déjeuners dans le ventre. Ensuite je mange très peu. Certains jours je me contente d'un abricot sec . Pour le plaisir et pour faire marrer Guéna que cette partie de mon récit met dans tous ses états.
Par contre le soir les enfants, faut enlever vos doigts de la table ; tout peut arriver !
Bref, je suis parti, le ventre est plein et les jambes sont lourdes, le rythme pitoyable. Je ne suis pas réveillé et me dis que les 60km du jour vont être interminables. Mais comme hier, une fois aux bords du Doubs après 10km laborieux en petit état de forme, je suis réveillé et j'ai digéré.
Le parcours le long du Doubs est alors un véritable bonheur.
Le terrain est technique mais magnifique. Très bucolique, on trouve campeurs et pêcheurs. Historique aussi, on passe devant d'anciens sites industriels du XIXème, d'avant l'électrification où moulins, verreries et autres usines nécessitant de l'énergie étaient forcément le long des cours d'eau. Il ne reste plus grand chose de tout cela bien sûr. J'improvise mon trajet au fil des rencontres de locaux qui me conseillent plutôt tel ou tel chemin pour gagner quelques km et parce que c'est joli disent-ils. En effet, le petit raccourci dit « du chamois », très raide est un bonheur à courir à la descente sur le lit de feuilles d'une hêtraie. Bruit feutré de mes pas, température agréable, petit air frais montant de la rivière : ce périple dans le jura s'annonce enthousiasmant...
Toutes les bonnes choses ont une fin, j'étais en bas, sur le plat et à l'ombre, il me faut maintenant remonter sur le plateau. C'est tout droit dans la pente et en plein soleil. Rude.
Je n'ai plus d'eau. Direction, les habitations. Un petit vieux est assis sur son banc devant chez lui, façon corses dans asterix. On discute un moment, il me donne de l'eau et me voilà reparti pour l'une des plus belle section de cette GTJ. 10 km de plateau au milieu des pâturages ininterrompus : 18 franchissements de clôture, une sente à peine visible dans l'herbe, les vaches au loin. Que du bonheur. Aujourd'hui encore, mon rythme est régulier et immuable : je trottine.
Descente sur Morteau un peu longue et rude. L'orage menace, je suis content d'arriver tôt. Je devance là encore les vélos qui se sont fait quelques km en plus ce matin. Longue étape qui est bien passée mais je me demande comment enchainer sur la même demain.
Jour3 : Morteau-Les fourgs – 51,5 km – 1620 m d+ - 6h28
La journée est annoncée dégueulasse. Il a plut tout la nuit à verse et j'ai prévu aujourd'hui une première moitié d'étape cool puis une séance d'entrainement consistant à relancer dans chaque bosse et à faire la dernière montée de 300m D+ à bloc après 45 bornes ! Ça va être coton....
Cette traversée est un projet en soi, du pur plaisir mais j'essaye de l'intégrer dans un entrainement trail plus global pour terminer la saison début septembre par un ultra si tout va bien , sans pépin physique d'ici là.
C'est parti. Le ciel est gris, très gris mais il ne pleut pas. Petites routes accidentées de la campagne jurassienne, de la forêt, quelques prés mouillés à traverser (les pieds sont déjà trempés), des fermes, des scieres, des vaches.
Et maintenant le brouillard et la pluie qui commence à tomber si dru que je dois m'arrêter pour mettre ma gore-tex. La pluie ne va pas cesser de la journée, il pleut des trombes d'eau, mes semelles se vrillent dans la chaussures tant elles sont gorgées d'eau, me faisant des échauffements au pied forts dangereux pour la suite du périple. Je confonds allégrement chemins et cours d'eau. Tout déborde, dévale, c'est le déluge.
Je me vautre 2 fois à la descente, l'une en tentant d'éviter un fil électrique que je n'avais pas vu, une autre fois à cause du coup classique dit « de la racine ».
Dans tout ce bazar, seules les vaches sont stoïques et ne semblent pas voir qu'il pleut bordel de merde ! Réagissez les vaches, il vous tombe des piscines sur le dos là, meuglez, faites quelques choses !!!
Et bien malgré tout ça, ce fut clairement une journée inoubliable. J'avais des jambes de feu et sous
la pluie j'ai relancé, sous la pluie je me suis arrêté pour soigner mes pieds. Et toujours les jambes ont répondu. Je fais une dernière montée en terminant à 11 km/h. J'arrive en haut exténué mais heureux. Je viens de vivre quelques heures « compte-triple », des sensations de bien être physique, de communion avec mon corps, de liberté grisantes.
C'était génial et j'arrive à l'étape mouillé comme un rat.
Mais quel accueil dans cette chambre d'hôte ! on m'improvise un petit repas de midi avec des produits locaux (du saucisson au comté en passant par le vin rouge). Quoi ? Vous êtes venu en courant de Morteau ? Sous cette pluie ? Mais attendez, on va vous offrir un petit repas pour vous remettre. Vous prendrez un café ?
Le top !
Et pendant ce temps, les vélos pédalent encore . le pied je vous dis
Jour4 : Les fourgs – Chappelle des bois – 55,3 km - 1430 m D+ - 7h06
Aujourd'hui au programme, outre une longue étape, un sommet (le fameux mont d'or), j'ai au programme d'entrainement de relancer dans toutes les bosses dès le début de l'étape...Après échauffement toutefois.
Je pars la fleur au fusil. Vu la journée d'hier, il n peut rien m'arriver, je suis indéstructible, je suis fabriqué en titane doublé de carbone, je n'ai plus besoin de manger. Je suis un robot.
Allez, zou, je fais le détour de la première montagne pour aller voir le sapin élu président de la commune des fourgs. Un sacré mastard et 250 ans d'âge, qui devait déjà présenter un tronc respectable à la révolution française.
J'adore les arbres, ils sont immobiles mais on sent une poussée de vie en les regardant, en les touchant. Un arbre c'est énorme et c'est le symbole même de la patience, du temps qui passe, des petits pas ajoutés les uns aux autres qui vous mènent au bout du monde ou à l'obtention d'un tronc de 3m de diamètre et d'un fut de 42m de haut !
Le jura est un pays d'arbres. J'adore le Jura
Pour l'heure je relance et relance encore. Entendons nous bien, je fais pas une course,mon rythme moyen reste cool mais je fais monter le cœur dans les petites bossent plus raides de 50m qui se présentent dans une montée et j'allonge la foulée sur le plat en faisant des séries de 1 ou 2 min en fartlek. C'est ça, je fais 5h de fartlek aujourd'hui.
Comme chaque jour, je suis parti avant les VTT alors je leur laisse des petits messages en branches ou en cailloux. Bon, ils ne les voient souvent pas mais l'idée m'amuse. C'est une sorte de land-art !
La montée au mont d'or est désespérante, c'est un champ de mine, des travaux de canalisation de haut en bas pour les canons à neige de l'hiver, des sentiers déviés, je manque me perdre et retrouve ces endroits massacrés que j'avais tant croiser en traversant les alpes, en particulier dans les dolomites. J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer sur le TGV sur l'industrie du ski de piste. Mon récit n'est pas une tribune non plus, et puis vous allez être 20 à le lire mais tout de même il y a dissymétrie dans l'impact de ces 2 activités (trail et ski de piste). Le skieur l'hiver, le marcheur l'été, ne verra jamais trace de mon passage. Mais moi l'été, me sont imposés les traces des activités hivernales. Et elles ne sont pas petites ces traces là en terme de paysage et de fond sonore !
Je prétends qu'une autre économie de la montagne est possible. Je referme la parenthèse .
Du sommet du mont d'or jusqu'à Mouthe, une longue descente très agréable en alpage. Je retrouve les terrains où je fais du ski de fond l'hiver (activité qui emprunte les chemins existants pour d'autres activités, exploitation du bois et circulation...
Mouthe- 35 ème km.
Et là, le mur du marathon !
Pareil.
Je suis de paille ; monté sur deux chamalos. Je suis un robot sans pile, agard.
Je n'ai plus de jus.
Le reste de l'étape va être physiquement et moralement difficile. Encore 20 bornes avec de trop longs plats. En plus je reconnais certains chemins où l'hiver je glisse peinards à 20 km/h. Et de nouveau cette leçon d'humilité que vous apporte presque chaque jour la course à pied.
J'arrive finalement à chapelle des bois. Direction l'épicerie où je me prépare un gueuleton de midi énorme.
Les vélos arrivent à peine un poil après moi. L'étape a été cool pour eux, pas trop dure. Ça m'achève le moral.
Comment je vais repartir demain pour ce qui s'annonce la plus longue de mes étapes, plus de 60 km ?
Jour5 : Chapelle des bois – La pesse – 61,2 km – 1650 m D+ - 7h33
Comme souvent dans les gîtes, personne n'est levé à 6h30, pas même les gérants. Je demande chaque soir la possibilité de me débrouiller seul pour le déjeuner. On trouve toujours un arrangement (micro ondes, bouilloires, thermos,..). Je suis seul dans la grande salle à manger. Je déjeune, le moral dans les chaussettes. L'étape qui m'attend est énorme avec de très très longs plats vallonnés, la pluie d'il y a deux jours à ruinée mes semelles et mes chaussettes et hier, en plus de la fatigue, j'ai amorcé des ampoules au talon, ou plutôt une sorte de talonnade dont je ne sais ce qu'elle va devenir aujourd'hui.
Je démarre. Je suis lourd à l'échauffement mais j'adopte une stratégie course longue ; je ne pense pas trop, je soigne mon moral en raisonnant par étape. Je vais déjà aller aux rousses me payer un café, 20km. Ensuite la fôret du massacre que je connais par cœur de l'hiver, arrivée sur Lajoux, 20km. Et il restera alors 20 km, on y arrivera bien !
Ça tombe bien, le programme du jour à l'entrainement est je trottine avec les jambes mais toute la journée sur le plat comme en montée je pousse sur les bâtons comme en ski de fond. Endroit idéal, efficacité réelle sur du long... et triceps en compote le soir.
Les rousses. Un café. Je trouve à acheter chaussettes et nouvelles semelles. Je revis, un problème de moins. Le moral remonte en flèche.
Je monte le massacre très vite et j'aborde la traversée de la combe à la chèvre qui est un endroit extraordinaire l'hiver. C'est différent l'été et c'est pas mal non plus, même si bien sûr ça ressemble beaucoup à tout ce que j'ai déjà vu sur les 200 km précédents. Charme de l'hiver et des combes neigeuses inviolées...
Téléphone !
Guéna.
Il abandonne la GTJ VTT aux rousses. Tendinite au genou, il en peu plus de douleur ;
Quelle déception !
Pour lui, avant tout.
Il me demande ce que je fais ? Je continue pardi ! Avec ou sans mes affaires que portaient mes 2 compères. Thomas est partie en chasse derrière moi pour tenter de me rattraper et décider de ce qu'il fait. Je l'attends à Lajoux. Il arrête lui aussi, ne voulant pas pédaler seul. Je récupère le minimum d'affaire et je repars pour mes 20 derniers km, le moral à bloc. Je suis en titane, je suis un robot ….
Bon j'arrive à l'étape bien bien crevé pour un robot.
Demain sera mon dernier jour. Je change les plans initiaux. Je devais suivre le trajet des VTT plus roulant, qui évitait le point culminant du jura au crêt de la neige, trop typé montagne pour que ce soit passable en vélo. Un problème avec le dernier hébergement finit de me convaincre : je vais aller sur le crêt de la neige et terminer à Bellegarde après une crête hallucinante de plus 25 km ! Enorme.
Jour6 : La pesse – Bellegarde – 49,7 km - 2150 m D+- 7h33
Journée énorme en effet !
Beaucoup plus typée montagne.
C'est très roulant jusqu'à Lelex où je me pose 5 min pour un café en discutant avec le tenancier qui va sur ses 94 ans !!! et qui regarde avec intérêt mes bâtons très légers pour quand il va marcher en fond de vallée tous les dimanches.
Le programme du jour est simple : faire une montée sèche du crêt de la neige et finir comme je peux.
800m de D+ où je mets pas mal de puissance.
L'arrivée au sommet est magique.
La visibilité est énorme, la vue sur le mont blanc, le lac Léman imprenable. J'ai bien fait de faire le détour.
Je vais avoir ce panorama sous les yeux pendant les 28 km de crêtes interminables. C'était vraiment très très beau (je recommande cette ballade) mais l'intégralité des crêtes sans eau en une fois, c'est difficile. Vous voyez le bout du bout de la crête là bas ? Non ? Bah pourtant c'est là bas que je vais . La fin me paraîtra très longue sous la chaleur de début aôut...
La descente de 1500m de D- sur bellegarde est longue mais je la savoure, je viens de boucler un projet un peu improvisé sur un coup de tête. Un beau projet de trail en off pour lequel je crois être davantage fait que pour la compétition (on a plus le temps d'admirer et d'en profiter tout de même). Je renouvelerai l'expérience évidemment. Où ? Quand ? Avec qui ? Tout est ouvert...
Allez les coureurs, prenez une carte, tracez un beau parcours et partez en courant, que dis-je, volez vers de purs instants de bonheur (et quelques uns de souffrance...)
Last Edit:il y a 11 ans 2 mois
par robin
Dernière édition: il y a 11 ans 2 mois par robin.
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Réponse de Prowler sur le sujet Re: traversée du jura en courant
Posted il y a 11 ans 3 mois #257143
Je m'incline. Merci pour me faire croire que c'est possible de réaliser des trucs pareils. Et merci robot-en-titane pour le récit.
Last Edit:il y a 11 ans 3 mois
par Prowler
Dernière édition: il y a 11 ans 3 mois par Prowler.
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Réponse de mezos69 sur le sujet Re: traversée du jura en courant
Posted il y a 11 ans 3 mois #257147
Tu m'as fait rêver !!
de paysages ... et de performanceS qui me semblent venues d'ailleurs
on sent que tu y as pris un pied énorme
MERCI POUR CE PARTAGE
de paysages ... et de performanceS qui me semblent venues d'ailleurs
on sent que tu y as pris un pied énorme
MERCI POUR CE PARTAGE
par mezos69
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- bender
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o_O la semaine de fou ! Moi je dis qu'il y a du dopage au Savagnin (*) pour faire ça
Félicitation pour cette "promenade", et quel cadre ! C'est vrai que le Jura est un coin magnifique !
(*) très bon vin du Jura pour ceux qui ne connaissent pas.
Félicitation pour cette "promenade", et quel cadre ! C'est vrai que le Jura est un coin magnifique !
(*) très bon vin du Jura pour ceux qui ne connaissent pas.
par bender
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- Anne-Marie
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Réponse de Anne-Marie sur le sujet Re: traversée du jura en courant
Posted il y a 11 ans 3 mois #257153
Je suis sans voix! Merci de partager ce voyage. Je n'avais jamais pensé à voyager ainsi, surtout avec les compagnons en vélo!!!!
Bon repos! As-tu perdu du poids durant cette semaine?
Bon repos! As-tu perdu du poids durant cette semaine?
par Anne-Marie
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salut à tous!!
Je suis sur le forum depuis longtemps mais c'est mon premier message donc le sous marin sort son périscope pour saluer la performance.. chapeau bas
Pour resituer je suis un des vttistes "sherpa" de Robin et je peux vous dire qu'en vtt c'est génial aussi.....et plus accessible qu'en course à pied....
Tom
Je suis sur le forum depuis longtemps mais c'est mon premier message donc le sous marin sort son périscope pour saluer la performance.. chapeau bas
Pour resituer je suis un des vttistes "sherpa" de Robin et je peux vous dire qu'en vtt c'est génial aussi.....et plus accessible qu'en course à pied....
Tom
par tomazy
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